duc de Raguse a écrit :
Roy-Henry, un peu de cohérence, de grâce !
Je suis surpris par vos propos.
Voyons, mon cher Raguse, si j'étais prévisible, nos échanges deviendraient futiles...
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Peu importe l'attitude des républicains avant 1870, mais dois-je vous faire la liste de tous les revers de l'été 1870 ? Nous étions bien sous le second Empire, non ?
Peu importe l'attitude des républicains avant le 4 septembre ? Que nenni, que nenni: ils portent leur part de responsabilités du désastre ! On ne prêche pas impunément l'amour universel et le désarmement sans devoir rendre des comptes devant l'Histoire, ça serait trop facile!
Il faut se souvenir de ces saintes figures de l'hagiographie républicaine vantant le pacifisme de l'Allemagne et les moeurs pures du comte de Bismarck !
Ona fusillé Brasillach, parce qu'il a été admis que les écrivains étaient responsables de leurs écrits (et, on a bien fait)! Et vous voudriez absoudre tous ces magnifiques barbus ? Certainement pas.
Et leur comportement du 4 septembre ? Une solution avait été trouvée qui remettait l'essentiel du pouvoir à une commission de gouvernement désigné par le corps législatif. L'Impératrice n'était plus rien qu'un symbole. Mais la question du régime était réservé, renvoyé à la paix. L'urgence, c'était la défense de la Nation.
Ces messieurs eurent un comportement partisan: ils mirent l'empire à terre sans souci des conséquences pour la France. Le rappeler n'est que justice et vérité...
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Une fois Bazaine encerclé, Mac-Mahon puis l'empereur défaits, la messe était dite. La ligne de commandement était cassée et le moral n'était pas au plus haut. Vous parlez de la désorganisation d'après le 4 septembre - et celle-ci est indéniable -, mais qu'est-ce qui a provoqué le 4 septembre ?
Sedan tombée, la route de Paris était ouverte...
Eh, sans doute! Bazaine, imposé à Napoléon III qui n'en voulait pas, qui lui préférait Canrobert. Savez-vous que ce dernier refusa cette nomination ? Par peur d'être en dessous de sa tâche. Comme quoi, on eût dû le prénommer "Incertain" ! Sedan ne signifiait pas la fin d'une défense organisée. La preuve, c'est que toutes les mesures prises jusqu'au 4 septembre permit pour une grande part l'immense effort qui fut fait par la suite...
La poursuite de la lutte ne sauva pas une parcelle de l'Alsace-Lorraine. Au contraire ! L'intention des Prussiens était de s'emparer de toute l'Alsace et de la Moselle. Leurs exigences ne furent pas moindres en février 1871.
La République a relevé le gant. Elle a sauvé l'honneur, c'est entendu. Mais, à quel prix ? Combien d'efforts décousus, d'occasions ratées, de perspectives gâchées, pour aboutir finalement à l'échec.
La régence "muselée" aurait-elle signé la paix ? On l'a dit, mais c'est ne pas voir (ou ne pas savoir) que l'Impératrice a refusé les conditions de Bismarck. Elle a proposé la Cochinchine et le Cambodge, pour prix d'une guerre imprudemment engagée, admettant quelques modifications de frontières avec l'Allemagne. Mais pas davantage...
Si le régime n'avait pas été renversé, Bazaine n'aurait pas perdu comme il l'a fait la belle armée de Metz. Les armées de la Loire auraient été plus vite formées et mieux dirigées. Qui sait quel sort auraient rencontré nos armes ?
La République a pris la responsabilité de conduire la lutte. Elle a échoué et a dû s'incliner. C'était donc bien à elle d'assumer la responsabilité de l'abandon de nos provinces. Bien entendu, je n'écris pas que l'empire n'y est pour rien.
Mais la formule selon laquelle l'assemblée Nationale a déclaré Napoléon III: "seul responsable de l'invasion et de la ruine de la France", cette formule n'est rien d'autre que la déclamation idéologique des vainqueurs politiques de l'empire...