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Message Publié : 01 Avr 2010 15:01 
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Thucydide
Thucydide

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Lord Foxhole a écrit :
Après coup, il est toujours plus facile de trouver les explications pour une défaite...:)
Au moment où Napoléon III et les membres de son gouvernement décidèrent de se lancer dans la guerre, ils se sentaient pourtant sûrs des capacités de leur armée. Si eux-mêmes - théoriquement les mieux informés - n'éprouvaient pas de doutes... Pourquoi une autre nation leur aurait-elle offert de l'aide !?

On peut d'ailleurs se demander comment - à l'époque - un corps expéditionnaire britannique aurait été accueilli en France ! Le peuple et les officiers de l'armée française, à mon avis, se seraient sentis un peu vexés, je crois ( L'Empereur n'a pas confiance en ses propres troupes ! ).

Maintenant, voyez les conséquences de cette guerre de 1870 :
- la fin de l'empire et l'instauration définitive de la république en France ;
- c'est l'Allemagne - et plus la Grande-Bretagne - qui devient l'ennemie héréditaire de la France ! ;)


Je pense que la confiance dans la puissance de l'armée française n'était pas partagée par tous, en tout cas pas par l'empereur. Il est l'auteur d'un ouvrage, certes de 1834, le Manuel d'artillerie à l'usage des officiers d'artillerie de l'armée helvétique, ce qui implique qu'il sait un minimum de quoi il parle. Il échoue à faire passer sa loi sur la conscription, ce qui indique qu'il a conscience des faiblesses militaires de la Nation. Je crois qu'il est poussé à entrer en guerre par son entourage, en partie pour une question d'honneur. Nous sommes au début de l'Empire parlementaire, la démocratie fait des progrès sensibles en France. N3 est malade, ressemble à un vieillard et ne décide plus de tout.

Intéressante uchronie que celle dans laquelle la France d'aujourd'hui serait toujours un Empire, mais tout à fait démocratique comme l'est la monarchie anglaise ;)




Pour élargir un peu le sujet, quoique la discussion actuelle soit passionnante et enrichissante, je pense qu'on pourrait s'intéresser aux sentiments populaires. Car si la realpolitik peut expliquer beaucoup de choses, elle n'offre pas de place à l'amitié. En revanche, le quidam ordinaire, Anglais ou Français, peut lui ressentir quelque chose qui s'approche de l'amour ou de la haine pour celui qui se situe de l'autre côté de la Manche. Il faudrait voir ce qu'on peut lire dans les journaux d'époque pour saisir une sorte de sentiment général. Sans en savoir plus que ça, j'ai l'intuition que l'Anglais commence à être perçu comme un ami à compter du milieu du XIX siècle.


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Message Publié : 01 Avr 2010 23:19 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Enki-Ea a écrit :
Non, vous faites un anachronisme, Lord. Comme l'a très bien dit Pédro, ce n'est qu'au XVIIIème siècle que l'Angleterre se lance dans une politique d'équilibre des puissances en Europe, pas avant, où elle n'en a ni la force ni même l'intérêt.
Et vous exagérez beaucoup le déterminisme religieux. En réalité, on se rend compte qu'avant 1570, la question religieuse est à peu près absente dans les (bonnes) relations hispano-anglaises au XVIème. Dans le conflit entre Charles Quint et François Ier, Henri VIII se range dans le camp du premier, pourtant bien moins tolérant dans le domaine religieux. Philippe II et Elizabeth Ière s'entendent d'abord très bien avant que ça tourne au vinaigre...
Au XVIème siècle, le seul royaume qui s'oppose constamment à la domination habsbourg est la France, alors que l'Angleterre s'en accomode généralement très bien. Vous le trouverez dans n'importe quel livre portant sur la période.

Je ne dis pas le contraire... Néanmoins, je parlais bien des origines du sentiment des Britanniques à se méfier des nations qui tentent d'imposer leur hégémonie en Europe...
Il est certain que l'Angleterre du 16e siècle était encore une puissance européenne « moyenne » et sa politique a été - partiellement - dictée pour des raisons de simple survie. Face à un géant politico-militaire comme l'Empire des Habsbourgs, il valait mieux adopter une attitude conciliante.
D'ailleurs, il ne faut pas non plus être naîfs : on peut être des alliés sans être obligés de s'aimer ou de s'accorder mutuellement une grande confiance !

