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Message Publié : 30 Mars 2010 20:00 
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Jean Froissart
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Lord Foxhole a écrit :
On peut d'abord se demander : Pourquoi la Grande-Bretagne serait-elle intervenue dans un conflit qui ne la regardait pas !?


Tout ce qui se passe en Europe, et ce bien avant le XIXème siècle, intéresse au plus haut point la Grande Bretagne. Peut-être après tous pensait-elle que l'armée française viendrait facilement à bout des forces ennemies ?

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"Adieu la vie, adieu l'amour,
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Extrait de "La Chanson de Craonne"


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Message Publié : 30 Mars 2010 20:03 
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Jean Froissart
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Merci de corriger :
"Peut-être après tout"
Désolé.

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Message Publié : 30 Mars 2010 20:26 
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Jean Mabillon
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Parmi mes livres,j'en ai un rédigé en 1897 par un certain Justin Mac Carthy Membre du Parlement" A short History of our own times" .Il y est dit que devant la tournure de la guerre Franco Prussienne en 1871,si la Prusse avait poursuivi l'écrasement de la France;l'Empire Britannique se serait vu dans la quasi obligation d'intervenir du côté français car il ne voulait pas que se crée une super puissance continentale face à lui......


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Message Publié : 30 Mars 2010 23:12 
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Philippe de Commines
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Vladtepes a écrit :
Cela, je sais.
Mais la Grande-Bretagne ne craignait-elle pas une montée en puissance de la Prusse et de la Confédération allemande sur le continent ?
1866 : Sadowa était quand même un signe important de la volonté de la Prusse de Guillaume Ier et de Bismarck de dominer l'Europe continentale.
La GB avait-elle, dès le début du conflit, connaissance de la fameuse dépêche d'Ems et de la duperie de Bismarck ?

Sir Peter a écrit :
Parmi mes livres,j'en ai un rédigé en 1897 par un certain Justin Mac Carthy Membre du Parlement" A short History of our own times" .Il y est dit que devant la tournure de la guerre Franco Prussienne en 1871,si la Prusse avait poursuivi l'écrasement de la France;l'Empire Britannique se serait vu dans la quasi obligation d'intervenir du côté français car il ne voulait pas que se crée une super puissance continentale face à lui......

Même si je ne connais pas les origines de cette doctrine, il est notoire que la Grande-Bretagne est - depuis longtemps - opposée à l'émergeance d'une « super-puissance » européenne... Qu'elle soit conduite par les Français ou par les Allemands.
Les Britanniques se sont opposés à Napoléon Bonaparte, et ils se sont également opposés à l'Allemagne, en 1914-18 puis en 1939-45... Pourtant, rien ne les empêchait de se ranger « du coté du plus fort » !

Maintenant, en ce qui concerne la guerre de 1870, je ne connais pas les détails... Mais il est effectivement probable que cette défaite française ait été surprenante pour beaucoup de monde ! Après tout, la France était loin d'être une nation militairement sous-développée... L'armée de Napoléon III avait participé à la Guerre de Crimée, à la Campagne d'Italie de 1859, et à l'expédition du Mexique. Elle a connu des revers mais également des succès et - en tous cas - a survécu à toutes ces épreuves. On peut donc difficilement affirmer qu'elle était totalement inexpérimentée et vouée à la défaite dès le départ !

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“La barbarie est l'état naturel de l'humanité, [...]. La civilisation n'est pas naturelle. Elle résulte simplement d'un concours de circonstances. Et la barbarie finira toujours par triompher.” ― Robert E. Howard


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Message Publié : 30 Mars 2010 23:23 
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Jean-Pierre Vernant
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Cette "politique" anglaise du contrôle des puissances européenne dans ce soucis d'équilibre commence lorsque l'Angleterre devient une véritable puissance de premier plan à savoir dès le XVIIIe siècle. C'est une façon de procéder sensiblement équivalente à celle de la France vis à vis de l'Espagne au XVIe siècle, sauf qu'évidemment l'Angleterre, de part son isolement, joue plus une question d'équilibre parce qu'elle n'a pas de soucis territoriaux directs.

