Pauline75 a écrit :
Je vous prie de m’excuser sur le manque de précision de ma question.
Je voulais notamment discuter sur les étrangers qui venaient en France au milieu du XIXème siècle.
Ils venaient souvent des pays limitrophes comme la Suisse, l’Italie, la Belgique ou l’Espagne. Et donc j’aimerais connaître les relations qui entretenaient avec le reste de la population ? Je pense que la « peur de l’étranger », le racisme était bien présent. Mais quelle place avaient-ils dans la société ?
Leur style de vie était-il misérable ?
En fait, les premiers "travailleurs immigrés" venaient souvent de provinces françaises. Un peu ce qui s'est passé en Italie après-guerre ou les paysans pauvres du Sud sont allés travaillés sur les chaines de l'industrie automobile turinoise. Et de nombreux témoignages montrent qu'ils furent aussi bien reçus et traités que nous le faisons actuellement avec nos travailleurs immigrés ou sans papiers. Pire-même, ils devaient posséder un livret de travail et sa non-présentation vous emmenait en prison pour vagabondage.
Les travailleurs étrangers furent souvent traités de la même manière, ni pire, ni mieux. Le policier parisien de 1830 ne comprenait pas mieux un travailleur breton ou savoyard, qu'un italien ou un néerlandais. Petit à petit, avec l'intégration française, en peu ce qui se passe avec l'intégration européenne, on a vu naitre une différenciation entre le travailleur immigré français et le travailleur immigré étranger. Surtout que pour des raisons de populisme, on a préféré donner raison aux français, donc on voit apparaitre des permis de travail ou des permis de séjours spécifiques aux étrangers qui peuvent se le voir retirer à la moindre incartade (grève, manifestation, ...). Ce qui va entrainer un effet pervers : le travailleur étranger étant obligé d'être obéissant envers son patron, il est perçu comme un "jaune" par les ouvriers qui se syndicalisent et on voit se développer un nationalisme ouvrier de gauche qui réclame l'interdiction de l'embauche des travailleurs étrangers "briseurs de grève". Mais, le travailleur étranger qui joue la solidarité de classe se voit fréquemment reconduire à la frontière au moindre mouvement social.