Sous le règne d'Elizabeth, les choses ont quand même tourné au vinaigre, et les Anglais ont bien du affronter l'épreuve de l'Invincible Armada ! Même si elle a échoué, une tentative d'invasion, ça laisse des traces dans l'inconscient collectif...
Et puis, cette guerre anglo-espagnole, il ne faut pas oublier qu'elle a quand même duré près de 20 ans... C'est loin d'être aussi négligeable que vous semblez le dire !

Enki-Ea a écrit :
NB: entre parenthèses, l'Angleterre n'était en général pas beaucoup plus douce avec ses "hérétiques" que l'Espagne avec les siens, voire même bien pire. S'il y a un quasi-génocide (terme, certes, un peu anachronique) à l'époque moderne, c'est du côté irlandais qu'il faut regarder.

Là non plus, je ne dis pas le contraire... Avec quand même une petite précision : en ce qui concerne le cas de l'Irlande (et, dans une certaine mesure de l'Ecosse), j'aurai tendance à dire que des facteurs ethniques et culturels venaient se rajouter à la question religieuse.
Vu du continent, on a tendance à qualifier d'Anglais tous les habitants des îles britanniques...
Or, les vrais « Anglais » sont - grosso-modo - des descendants d'envahisseurs Anglo-Saxons mâtinés de Normands. En Irlande, au Pays de Galles et en Ecosse, ils étaient confrontés à des populations largement gaéliques, donc qui n'étaient ni anglophones ni même culturellement apparentés ! Il est exact que les Anglais se sont arrangés pour s'imposer partout, politiquement et culturellement, par la force s'il le fallait... Ce qui a provoqué cette véritable diaspora d'Irlandais et d'Ecossais en Europe et en Amérique du Nord.
Et c'est ce qui explique - entre autres - pourquoi un Maréchal d'Empire s'appelait Étienne Macdonald :wink: :arrow:
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tien ... _Macdonald

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“La barbarie est l'état naturel de l'humanité, [...]. La civilisation n'est pas naturelle. Elle résulte simplement d'un concours de circonstances. Et la barbarie finira toujours par triompher.” ― Robert E. Howard


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Message Publié : 02 Avr 2010 2:04 
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Jean Mabillon
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Lord Foxhole a écrit :
Je ne dis pas le contraire... Néanmoins, je parlais bien des origines du sentiment des Britanniques à se méfier des nations qui tentent d'imposer leur hégémonie en Europe...
Mmm... Vous avez des éléments concrets pour avancer cela? Y-a-t'il des historiens qui se sont penchés sur les mentalités collectives anglaises à cette époque, du moins dans les classes dirigeantes?


Citer :
D'ailleurs, il ne faut pas non plus être naîfs : on peut être des alliés sans être obligés de s'aimer ou de s'accorder mutuellement une grande confiance !
Certes, mais c'est le lot de tout pays. Sans "s'aimer" particulièrement, Espagne et Angleterre étaient alliées. C'est quelque chose que l'on retrouvera sous Louis XIV, par exemple lors de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg. Il est piquant d'y voir le pourfendeur des catholiques (Guillaume III) allié aux ultra-catholiques (les Habsbourg).


Citer :
Sous le règne d'Elizabeth, les choses ont quand même tourné au vinaigre, et les Anglais ont bien du affronter l'épreuve de l'Invincible Armada ! Même si elle a échoué, une tentative d'invasion, ça laisse des traces dans l'inconscient collectif... Et puis, cette guerre anglo-espagnole, il ne faut pas oublier qu'elle a quand même duré près de 20 ans... C'est loin d'être aussi négligeable que vous semblez le dire !
Bien sûr, mais sur 200 ans... L'antagonisme anglo-espagnol a existé mais représente somme toute peu de choses face à l'antagonisme franco-espagnol.


