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Message Publié : 21 Oct 2007 23:33 
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Plutarque
Plutarque

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Colonisation de l'Algerie:


Raisons economiques:

La France a fait en sorte que la terre d'Algérie lui revienne en tant que colonie compte tenu de sa richesse en matières premières afin d'impulser son économie qui avait un besoin urgent de se développer et d'être redynamisée, outre les revenus considérables engendrés et de l'exportation de ses produits pour lesquels elle n'arrivait pas à trouver de marchés.

A ce propos, le général Bugeaud, père de la colonisation en Algérie avait dit : " L'Algérie va recourir, pendant une longue période, aux produits industriels de la France et l'Algérie pourra fournir à la France des quantités considérables de matières premières nécessaires à l'industrie "….

D'autre part, la bourgeoisie française a estimé que l'occupation de l'Algérie allait lui rapporter des profits considérables dans la mesure où elle constitue un vaste marché pour ses biens et une source importante de matières premières outre le fait qu'elle constituera un réservoir de main d'œuvre à bon marché.

Elle permettra également l'implantation de l'excédent de population de l'Europe et de la France qui sera orienté vers le développement de l'agriculture parce que la terre d'Algérie est une terre fertile capable de donner diverses sortes de fruits de même que l'Algérie deviendra un grenier pour l'Europe.


Qu'en pensez-vous? L'algérie était-elle vraiment riche en matières premières?

N'est-il pas contradictoire de dire que la colonisation a à la fois pour but de placer notre main d'oeuvre excédentaire et de trouver de la main d'oeuvre supplémentaire?


Les causes de la colonisation de l'Algérie sont-elles celles énoncées ci-dessus?

L'Algérie fut-elle une colonie rentable?


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Message Publié : 22 Oct 2007 0:32 
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Grégoire de Tours
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L'idéologie humaniste et universaliste, religieuse puis laic, ont un role fondateur dans la colonisation, autant sinon plus que le capitalisme.

Citer :
Les justifications idéologiques de la conquête

Le prestige de la France

L'idéologie colonisatrice, dans les années 1830-1840, n'est pas aussi intimement liée au nationalisme qu'elle le sera dans la dernière partie du siècle. Les plus sceptiques face à la conquête de l'Algérie, dans les premiers temps de l'expédition française, sont d'ailleurs plutôt des nationalistes inquiets et dubitatifs face à une aventure orientale qui envoie loin de la métropole une armée qui serait mieux employée à défendre les frontières de la France. Ce n'est qu'à partir du début des années 1840, et notamment après l'humiliation du Traité de Londres de juillet 1840, que l'on enregistre une inflexion nette du discours sur la conquête de l'Algérie : celle-ci est alors utilisée comme prétexte à démontrer le prestige militaire et international de la France[10].
Victor Hugo, s'il a perçu cet infléchissement, ne semble pas avoir vraiment été sensible à ces « discours qui faisaient de la conquête algérienne un élément essentiel du prestige national de la France et de son rayonnement en Europe. »


« Éclairer les nations encore obscures »

Un autre discours sur la colonisation, celui-là largement majoritaire, est à l'époque susceptible de rencontrer plus de sympathie de la part de Victor Hugo : il s'agit du discours sur les Lumières de la civilisation, qu'il s'agit d'exporter jusque dans les contrées barbares, que ce soit en Asie (les Anglais ayant montré la voie avec l'Inde), ou dans les pays soumis à ce que l'on a coutume depuis Montesquieu d'appeler le « despotisme oriental », en l'occurrence celui de l'Empire Ottoman. Ce discours est porté notamment par les Saint-Simoniens, mais aussi par des libéraux comme le philosophe Théodore Jouffroy ou Alexis de Tocqueville, qui écrit en 1837 dans une « Lettre sur l'Algérie » :

« [...] il faut bien s'imaginer qu'un peuple puissant et civilisé comme le nôtre exerce par le seul fait de la supériorité de ses lumières une influence presque invincible sur de petites peuplades à peu près barbares ; et que, pour forcer celles-ci à s'incorporer à lui, il lui suffit de pouvoir établir des rapports durables avec elles. »

