Romeo a écrit :
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Les ingénieurs français étaient du fait des grandes écoles, parmi les meilleurs du monde.
à ma connaissance, les Français avaient pris la voie d'une approche livresque du métier d'ingénieur après la guerre de 7 ans, essenciellement à cause de la défaite et du sursaut qui en était résulté pour la fabrication d'armes, de fortifications et de vaisseaux de guerre. Les anglais restant, à cette époque, partisant d'une approche beaucoup plus pragmatique.
A noter que Isambard Kingdom Brunnel, était de père Français, et de culture très largement Française, puisqu'il avait accompli une grande partie de sa scolarité au Lycée Henri IV. Son approche du métier d'ingénieur est apparement très marquée de la culture française, ou parisienne, de ce temps. Peut-être ceci à t'il un rapport avec le fait que ses remarquables réalisations ont plus souvent ruinés leurs commanditaires qu'elles ne les ont véritablement enrichis.
A l'inverse, les ingénieurs français "pragmatistes", dont la culture et le cursus devaient, en fait, assez peu à la logique impulsée par l'état après 1756 ("grandes écoles"..), sont resté très nombreux, ou majoritaires, dans l'industrie française jusque dans les années 1870-1880.
Ces ingénieurs étaient souvent formés sur le tas dans les "bureaux d'étude" de l'époque, avec pour certains d'entre eux une brève formation universitaire en mathématique. Ils avaient donc suivi un cursus très comparable à celui de leurs homologues Britanniques, et n'étaient pas forcément moins bons que ceux qui avaient suivi la filière des grandes écoles.
Je pense que la défaite de 1870 a amené les Français à "serrer les rangs" autour des officiers d'artillerie issus de l'école polytechnique et à faire taire les divergences qui devaient exister entre ces cultures, divergences qui semblent avoir été les plus nettes dans les régions qui cultivaient les traditions industrielles les plus anciennes.
Dans ces conditions, attribuer le mérite du dynamisme des industriels stéphanois de 1827 au système des "grandes écoles" me parait une proposition hasardeuse qui cache probablement un vrai débat, à cette époque et dans cette région.