Vézère a écrit :
Un détail, peut-être une coquille:
Barbetorte a écrit :
Pie X et Pie XI se sont sentis instrumentalisés, comme on dit aujourd'hui.
Pie XI, sans aucun doute, et pour cause. Mais Pie X a eu des bienveillances toutes cordiales pour Maurras, qui les lui a d'ailleurs rendues au décuple.
Il n'y a pas de coquille, j'ai mentionné Pie X intentionnellement.
J'ignore quelles ont été les relations personnelles de Charles Maurras avec les papes, mais j'ai trouvé sur divers sites, notamment
http://maurras.net/textes/159.html, l'information selon laquelle Pie X puis Benoît XV avaient désapprouvé plusieurs œuvres de Maurras et que Pie X avait préparé le décret d'interdiction lequel fut promulgué par Pie XI. Ce site reproduit une lettre de Nicola Canali, de la Curie Romaine, où il est précisé :
Sa Sainteté [Pie XI]
a jugé qu'il était devenu opportun de publier et de promulguer ce décret du pape Pie X et a décidé d'en effectuer la promulgation, avec la date prescrite par son prédécesseur, d'heureuse mémoire, Pie X.
Le décret d'interdiction n'en donne pas le motif exact. Les œuvres condamnées y sont simplement qualifiées de « mauvaises ». Le Cardinal Andrieu, archevêque de Bordeaux, donne cependant quelques indications :
Catholiques par calcul et non par conviction, les dirigeants de l’Action française se servent de l’Église, ou du moins ils espèrent s’en servir, mais ils ne la servent pas puisqu’ils repoussent l’enseignement divin qu’elle a mission de propager […]. Athéisme, agnosticisme, antichristianisme, anticatholicisme, amoralisme de l’individu et de la société, nécessité pour maintenir l’ordre en dépit de ces négations subversives, de restaurer le paganisme avec toutes ses injustices et ses violences, voilà mes chers amis, ce que les dirigeants de l’Action française enseignent à leurs disciples et que vous devez éviter d’entendre. (
http://crc-resurrection.org/toute-notre ... francaise/)
Isidore a écrit :
Le monde numérique se chargera de les éditer qu'on le désire ou non alors autant l'accompagner d'un appareil critique à la hauteur. Et le fait de déclarer que quelque chose n'est pas "éditable" ne fait que générer un effet Streisand en attirant l'attention sur celui ci.
Je ne prétends pas qu'il faille interdire la réédition des œuvres de Maurras ni même qu'il faille s'abstenir de le faire pour des raisons morales. Je pense simplement qu'elles ne présentent plus aucun aucun intérêt tout simplement parce que les théories politiques qu'elles contiennent sont caduques et qu'elle ne font plus débat. J'avoue cependant n'avoir rien lu de Maurras et je n'exclus pas qu'à côté d'exposés théoriques caducs il ne puisse y avoir des pages présentant un intérêt purement littéraire comme chez Céline par exemple. Ceux qui tiennent à lire Maurras peuvent le faire en cherchant dans les réserves des bibliothèques, dans les catalogues des librairies d'occasion ou parmi les fonds numérisés qui sont de plus en plus abondants. Je n'y vois absolument aucun inconvénient. J'ai relevé que certaines maisons d'éditions, comme Flammarion ou l'Herne, rééditent de temps en temps des œuvres de Maurras mais, manifestement, il y a peu de demande. A mon avis, Maurras n'est plus éditable pour la seule raison qu'il n'a plus que fort peu de lecteurs potentiels. Je ne crois pas qu'il puisse y avoir d'effet Streisand sur Maurras.
Isidore a écrit :
Maurras était brillant et il nous faut pour le combattre le lire. C'est mon avis.
Il était brillant, certes, mais il a cessé de briller et, comme il n'intéresse plus personne en dehors de quelques cénacles comme la Fraternité Saint Pie X dont l'influence dans le champ politique est réduite, il n'y a plus lieu de le combattre.
En ce qui concerne Mein Kampf ou les délires anti-sémites de Céline, mon avis est tout autre. Juridiquement, je ne vois que le risque de troubles à l'ordre public qui justifierait une interdiction de publication et j'ignore s'il y a réellement un risque. Mais, moralement, je pense qu'il faut s'abstenir et c'est ce que, personnellement, je ferais si je dirigeais une maison d'édition.