En tout cas en 1870 je suis d'accord, la France n'apparait pas aussi faible qu'elle ne l'est... mais elle a épuisé ses meilleures troupes dans des guerres lointaines, elle s'est totalement isolée diplomatiquement...

Mais en 1870, l'insuffisance du commandement, déjà patente pour la guerre en Italie (où les batailles ne sont que des engagement frontaux et très brutaux...) et l'échec de la conscription mettent la France dans une situation très délicate, face à une Allemagne disposant de chefs (surtout au niveau des corps d'armée) très entreprenant, possédant un formidable réseau ferroviaire qui draine très rapidement ses unités et bien sûr une supériorité numérique écrasante.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


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Message Publié : 31 Mars 2010 8:21 
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Jean Mabillon
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Neo a écrit :
Comment cela s'explique-t-il? Tout d'abord nous avons eu un anglophile à la tête de la France, je veux parler de Napoléon III. Celui-ci s'est très tôt tourné vers le Royaume-Uni.
C'est à nuancer. Napoléon III avait une opinion ambivalente vis-à-vis de la Grande-Bretagne et du monde anglo-saxon en général. Il a certes signé un traité avec Londres, il y a vécu, son fils est même mort sous l'uniforme anglais. Et pourtant, il avait une certaine méfiance vis-à-vis du monde anglo-saxon.
Par exemple, l'une des raisons de l'intervention au Mexique est la volonté de contrer l'impérialisme états-unien et de rendre "à la race latine sa force et son prestige" (lettre à Forey). C'est d'ailleurs vers le milieu du XIXème siècle que ce concept de "latinité" apparaît et Napoléon III en est influencé. Voir l'intéressante discussion que nous avons eue à ce sujet:
viewtopic.php?f=80&t=22778&st=0&sk=t&sd=a&start=30

Je ne crois pas que l'on puisse voir Napoléon III comme étant un admirateur fervent de la Grande-Bretagne.


Citer :
D'ailleurs lors deux dernières guerres contre l'Allemagne nous avons été aidé par... les anglais.
... qui avaient eux-même leurs propres raisons d'entrer en guerre. On pourrait facetieusement retourner la chose et dire que les Français ont aidé les Anglais lors des deux dernières guerres contre l'Allemagne. :wink:


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Message Publié : 31 Mars 2010 19:44 
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Philippe de Commines
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Pédro a écrit :
Cette "politique" anglaise du contrôle des puissances européenne dans ce soucis d'équilibre commence lorsque l'Angleterre devient une véritable puissance de premier plan à savoir dès le XVIIIe siècle. C'est une façon de procéder sensiblement équivalente à celle de la France vis à vis de l'Espagne au XVIe siècle, sauf qu'évidemment l'Angleterre, de part son isolement, joue plus une question d'équilibre parce qu'elle n'a pas de soucis territoriaux directs.

Je me disais que les démêlés de la Grande-Bretagne avec l'Espagne au cours du 16e siècle (entre autres, l'épisode de l'Invincible Armada) devaient y avoir jouer un rôle... A chaque fois qu'une grande nation européenne tente de s'imposer aux autres, il y a tentative de débarquer en Angleterre.
On se souviendra que le fameux Camp de Boulogne où Napoléon avait constitué sa « Grande Armée » (1803-1805) était la base de départ pour un débarquement en Grande-Bretagne ! :wink:

Pédro a écrit :
En tout cas en 1870 je suis d'accord, la France n'apparait pas aussi faible qu'elle ne l'est... mais elle a épuisé ses meilleures troupes dans des guerres lointaines, elle s'est totalement isolée diplomatiquement...

Mais en 1870, l'insuffisance du commandement, déjà patente pour la guerre en Italie (où les batailles ne sont que des engagement frontaux et très brutaux...) et l'échec de la conscription mettent la France dans une situation très délicate, face à une Allemagne disposant de chefs (surtout au niveau des corps d'armée) très entreprenant, possédant un formidable réseau ferroviaire qui draine très rapidement ses unités et bien sûr une supériorité numérique écrasante.

