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Message Publié : 06 Juil 2003 10:15 
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Mes chers compagnons,

La politique diplomatique du Second Empire n'a pas été des plus judicieuses !
Je voudrai savoir, selon vous, pourquoi avec autant d'ennemis, la Prusse est devenue la première puissance européenne en 1871, après avoir terrassé la France !
En effet l'Autriche, la Bavière, le Wurtemberg, la Saxe, la France ne supportaient pas l'impérialisme prussien, et pourtant en moins de 20 ans la messe a été dite !
N'aurait-il pas fallu s'allier activement avec l'Autriche ou la Bavière qui ne demandaient que cela pour sauver leur propre souveraineté et puissance ?
Qu'en pensez-vous ?

duc de Raguse.

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Message Publié : 06 Juil 2003 12:43 
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Eginhard
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Napoléon III voulait absolument briser la Sainte-Alliance et il estimait que l'Autriche en était la clef. Ensuite il y avait les liaisons diplomatiques de la France: l'Italie était opposée à l'Autriche et lui fera d'ailleurs la guerre en 1866 et l'Angleterre, un allié important de la France, était lié par sa famille dirigeante aux Hohenzollern.
En outre Napoléon III avait cru pouvoir obtenir après la guerre de 1866 le Luxembourg et la promesse de non-intervention de la Prusse au cas où il attaquerait la Belgique.
De cette façon l'Empereur se décidait finalement à rester neutre.
Cependant il n'avait pas cru que Bismarck, après Sadowa, allait manquer à la parole donnée. Mais vu qu'il n'y avait pas de traité, Bismarck était libre de faire ce qui bon lui semblait et ce n'était certainement pas d'abondonner le Luxembourg à la France. Cette politique de Napoléon III, qui n'avait d'abord pas signé de traité et qui réclamait ensuite ses droits sur le Grand-Duché et la Belgique, Bismarck l'appelait "politique des pourboires" (je ne me rappelle pas l'appelation allemande; peut-être "Trinkgelderpolitik"?).
À mon avis, 1866, année de nombreuses défaites militaires et politiques, marque le début de la fin du Second Empire.
:honneur:
Fialin


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Message Publié : 06 Juil 2003 13:25 
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Grégoire de Tours
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N'aurait-il pas fallu s'allier activement avec l'Autriche ou la Bavière qui ne demandaient que cela pour sauver leur propre souveraineté et puissance ?


Tout cela est assez compliqué ..

En fait Louis-Napoléon s'est planté. Il a été trompé par Bismarck. Beneddeti, en rencontrant personnellement Bismarck, s'était fait promettre la cession de la Rhénanie et de la Belgique si la France soutenait ouvertement la Prusse dans la guerre que celle-ci s'apprêtait à faire contre l'Autriche.

Même si la promesse de Bismarck était alléchante pour la France, Louis-Napoléon n'a jamais craché sur une alliance Autrichienne. Mais un problème se pose :

L'Italie est alliée à la Prusse car celle-ci lui a promis la Vénétie en cas de victoire sur l'Autriche, ainsi l'Italie pourrait finir son unité dans l'intégralité. Louis-Napoléon, connaissant l'alliance Italo-Prussienne, a du mal à s'imaginer une alliance avec l'Autriche car il a peur que les Italiens prennent cette alliance pour une trahison Française ( surtout après l'aide de 1859, ça faisait tâche !). La France, en s'alliant avec l'Autriche, deviendrait l'adversaire de l'unité Italienne car elle deviendrait en outre l'ennemi de la Vénétie Italienne ! Un comble pour le vainqueur de Solferino ..

Pour le moment, la situation est compliquée mais l'Autriche va faire un effort de son côté. En effet, afin de se rapprocher de la France, elle lance ce message à l'Empereur des Français : " en cas de succès ou de revers de nos armées, nous vous donnerons la Vénétie !" .