Citer :
Là non plus, je ne dis pas le contraire... Avec quand même une petite précision : en ce qui concerne le cas de l'Irlande (et, dans une certaine mesure de l'Ecosse), j'aurai tendance à dire que des facteurs ethniques et culturels venaient se rajouter à la question religieuse.
Vous avez raison. Mais je réagissais au jugement de valeur que vous aviez émis, semblant présenter l'Angleterre comme un parangon de vertu et l'Espagne comme une horrible Sodome. L'historien n'a bien sûr pas à juger tel ou tel. Mais si l'on veut absolument "donner des bons points", il faut alors avoir conscience que les "affreux jojos" ne sont pas toujours ceux que l'on croit... :wink: C'est une constante, depuis que la légende noire espagnole a vu le jour au XVIème siècle, de tirer à boulets rouges sur l'Espagne. Comme toute légende, elle fausse en partie le regard que l'on peut avoir sur la période.


Citer :
Vu du continent, on a tendance à qualifier d'Anglais tous les habitants des îles britanniques...
Heu oui, je n'ai jamais dit le contraire et je ne confonds pas Anglais et Irlandais, puisque j'ai justement parlé du massacre des seconds par les premiers... :wink:


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Message Publié : 04 Avr 2010 17:40 
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Philippe de Commines
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Inscription : 28 Mai 2009 21:52
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Enki-Ea a écrit :
Lord Foxhole a écrit :
Je ne dis pas le contraire... Néanmoins, je parlais bien des origines du sentiment des Britanniques à se méfier des nations qui tentent d'imposer leur hégémonie en Europe...

Mmm... Vous avez des éléments concrets pour avancer cela? Y-a-t'il des historiens qui se sont penchés sur les mentalités collectives anglaises à cette époque, du moins dans les classes dirigeantes?

C'est juste une hypothèse personnelle...
Et j'avoue que j'ignore si certains historiens se sont penchés sur le sujet. Néanmoins, je me dis que - de manière tout à fait logique - les tendances d'une nation à adopter une doctrine doivent bien trouver leurs origines quelque-part.
Ces origines peuvent être aussi bien des faits objectifs que des interprétations subjectives d'évènements passés...

Enki-Ea a écrit :
Lord Foxhole a écrit :
Là non plus, je ne dis pas le contraire... Avec quand même une petite précision : en ce qui concerne le cas de l'Irlande (et, dans une certaine mesure de l'Ecosse), j'aurai tendance à dire que des facteurs ethniques et culturels venaient se rajouter à la question religieuse.
Vous avez raison. Mais je réagissais au jugement de valeur que vous aviez émis, semblant présenter l'Angleterre comme un parangon de vertu et l'Espagne comme une horrible Sodome. L'historien n'a bien sûr pas à juger tel ou tel. Mais si l'on veut absolument "donner des bons points", il faut alors avoir conscience que les "affreux jojos" ne sont pas toujours ceux que l'on croit... :wink: C'est une constante, depuis que la légende noire espagnole a vu le jour au XVIème siècle, de tirer à boulets rouges sur l'Espagne. Comme toute légende, elle fausse en partie le regard que l'on peut avoir sur la période.

Pour être tout à fait franc, je ne suis pas un vrais historien, j'ai des lacunes dans beaucoup de domaines, et je suis loin d'être à 100% objectif... De toute façon, rechercher l'objectivité totale, à mon avis, ça me semble être illusoire !

Maintenant, j'avoue que je considère les choses avec une certaine philosophie : les empires - comme les êtres vivants - naissent, se développent, croissent puis finissent par dégénérer et mourir. Entre l'émergeance et l'agonie, il a généralement dû faire preuve d'une bonne dose d'aggressivité pour survivre...
Il n'y a pas d'« empire du Mal » ni d'« empire du Bien » : ce sont juste des concepts inventés par certains pour justifier leurs croisades et tenter de dissimuler leur propre soif d'hégémonie.

Maintenant, comme je suis subjectif, j'avoue que certains sont plus sympathiques que d'autres à mes yeux. Entre le Britannique, le français et l'Espagnol, il y en a un seul qui aura probablement toujours ma préférence... :)
Néanmoins, je ne suis pas dupe non plus : plus d'une fois, les Britanniques ne se sont pas montrés plus vertueux que les autres. Comme chacun de nous, chaque grande entité a sa part d'ombre. Bref, comme on dit, « Chaque médaille a son revers ». :-|

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Message Publié : 04 Avr 2010 17:58 
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Jean-Pierre Vernant
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Oulà les Empires qui se font, croissent et dégénèrent... C'est une vision très déterministe qui part souvent d'un principe rétrospectif qui nie les heurts et les mouvements et part presque du principe que le destin a une haute main sur les évènements. Si cela fonctionnait on pourrait déterminer quand "meurent" les États par exemple. C'est un principe trop restreint pour analyser l'histoire... ;)