Après coup, il est toujours plus facile de trouver les explications pour une défaite...:)
Au moment où Napoléon III et les membres de son gouvernement décidèrent de se lancer dans la guerre, ils se sentaient pourtant sûrs des capacités de leur armée. Si eux-mêmes - théoriquement les mieux informés - n'éprouvaient pas de doutes... Pourquoi une autre nation leur aurait-elle offert de l'aide !?

On peut d'ailleurs se demander comment - à l'époque - un corps expéditionnaire britannique aurait été accueilli en France ! Le peuple et les officiers de l'armée française, à mon avis, se seraient sentis un peu vexés, je crois ( L'Empereur n'a pas confiance en ses propres troupes ! ).

Maintenant, voyez les conséquences de cette guerre de 1870 :
- la fin de l'empire et l'instauration définitive de la république en France ;
- c'est l'Allemagne - et plus la Grande-Bretagne - qui devient l'ennemie héréditaire de la France ! ;)

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Message Publié : 31 Mars 2010 19:56 
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Jean Froissart
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Une question me taraude :
Quand et qui a dit que "la France était le bras armé de l'Angleterre sur le continent" ?
Ce qui sous-entend une certaine vassalité...Bref, on prend les Français pour des c....s.

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Message Publié : 31 Mars 2010 20:46 
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Jean-Pierre Vernant
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Lord Foxhole a écrit :
Après coup, il est toujours plus facile de trouver les explications pour une défaite...:)
Au moment où Napoléon III et les membres de son gouvernement décidèrent de se lancer dans la guerre, ils se sentaient pourtant sûrs des capacités de leur armée. Si eux-mêmes - théoriquement les mieux informés - n'éprouvaient pas de doutes... Pourquoi une autre nation leur aurait-elle offert de l'aide !?

On peut d'ailleurs se demander comment - à l'époque - un corps expéditionnaire britannique aurait été accueilli en France ! Le peuple et les officiers de l'armée française, à mon avis, se seraient sentis un peu vexés, je crois ( L'Empereur n'a pas confiance en ses propres troupes ! ).

Maintenant, voyez les conséquences de cette guerre de 1870 :
- la fin de l'empire et l'instauration définitive de la république en France ;
- c'est l'Allemagne - et plus la Grande-Bretagne - qui devient l'ennemie héréditaire de la France ! ;)



C'est certain, l'Empire de Napoléon III reste invaincu face aux grandes puissances et affiche un soutien de la population. Donc pas de raison de penser que la jeune Allemagne puisse déboulonner ce monolithe. ;)

En tout cas 1870 signe l'entrée de l'Allemagne unie dans le concert des grandes puissances (concurrence l'Angleterre du point de vue industriel, concurrence la France dans la puissance terrestre...) d'où la création d'antagonismes exacerbés. L'Autriche vaincue en Italie puis à Sadowa il ne reste que les Balkans pour faire valoir ses prétentions impérialistes...

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Message Publié : 31 Mars 2010 23:13 
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Jean Mabillon
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Lord Foxhole a écrit :
Pédro a écrit :
Cette "politique" anglaise du contrôle des puissances européenne dans ce soucis d'équilibre commence lorsque l'Angleterre devient une véritable puissance de premier plan à savoir dès le XVIIIe siècle. C'est une façon de procéder sensiblement équivalente à celle de la France vis à vis de l'Espagne au XVIe siècle, sauf qu'évidemment l'Angleterre, de part son isolement, joue plus une question d'équilibre parce qu'elle n'a pas de soucis territoriaux directs.
Je me disais que les démêlés de la Grande-Bretagne avec l'Espagne au cours du 16e siècle (entre autres, l'épisode de l'Invincible Armada) devaient y avoir jouer un rôle... A chaque fois qu'une grande nation européenne tente de s'imposer aux autres, il y a tentative de débarquer en Angleterre.
C'est inexact et on en avait déjà parlé une fois. Espagne et Angleterre ont été alliées durant la majeure partie du XVIème siècle, spécialement au moment où Charles Quint est surpuissant. Ce n'est que vers 1570, et pour une période très courte, que l'Angleterre s'oppose à l'Espagne.
D'ailleurs, vous avez mal compris Pédro qui écrit très justement que la politique anglaise "d'équilibre européen" commence au XVIIIème siècle et ressemble un peu à celle de la France (pas de l'Angleterre!) au XVIème. :wink:


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Message Publié : 31 Mars 2010 23:32 
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Jean-Pierre Vernant
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Oui l'Angleterre du XVIe et surtout du XVIIe n'a pas les moyens de jouer le rôle de grande puissance dans le concert européen et la victoire face à l'Armada espagnole sauve littéralement le royaume qui face aux Espagnols sur terre auraient été en bien mauvaise posture. La France elle, bien qu'en difficulté lors des guerres de religion relève rapidement la tête et dès Henri IV s'oppose violemment à la puissance ibérique en obtenant un match nul dans leur première confrontation directe (je ne me rappelle plus du traité... honte). Toujours est-il que dès lors et bien entendu avec Richelieu et Louis XIII et sans oublier le paroxysme de Rocroi, la France combat activement la puissance alors rivale qu'elle finit par affaiblir (ainsi qu'une multitude d'autres choses évidemment). Mais c'est avec le XVIIIe siècle que l'Angleterre pointe son nez d'une manière fort vigoureuse et bien que vaincue à Fontenoy elle s'impose avec son allié prussien dans la guerre de Sept Ans où la France laisse la Canada... Difficile confrontation qui va nourrir chez la monarchie française un certain esprit de revanche qui se retrouve dans l'aide apporté aux insurgés américains... Tout cela pour dire que l'entrée de l'Angleterre de façon directe dans le concert européen passe par le dynamisme du pays qui se renforce et peut tenir la dragée haute aux poids lourds européens que sont la France et l'Autriche. L'autre nouvelle puissance intervenant alors étant bien sûr la Prusse de Frédéric II.

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Message Publié : 31 Mars 2010 23:59 
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Pédro a écrit :
Oui l'Angleterre du XVIe et surtout du XVIIe n'a pas les moyens de jouer le rôle de grande puissance dans le concert européen et la victoire face à l'Armada espagnole sauve littéralement le royaume qui face aux Espagnols sur terre auraient été en bien mauvaise posture. La France elle, bien qu'en difficulté lors des guerres de religion relève rapidement la tête et dès Henri IV s'oppose violemment à la puissance ibérique en obtenant un match nul dans leur première confrontation directe (je ne me rappelle plus du traité... honte). Toujours est-il que dès lors et bien entendu avec Richelieu et Louis XIII et sans oublier le paroxysme de Rocroi, la France combat activement la puissance alors rivale qu'elle finit par affaiblir (ainsi qu'une multitude d'autres choses évidemment). Mais c'est avec le XVIIIe siècle que l'Angleterre pointe son nez d'une manière fort vigoureuse et bien que vaincue à Fontenoy elle s'impose avec son allié prussien dans la guerre de Sept Ans où la France laisse la Canada... Difficile confrontation qui va nourrir chez la monarchie française un certain esprit de revanche qui se retrouve dans l'aide apporté aux insurgés américains... Tout cela pour dire que l'entrée de l'Angleterre de façon directe dans le concert européen passe par le dynamisme du pays qui se renforce et peut tenir la dragée haute aux poids lourds européens que sont la France et l'Autriche. L'autre nouvelle puissance intervenant alors étant bien sûr la Prusse de Frédéric II.
Tout à fait.
Sauf que la France s'oppose à la "multinationale" Habsbourg bien avant Henri IV. Un siècle avant en fait, dès François Ier. Pendant la majeure partie du XVIème, tandis que l'Angleterre est alliée à Charles Quint puis à Philippe II (avant le retournement), la France est seule face au Habsbourg, ce que soit sur terre ou sur mer (c'est François Ier qui créé la course contre les gallions espagnols et les corsaires normands, rochellais ou basques seront les seuls, pendant près de 60 ans, à s'attaquer au commerce atlantique espagnol).
Tout change vers 1570 lorsque les Provinces-Unies entrent en rebellion contre l'Espagne; dès lors, Hollandais et Anglais rejoignent la France dans son opposition à l'Espagne. Mais cette opposition anglaise au Habsbourg sera elle-même de courte durée et l'Angleterre reste neutre lors de la Guerre de Trente ans. Puis, avec les guerres louis-quatorzièmes, Angleterre et Espagne s'allient de nouveau.