A partir de ce moment, la situation est absolument idéale pour l'Empereur des Français puisque l'Autriche et la Prusse promettent la Vénétie à l'Italie ! Dès lors, en s'engageant dans le conflit, Louis-Napoléon ne risque plus de se faire ennemi de l'unité Italienne .. mais il ne tente rien .

C'est à ce moment ou l'Empereur a vraiment manqué une belle occasion, que craignez-t-il ? Que la Prusse ne lui donne pas la Rhénanie et la Belgique en cas d'alliance avec l'Autriche et les princes Allemands ? En cas de victoire sur la Prusse, Louis-Napoléon pouvait largement se servir sans le consentement de la Prusse...il aurait traité en vainqueur.

Quand à l'Italie, elle pouvait très vite changer de camp en apprenant que l'Autriche lui céderait, dans tous les cas, la Vénétie. De plus, elle devait beaucoup à la France, à moins d'être vraiment ingrat envers 20 000 morts Français tombés en 1859 ..

Bref, si Louis-Napoléon avait été plus ardent, une alliance France-Autriche-Italie-Bavière aurait certainement battue la Prusse. Bismarck dira dans ses mémoires : " j'étais sur que les Français ne bougeraient pas, si 100 000 pantalons rouge s'étaient pointés en Allemagne sur le flanc de l'armée Prussienne, tout était perdu ! "

Après la victoire de la Prusse sur les Autrichiens de Benedek à Sadowa, la Prusse devient la maîtresse de la confédération Allemande. La France est directement menacée sur ses frontières, ce qui fera dire à Thiers : " en quatre siècle, la France n'a jamais été autant en danger "

Lorsque Benedetti viendra voir Bismarck pour la promesse de cession de la Rhénanie et de la Belgique, il se verra répondre, avec politesse, qu'il faut oublier ...

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Charles Baudelaire


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Message Publié : 06 Juil 2003 23:14 
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Merci pour votre exposé mon cher :wink: , mais je vous parle aussi de l'après-Sadowa...
En effet, même s'ils se voient contraints d'être avalé par l'orgre prussien, les Etats d'Allemagne du Sud ( surtout la Bavière, car Sadowa fut une trahison de son oncle pour Louis II ) n'admettent toujours pas perdre leur indépendance.
Napoléon III n'aurait-il pas pu se retourner vers l'Autriche et les Etats du Sud et en finir avec la Prusse ?
Je ne connais pas dans le détail la politique diplomatique du Second Empire après 1866, mais je crois qu'elle tendait en ce sens. Il est vrai aussi que Napoléon venait juste d'abandonner le frère de François-Joseph au Mexique... :cry:

duc de Raguse.

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Message Publié : 07 Juil 2003 10:52 
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Eginhard
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La Bavière ne refuse pourtant pas de se battre aux côtés de la Prusse en 1870...

Fialin


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Message Publié : 07 Juil 2003 12:28 
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Grégoire de Tours
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Quoique, la Bavière n'avait peut-être pas le choix. Surtout après la défaite Autrichienne de Sadowa ..

Maintenant, il reste à savoir les raisons qui ont poussé Louis-Napoléon à ne pas s'engager ouvertement dans un conflit armée en 1866 et après :

1. Après l'échec du Mexique, Louis-Napoléon manquait peut-être de confiance. Bazaine, général en chef de l'armée Française du Mexique, avait proposé à Maximilien de revenir en France, mais le prince Autrichien décida de rester dans son petit royaume, il voulait une mort digne et de soldat. Il termina fusillé sous les balles des soldats Mexicains de Juarez ..C'est à partir de ce moment où la pauvre Charlotte ( femme de Maximilien et descendante de Louis-Philippe ) devint folle pour toujours. Elle passa son temps à maudire Louis-Napoléon et mourut à l'age de quatre-vingt seize ans en 1927 !

2. Vu qu'une partie de l'armée Française était encore bloqué au Mexique, Louis-Napoléon craignait qu'il ne soit pas près militairement pour des opérations en Europe. Cependant Bazaine ne commandait que 30 000 hommes......

Je penche plutôt pour un manque de confiance de Louis-Napoléon.