Cette doctrine est en règle générale intimement liée, du moins dans les années 1830, à la volonté d'unifier l'Europe par la révélation de l'unité de la civilisation qu'elle représente, et de mettre ainsi un terme à ses incessantes guerres intestines. Saint-Simon et son disciple Augustin Thierry écrivent ainsi que « le plus sûr moyen de maintenir la paix de la confédération [européene sera de [...] l'occuper sans relâche par de grands travaux extérieurs. »
C'est à cette vision de la colonisation, qui doit contribuer à unifier le continent européen dans un grand projet d'étendre la « civilisation » aux confins du monde, et notamment en Afrique, que semble souscrire Victor Hugo lorsqu'il rencontre en janvier 1841 un général Bugeaud qui lui fait part de son hostilité face à une entreprise qui bloque les troupes françaises loin de ses frontières européennes : « C'est la civilisation qui marche sur la barbarie, aurait-il déclaré. C'est un peuple éclairé qui va trouver un peuple dans la nuit. Nous sommes les grecs du monde, c'est à nous d'illuminer le monde. »

C'est encore cette vision de la colonisation que défend sans détour Victor Hugo lorsque le 18 mai 1879, sensiblement diminué par la congestion cérébrale qui a failli l'emporter l'année précédente, il prononce un discours au banquet pour la commémoration de l'abolition de l'esclavage. Après avoir rappelé aux « quatre nations d'où sort l'histoire moderne » (La Grèce, l'Italie, l'Espagne et la France) qu'elles doivent s'unir pour « alle au sud » (en Afrique), rappelle ce qui lui semble être la mission de l'Europe : « Refaire une Afrique nouvelle, rendre la vieille Afrique maniable à la civilisation », en s'en emparant, « non pour le canon, mais pour la charrue; non pour le sabre, mais pour le commerce; non pour la bataille, mais pour l'industrie ; non pour la conquête, mais pour la fraternité. »

http://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Hug ... g%C3%A9rie



Pour ce qui est de la colonisation globalement, il me parait évident que la question humaniste et idéologique joue autant voir plus que l'économie.



Citer :
Parallèlement, Jules Ferry se montre un partisan actif voire zélé de l'expansion coloniale française : Tunisie dont il obtient le protectorat le 12 mai 1881 par le traité du Bardo, Madagascar, il lance l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza à la conquête du Congo, Tonkin. Ce dernier dossier lui sera fatal lors de sa seconde présidence du Conseil commencée le 21 février 1883. Il s'était d'ailleurs réservé le portefeuille des Affaires étrangères. Les conservateurs, comme Adolphe Thiers, sont opposés à la colonisation, qu'ils accusent de détourner hors du territoire les investissements, tandis que les progressistes y sont favorables pour des questions idéalistes. Mais la gauche républicaine de Georges Clemenceau y est opposée également parce que les aventures colonialistes détournent l'attention des provinces perdues d'Alsace et de Lorraine. Les positions s'inverseront diamétralement en trois ou quatre générations.(source Wikipedia)



Et avant cela, le role idéologique de l'église a joué fondamentalement aussi dans les colonisation européennes, dès le XVI siècle.

Pour ma part je pense que "la mission civilisatrice" que s'octroie les républicans laics de la III, est dans la stricte filiation de la mission ""salvatrice" et prosélityte de l'église, et autres Saint Simonien et courant philosophiques etc....

La colonisation n'a pas qu'un ressort économique et géostratégique (qui existe certe), mais bien aussi un ressort idéologique, conduit par les églises, certains courants philosophiques, puis par les républicains de gauches laics de la III, avant d'etre la cause de la droite nationaliste au siècle suivant (uniquement XX).


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Message Publié : 24 Oct 2007 13:33 
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Hérodote
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Il faut aussi aborder l’aspect militaire et stratégique de l’occupation.
La place d’Alger était un bastion maritime dont la flotte avait porté des coups durs à la flotte française. Et la France a saisi l’opportunité d’occuper une place forte déjà convoitée (échec d’un précédent débarquement) alors que le déclin de l’autorité centrale turque sur cette région se faisait sentir.