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


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Message Publié : 04 Avr 2010 21:32 
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Philippe de Commines
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Inscription : 28 Mai 2009 21:52
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Mais non justement... J'ai comparé les empire à des êtres vivants.
Or, s'il est acquit que rien n'est éternel, on peut difficilement prédire la durée de vie de quoi que ce soit. Que ce soit une chose ou un être vivant !
Maintenant, comme disait l'autre : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »...
L'empire romain s'est effondré, mais ça ne veut pas dire que tout ce qui le constituait a été désintégré et a sombré dans l'oubli ! On peut en dire autant de tous les autres empires...

Mais enfin, depuis un petit temps, on est largement hors-sujet, là ! lol

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Message Publié : 04 Avr 2010 21:38 
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Jean-Pierre Vernant
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Localisation : Limoges
C'est juste un correctif de type historien ;) Pour l'Empire il ne faut pas oublier qu'il se maintient à l'Est et qu'il ne disparait que devant la pression extérieure. :mrgreen:

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Message Publié : 04 Mai 2010 19:48 
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Philippe de Commines
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Inscription : 28 Mai 2009 21:52
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Histoire de faire un peu rebondir ce débat, je signale qu'il y a un autre sujet dans le Forum où il est question de l'armée britannique... :arrow:
viewtopic.php?f=74&t=23934&st=0&sk=t&sd=a

Même si ça n'a qu'un rapport indirect (encore que...), la question de la Grande-Bretagne cherchant traditionnellement à maintenir un équilibre entre puissances européennes a été soulevé. :arrow:
viewtopic.php?f=74&t=23934&p=327445#p327445

elcidcampeador a écrit :
Oui c'est fou de voir quand même que l'Angleterre n'a jamais apprécié qu'une puissance européenne ait une nette supérioté sur le reste de l'Europe (ce qui peut paraître normal), mais qu'elle a toujours fait ce qu'il fallait pour casser cette puissance, quitte à s'allier avec des ennemis. D'une part, elle souhaitait garder la maîtrise des mers, dont elle s'en est attribué le métropole, mais de plus dès qu'une nation possédait une armée terrestre capable de soumettre l'Europe, elle réagissait très vite (ce fut le cas pour la France et l'Allemagne).
L'Angleterre veut ainsi maintenir une certaine égalité en Europe, tout en étant supérieur elle même et en faisant figure d'arbitre. Elle fut donc pendant longtemps la première puissance mondiale.


Le cas de l'ère napoléonienne est assez typique... Devenue la cible des grandes royautés au cours de la Révolution, le France retournait la situation et s'imposait comme l'Etat dominant en Europe.
Pourtant, en réfléchissant à la question, ça m'a rappelé que cette opposition à la suprématie de la France (attisée par cette vieille rivalité franco-britannique) n'était pas forcément une fatalité... Et qu'au début du 19e siècle, si Napoléon l'avait voulu, il aurait probablement pu trouver un terrain d'entente avec la Grande-Bretagne.

Lord Foxhole a écrit :
Pour ce que j'en sais, il semble que la Grande-Bretagne aurait très bien pu faire un " mariage de raison " avec l'empire français de Napoléon !

D'une manière globale, il est remarquable que la Grande-Bretagne n'a jamais eu de grandes prétentions territoriales en Europe occidentale...
C'est surtout la question des ports continentaux proches de sa " zone d'influence " sur laquelle elle était le plus chatouilleux.
Il est vrais que Napoléon Bonaparte, durant tout le long de son règne a eu maille à partir avec les Britanniques... Et la question des territoires Belgique - Pays-Bas était l'une des questions épineuses des relations diplomatiques entre Français et Anglais. Peut-être eut-il suffit que Napoléon accorde la garantie de l'indépendance de cette région (où se trouvent quelques ports très importants) pour commencer à trouver un terrain d'entente...