Pendant la majeure partie de l'époque moderne, Espagne et Angleterre ont été alliées, et non ennemis comme voudrait le croire Lord Foxhole (je me rappelle un autre de ses messages, où il comparait l'Espagne habsbourgienne à l'Allemagne nazie dans la vision anglaise 8-| ). Voir une Angleterre voulant maintenir l'équilibre européen au XVIème ou au XVIIème est un anachronisme. Par contre, c'est effectivement au XVIIIème que ça commence, comme vous le montrez très bien.


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Message Publié : 01 Avr 2010 0:38 
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Jean-Pierre Vernant
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Enki-Ea a écrit :
Sauf que la France s'oppose à la "multinationale" Habsbourg bien avant Henri IV. Un siècle avant en fait, dès François Ier. Pendant la majeure partie du XVIème, tandis que l'Angleterre est alliée à Charles Quint puis à Philippe II (avant le retournement), la France est seule face au Habsbourg, ce que soit sur terre ou sur mer (c'est François Ier qui créé la course contre les gallions espagnols et les corsaires normands, rochellais ou basques seront les seuls, pendant près de 60 ans, à s'attaquer au commerce atlantique espagnol).


Oui tout à fait ; je voulais dire que la guerre reprend d'une manière presque naturelle après l'intermède guerre de religion. La lutte entre France et Espagne commence en Italie une bonne grosse poignée de décennies avant Henri IV effectivement, avec des résultats assez mitigés coté français. On se souvient avec désarrois de la victoire de Charles Quint à Pavie où le roi de France est fait prisonniers... et d'Henri II qui sauve l'honneur en prenant les trois évêchés. Mais bon même pendant les guerres de religions qui déchirent la France, certains comme l'amiral de Coligny cherchent à refaire l'unité du royaume autour d'une bonne guerre contre l'ennemi espagnol... ce que les ultra-catholique déplorent... Puis St Bathélémy... l'intervention modérée de Philippe II dans les affaires du royaume, sa tentative pour proposer une succession à la couronne de France en la personne de sa fille Isabelle et enfin la courte guerre avec Henri IV, préfigurant la politique du cardinal et de Louis XIII.

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Message Publié : 01 Avr 2010 12:17 
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Philippe de Commines
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Enki-Ea a écrit :
C'est inexact et on en avait déjà parlé une fois. Espagne et Angleterre ont été alliées durant la majeure partie du XVIème siècle, spécialement au moment où Charles Quint est surpuissant. Ce n'est que vers 1570, et pour une période très courte, que l'Angleterre s'oppose à l'Espagne.

Alliance au 16e siècle, peut-être... Mais plutôt bancale et que j'aurais même tendance à qualifier de contre-nature ! Vous semblez négliger le fait que l'Angleterre quitte le camp des « papistes » sous le règne d'Henri VIII, et celà à une époque où les Espagnols se montraient très chatouilleux sur ce plan ! Bien entendu, l'anglicanisme n'est pas le protestantisme mais c'est quand même une rupture avec le catholicisme... A partir de ce moment-là, les relations vont progressivement se dégrader avec l'Espagne, et les choses ne s'arrangèrent pas avec Marie Tudor qui tenta - bien maladroitement - de faire revenir l'Angleterre « dans le droit chemin ».
Le divorce est consommé avec Élisabeth Ire, officiellement excommuniée par le pape Pie V, et qui se distingua en persécutant les catholiques... Bref, rien de bien séduisant pour les Espagnols.

En ce qui concerne ma précédente comparaison de l'Empire espagnol de l'époque avec un autre « empire » déplaisant du 20e siècle, il est vrais qu'elle était sans doute maladroite... Mais il fallait comprendre par là que le gigantesque empire espagnol devait certainement apparaître comme une entité fort peu sympathique aux yeux de beaucoup de gens. Surtout avec sa tendance à vouloir résoudre les problèmes comme un rouleau compresseur, et en n'étant pas vraiment caractérisé par une grande tolérance vis à vis des « hérétiques ».
Que les relations entre la Grande-Bretagne et l'Espagne se soient améliorées par la suite, puisque c'est la France qui a commencé à devenir plus inquiétante au 17e siècle, je ne le nie pas...