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Message Publié : 27 Oct 2007 22:34 
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Plutarque
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Localisation : Toulouse
C'est incroyable de pouvoir aujourd'hui lire un texte aussi biaisé par le marxisme. L'Algérie, comme toutes les colonies à part l'Indochine, était un gouffre financier. Il faut donc chercher des motifs n'importe où mais surement pas dans des raisons économiques.

Les économistes disait déjà au milieu du siècle: "Nos client sont en Europe, nous n'exporterons en Barbarie que des fonctionnaires."

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L'Etat n'est pas la solution, c'est le problème.


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Message Publié : 27 Oct 2007 23:51 
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Eginhard
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Inscription : 21 Juin 2006 16:38
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Txomin a écrit :
C'est incroyable de pouvoir aujourd'hui lire un texte aussi biaisé par le marxisme. L'Algérie, comme toutes les colonies à part l'Indochine, était un gouffre financier. Il faut donc chercher des motifs n'importe où mais sûrement pas dans des raisons économiques.

Les économistes disait déjà au milieu du siècle: "Nos client sont en Europe, nous n'exporterons en Barbarie que des fonctionnaires."


Je ne suis pas aussi certain que vous que tous les économistes du XIXème critiquaient la colonisation . Certes , dès 1825 J.B. Say écrivait :
""Les vraies colonies d'un peuple commerçant, ce sont les peuples indépendants de toutes les parties du monde. Tout peuple commerçant doit désirer qu'ils soient tous indépendants, pour qu'ils deviennent tous plus industrieux et plus riches; car plus ils sont nombreux et productifs, et plus ils présentent d'occasions et de facilités pour les échanges. Ces peuples alors deviennent pour vous des amis utiles, et qui ne vous obligent pas de leur accorder des monopoles onéreux, ni d'entretenir à grands frais des administrations, une marine et des établissements militaires aux bornes du monde. Un temps viendra où l'on sera honteux de tant de sottises, et où les colonies n'auront plus d'autres défenseurs que ceux à qui elles offrent des places lucratives à donner et à recevoir, le tout au dépens des peuples."

Par contre , P. Leroy Beaulieu , pourtant encensé par des libéraux de notre époque , mais pour avoir pris d'autres positions , écrivait à propos de la colonisation :
"La colonisation est la force expansive d'un peuple, c'est sa puissance de reproduction, c'est sa dilatation et sa multiplication à travers les espaces; c'est la soumission de l'univers ou d'une vaste partie à sa langue, à ses moeurs, à ses idées et à ses lois. Un peuple qui colonise, c'est un peuple qui jette les assises de sa grandeur dans l'avenir et de sa suprématie future... A quelque point de vue que l'on se place, que l'on se renferme dans la considération de la prospérité et de la puissance matérielle, de l'autorité et de l'influence politique, ou que l'on s'élève à la contemplation de la grandeur intellectuelle, voici un mot d'une incontestable vérité : le peuple qui colonise est le premier peuple; s'il ne l'est pas aujourd'hui, il le sera demain."


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Message Publié : 28 Oct 2007 6:50 
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Plutarque
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Localisation : Toulouse
Vous avez raison, des avis divers existaient y compris chez les économistes mais je crois que ceux qui défendaient la colonisation étaient justement éblouis par les autres facteurs.

Leroy Beaulieu évoque d'ailleurs des motifs bien éloignés de l'économie; Comme Tocqueville quand il défend le recours à la force dans la conquête.


"le peuple qui colonise est le premier peuple; s'il ne l'est pas aujourd'hui, il le sera demain."

Lerou Beaulieu publie, De la Colonisation chez les peuples modernes en 1874

Il était tellement ébloui qu'il oubliait le triste sort des premiers colonisateurs : Espagne et Portugal.

Et ne voulait pas voir les rapides succès des Etats-Unis et de l'Allemagne qui ne colonise que marginalement.

