Bonjour,
Je souhaite vous présenter une personnalité fascinante de la IIIe République : Paul de Cassagnac.
Né un 2 décembre (1842), député du Gers de 1876 à 1893 et de 1989 à 1902, il faisait partie des "enragés" du parti bonapartiste. Joseph Reinach a dit de lui que c'était le « plus brutal des impérialistes ». Il entre au
Pays (journal impérialiste) en 1866 grâce à son père Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac et en devient le rédacteur en chef après le retrait de son père en 1870. Il fait la guerre de 1870, suit l'Empereur à Sedan, est fait prisonnier par les Allemands. C'est lui qui met Napoléon III en voiture, lui lançant
"Sire, je vous suivrai jusqu'à Ste-Hélène !"A son retour en France, il attaque la République et les républicains avec sa fougue et son outrance habituelle.
"La République définitive ? Mais c'est aussi impossible que la fièvre définitive, que le choléra définitif. On en mourrait !". Gambetta est l'une de ses cibles favorites, traité de "cyclope de Belleville", "d'Augias de Cahors" ou de "Quasimodo rouge". Ses polémiques l'amènent régulièrement sur le pré (pas moins d'une bonne vingtaine de duels, dont il n'est jamais sorti vaincu !) et devant les tribunaux pour excitation à la haine du gouvernement et des institutions. En 1877 il est même condamné à deux mois de prison et 5000 francs d'amende. Il réagit à sa condamnation en ces termes :
"La prison je la ferai ; l'argent je tâcherai de le payer. Et puis, je recommencerai, si cela me fait plaisir." Il se voit expulsé trois fois de la Chambre des députés, dont une fois pour avoir traité Ferry de "dernier des misérables et dernier des lâches".
Son talent de polémiste l'amène à devenir l'idole des masses bonapartistes, et il collectionne les maîtresses (dont la Castiglione). Il peut en effet être considéré comme le bonapartiste le plus influent après la retraite de Rouher, le "vice-empereur". Le journal qu'il fonde en 1886,
L'Autorité, devient en quelques années l'une des feuilles d'opinion les plus lues (plus de 100.000 exemplaires, soit autant que la feuille de Rochefort, et plus que bon nombre de journaux). Il se rapproche du comte de Paris (sans devenir royaliste) après la mort du prince impérial (1879), soutient le boulangisme et combat le Ralliement. Il est le premier à surnommer la République "la Gueuse" dans un article paru en 1883. C'est aujourd'hui oublié, mais un certain nombre d'articles de journaux le rappellent lorsqu'il décède en 1904.