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Message Publié : 07 Juil 2003 15:00 
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Eginhard
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En 1866 Napoléon III avait trop de confiance dans la bonne volonté de Bismarck. Il avait sousestimé son adversaire. Peut-être avait-il vraiment cru à une certaine "loyauté" de la part de Bismarck...

Fialin


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Message Publié : 07 Juil 2003 15:12 
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Vous avez raison et je pense que c'est un peu dommage, car les Etats d'Allemagne du Sud n'attendaient que cela.
Ils savaient qu'après Sadowa, ils n'avaient plus le choix quant à leur future destiné ( le Wurtemberg et la Bavière avaient été contraints de signer un traité d'alliance défensive avec la Prusse ), à moins qu'une puissance étrangère n'intervint.
Avec l'Autriche, la France aurait ainsi pu éviter l'unité allemande sous la domination prussienne. Cette dernière causa un grand tort aux Allemands, qui ne souhaitaient pas tous être dirigés par un Etat militariste, belliqueux et autoritaire.
Il y a d'ailleurs une thèse chez les historiens Allemands : celle du Sonderweg, ou d'un choix de société pour l'Allemagne. Comme c'est la Prusse qui a forcé l'unité, on étudie tous les événements et on arrive à une conclusion : Hitler...
Ces historiens pensent qu'il n'y a rien sans rien et font remonter le nazisme au choix de l'Etat qui a forcé l'unité et ainsi imposé ses objectifs et ses but au nouvel Etat créé. ( surtout que les Prussiens étaient majoritaires dans toutes les administrations allemandes ).
Alors que si c'était la Bavière qui avait fait l'unité... :wink:

duc de Raguse.

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Message Publié : 29 Jan 2014 15:17 
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Il faut d’abord comprendre que tout le monde voyait dans cette guerre sinon une victoire de l'Autriche,une guerre longue et indécise.
A partir de ce moment Napoléon III se voyait en médiateur puissant empêchant l'écrasement de la Prusse dictant ses conditions et récupérant des territoires,de plus pendant l'entrevue avec Bismarck(la ou tout a "raté") Louis Napoléon s'était contenté de rester dans le vague se croyant en position de force et s'est contenté de vagues promesses de la part du chancelier,tan disque Bismarck venu en "quémandeur" inquiet est repartit en étant sur que la France ne bougerait pas se voyant donc avec raison les mains totalement libre pour engager toutes ses forces contre l'Autriche.
De plus Napoléon III voyait la un moyen de réactiver le mouvement des nationalités dans une Europe qui se figeait.
Sur le plan géopolitique la Vénétie toujours au main de l'Autriche lui pesait car il l'avait promis a Cavour,il s'est donc arrangé pour la recevoir et la rétrocéder quelle que soit l'issue de la guerre.
Napoléon III voulait trois Allemagnes une du nord dominée par la Prusse une du sud dominée par l'Autriche et un état tampon allié de la France.
Seulement voila il y eut Sadowa,a partir de ce moment il y eu deux partis dans l'entourage impérial ceux qui voulaient une démonstration de force sur le Rhin(qui aurait fait abandonné a la Prusse ses succès Autrichien) et ceux qui n'en voulaient pas,Napoléon III peut être par conscience de l'insuffisance de son armée a se mobiliser,peut être pour ne pas perdre la face face au parti Autrichien qu'il a toujours combattu,ou les deux,refusa.(bien qu'on crut que Drouhin de Lhuys avait gagné l'opinion de l’empereur)
L'Autriche fit appel a la France mais la Prusse était maître donc la France n'était absolument pas en position de force,Napoléon III voulut des gains territoriaux qu'il croyait avoir obtenu de Bismarck,en pure perte car même pour le Luxembourg Bismarck humilia la France en se contentant d'accepter de la démilitarisée.
Napoléon III eut finalement les yeux ouverts sur Bismarck et il lui apparut clairement qu'il devait préparer son armée au choc,mais ça c'est une autre histoire.
Je suis désolé je ne m'était pas aperçu que le dernier post datait de plus de dix ans,j'imagine que le sujet a été traité plus amplement ailleurs.