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Message Publié : 28 Oct 2007 9:27 
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Localisation : Myrelingues la brumeuse
Pour l'algérie j'y vois plusieurs raisons qui ont joué peu ou prou :

- La nécessité de mettre définitivement fin à la piraterie barbaresque qui existait encore dans les années 1820 (même si elle était sur le déclin ! )

- la recherche peut être de débouchés commerciaux

- De quoi mobiliser des missionnaires en mal de conversion :lol:

- Mais surtout ne pas oublier la date : 1830. Que se passait il en France à cette date là ? Un roi impopulaire, un ministère très contesté ! Que faire ? Une démonstration militaire semblait la plus facile à réaliser pour rehausser le prestige des gouvernants! Mais contre qui ? En europe, celà paraissait difficile pour ne pas dire impossible. Charles X n'est certes pas Napoléon, mais l'europe et surtout l'Angleterre n'admettraient jamais une guerre de conquête en europe occidentale. Reste donc la méditerranée, et en particulier la régence d'ALGER. Un incident dit de "l'éventail" et voilà le prétexte tout trouvé ! Malheureusement pour Charles X, Alger n'est tombé qu'après les " 3 glorieuses".

En outre ne pas oublier qu'en france, régnait une forme d'humanisme qui prônait la colonisation comme seule façon d'apporter la civilisation aux "sauvages" et celà durant tout le XIXème siècle et même au début du XXème . Un écrivain a bien traduit cette philosophie, JULES VERNE. Dans ses romans les noirs (qu'il appelle les nègres ) peuvent parfois etre doux, sympathiques, ils occupent toujours des positions inférieures et sont rarement très intelligents. Les indigènes occupent rarement une place prépondérante (sauf dans "les tribulations d'un chinois en chine") et il ne remet jamais en question le système colonial


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Message Publié : 30 Oct 2007 10:54 
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Hérodote
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Inscription : 28 Août 2007 15:31
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Txomin a écrit :
C'est incroyable de pouvoir aujourd'hui lire un texte aussi biaisé par le marxisme. L'Algérie, comme toutes les colonies à part l'Indochine, était un gouffre financier. Il faut donc chercher des motifs n'importe où mais surement pas dans des raisons économiques.

Les économistes disait déjà au milieu du siècle: "Nos client sont en Europe, nous n'exporterons en Barbarie que des fonctionnaires."


Avez-vous des sources chiffrées?
Je crois qu’initialement l’aspect économique faisait aussi partie de motivations coloniales. C’était un aspect sous-jacent de la conquête territoriale.
Mais au fur et à mesure des années, la rentabilité économique de la colonisation était certaine avec l’exploitation non seulement de la terre (les productions les plus emblématiques : vin, blé, oranges …), mais aussi des mines, l’industrialisation du pays et la mise en place d’infrastructures, l’industrie maritime ... L’Algérie était un énorme gisement de facteur de production (Matière Première et hommes) dont la Métropole et l’Europe profitaient aussi.
Jusqu’à la fin, le France a tenté de sauvegarder ce qui allait devenir l’enjeu économique futur : le pétrole. Les accords d’Evian on bien tenté d’établir une parcellarisation de l’Algérie en excluant le Sahara des discussions.
Meme actuellement, le Maghreb reste le ventre mou de l’Europe. On continue et l’on continuera à y puiser facteurs de production et matières premières, dont les plus emblématiques sont le Pétrole et le Gaz (politique Européenne de sécurisation des approvisionnements).


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Message Publié : 30 Oct 2007 15:20 
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Plutarque
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Localisation : Saint-Etienne
Bonjour,

Je n’ai plus mes cours d’économie politique sous la main, mais je me souviens que l’Algérie a coûté, et non rapporté, à la France de 1830 à 1962, et même au delà. Les productions d’Algérie, viticulture ou céréales, concurrençaient celles de la métropole et ont toujours bénéficié d’un régime fiscal dérogatoire et de contingents pour être rentables sur le marché national. D’où, par exemple, les révoltes du sud-ouest au début du siècle. C’était le principal grief des vignerons. Quant au pétrole et au gaz, on n’y songeait guère, sauf à la toute fin de la présence française. A cela s’ajoute le coût des infrastructures, de la présence militaire et administrative. La colonisation répondait à des questions géopolitiques, idéologiques ou de prestige. Economiquement, c’était du très long terme, que l’on n’a jamais atteint.

