Fialin a écrit :
Je vous remercie pour votre message. Mais je reste triste en pensant que la guerre de 1870 était la volonté de la majorité des Français et non celle de l'Empereur:
Fialin
je ne pense pas qu'on puisse écrire une telle phrase. Si l'Empereur ne voulait pas la guerre, la majorité des Français (qu avait voté oui au plébiscite parce que le "oui, c'était la paix") ne voulaient pas non plus la guerre.
à mon avis, vous commettez deux confusions :
- penser que les élites politisées et essentiellement parisiennes représentaient "la majorité des Français".
- considérer que "l'enthousiasme" qui se manifesta quelques jours après la déclaration de guerre (à Paris et dans les grandes villes principalement) était l'expression d'une adhésion à la guerre quand il s'agissait (à mon avis) principalement d'un effet de foule dont chaque unité était imprégnée (par contamination collective) de l'idée que la guerre serait courte et victorieuse.
Nous sommes dans une situation comparable à 1914 et du grand mythe des Français partant "la fleur au fusil". S'il existe pour les deux conflits une frange de l'opinion décidée à en découdre et qui part avec enthousiasme des "patriotes' pour vivre une grande victoire, la "majorité de la population" plus préoccupée des moissons ou du ralentissement des affaires consent à la guerre faute de pouvoir s'y soustraire.
la lecture des correspondances et journaux intimes des Français en juillet 1870 montre que l'enthousiasme de la rue ne correspond pas pleinement aux convictions intimes. On applaudit les soldats parce qu'il faut savoir tenir son rang, on se laisse emporter par la folie ambiante mais chacun déplore "la grande boucherie" qui se prépare, la guerre qui n'est plus comme par le passé, une guerre d'hommes mais "une guerre de machines", les femmes déplore ces garçons pleins de vie "qui ne reviendront pas", les étreintes discrètes sur les quais de gare en disent plus long sur les sentiments réels que les mâles crâneries des recrues qui, pour masquer leur peur, se moquent des mères en pleurs en leur disant que ce sont eux qui vont à la mort. Relisez la correspondance de George Sand, Flaubert, de Geneviève Breton (modèle du peintre Regnault), de Gounod réfugié à Londres et de tant d'autres...
En 1870, la pratique du remplacement avait cours encore. Mais le prix du remplacement avait brutalement doublé rendant l'opération plus difficile... mais traduisant la pression d'une forte demande !!!!
bien cordialement