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"Je marche toujours droit devant moi sans regarder en arrière. Si je mets le pied dans un précipice, je tomberai en honnête homme et je trouverai peut-être en bas tout ce que j'ai perdu dans cette vie."
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 Sujet du message : Re: Re:
Message Publié : 29 Jan 2014 19:57 
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Philippe de Commines
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Duc de Raguse a écrit :
Alors que si c'était la Bavière qui avait fait l'unité... :wink:
Je viens avec plus de questions car ignorante du moment, je dois avouer que c'est le mot "Bavière" qui m'a intéressée... :oops:
Je suis étonnée. Pourquoi vouloir une alliance dont la France serait ?
Ce côté de l'Europe a déjà goûté en début de siècle de l'oncle. J'imagine qu'il en a tiré les conclusions. Arrive le neveu de la manière dont chacun sait, manière qui peut choquer les trônes et ceux qui y sont assis si on remonte le temps. Quel est cet homme ? Combien de temps va-t-il se maintenir dans un pays où l'opinion est jacobine mais l'amour des ors récurrent ? Pas question d'ailleurs de lui fournir une épouse.
Arrive l'affaire du Mexique : on peut voir Charlotte de Belgique supplier diverses Cours de l'aider. Rien. C'est un problème franco-autrichien. Le ton est donné. Rien plus jamais ne pourra rapprocher l'Autriche de la France.
Le Royaume-Uni. Victoria a fait du forcing et réussi à marier son aînée au konprinz Frédéric. Leurs opinions sont connues, ils sont libéraux. Entre temps des liens se sont tissés avec la Russie et la Hesse-D. Par union. Enfants et petits-enfants de Victoria sous le règne d'Alexandre III.
Alexandre III est l'époux d'une princesse danoise (Dagmar) et l'affaire du Schleswig est resté très présent dans la famille, le rejet de la Prusse total. Le prince de Galles est l'époux de la sœur de Dagmar, Alexandra.
La Russie est la plus attachée aux petits états allemands familialement et toujours les mêmes. Je suis étonnée de son silence face à l'annexion du Hanovre, de Nassau et autres états (des unions sont passées depuis Nicolas Ier avec le duc de Nassau aussi grand duc de Luxembourg, proche aussi familialement des Pays-Bas). Il faudra une poussée sur la Hesse-D. Pour que le tsar commence à gronder. L'union de son frère Serge Alexandrovitch ? Le tsarévitch Nicolas Alexandrovitch épousera la cadette. Une réelle crainte ? Mais le rapprochement de la Russie et du Royaume-Uni donne un étrange silence lorsque le Hanovre est happé. L'Autriche ne semble pas intéresser la Russie.
La Bavière. Maximilien II est libéral. Son décès prématuré amène au trône un jeune homme. Par alliance lié à l'Autriche, il saura "négocier" avec Bismarck. La Bavière sera présente mais se laissera vite "enfoncer" moyennant certains avantages. A ce moment déjà, c'est dit que la Bavière va basculer côté prussien. Bismarck a ses espions (il les aura pour 1870 et l'état de santé lamentable de Napoléon III, il les possède pour l'évolution de Rodolphe de Habsbourg). Il doit savoir que la Bavière n'aura d'autre choix que Othon, frère de Louis II c'est à dire une régence. Les ministres sont germanophile" et celui qui devrait être régent (en cas de régence et vu la stabilité, ceci devient de plus en plus évident) est aussi germanophile.
Comment alors une union serait possible ?
Elle aurait pu être lorsque Guillaume propose la couronne à son fils qui refuse. A ce moment une union de la Prusse avec Frédéric III, le Royaume-Uni et la Russie, Bavière comprise aurait pu être. Avec ou sans la France.
Je comprends que l'on puisse être méfiant : voir défiler en 50 années un empereur, deux rois, une révolution, un autre roi, une autre révolution, une république et un Président qui devient empereur : ceci fait peur, au mieux non crédible et puis il reste encore un demi-siècle à tirer ? L'empereur semble tenir mais... L'Italie semble être le repos de Napoléon III, sa petite folie... Laissons... Il fait un bon camarade mais de là à s'appuyer sur un pays qui semble ingouvernable ? Et puis après l'empereur du moment ? Quid ?
La Prusse. Le refus du Kronprinz est la porte ouverte à Bismarck et là, pourquoi traiter lorsque l'on peut se servir par la force sans rien lâcher ? Le décès prématuré de Frédéric III et l'accession de Guillaume II fera le reste.
L'Autriche est isolée après Sadowa et se débat dans sa politique interne et sa mozaïque mais le souverain est du même tonneau que Guillaume Ier.
Je suis étonnée lorsque je regarde les blasons des belligérants pendant la guerre austro-prussienne. Beaucoup de petits états sont au final du côté prussien, c'est à n'y rien comprendre : on peut y voir l'Oldenbourg, l'Anhalt, les deux Mecklimbourg, les branches cadettes de Saxe. En face on note "Confédération germanique" : c'est ronflant mais ceci est limité. Pour la Bavière, on sait ce qu'il en sera. Certains sont étonnant (Bade, Wurtemberg).
Face à la Prusse les états allemands sont très partagés.
A ce moment, j'imagine que Bismarck ne "pense" plus Autriche -avec l'alliance- comme un empire mais en millions d'hommes pour d'éventuels annexions ou conflits.
Pourquoi une union initiée par la Bavière et comment ceci aurait-il été possible en l'état ?
Maintenant si c'est une piste simplement en faisant fi des régnants et de leurs décisions : une Prusse où le Kronprinz aurait accepté la couronne alliée à la Russie et au Royaume-Uni (entraînant par là les Pays-bas, le Hanovre, La Saxe et toutes branches comme Cobourg-Gotha, la Hesse et tous les micro-états de la "famille russe" : Wurtemberg, Bade, Mecklimbourg etc.) sans compter avec un obligatoire rapprochement avec la Suède et le Danemark donc la Grèce et la Roumanie. Pourquoi ceci n'a pas été envisagé simplement comme "piste" égale à celle de la Bavière ?
Pour les lacunes :oops: soulignez simplement en couleur, je creuserai afin de trouver ce qui "bloque". Merci. :wink:

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 Sujet du message : Re: Re:
Message Publié : 29 Jan 2014 21:06 
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Philippe de Commines
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Inscription : 05 Juil 2011 14:39
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Fialin a écrit :
En outre Napoléon III avait cru pouvoir obtenir après la guerre de 1866 le Luxembourg et la promesse de non-intervention de la Prusse au cas où il attaquerait la Belgique. De cette façon l'Empereur se décidait finalement à rester neutre.

La France ne peut obtenir le Luxembourg, son grand duc a le regard bienveillant de la Russie qui est partie prenante ainsi que pour le monarque des Pays-Bas. Idem pour la Belgique : c'est se mettre à dos le Royaume-Uni et l'Autriche avec Léopold II (son épouse est une Habsbourg et sa fille Charlotte ne se remet pas de l'aventure mexicaine, sa petite-fille est l'épouse de l'archiduc Rodolphe). Comment après avoir créé un tel désordre, Napoléon III a pu penser avoir la Prusse officieusement de son côté. Il est évident que pour le souverain de Prusse, c'est un suicide diplomatique. De plus pendant le conflit austro-prussien, la Prusse ne doit rien à la France si ce n'est de s'être montrée neutre semble-t-il ?
Après ce conflit il apparait que sur l'échiquier politique, la Prusse passe désormais devant l'Autriche, cependant les liens politiques sont présents. Les deux empereurs sont bien conservateurs. A long terme si la Prusse doit faire "avec", l'Autriche semble une valeur sûre au moins tant que François-Joseph est aux manettes, ensuite il sera temps d'une piqure de rappel.

Citer :
Cependant il n'avait pas cru que Bismarck, après Sadowa, allait manquer à la parole donnée.