Pour le reste, en Méditerranée, il n'y a que Gibraltar, l'île de Malte et L'Egypte qui intéressaient véritablement les Britanniques.
Je crois qu'il y aurait eu moyen de s'entendre, avec une France puissante sur le continent et une Grande-Bretagne puissante sur les mers... Et, de fait, après l'ère napoléonienne (et les exigeances françaises revues un peu à la baisse, en Europe) les relations franco-britanniques se sont nettement améliorées. Témoin, justement, cette Guerre de Crimée, où les ennemis d'hier s'alliaient pour aider la pauvre Turquie contre les grands méchants Russes ! :P


Bon, maintenant, je ne nie pas que parvenir à « l'entente cordiale » aurait sans doute été un peu délicat... Entre autres parce qu'il y avait de forts sentiments anti-britanniques au sein de la population française, comme - d'ailleurs - il y avait de forts sentiments anti-français dans la population britannique.
Mais, peut-être que si Napoléon avait été plus porté sur les tentatives de conciliation que sur les épreuves de force...

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Message Publié : 06 Mai 2010 17:27 
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Jean Mabillon
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Inscription : 26 Juin 2008 8:11
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Lord Foxhole a écrit :
Même si ça n'a qu'un rapport indirect (encore que...), la question de la Grande-Bretagne cherchant traditionnellement à maintenir un équilibre entre puissances européennes a été soulevé. :arrow:
viewtopic.php?f=74&t=23934&p=327445#p327445
elcidcampeador a écrit :
Oui c'est fou de voir quand même que l'Angleterre n'a jamais apprécié qu'une puissance européenne ait une nette supérioté sur le reste de l'Europe...
Il est juste dommage que vous ne citiez pas la réponse qui met en pièce cette assertion... :wink:
L'Angleterre a été l'alliée des Habsbourg lorsque ceux-ci dominaient l'Europe.
Elle s'est effectivement opposée à Napoléon.
Quant à la Seconde Guerre Mondiale, elle l'a déclarée à Hitler bien avant que celui-ci ne domine une partie de l'Europe.


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Message Publié : 06 Mai 2010 22:19 
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Philippe de Commines
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Inscription : 28 Mai 2009 21:52
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Désolé... Mais, le fait est que je ne voulais pas alourdir davantage mon message en répétant tout ici... Rien n'empêche celui qui s'intéressera au sujet de lire tout le topic : il suffit de suivre les liens que j'ai donné plus haut. :)

Sinon... C'est vrais qu'on en a déjà parlé : oui, l'Angleterre a été l'alliée des Habsbourg au 17e siècle, et c'était davantage par raison que par amour. Ce qui est la preuve que, quand il s'agissait de protéger ses intérêts, la Grande-Bretagne aussi pouvait se placer dans le sillage de la plus grande puissance européenne.

D'ailleurs, c'est bien ce que j'expliquais plus haut : si la France napoléonienne et la Grande-Bretagne étaient parvenues à s'entendre, au début du 19e siècle, elles auraient très bien pu « règner sur le reste du monde » comme on dit. La longue lutte épuisante qu'elles se sont menées jusqu'en 1815 n'était pas gravée dans le marbre... Enfin, à mon avis.

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Message Publié : 29 Nov 2010 2:30 
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Hérodote
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Inscription : 29 Nov 2010 2:07
Message(s) : 4
Sieur de Pardaillac a écrit :
Bonjour.

Pour ma part, je pense que les Anglais et les Français ont bien des points en communs, tant au niveau de leur histoire que de leur culture.

Nous sommes rivaux, nous l'avons toujours été dans l'histoire. Pendant longtemps, nous avons chacun notre tour dominé et l'Europe et le monde.

D'accord avec toi ; s'il y a des amitiés avec les anglais elles sont assez faibles en tout cas sur le plan économique cela est clair : il y a prédominance des rivalités car les anglais ont - comme les français par d'autre temps - une vision empirique sur le monde avec les Common wealth par exemple

_________________
Passionnant l'histoire des sociétés européennes
j'en parle sur mon site

Vous pouvez venir y faire un tour... :)


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Message Publié : 13 Déc 2010 16:05 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 19 Nov 2010 10:56
Message(s) : 46
Ni amis, ni ennemis, mais adversaires en permanence depuis des siècles sûrement. L'affrontement permanent (directement ou indirectement) entre la Grande Bretagne, petite ile connaissant ses faiblesses et ne voyant son salut que dans la division de l'Europe et La France, portée à partir de Richelieu par le rêve impérial d'une europe française, mais incpable de se doter d'une vraie marine, la confrontation était inéluctable. Elle se poursuit d'ailleurs encore aujourd'hui. C'est bien pour lutter contre l'Europe à 6 dominée par la France dont évait le Général de Gaulle que la Grande Bretagne a tant voulu entrer dans le marché commun afin de le saboter de l'intérieur et être sure que l'Europe ne serait jamais une puissance mais rien d'autre qu'une vaste zone de libre échange à la merci des marchés.

