jibe a écrit :
L'arbitrage du juge de paix, prévu par une nouvelle loi finalement votée, fut de toute façon absolument refusé par Rességuier, malgré les efforts du juge pour concilier les points de vue.
Juste une précision d'ordre juridique, ce n'est pas le juge de paix qui arbitre mais si il parvient à convaincre les deux parties de s'en remettre à un arbitrage et qu'un document est signé, il désigne alors l'arbitre en prenant un professionnel de la justice en retraite ou spécialiste des conflits du travail, loin de Carmaux. Puis le Juge entérine la sentence de l'arbitre. L'idée du magistrat semble d'éviter un conflit violent et de ne pencher vers aucune partie.
A cette époque le socialisme est virulent car les gouvernements n'ont pas l'esprit social. Mais Jaurès se distingue des socialistes, il est modéré, il sera plus tard dénonçé par Jules Guesde comme révisionniste à ce titre et partisan de la collaboration entre classes, entre ouvriers et bourgeoisie. Il est loin d'être le seul dans ce cas. Le mouvement ouvrier se détache alors des partis républicains et prend une attitude révolutionnaire.
Comme on voit Jaurès voulait vraisemblablement à Carmaux en 1892 une solution de compromis, mais il soutiendra la grève quand elle éclatera et adherera au socialisme. La solution de l'arbitrage a comme avocat le député Millerand socialiste indépendant. Le Juge penchait-il vers Millerand ou a t-il suivi la Chancellerie qui recommandait cette solution ou le Préfet ??
Lors de la mutation du Juge de paix cantonal, Jaurès pense à une solution d'union des partis de gauche et ce sera le fameux bloc des gauches qu'il dirigera de fait par son talent bien qu'il soit socialiste. Je doute qu'il ait fait muter un Juge pour se venger mais ce type de mutation était courant à l'époque pour un magistrat. La piste Résséguier parait bonne.
Voilà ce que j'ai en tête sur le sujet qu'il faudrait vérifier dans un ouvrage.