Si une parole est donnée en politique, c'est pour la reprendre. On voit déjà ce que deviennent les traités écrits. Napoléon III agit comme François Ier lors de l'élection du nouveau ERG. Il paie en cash avant. L'Autriche paiera pour moitié avant et le reste après l'élection de son candidat. Les électeurs ont encaissé l'argent français, la moitié de l'argent de Fugger, la suite va de soi...
A ce niveau "Parole donnée" veut toujours simplement dire "un échange verbal" et c'est tout ce que l'empereur a demandé ?
Je lis que Napoléon III n'est pas contre un rapprochement avec l'Autriche mais l'inverse peut-être, cet appel mentionnant le don de la Vénétie : c'est écrit ou bien lancé de diplomate à diplomate ou autre ?
Je ne crois pas un instant que Napoléon III aurait pu se servir "en vainqueur". Ce n'est pas son caractère et puis les fameux 20 000 morts sont pour peu dans la balance. La France s'est servie en Italie avec l'oncle, alors à bon entendeur...
Napoléon III n'a ni le caractère d'un médiateur ni celui d'un gagneur un peu gêné par ses gains. Qui aurait confiance en une telle médiation face à un tel homme ? Napoléon III n'aurait pu rester "dans le vague", il semble y demeurer dès que la pression monte. Et puis la santé, un seul fils : tout ceci ne donne pas franchement envie de se montrer "ardent", pour quel futur ? Il faut un but je pense. Pour relancer la machine, Napoléon Ier aura le Roi de Rome mais ceci ne suffit pas face à des trônes ancrés depuis des siècles semble-t-il. Leurs propriétaires ont comme une assurance innée et le lecteur sent que l'on joue dans des cours différentes, avec des pions différents, des codes différents et le temps.

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Message Publié : 29 Jan 2014 22:41 
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Itelezi a écrit :
Je suis désolé je ne m'était pas aperçu que le dernier post datait de plus de dix ans,j'imagine que le sujet a été traité plus amplement ailleurs.

C'est vrai, un post dont je ne me souvenais nullement. :rool:
Cependant, je ne suis pas certain que le sujet ait été traité ailleurs depuis.
Mon interrogation de l'époque portait plutôt sur la possibilité d'une unité réalisée par la Bavière et de quelques remarques sur l'unité forcée opérée par la Prusse.
Dans un second temps les choix/options diplomatiques de Napoléon III après Sadowa auprès de Vienne, dont l'affaire mexicaine ou les revendications italiennes ne suffisent à expliquer.

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Alphonse de Lamartine


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Message Publié : 29 Jan 2014 23:59 
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Thucydide
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Pourquoi Napoléon III veut le Luxembourg ?

Et Napoléon III n'a pas su de décripter le personnage de Bismarck qui est en fait un manipulateur, ambitieux pour la cause de la Prussienne ?


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Message Publié : 18 Avr 2014 22:09 
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Jules Michelet
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Strandhögg a écrit :
Et Napoléon III n'a pas su de décripter le personnage de Bismarck qui est en fait un manipulateur, ambitieux pour la cause de la Prussienne ?

J'ai l'impression que si la Prusse a réussi en 20 ans à vassaliser les États allemands, c'est surtout en jouant des alliances et mésententes des États allemands, italien, français, luxembourgeois, anglais, russes, etc... Promettre à la France son immobilisme en échange de territoires qu'elle n'aura jamais une fois la Prusse devenue encore plus puissante... La France paiera chère son immobilisme en 1870... et l'Europe également 45 ans plus tard... cela n'empêchera d'ailleurs pas l'Allemagne prussienne de s'allier avec son ancien ennemi l'Autriche...

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Skipp


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Message Publié : 19 Avr 2014 8:39 
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Message(s) : 8171
Localisation : Provinces illyriennes
Votre dernière remarque illustre tout simplement que l'Allemagne a vassalisé l'Autriche-Hongrie - après 1879 - comme la Prusse l'avait fait pour les autres Etats allemands entre 1862 et 1871.

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