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Message Publié : 01 Avr 2010 12:46 
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Lord Foxhole a écrit :
Alliance au 16e siècle, peut-être... Mais plutôt bancale et que j'aurais même tendance à qualifier de contre-nature ! Vous semblez négliger le fait que l'Angleterre quitte le camp des « papistes » sous le règne d'Henri VIII, et celà à une époque où les Espagnols se montraient très chatouilleux sur ce plan ! Bien entendu, l'anglicanisme n'est pas le protestantisme mais c'est quand même une rupture avec le catholicisme... A partir de ce moment-là, les relations vont progressivement se dégrader avec l'Espagne, et les choses ne s'arrangèrent pas avec Marie Tudor qui tenta - bien maladroitement - de faire revenir l'Angleterre « dans le droit chemin ».
Le divorce est consommé avec Élisabeth Ire, officiellement excommuniée par le pape Pie V, et qui se distingua en persécutant les catholiques... Bref, rien de bien séduisant pour les Espagnols.

En ce qui concerne ma précédente comparaison de l'Empire espagnol de l'époque avec un autre « empire » déplaisant du 20e siècle, il est vrais qu'elle était sans doute maladroite... Mais il fallait comprendre par là que le gigantesque empire espagnol devait certainement apparaître comme une entité fort peu sympathique aux yeux de beaucoup de gens. Surtout avec sa tendance à vouloir résoudre les problèmes comme un rouleau compresseur, et en n'étant pas vraiment caractérisé par une grande tolérance vis à vis des « hérétiques ».
Que les relations entre la Grande-Bretagne et l'Espagne se soient améliorées par la suite, puisque c'est la France qui a commencé à devenir plus inquiétante au 17e siècle, je ne le nie pas...
Non, vous faites un anachronisme, Lord. Comme l'a très bien dit Pédro, ce n'est qu'au XVIIIème siècle que l'Angleterre se lance dans une politique d'équilibre des puissances en Europe, pas avant, où elle n'en a ni la force ni même l'intérêt.
Et vous exagérez beaucoup le déterminisme religieux. En réalité, on se rend compte qu'avant 1570, la question religieuse est à peu près absente dans les (bonnes) relations hispano-anglaises au XVIème. Dans le conflit entre Charles Quint et François Ier, Henri VIII se range dans le camp du premier, pourtant bien moins tolérant dans le domaine religieux. Philippe II et Elizabeth Ière s'entendent d'abord très bien avant que ça tourne au vinaigre... Au XVIème siècle, le seul royaume qui s'oppose constamment à la domination habsbourg est la France, alors que l'Angleterre s'en accomode généralement très bien. Vous le trouverez dans n'importe quel livre portant sur la période.

Au XVIIème siècle, après le conflit entre l'Espagne d'un côté, la Hollande et l'Angleterre de l'autre (grosso-modo 1570-1600), l'Angleterre se "désintéresse" du continent durant la Guerre de Trente ans (là encore, la principale puissance à s'opposer au Habsbourg est la France). Ensuite, devant la montée en puissance de la France louis-quatorzième, Espagne et Angleterre s'allient à nouveau.

Sur ces deux siècles, Espagne et Angleterre, faisant fi de leurs différences religieuses, sont la majeure partie du temps alliées. C'est un cliché et un anachronisme que de croire que l'Angleterre s'est opposée à la domination espagnole, comme elle s'opposera ensuite à la domination napoléonienne ou hitlérienne...

NB: entre parenthèses, l'Angleterre n'était en général pas beaucoup plus douce avec ses "hérétiques" que l'Espagne avec les siens, voire même bien pire. S'il y a un quasi-génocide (terme, certes, un peu anachronique) à l'époque moderne, c'est du côté irlandais qu'il faut regarder.


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