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Tout le monde a été, est, ou sera gaulliste (Charles de Gaulle)


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Message Publié : 15 Déc 2010 17:11 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 08 Déc 2010 22:24
Message(s) : 45
Discussion très intéressante, comme souvent.
Personnellement, à part le thé noir, le spitfire et les Monty Ponty, je suis très peu "anglophile".

Mais lorsque vous évoquez l'histoire des relations entre Anglais et Français, vous oubliez l'histoire récente, dont parle centjours. Au sein de l'UE, la France et le RU sont quand même des partenaires aux relations très délicates.

Comme disait Chichi, "qu'est ce qu'elle veut encore la ménagère, mes couilles sur un plateau ?".

Enfin, le mois dernier, les étudiants britanniques ont manifesté contre une batterie de réforme effroyable, sous le slogan en français de "Grève Générale" !!!


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Message Publié : 15 Déc 2010 18:27 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 16 Jan 2010 19:18
Message(s) : 2953
On pourrait aussi se poser deux questions miroir 1) qu'aurait été la France sans l'Angleterre disons à partir de l'an 1000 et 2) qu'aurait été l'Angleterre sans la France.... Je crois pouvoir affirmer que ni l'une ni l'autre ne seraient ce qu'elles sont......et qu'au total la présence Anglaise jusqu'en 1914 a plus été nuisible que favorable à la France.....Je dis cela bien qu'en un certain mois de Prairial une décision de justice ait rendu possible le mariage d'un de mes aïeux avec une demoiselle dont le patronyme étranger était d'autant plus suspect qu'elle s'obstinait à déclarer qu'elle ignorait tout du lieu de naissance de son père....... : lol lol P


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Message Publié : 15 Déc 2010 18:58 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 19 Nov 2010 10:56
Message(s) : 46
Sir Peter a écrit :
On pourrait aussi se poser deux questions miroir 1) qu'aurait été la France sans l'Angleterre disons à partir de l'an 1000 et 2) qu'aurait été l'Angleterre sans la France....


Intéressante question en effet. Je pense que l'inexistence de la France n'aurait pas changé grand chose pour la Grande Bretagne, pincipalement du fait de sa position insulaire. D'une façon ou de l'autre elle se serait progressivement coupée de ses possessions continentales, par successions probabelement et serait devenue quand même la maîtresse des mers. En revanche, sans la Grande Bretagne, la France aurait eu un tout autre destin. On peut raisonablement penser que le territoire national engloberait aujourd'hui toute la rive gauche du rhin et probablement le Piémont et que l'influence française, sans contrepoids, se serait étendue jusqu'au Danube, voire plus loin.

Mais sur ce même thème j'ai une idée à vous soumettre. On dit généralement que Jeanne d'Arc a sauvé la France. Je pense quant à moi qu'elle a sauvé l'Angleterre. Je m'explique. Si le traité de Troyes de 1420 avait été appliqué et si les Plantagenet, qui étaient plus français (normand) qu'anglais, s'étaient maintenus sur le trône de Paris, il est fort probable (en tout cas possible) qu'en quelques décennies l'Angleterre serait devenue une province française. Le poids démographique, économique, culturel des deux "nations"(si l'on peut employer ce terme au XVème siècle) était incomparable, sans compter que pratiquement toute la noblesse anglaise venait de France dont elle utilisait la langue (et pas l'anglais ou le saxon). Henri VI (français par sa mère, Catherine de Valois) prit en 1422 le titre de "Roi de France et d'Angleterre" pas l'inverse, titre que les souverains anglais conserveront jusqu'à la Paix d'Amiens en 1802.
En levant l'étendart de la révolte, en faisant sacrer Charles VII et en "boutant" les anglois "hors de toute France", Jeanne d'Arc a sauvé la dynastie capétienne et l'indépendance de l'Angleterre, mais pas la France. Il aurait peut-être mieux valu qu'elle fût sourde ! :wink:

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