Alain.g a écrit :
PaulRyckier a écrit :
Mais il semble que la controle de la fécondité à la fin du 19e siècle (voir les deux Urls en haut) n'était pas la raison du declin.
J'ai trouvé une étude intéressante qui donne la raison réelle:
"La fécondité française au 19e siècle" de Etienne Van de Walle de l'université de Pennsylvania:
http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... _44_1_1653La transition démographique en France était presque un siècle en avant en rapport avec les autres pays européens.
Dans l'article on trouvait aussi beaucoup concernant la contraception tant dans zone rurale comme urbaine..
Qu'est ce qu'on pensait? Est-ce que j'ai trouvé enfin la "vraie" raison après tant de recherches...?
Quatre remarques peuvent être apportées à la question d'origine de ce sujet:
1/ Contrairement à ce qu'indique le titre du sujet, il n'y a pas de "diminution de la population française pendant le 19è siècle":
Il y a en effet en France un accroissement constant de la population de 24,5 M en 1750 à
29,1 M en 1800, à
36,35 en 1850 et
40,6 en 1900
2/ Mais cet accroissement est inférieur à celui des autres pays industriels:
Notamment à l'Angleterre-Galles qui comportait
8,89 M de personnes en 1801; 17,9 en 1850 et 32,5 en 1900. Une différence spectaculaire due à un plus fort accroissement de la population.
3/ L'étude citée de Van de Walle va directement à la raison du différentiel qu'il attribue à la forte baisse de la fécondité d'une manière précoce en France, qui a amené une baisse anticipée en France de la natalité, par rapport aux autres pays industriels.
4/ Mais cette étude créée une ambiguité en laissant entendre que le différentiel d'évolution de la population est dans la fécondité, alors qu'en démographie, c'est bien de la différence entre natalité et mortalité que nait au premier abord la croissance, puis on analyse la fécondité qui est une composante du taux de natalité.
Mais surtout, si on examine ce taux de fécondité, Van de Walle n'est qu'un auteur parmi d'autres dans les commentaires de sa baisse anticipée en France. Il s'attache à des causes de cette particularité française et indique si j'ai bien compris cet auteur, le coit interruptus comme cause majeure. Les français auraient été les champions dès le 18è siècle du coitus interruptus en dessinant ainsi les premiers la future forte baisse de la fécondité et donc de la natalité comparée. Avec une forte avance: d'un siècle.
Or, ce point de vue n'est pas une certitude précise l'INED qui fait état au contraire d'une incertitude sur le sujet et s'interroge sur la fin du 18è siècle en Europe et notamment le poids du cadre historique. Des auteurs évoqueront l'évolution des moeurs, l'abandon de la religion, les évènements ....
L'INED relève comme conséquence capitale de la baisse de natalité, le vieillissement comparé accentué de la population française.
L'institut d' Etudes démographiques relève toutefois en sens inverse que la baisse de la fécondité sera plus forte dans les autres pays d' Europe qu'en France.
Une autre conséquence de la baisse: la moindre densité de population en France.
Alain,
"1/ Contrairement à ce qu'indique le titre du sujet, il n'y a pas de "diminution de la population française pendant le 19è siècle":"
Vous avez complètement raison. J'avais d'abord envisagé d'utiliser "déclin", mais parce que à mon sens néerlandophone ça donne plutôt un air de "dégradation", j'ai cherché un autre mot pour l'équivalent du néerlandais, qui est selon mon dictionaire: recul, baisse, régression. Et ça ne me plaisait pas aussi. Alors j'ai choisi en hâte et à tort: "diminution" qui veut dire moindre en quantité. En pensant maintenant sur le concept le bon mot était selon moi "ralentissement" Si quelqu'un des mods veut changer le titre, parce que oui ce titre mal choisi est énervant.
Alain, j'avais hier fait une sorte de résumé de l'article de Van de Walle, pour essayer avec ces élements de répondre aux interventions des différents interlocuteurs de ce fil;
Je donne d'abord mes notes et comme je vois que vous avez maintenant lu tout l'article vous-mêmes, vous pouvez me corriger, et mes points et mon français.
Notes de l'article de Van de Walle:
Dans la France rurale la transition de la fécondité commence à partir de 1790 (fin page 36). La raison: Pas assez de données encore pour faire des conclusions.
Page 40:
L'espérance de vie passe de 25 à 40 ans entre la moité du 18ième siècle et la moité du 19ième siècle. C'est une baisse exceptionelle en comparaison avec la reste de l'Europe.
La baisse est trop rapide pour que l'ajustement traditionel par le mariage puisse jouer.
La limitation des naissances dans les mariages existants aurait fourni la solution qui permettait d'éviter le désastre.
L'enchainement serait donc:déclin de la mortalité, croissance de la population que les freins traditionnels sont insuffisants à enrayer, découverte de la limitation des naissances.
Page 41.
La France, et en particulier la France rurale, se distingue par ses indices numériques...La grande révolution des moers se déroule dans le secret et sa signification échappe aux observateurs...
Page 43.
Vers 1900, Jaques Bertillon, se livre à une enquête parmi les médecins de quelques départements pour savoir comment les Français limitent leur naissances. C'est le coït interompu qui domine.
Alain, trop tard ce soir, presque minuit. Je réponderai demain à votre message point par point...
Cordialement et avec grand estime,
Paul.