Bonjour,

qui saurait me dire comment on pouvait voyager assez facilement depuis Berlin jusqu'à Londres, par exemple en 1850 ?
A priori le réseau ferré était peu développé, donc la diligence et le bateau à vapeur me semblent un bon début.
Avez-vous d'autres points de départ ?

Merci !

Ben alors, ça n'intéresse personne ou personne ne sait répondre ?
La question est-elle idiote ?

Non, la question n'est pas idiote. Il semblerait plutôt que personne ne possède la réponse.

A ce que j'en sais, on trouve quelques éléments, soit dans les récits de voyages (il y en a un certain nombre sur Galica), soit dans divers livres d'historiens. Par exemple, Braudel aborde le sujet dans un de ses livres (j'ai plus la référence exacte en tête). Il explique qu'au cours du XIXème siècle, mais cela continue un effort d'amélioration des voies de circulation qui a commencé bien plus tôt, le temps pour aller d'un endroit à l'autre va considérablement se réduire. Paris-Marseille vers 1850 (sauf erreur de ma part), c'est 14 jours de voyage. Petit à petit, il va descendre à 3 jours. Le chemin de fer, va permettre de compter ce voyage en heures.
Ensuite, on voyage selon ses finances, j'ai souvenir d'un article dans un journal régional vendu en Alsace qui parlait d'un Colmar-Mulhouse en diligence, financièrement parlant, pour les gens du début du XIXème siècle, cela correspondait au prix d'un vol Paris-Mulhouse d'avant les vols low-costs. Donc, très peu de monde pouvait y avoir accès. Pour les gens du commun, il y avait la carriole ou la marche à pied.

Donc, un Londres-Berlin était déjà réservé à une certaine élite. Il peut s'agir d'un voyage d'affaire ou d'un voyage d'agrément. Le premier se fait souvent le plus rapidement possible, donc on va privilégier la vitesse. S'il s'agit d'une personne seule, il peut utiliser des chevaux de poste et faire le choix de voyager léger. Il peut aussi privilégier la diligence, s'il tient à avoir un peu plus de confort. Mais, la vraie rapidité est donnée par la voie maritime et fluviale, dès que les conditions s'y prêtent. Descendre un fleuve ou une rivière permet de gagner des jours de voyage. Ce qui n'est pas toujours le cas dans l'autre sens. Pour un voyage d'affaire de Londres à Berlin, on peut donc penser que le voyageur essayerait de choisir un port d'arrivé assez proche de Berlin, avec un voyage en bateau sur un fleuve calme qui permet une remontée assez facile, jusqu'à un point ou il prendrait une diligence pour terminer son trajet.

S'il s'agit d'un voyage d'agrément, on va plutôt privilégier les lieux que l'on va visiter. Donc, Paris, peut-être un détours par la Suisse, voire la Cote d'Azur, à moins que ce ne soit la cote Normande si c'est vers le début du XIXème siècle. En fait, le trajet ira de ville de villégiature vers une autre ville de villégiature, avec des haltes touristiques à des villes étapes choisies en fonction de ce que l'on désire voir. Un tel voyage peut prendre des mois, voire des années.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Merci Narduccio de cette réponse.
En fait, je suis plongé dans une bio de Mendelssohn.
J'y ai lu qu'il avait parcouru l'Europe de 1829 à 1832 : Londres, l'Ecosse, Suisse, Autriche, Italie, Paris.
Et je me demandais comment on pouvait faire un tel périple sans le train et sans une grosse fortune.
D'autant plus qu'il ne faisait pas que voyager, il restait longtemps au même endroit pour donner des concerts etc.

J'y ai appris qu'il avait utilisé le bateau à vapeur pour parcourir les îles écossaises, mais je n'ai aucune autre indication pour le reste.

Il semblerait que Mozart, donc le siècle précédent, ait aussi énormément voyagé en diligence.
Mais je pense que la piste du bateau privilégié est bonne, surtout pour aller de berlin à Londres, il n'a pas du aller jusqu'en France où le trajet bateau est le plus court, mais au contraire rejoindre la mer au plus court pour s'embarquer.

