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 Sujet du message : La Commune de Paris
Message Publié : 09 Mars 2005 8:53 
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Philippe de Commines
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A la recherche de "Commune AND Paris" dans ce forum, je trouve bien peu d'interventions, et toutes assez polémiques (le sujet s'y prêterait si on était sur un forum politique).
Il me semble que cette époque (tellement brève, doit-on dire: "cet évènement" ?) mérite qu'on s'y arrête, en évitant les écueils des mythologies (pro et anti) qu'elle a suscité ensuite.
S'il est permis de mettre des textes aussi longs, (sinon, delete...) je vais copier ci-après des extraits de l'Histoire du socialisme, de Michel-Antoine Burnier, en 4 chapitres:
1- Le contexte qui a amené à la Commune
2- Qui sont les communards ?
3- Pendant soixante-douze jours, que fait la Commune?
4- Les combats et la fin

J'ajoute qu'il faut sûrement regarder la Commune comme la première expérience - dans un contexte de guerre perdue - d'application des idées des Utopistes, évoquées dans le forum "Histoire de la pensée"

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


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Message Publié : 09 Mars 2005 8:54 
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Philippe de Commines
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1- le Contexte de la Commune

Citer :
A la fin du second empire, expansion économique, développement de l'industrialisation et de l'urbanisme, mais aussi exploitation redoublée et misère : il y a en 1866 près de trois millions de prolétaires qui travaillent dans les usines et les transports.
Sous l'Empire, les théoriciens du socialisme se taisent ou s'expatrient. Blanqui reste dix-sept ans en prison. Le mouvement ouvrier demeure traumatisé. Cependant, les grèves recommencent dès les années 1860, chez les mineurs, les typographes. Enfin en septembre 1864 à Londres se crée l'Association Internationale de Travailleurs, la Première Internationale, d'inspiration proudhonienne. Les survivants du socialisme français y rencontrent les autres socialistes d'Europe, et les partisans de Karl Marx. C'est encore une petite organisation : en 1866, la section anglaise, la plus nombreuse, compte 25000 membres, et la section parisienne regroupe 6oo adhérents dans son local de la rue des Gravilliers, essentiellement des ouvriers du bronze et des étudiants en médecine.
Mais en 1870, il y a plusieurs dizaines de milliers d'inscrits à la section française, surtout des ouvriers.
L'Empire se faisait libéral. La révolution et le socialisme semblaient avoir perdu leurs chances. Et voilà que le 19 juillet 1870 Napoléon III déclare la guerre à la Prusse.
Pour la France, c'est tout de suite les défaites perte de l'Alsace et de la Lorraine, la principale armée encerclée dans Metz, puis, le 1er septembre, la capitulation à Sedan de l'Empereur et de la dernière grande armée.
Le 4 septembre, au Palais-Bourbon, le républicain Gambetta prononce la déchéance de Napoléon III et de sa dynastie, devant une foule où dominent les gardes nationaux. Il faut dire que la Garde nationale, qui limitait jusque-là son recrutement à la bourgeoisie, s'était ouverte à tous depuis la guerre, et singulièrement aux ouvriers de Paris.
Comme Lamartine en 1848, Gambetta se rend à l'Hôtel de ville. Il y empêche ainsi la possible apparition d'un gouvernement dominé par les ouvriers et les groupes socialistes. Il proclame la République et, avec dix autres députés républicains, forme le Gouvernement de la Défense nationale présidé par le général Trochu.
Les socialistes affiliés à l'Internationale, les Internationaux comme on dit alors, convoquent des assemblées populaires qui nomment un Comité central des Vingt arrondissements. Ils revendiquent l'élection d'une municipalité à Paris : la Commune. Mais ils ne se séparent pas encore du Gouvernement de la Défense nationale.
Le 18 septembre 1870, les Prussiens achèvent d'investir Paris.
Pour la population assiégée, cela signifie la mobilisation de tous les hommes disponibles dans l'armée ou la Garde nationale, peu à peu la disette, les sorties manquées, puis les bombardements, dans un hiver où le thermomètre descend parfois à moins 12°.
Le z8 janvier 1871, Paris affamé et épuisé par le siège capitule.
La France élit une Assemblée nationale au suffrage universel pour traiter avec l'occupant. Paris vote à gauche, pour Louis Blanc, Victor Hugo, Garibaldi le révolutionnaire italien venu combattre l'invasion prussienne... La province vote à droite. L'Assemblée nationale comporte une majorité de royalistes. Sans trancher entre la monarchie et la République, elle désigne M. Thiers, ancien ministre de Louis-Philippe et opposant libéral à Napoléon III, comme « chef du pouvoir exécutif ».
Les Prussiens occupent symboliquement les beaux quartiers de Paris pendant trois jours, puis se retirent dans les forts qui cernent la capitale. Puisque l'armée qui défendait la ville est prisonnière, il ne reste alors que la Garde nationale, le peuple humilié mais en armes. Le 18 mars, Thiers veut récupérer les 277 canons de Montmartre et de Belleville achetés par la population pendant la guerre. La Garde nationale appuyée par une foule de femmes et d'enfants s'y oppose, fraternise avec la troupe et fusille deux généraux. Dans la nuit, elle massacre plusieurs gendarmes et sergents de ville. Thiers n'insiste pas : il abandonne Paris aux insurgés, et il part se réfugier à Versailles, près de l'Assemblée, où il reconstitue une armée capable de combattre l'insurrection.
Le 26 mats, la Garde nationale maîtresse de Paris fait élire une assemblée municipale d'extrême gauche, soixante-dix-huit membres, qui prend le nom de Commune de Paris. Le drapeau rouge flotte sur l'Hôtel de ville où s'établit le nouveau pouvoir. Les troupes de M. Thiers encerclent la capitale révoltée.