D


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Message Publié : 30 Oct 2007 15:27 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 26 Oct 2005 18:58
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Mehdi a écrit :
On continue et l’on continuera à y puiser facteurs de production et matières premières, dont les plus emblématiques sont le Pétrole et le Gaz (politique Européenne de sécurisation des approvisionnements).

Dans les années 80, La France payait le gaz et le pétrole algérien à un prix plus élevé que les cours mondiaux.

Quant à y puiser des facteurs de production, c'est encore une fois réducteur. Jusqu'à présent, les immigrés algériens ont fait le choix de s'expatrier.

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Je ne peux changer le passé
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Message Publié : 30 Oct 2007 15:54 
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Marc Bloch
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Inscription : 09 Août 2006 6:30
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Pour revenir au sujet initial, le but de Charles X était la recherche d'une action de prestige pour distraire l'opinion des problèmes de politique intérieure. Il y avait aussi le souci de vider l'abcès de ce qu'était le cauchemar des corsaires barbaresques en Méditerranée. Mais qui s'en souvient encore aujourd'hui ?
Quant à la richesse économique de l'Algérie à l'époque :vert:

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "


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Message Publié : 30 Oct 2007 20:08 
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Plutarque
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Inscription : 04 Fév 2007 9:08
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Localisation : Toulouse
Pour avoir des chiffres sur le coût des colonies notamment exportation/importations, flux d'investissement... voir la thèse de Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français, histoire d'un divorce, qui obtient des résultats à peu près identiques à ceux trouvés pour l'Angleterre.

Encore une fois, il est certain que l'Algérie n'a pas été "rentable" et que l'occident n'a pas connu le développement grâce aux colonies mais c'est l'inverse : c'est parceque l'Europe s'est développée qu'elle a pu coloniser et elle a continué à se développer malgré ses colonies ; Elle se prote toutefois mieux sans.

En revanche, ce n'est pas parceque, l'Europe n'en a pas profité que les pays colonisés n'en ont pas souffert ou que cela exonère les attrocités coloniales ou l'obscurantisme qui règnait avant. Mais ce sont d'autres débats.

Sur Google, vous trouverez quantité de citations de Bastiat sur l'Algérie qui tait un de ses sujets de prédilection, comme :

Savez-vous ce que vous coûte l'Algérie? Du tiers au deux cinquièmes de vos quatre contributions directes, centimes additionnels compris. Celui d'entre vous qui paye trois cents francs d'impôts, envoie chaque année cent francs se dissiper dans les nuages de l'Atlas et s'engloutir dans les sables du Sahara.

On nous dit que c'est là un avance que nous recouvrerons, dans quelques siècles au centuple. Mais qui dit cela? Les riz-pain-sel qui exploitent notre argent. Tenez messieurs, en fait d'espèces, il n'y a qu'une chose qui serve: c'est que chacun veille sur sa bourse... et sur ceux à qui il en remet les cordons.

On nous dit encore: « Ces dépenses font vivre du monde. » Oui, des espions kabyles, des usuriers maures, des colons maltais et des cheicks arabes. Si on en creusait le canal des Grandes-Landes, le lit de l'Adour et le port de Bayonne, elles feraient vivre du monde aussi autour de nous, et de plus elles doteraient le pays d'immenses forces de production.

J'ai parlé d'argent; j'aurais dû d'abord parler des hommes. Tous les ans, dix mille de nos jeunes concitoyens, la fleur de notre population, vont chercher la mort sur cette plage dévorante, sans autre utilité jusqu'ici que d'élargir, à nos dépens, le cadre de l'administration qui ne demande pas mieux. À cela, on oppose le prétendu avantage de débarasser le pays de son trop-plein. Horrible prétexte, qui révolte tous les sentiments humains et n'a même pas le mérite de l'exactitude matérielle; car, à supposer que la population soit surabondante, lui enlever, avec chaque homme, deux ou trois fois le capital qui l'aurait fait vivre ici, ce n'est pas, il s'en faut, soulager ceux qui restent.