Les récits de voyages de cette époque que je connais sont aussi succints, Maupassant détaille pas mal la diligence (voir Boule de Suif par ex), le voyage de Stevenson et quelques autres récits donnent quelques indications mais c'est vrai qu'en général ce n'est pas simple.

Dans mes recherches, j'ai vu un ouvrage à ce sujet :
Georges Livet
"HISTOIRE DES ROUTES ET DES TRANSPORTS EN EUROPE. DES CHEMINS DE SAINT-JACQUES À L’ÂGE D’OR DES DILIGENCES"
Voir là http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/livet/histoire-des-routes-et-des-transports-en-europe,1500352.aspx

Pour un artiste fréquentant des milieux fortunés, il y a aussi la possibilité de faire une partie du trajet en tant que compagnon de voyage. Il faut trouver quelqu'un qui doit se rendre vers un lieu se trouvant plus ou moins dans la direction générale du voyage et qui possède sont propre véhicule. Il faut aussi que cette personne ai de la place et désire avoir de la compagnie durant ce trajet. J'ai lu plusieurs fois que certaines personnes embauchaient des secrétaires pour de tels trajets. Il s'agissait de jeunes gens instruits qui percevaient un salaire en échange, il prenaient le courrier dicté, postaient les lettres, faisaient de la lecture, organisaient la vie autour du voyageur durant le trajet, ...

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Pour répondre à votre question, il y avait, ce que l'on a des difficultés à concevoir aujourd'hui ,le déplacement à pied. Je vous cite un exemple sur lequel je m'étais penché. Wilhelm von Parrot, médecin et naturaliste allemand, après une vie aventureuse lors des guerres napoléoniennes et des expéditions vers le Mont Ararat dans le Caucase, partit d'Allemagne en 1817 et à pied rejoignit Hendaye d'où il partit pour parcourir les Pyrénées d"Ouest en Est, effectuant des relevés d'altitudes.Il publia un ouvrage sur la question en 1823. (Voir Wikipedia).

Un autre système de voyage : Pau depuis le passage des armées de Wellington en 1814 était devenu le séjour privilégié de l'aristocratie anglaise en hiver. A preuve, le premier terrain de golf du continent fut crée à Pau en 1856. Ces familles aristocratiques, avant l'arrivée du chemin de fer, soit arrivaient en diligence depuis Calais avec leur nombreuse domesticité, soit embarquaient en Angleterre et débarquaient à Bordeaux et continuaient en diligence. Quand on imagine les délais et la fatigue du voyage, cela nous laisse pantois.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Si un historien dépouillait le journal que Hans-Christian Andersen, l'auteur danois de la "Petite sirène", a tenu quotidiennement, on saurait beaucoup de choses sur ce sujet. Il a été le plus grand voyageur du siècle, et a consacré 19 années entières de sa vie (sur 70) à voyager.
Si vous allez à Odense, au musée de sa ville natale, il y a sa malle de voyage et le rouleau de corde qu'il emmenait partout : il était obsédé par la peur d'un incendie dans l'hôtel où il logerait, et voulait pouvoir s'échapper par la fenêtre.
Voir la liste des ses voyages à :
http://museum.odense.dk/andersen/rejser ... px?lang=uk

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Je vous fait partager quelques éléments de réponse.

Je me suis procuré "Voyage de jeunesse, Lettres européennes", compilation de la correspondance de Mendelssohn de 1830 à 1832, alors qu'il faisiat son grand voyage.

Il y a parle de voitures hypomobiles (évidement) : voiture à banne ou droschki ouvert.

Il y parle aussi de carrosses à quatre chevaux pour l'ambassadeur de Russie.
Il ressort de ce que j'ai lu que même dans les régions rurales, la circulation était assez dense.
Ce qui coïncide avec les autres récits, en particulier de Maupassant.

Cela donne une petite idée de trafic routier à cette époque.
Sans oublier que quelques années plus tard (dès 1850), le train va prendre un essor considérable en Europe.

Pour la Russie,la troika, traineau tiré par 3 chevaux (cf L'idiot)