Qu'est ce que vous appelez les immigrés des campagnes.
A la campagne, il peut y avoir des travailleurs saisonniers venant d'une region ou d'un pays voisin. On m'a souvent parlé des belges qui venaient biner les betteraves à sucre, en Picardie en dans le Bassin parisien, puis repartaient chez eux pour la fenaison et la moisson. Je suppose que les régions viticoles faisaient aussi appel à de la main d'oeuvre extérieure.

Pas mieux. Je ne comprends pas non plus à qui vous faites allusion.



A quelle époque ? Etait-ce le cas avant 1914 quand les campagnes françaises étaient encore très peuplées ? Ou ces travailleurs sont-ils venus combler les vides nés de l'exode rural du XIXe puis de la guerre ?

Plusieurs enquêtes commandités par le Ministère de l'économie sous le Premier Empire montrent les mouvements de populations, c'est-à-dire l'état au travers d'enquêtes (des questionnaires posées aux communes) sur l'état de leurs émigrés ainsi que des immigrés, sur la nature de leur travail, sur la durée de leur présence, et sur leur modalité de paiement.

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"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

Pour étre precis sur ces saisonniers belges dont on m'a parlé,c'était effectivement pendant les années 1920 à 40. Avant 1914, je ne sais pas, mais pour le Nord -Pas de calais-et la Somme, il se pourrait aussi que la main d'oeuvre locale ait été plus attirée par le travail à la mine ou à l'usine que dans les champs.

Juste un petit point. Déjà, il est important de se poser la question de savoir pourquoi les gens ont migré. Dès le XIXème siècle, il y a des réfugiés politiques, les Polonais par exemple. Tous ne vivent pas dans des conditions misérables.

Pour le reste, oui, c'est vrai, les personnes qui migrent pour des raisons économiques, qu'il s'agisse de migrations internes ou de migrations internationales, se heurtent alors aux mêmes difficultés quand elles arrivent et vivent souvent dans des conditions très difficiles. Toutefois, il n'est pas vrai que les migrants européens ont remplacé les migrants des différentes régions françaises. Au moment de la guerre de 1870, ce sont les Allemands qui sont la communauté la plus nombreuse et dès les années 1890, les Belges sont très représentés un certain nombre d'entre eux travaillant en effet dans l'agriculture en tant que saisonniers.

Sinon, Pauline, puisque vous êtes à Paris, vous devriez aller visiter la cité de l'histoire de l'immigration, Porte Dorée, vous y trouverez la plupart des réponses à vos questions et vous pourrez également consulter les livres de la médiathèque.

Aprés tout les belges sont les régionaux du Nord-Picardie. Effectivement il y avait aussi des réfugiés politiques ou économiques venant de l'europe centrale( polonais, tchèques...) , dont quelques'uns travaillaient à demeure dans les fermes.
Je pense qu'il ne s'agit pas d'une boutade en parlant des allemands les plus nombreux au moment de la guerre de 1870, donc cela voudrait dire que la France avant 1870 a un developpement économique et un besoin de main d'oeuvre beaucoup plus élevé que les provinces allemandes. Il y a t'il eut une tension entre français et allemands immigrés du fait des tensions diplomatiques vers 1870 ?

En fait, l'immigration allemande du XIXe siècle concerne beaucoup de jeunes femmes qui sont engagées comme nurses. Oui, il va y avoir des tensions en 70. Beaucoup vont soupçonner les Allemands d'avoir joué les espions et d'être à l'origine de la défaite. La paranoïa ambiante va également influer sur les conceptions migratoires de la IIIe République. On s'achemine dès lors vers un contrôle plus strict qui débouche sur la création de la carte d'identité en 1917.