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Message Publié : 09 Mars 2005 8:54 
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Philippe de Commines
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2- Qui sont les communards ?

Citer :
Avant tout les ouvriers de Paris, car le Paris de 1871 est une ville ouvrière, près des deux tiers des habitants sont salariés. On voit leurs professions dans les élections à la Garde nationale : ouvriers du vêtement, du bâtiment et du textile, mécaniciens, employés des chemins de fer, relieurs, chaisiers, tailleurs de limes, galochiers, plombiers, cloutiers, typographes, prolétaires, employés de l'artisanat ou artisans (il est parfois difficile de distinguer), mais tous travaillant de leurs mains, mal payés, endettés, avec du retard dans les loyers, exaspérés par les souffrances du siège et le déshonneur de la défaite, persuadés qu'ils ont été trahis par leurs dirigeants et que le peuple révolutionnaire, lui, aurait pu l'emporter contre les Prussiens.
Ces hommes ont été pour la plupart enrôlés dans la Garde nationale. Et là, comme le gouvernement s'en méfiait déjà, on ne les a pas engagés contre l'ennemi pendant la guerre, sans oser les désarmer.
Cela fait donc des mois que la population ouvrière est rassemblée, presque inactive avec des fusils et des canons, qu'elle écoute les militants socialistes, qu'elle critique le pouvoir et les classes dirigeantes. Mais pour la première fois dans une insurrection parisienne du XIXe siècle, les étudiants ne sont pas favorables au mouvement.
Quant aux chefs de la Commune, intellectuels, politiques ou responsables ouvriers, ils se séparent en plusieurs tendances, et ces divergences pèseront sur les décisions et l'action. La multiplication des comités de toute nature ajoutera au désordre de leur pouvoir.
La majorité est encore républicaine comme on l'était en 1793 et rêve de recommencer une fois de plus la Révolution Française. Le mot même de Commune de Paris fait référence à la Commune de la Grande Révolution. Ces « jacobins » veulent créer un Comité de Salut public à la façon de Robespierre, et n'hésitent pas à évoquer la Terreur et la dictature contre les ennemis de la patrie, c'est-à-dire tous les modérés, la réaction versaillaise et M. Thiers.
Les autres sont socialistes, influencés par Proudhon : ils souhaitent la disparition clé l'État, l'apparition de Communes à travers tous le pays et leur libre fédération. A l'inverse de la majorité, ils apparaissent comme anarchistes et décentralisateurs.
Et puis l'on compte encore des blanquistes; enfin quelques « marxistes », mal informés du marxisme d'ailleurs, et dont l'influence sera faible. Les femmes, avec Louise Michel et Elisabeth Démitrief, réclament leur émancipation. Elles se sont emparé de trois églises, Notre-Dame de la Croix, Saint-Lambert de Vaugirard et la Trinité.
Comme en 1848 on retrouve les débats dans la rue, les affiches, les clubs, les fêtes - mais tout cela en plus sombre et en plus violent. Il faut imaginer Paris déjà marqué par les bombardements du siège, avec des immeubles défoncés, les rues dépavées. Ici où là des barricades, des sacs de terre empilés, des canons, et les communards le fusil à l'épaule, coiffés du petit képi de la Garde nationale. Sans parler des prisons, que l'on a remplies « d'ennemis du peuple ». Symbole : le 16 mai 1871, le célèbre peintre Courbet, délégué à la mairie du VIe arrondissement, fait abattre la colonne Vendôme, monument bonapartiste surmonté de la statue de Napoléon Ier. Et l'on détruit dans la joie la maison de M. Thiers place Saint-Georges
Parmi les journaux qui apparaissent :
Le Père Duchêne écrit le 14 germinal (car c'est ainsi qu'il nomme le 10 avril en 1871) qu'il est ravi de voir « que les jean-foutres de traîtres ont reçu une pile et que les patriotes s'en vont à Versailles foutre une fessée aux gredins de la ci-devant Assemblée nationale ».
Tous les révolutionnaires ne parlent pas comme cela. La Patrie en danger, organe blanquiste, dit : « Il faut la victoire et des gens qui l'organisent, et, une fois la victoire remportée, des socialistes qui accomplissent la révolution sociale. »
Voici Pierre Denis, un proudhonien :« La Commune est la base de tout État politique, comme la famille est l'embryon des sociétés. Elle doit être autonome, c'est à dire se gouverner et s'administrer elle-même suivant son génie particulier, ses traditions, ses besoins. »
Le « marxiste » : « Le prolétaire, esclave du monde antique, serf d'avant 1789 - trois mots différents, trois termes équivalents - le prolétaire redresse son corps brisé par le travail. Martyr du salariat, cesse de souffrir, tu vas vaincre. Frères du monde entier, debout tous! Voici l'aube. »
Le républicain jacobin :« Le salut de la France et le triomphe de la Révolution européenne dépendent de Paris. La Commune doit vivre ou périr avec la capitale. »
Enfin un expéditif, qui met cette question claire à l'ordre du jour de son club :« Faut-il fusiller les riches, ou simplement leur faire rendre ce qu'ils ont volé au peuple? »

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Message Publié : 09 Mars 2005 8:55 
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Philippe de Commines
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3- Pendant les soixante-douze jours durant lesquels elle gouverne Paris, que fait la Commune?
Citer :
Elle satisfait les revendications populaires les plus pressantes : elle vote la remise de trois termes de loyer aux locataires, échelonne sur trois ans le remboursement des dettes contractées pendant la guerre, supprime le travail de nuit dans la boulangerie, interdit les amendes et retenues sur salaire, crée des bureaux de placement pour les chômeurs. Elle
veut instaurer l'école laïque : à la différence de la révolution de 1848, elle est très anti-cléricale, ne pardonnant pas au clergé sa soumission à Napoléon III. Elle salue toutes les libertés républicaines, liberté de réunion, d'association, de la presse; elle brûle la guillotine en public. Elle prend aussi des mesures à caractère socialiste en favorisant les coopératives ouvrières de production, et en proposant aux travailleurs de gérer eux-mêmes les ateliers et les usines abandonnées par leurs patrons. Elle réquisitionne les locaux vacants et menace de nationaliser « tous les grands ateliers des monopoleurs ».
Plus tard Marx s'interrogera sur la Commune de Paris, « ce sphinx qui tracasse si fort l'entendement bourgeois ». Et il répondra : « Le véritable secret de la Commune, le voici : c'était essentiellement un gouvernement de la classe ouvrière. » Et pourtant, cinq mois auparavant, Marx au nom de l'Internationale avait déconseillé toute insurrection aux ouvriers parisiens.
Après viendront, dans la diversité des milieux socialistes, les reproches et les interprétations : la situation n'était pas mûre; - ou: la Commune a manqué d'audace; - ou encore: elle était privée d'un véritable parti de la classe ouvrière, une organisation disciplinée et unique avec sa théorie scientifique, elle ne pouvait qu'échouer; c'était la dernière révolte d'artisans du XIXe siècle; - c'est la première révolution prolétarienne qui préfigure le XXe siècle.
Dans la réalité, la Commune eut à faire face d'abord aux problèmes militaires : contre l'armée versaillaise, elle devait maintenir - avec quelles difficultés- la cohésion de ses troupes. Elle disposait théoriquement de 126 bataillons de la Garde nationale, 768oo hommes plus 3 649 officiers élus. En fait ces chiffres ne furent jamais atteints que sur le papier. Les Parisiens fuyaient leur ville assiégée, et il fallut imaginer la carte d'identité afin que les communards puissent demander à chacun ses papiers et contrôler les déplacements.
L'autre armée, celle de M. Thiers et des Versaillais, comprenait environ 150000 hommes, anciens soldats de l'armée de l'Est ou prisonniers revenus d'Allemagne.

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Message Publié : 09 Mars 2005 8:56 
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Philippe de Commines
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4- Les combats et la fin

Citer :
Le mois d'avril se passe en combats dispersés dans la banlieue de Paris. Les communards tentent une offensive dans la direction de Versailles, ils sont au début de mai repoussés en deçà des forts du Sud (Vanves et Issy).
Le 20 mai dans l'après-midi, les Versaillais pénètrent par surprise dans Paris : un agent des Ponts et Chaussées leur a livré la poterne du bastion 66. Dans la nuit la Commune prise de court organise la résistance. Le 21, c'est le début de la semaine sanglante.
Les portes de Sèvres et de Versailles ouvertes, l'armée de M. Thiers progresse, rue par rue, malgré une résistance parfois violente, mais mal coordonnée. Alors la Commune commet l'acte qui lui sera le plus reproché : elle fait fusiller sans procès cinquante-deux otages «bourgeois » qu'elle gardait dans ses prisons, dont l'archevêque de Paris.
Les Versaillais abattent sur place les communards pris les armes à la main. On ne connaît pas le chiffre précis des exécutions sommaires, qui va selon les estimations de 6 000 à 30 000
Dans leur ultime résistance, les communards mettent le feu aux bâtiments. L'Hôtel de ville, les Archives, l'Assistance publique, la rue de Lille, la rue du Bac, le palais de la Légion d'honneur, le ministère des Finances, la Cour des comptes, la Caisse des dépôts, les Tuileries brûlent : la Seine illuminée coule au milieu de Paris en flammes. On éteint de justesse les incendies du Palais de justice, de la Sainte-Chapelle, de la préfecture de police; on préserve le Louvre et Notre-Dame.
Les derniers combats ont lieu le ?7 mai, autour du cimetière du Père Lachaise, et non dans le cimetière lui même comme le veut une légende tenace. L'armée arrête près de 36000 personnes, sur lesquelles il y aura 10137 condamnés : 93 à la peine de mort (23 exécutions), les autres à la déportation ou à la prison.
Le mouvement ouvrier et socialiste français est abattu pour longtemps.
Mais depuis 188o les socialistes, et plus tard les communistes, ensemble ou séparément, fêtent tous les 18 mars l'anniversaire de la Commune. Et les bolcheviks russes de 1918 ont dansé dans la neige lorsque les Soviets ont célébré le soixante-treizième jour de leur pouvoir : ils avaient déjà tenu vingt quatre heures de plus que la Commune de Paris.

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Message Publié : 09 Mars 2005 9:51 
Une BD de Tardi et Vautrin: le cri du Peuple
4 volumes.

Très orienté pro commune et d'un esprit presque haineux mais interessant pour les dialogues et le vocabulaire utilisé.


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Message Publié : 16 Mars 2005 6:52 
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Localisation : Région Parisienne
Voici quelques livres fort intéressants sur le sujet. Ce n'est pas exhaustif, j'en ai d'autres en réserve, car j'ai fait un CD-ROM à mon usage personnel sur ce sujet.


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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 20 Nov 2005 7:09 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 10 Mars 2005 16:29
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Demandez aux généalogistes parisiens ce qu'ils pensent de la Commune...
Pour moi la Commune est synonyme de destructions d'archives : Etat-civil, des paroisses, archives de police et de la justice, archives du ministère de l'Economie, de la bibliothèque de Louvre, et bien d'autres encore, c'est une catastrophe sur le plan archives et étude de l'histoire de Paris.
Je pensais à cela lorsqu'on voyait en Irak les gens bruler les archives et les bibliothèques. Bouh...

Je sais bien qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser d'oeufs, mais il me semble que l'on n'aborde jamais ce sujet.


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Message Publié : 03 Déc 2005 16:24 
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Hérodote
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A ce moment-là on peut en faire autant avec toutes les révolutions... :roll:


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 Sujet du message : Commune De Paris
Message Publié : 17 Nov 2007 13:31 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 17 Nov 2007 13:22
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Déplacé

Bonjour à tous !
Je suis nouvelle sur le forum ...Et j'ai une question en histoire :
Dans quel contexte politique la Commune de Paris nait ?
Je pense qu'elle nait dans un elan Republicain Mais je n'en suis pas sure . Pouvez vous m'aidez ? Merci


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 Sujet du message : Re: Commune De Paris
Message Publié : 17 Nov 2007 14:48 
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Tite-Live
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Inscription : 07 Sep 2003 16:22
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Coton a écrit :
Déplacé

Bonjour à tous !
Je suis nouvelle sur le forum ...Et j'ai une question en histoire :
Dans quel contexte politique la Commune de Paris nait ?
Je pense qu'elle nait dans un elan Republicain Mais je n'en suis pas sure . Pouvez vous m'aidez ? Merci


s'il s'agit de définir le régime politique qui régit la France en mars 1871, vous avez juste : la République (pas encore 3ème du nom) a été proclamée le 4 septembre précédent.
s'il s'agit d'évaluer le contexte politique, il faudra préciser:
1/ les élections de février ont envoyé à l'Assemblée une majorité de députés monarchistes (orléanistes ou légitimistes). Thiers est aux affaires.
2/ les bouleversements politiques qui touchent la France se font dans un contexte de défaite militaire (face à la Prusse) et de négociations de paix.


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Message Publié : 18 Nov 2007 0:02 
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Hérodote
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Inscription : 17 Nov 2007 13:22
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Merci


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Message Publié : 19 Nov 2007 17:34 
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Plutarque
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Inscription : 21 Oct 2006 16:33
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Localisation : Paris
Je vais tous les ans au mur des Fédérés.


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Message Publié : 30 Déc 2007 10:49 
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Plutarque
Plutarque

Inscription : 04 Fév 2007 9:08
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Localisation : Toulouse
L'écrasement de la Commune, c'est la fin des décennies où la population parisienne impose une politique à la France entière.
S'il n'avait pas eu lieu, la France aurait peut être connu les joies du communisme 45 ans avant les Russes !

L'histoire ci-dessous de la Banque de France pendant la Commune qui montre que les communards étaient plus des amateurs que des égorgeurs expérimentés.

Le sauvetage de l'or de la Banque de France est décisif pour le redressement du pays après la guerre notamment pour les grands emprunts Thiers qui permettent de libérer rapidement le territoire.

Avant même le désastre de Sedan, la Banque de France prend ses dispositions afin de préserver ses avoirs. Face à la menace des Prussiens, il est décidé du transfert de l’encaisse hors de Paris dans un port qui permette un rapide embarquement vers l’Angleterre en cas de besoin. C’est l’inspecteur des succursales Vandermarcq qui procède au transport de l’essentiel des réserves vers l’arsenal de Brest. Ce transfert est réalisé du 26 août au 1 septembre 1870. Ces fonds (billets et métal) ne demeurent toutefois que peu de temps dans l’arsenal car ils sont rapidement convoyés pour moitié à Nantes et pour moitié à Bayonne.

La défense de la Banque n’est pas que passive, une défense active s’organise également. Il est créé un bataillon de la Banque, fort théoriquement de 500 hommes ; en réalité jamais plus de 400 personnes ne sont jamais disponibles. Son rôle devient décisif, non pas contre les Prussiens mais contre les communards. Ce bataillon se compose d’hommes qui ont, pour certains, participé aux défaites du mois d’août ou à la sortie ratée de Buzenval avant la reddition de Paris. Mais ce sont surtout tous des employés de la Banque, d’autant plus attachés à la pérennité de l’institution que tous, sans exception, sont actionnaires à hauteur d’au moins une action. C’est probablement cette caractéristique qui fait subsister le bataillon aux ordres de dissolution de la Commune et c’est non sans difficulté que les responsables doivent dissuader les hommes d’aller en découdre avec les « égorgeurs » qui ont pris la capitale. Toutefois, la banque ne dispose pas de plus de 14 000 cartouches et des travaux éventrent un de ses flanc qui doit être comblé à l’aide sac à billets remplis de terre. Mais c’est surtout par la diplomatie de quelques hommes que la banque traverse la crise sans douleur.


La Banque de France constitue un objet de convoitise au cœur de Paris. Le 18 mars, quand éclata la Commune, la elle avait en caisse trois milliards : un en portefeuille, un en billets et un en dépôt de particuliers. A peine maître de la capitale, les insurgés cherchèrent de l’argent, nerf de toutes les révolutions comme de toutes les guerres. Ils avaient trouvé au Ministère des Finances quelques mandats signés d’avance. Ils présentèrent un premier mandat de un million que la banque paya sur le champs mais deux jours après, elle refusa d’avancer plus de 150 000 Francs. Alors l’attitude de Jourde, délégué aux Finances devint menaçante : « Vous nous faites opposition, soit ! que les conséquences retombent sur vous ! ». Le gouverneur argua qu’il n’avait pas d’ordre et demanda un sauf-conduit pour s’entretenir avec le gouvernement à Versailles. Il ne revint pas et c’est le sous-gouverneur Ploeuc qui assuma la direction de l’établissement durant toute la révolution. Les insurgés avaient choisi un vieillard de 76 ans, Beslay, comme représentant auprès de la banque. Ancien député de l’Assemblée constituante de 1848, vieux républicain, admirateur de Proudhon, partisan farouche de la Commune mais d’origine bretonne comme les sous-gouverneur.

Le sous-gouverneur l’adjura, au nom de la France, de sauver le crédit public en sauvant la Banque de France, Beslay le promit solennellement et tint sa parole. Il prit la défense de la banque auprès des insurgés en toutes occasions. Lorsqu’il s’agit de verser aux gardes nationaux leur solde journalière de 1,5 Francs et que la Commune, sans argent, somma la banque de s’acquitter de ce soin, Beslay obtint que le concours de l’établissement soit limité à 500 000 Francs. Lorsque la Commune ne sachant comment s’emparer du personnel de la Banque, décréta que tous ses employés seraient incorporés dans des compagnies de marche et seraient remplacés par « des hommes dévoués », ce fut encore Beslay qui obtint la non-application de cette mesure. Lorsque le 13 avril, Jourde se présente avec deux délégués de l’Hôtel de ville pour réclamer les Diamants de la Couronne qui, disait-il, étaient entreposés dans les caves, ils avaient en fait été emportés en Province avec une partie de l’encaisse métallique, ce fut également Beslay que l’on mit à contribution. De la même manière lorsque la Commune exigea que la Banque lui verse l’or qu’elle détenait afin de pouvoir battre monnaie. La banque versait donc un peu mais sans jamais céder aux sommations.

La Commune tente alors la manière forte. Sur l’intervention de Raoul Rigault, l’arrestation de Ploeuc fut décidée et le 12 mai à dix heures du matin, la banque fut cernée par plusieurs bataillons de fédérés. Prévenu la veille, le sous-gouverneur s’était éclipsé. Beslay, ceint de sa ceinture rouge de membre de la Commune, les reçut et les invita à se disperser, ce qu’ils firent en présence de l’attitude énergique de ce petit homme râblé. Ils revinrent le lendemain et les jours suivants, et l’on se débarrassa d’eux contre un peu d’argent. Le plus grand danger que courut la banque fut dans la nuit du 23 au 24 mai, lorsque les Fédérés, battus aux environs de la Madeleine et du boulevard des Capucines, se rabattirent sur la banque pour y poursuivre leur œuvre de destruction. Le sous-gouverneur alla réveiller l’éternel Beslay qui parvint une fois de plus à conjurer le danger. Pendant ce temps, une division de Versaillais s’emparait du quartier de la Bourse. La banque a résisté pendant 69 jours, et, cette résistance ne lui a pas coûté trop cher car elle a versé en tout 16 695 000 francs .

_________________
L'Etat n'est pas la solution, c'est le problème.


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 Sujet du message : Re: La Commune de Paris
Message Publié : 22 Août 2008 12:48 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 22 Avr 2008 15:31
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Citer :
L'écrasement de la Commune, c'est la fin des décennies où la population parisienne impose une politique à la France entière.


Voilà une vision, disons, bien peu nuancée de la réalité historique!!... On aurait donc au XIX° une opposition continuelle entre d'un côté Paris et de l'autre TOUTE la France, qui penserait TOUTE ENTIERE la même chose ?.... Que faites vous du Midi rouge (pourtant pas parisien et rural...) ? Et pour 1871, depuis environ 30 ans (notamment le livre de Jeannne Gaillard Communes de province, Commune de Paris de 1971) l'historiographie a complètement réévaluée l'isolement de Paris : d'autres mouvements révolutionnaires ont éclaté en France, et en France méridionale avant même le 18 mars 1871 à Paris (Lyon, Marseille) où se crée même une "Ligue du Midi pour la Défense nationale de la République" dirigée par Esquiros ; avec le 18 mars, des insurrections éclatent aussi, à Lyon, Toulouse, Le Creusot, Saint-Etienne, Narbonne, et Marseille où le mouvement fut réprimé dans le sang. Globalement, des soutiens à la Commune se manifestent dans tout le pays, vite censurés par Thiers bien sûr; naturellement, c'est surtout dans les villes (plutôt grandes) que l'on peut l'observer. Surtout, les populations urbaines majoritairement républicaines désapprouvent la politique de Thiers et la guerre civile, et cherchent à imposer une conciliation. Fin avril et en mai les radicaux et républicains des villes veulent tenir des congrès pour faire entendre la voix de la conciliation et un programme politique finalement assez proche des revendications politiques de base des communeux, mais Thiers interdit tout; il n'écoute en rien ce "Tiers-Parti", qu'il soit parisien ou provincial (Centre et Midi plutôt).
Et puis, il est sûr que la "province" n'a jamais rien imposé à Paris ou aux républicains français : voir 1830, Juin 48, Décembre 51, etc. Si on fait le bilan, les idées radicales/démocratiques soutenues par une grande partie de la population parisienne (mais aussi ailleurs en France dans certains lieux et milieux) n'ont été que très peu au pouvoir, non ??

Citer :
S'il n'avait pas eu lieu, la France aurait peut être connu les joies du communisme 45 ans avant les Russes !

Là encore, il faut éviter, je crois, de réifier un mot : le "communisme" des bolchéviks de 1917 n'a rien à voir avec le socialisme (les socialismes en fait) d'une partie des communeux ; il ne faut pas tout confondre mais bien historiciser les notions, les idées, etc.
Et puis, je suis toujours effaré de voir avec quelle facilité certains acceptent et justifient le massacre de milliers de Français du moment qu'ils sont un peu "rouges" et révolutionnaires, tout en s'insurgeant prodigieusement quand ces mêmes hommes exécutent quelques prêtres en représailles du massacre mené à Paris (embrayant de suite sur la nature forcément terroriste, violente et totalitaire de chaque révolution et idée révolutionnaire...)


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