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Message Publié : 31 Oct 2007 12:18 
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Hérodote
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Inscription : 28 Août 2007 15:31
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La question est de savoir si l’Etat français investissait dans l’ensemble de ses départements dont l’Algérie faisait partie. La réponse est oui (voir la difficile politique de relance économique post 1945).
Doit on chercher la rentabilité immédiate dans ce type d’investissement finançait par l'Etat et l’impot ? L’histoire économique nous montre que non, bien que nous étions dans le cadre d’une politique de relance économique par les investissements chère à Keynes (le donneur d’ordre est l’Etat, les maitres-d’oeuvre sont des privées).
Mais ces investissements permettaient avant tout la mise à disposition d’infrastructures pour les besoins de population (administration, moyens de communication et d’échanges …).
Est-ce que ces investissements ont permis l’exploitation de ressources et la création de richesses ? Oui. Elle a permis la mise à disposition et l’exploitation de terres et de matières premières.
Est-ce que cette création de richesse a dépassé le montant des investissements ? Sans doute non. Le retour sur investissements n’était pas là, combien meme peut-on parler de ce type d’agrégat économique pour un pays.


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Message Publié : 31 Oct 2007 12:56 
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Hérodote
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Duduche19 a écrit :
Mehdi a écrit :
On continue et l’on continuera à y puiser facteurs de production et matières premières, dont les plus emblématiques sont le Pétrole et le Gaz (politique Européenne de sécurisation des approvisionnements).

Dans les années 80, La France payait le gaz et le pétrole algérien à un prix plus élevé que les cours mondiaux.

Quant à y puiser des facteurs de production, c'est encore une fois réducteur. Jusqu'à présent, les immigrés algériens ont fait le choix de s'expatrier.


Le sujet (un peu dévié) concernait la rentabilité economique de la colonie.
Concernant les rapports économiques de deux pays indépendants, vous avez raison. Cette majoration de prix correspondait à une politique voulue de diversification des approvisionnements par la France.
Le prix du gaz est généralement indexé sur celui du pétrole. Une bonne négociation aurait voulue anticiper toute hausse du prix indexé, comme la crise de 71 le laissait présager. quitte à désindexer ou à caper le prix du gaz. C’est ce qu’a tenté la France. Manque de bol, le marché pétrolier s’est effondré … entraînant par la même la banqueroute de l’Algérie.

En effet les immigrés algériens et plus généralement maghrébins ont fait le choix de l’expatriation. Car l’offre répond à la demande. La France avait besoin de facteurs de production humains. L’Algérie, et d’autres pays, en disposaient. D’où échanges.
Et compte tenu de l’expansion économique de l’Europe et du vieillissement de sa population, le Maghreb restera une source de facteur de production, dont l’homme est un composant. Sauf à ce que l’Europe change sa politique d’immigration en privilégiant d’autres zones de ressources (pays de l’Est) ou que ces pays riches en ressources n’atteignent un niveau de développement suffisant, accaparant ces facteurs de production (Histoire de l’immigration espagnole ou italienne, phase de transition de l’immigration chinoise actuellement).


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Message Publié : 31 Oct 2007 13:01 
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Hérodote
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Inscription : 28 Août 2007 15:31
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Faget a écrit :
Pour revenir au sujet initial, le but de Charles X était la recherche d'une action de prestige pour distraire l'opinion des problèmes de politique intérieure. Il y avait aussi le souci de vider l'abcès de ce qu'était le cauchemar des corsaires barbaresques en Méditerranée. Mais qui s'en souvient encore aujourd'hui ?


Vous avez raison. Corsaires barbaresques qui jouaient des dissidences entre royaumes d’Europe, en passant d’un pavillon à un autre (français contre anglais et inversement, attaque Espagnole). Les écrits de Cervantès sont là pour rappeler les circonstances de sa détention à Alger.


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