Bonjour à tous,

je me posais la question des fêtes qui étaient organisées pour les anniversaires de l'instauration de la république. Qu'en est-il ? Y avait-il des événements spéciaux notamment pour les anniversaires ronds (10, 20, 30, 40, 50, 60 ans) ?

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"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

Les commémorations relèvent d'un service et d'une commission du ministère de la Culture. Il y a liberté totale selon le calendrier et l'importance attachée à chaque évènement.
Le centenaire du 4 sept. 1870 a été je crois fêté, les autres? Peu de succès.
Cette date n'a en effet guère la côte pour de grandes commémorations dès lors qu'on commémore la 1ère en 1789 et la Vè République (celle en vigueur) en 1958, pourquoi fêter la 3è, la 2è, la 4è ?

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Merci Alain G. pour ces précisions, en effet vous évoquez les Célébrations nationales mises en place par la délégation pour les commémorations nationales créées par Maurice Druon en 1974 et se trouvant hiérarchiquement au sein des Archives de France.


J'évoquais davantage la célébration de l'anniversaire de la troisième République mais durant sa vie (1880, 1890, 1900, 1910, 1920, 1930). Je voulais savoir si cela était l'occasion de fêtes, d'événements particuliers, plus propices notamment à une propagande républicaine...

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Juste une précision (mais vous le savez mieux que moi): la Ière République, c'est 1792. Fêter 1789, c'est fêter la Révolution, pas la République. C'est lié, mais symboliquement ce n'est pas tout à fait pareil.

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«L'humanité est comme un paysan ivre à cheval: quand on la relève d'un côté, elle tombe de l'autre.»
(Martin Luther)

Oui, pardon, j'ai fait un raccourci comportant une inexactitude.
Il y a certainement eu des commémorations du 4 septembre sous la 3è, surtout au début mais il semble qu'un malaise s'installe rapidement sur le sujet pour des raisons profondes à cause de la Commune et du fait que les républicains modérés fondateurs de la 3è République dont Gambetta, ont surtout agi dès 1870 pour briser un courant révolutionnaire parisien très puissant à l'oeuvre dès l'après Sedan qui a été pour eux une préoccupation essentielle.
Voir notamment http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=comm%C3%A9moration%20du%204%20septembre%201870&source=web&cd=1&sqi=2&ved=0CCcQFjAA&url=http%3A%2F%2Ftemporalites.revues.org%2F283&ei=tLVET82UH4SbOue-pY8C&usg=AFQjCNFnNAuDtD8-laIf1tmjDJORyqs1TQ&sig2=fawBYfnfLerv-w-Bk2DDLg

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A quoi correspondait la "Fête du 30 juin 1878" peinte par Monet avec la rue Saint-Denis recouverte d'un foisonnement de drapeaux tricolores, l'un d'eux portant même, au premier plan, "Vive la République" en lettres d'or ?

http://www.histoire-image.org/site/oeuv ... .php?i=291

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[...] Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants...
Renaud, Mistral gagnant, 1985.

Merci !

Merci Alain G. Pour cet article de Olivier Le Trocquer, dans la revue en lignes "Temporalités".

Je me permets de résumer ici les points intéressants de ce long article, notamment la première partie sur "la mémoire collective" :
- il y a deux images du 4 septembre : une image historique qui voit en cette date une date consensuelle sans violences, ni sang, et une image plus populaire sur laquelle s'est greffée les événements de l'année 1870-1871 rendant l'image de cette date floue.
- La date du 4 septembre a connu une évolution parallèle : méfiance dans la sphère politique envers cette date et les hommes du 4 septembre avec des attaques de l'extrême gauche, mais aussi des monarchistes ; c'est ce qui conduira (entre autres) à choisir en 1880, le 14 juillet comme fête nationale et non le 4 septembre. En outre, les études historiques contemporaines vont vite tenter de décortiquer l'événement d'un point de vue morale... Puis une production historique plus détachée sur le 4 septembre quelle que soit l'orientation politique apparaît dès les années 20-30.
D'autre part, une vraie célébration de la date dans le reste de la France, dans la presse, les mairies, avec notamment beaucoup de rues portant le nom de cet événement. Célébration qui laisse un malaise du côté du pouvoir exécutif même tardivement.
- que l'on peut citer deux importantes célébrations de l'anniversaire de la Troisième République mais toutes détachées du 4 septembre.
la célébration du cinquantenaire de la République, qui n'a pas eu lieu le 4 septembre mais le 11 novembre 1920, moment de l'inhumation du Soldat inconnu sous l'arc de Triomphe et moyen de propagande d'une république triomphante.
Et enfin le centenaire de la république qui ne fit pas l'objet de grandes célébrations, un objet d'études et un colloques avec un renouveau historiographique et qui cependant fut suivi par le centenaire de la Commune et fut donc l'objet de débats tendus.

Bref concernant la date anniversaire du 4 septembre 1870 et donc un anniversaire institutionnel de la Troisième République elle a fait l'objet d'un oubli voulu et délibéré de la part des élites de la troisième République étant l'objet d'un malaise certain pour les différentes raisons ci-dessu.

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Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

F Furet explique très bien dans La Révolution T 2, ce qu'il y avait en tête chez les républicains modérés qui avec Gambetta ont fait adopter la 3è République, la crainte de ce courant révolutionnaire dur et vivace développé sous l'empire qui a failli prendre le pouvoir en 1870 et tout compromettre comme en 93 et juin 1848.
La République a réussi à surmonter la cassure qui est peu expliquée dans l'histoire du pays. On a fait comme si la Commune était un malheureux accident puis on l'a récupérée en stigmatisant une répression décidée en réalité par Gambetta et son groupe. L'histoire de la fondation de la 3è n'est pas celle que l'on croit.
Furet est le seul grand historien à l'avoir expliqué. L'article de le Troquer reprend le sujet.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Certes oui. Même si le 14 juillet (1790...) a été retenu comme symbole et fête du régime républicain, il n'en reste pas moins que la date du 4 septembre ne tombe pas non plus aux oubliettes. Certains banquets républicains sont encore organisés à cette date lorsque le régime s'enracine tant bien que mal dans les années 1880-1890. Certains auteurs ou journalistes prennent parfois leur plume à cette occasion spéciale afin de dresser un "bilan". (On peut penser par exemple à Calmette à l'occasion du scandale des Fiches)
Même cette date est reprise par De Gaulle en 1958 comme un symbole pour présenter la nouvelle Constitution au peuple de France, gage de continuité du régime républicain.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine