Je n'ai pas les chiffre des salaires, mais vous serez sans doute intéressée par les statistiques suivantes extraites du livre de Marie-Madeleine Compère,
Du collège au lycée (1500-1850), Gallimard, 1985, page 263 :
Citer :
Année 1865
- 83 lycées, 32630 élèves
- 251 collèges communaux, 33038 élèves
- 657 établissements privés laïcs, 39688 élèves
- 235 établissements confessionnels séculiers, 25422 élèves
- 43 établissements confessionnels congréganistes, 9475 élèves
- ? petits séminaires, 23000 élèves
Année 1895
- 100 lycées, 53962 élèves
- 227 collèges communaux, 32161 élèves
- 218 établissements privés laïcs, 12011 élèves
- 397 établissements confessionnels (tous types), 57250 élèves
- 142 petits séminaires, 25407 élèves
Ce tableau ne comptabilise pas tous les enseignants. Par exemple, il manque les professeurs particuliers, les militaires qui dispensent la formation aux recrues, les grands frères qui enseignent aux plus jeunes, etc.
Néanmoins ces statistiques montrent qu'il y avait assez peu d'élèves par rapport au nombre total des jeunes français. On voit aussi qu'une bonne partie des enseignants étaient des religieux. Ils devaient gagner presque rien. Les salaires dans les collèges communaux ne devaient pas être très élevés non plus.
Au sujet des ouvriers, il faut savoir qu'il n'y avait pas encore le taylorisme, les chaines de montage de Ford. Donc, il ne faut pas penser à Charlie Chaplin dans les Temps modernes. Les ouvriers (non-agricoles) travaillaient essentiellement dans des ateliers et non pas dans de grandes usines. Les ateliers étaient souvent familiaux, donc la notion de salaire était assez relative.
Globalement, je pense que les enseignants étaient moins bien payés que les ouvriers (si on oublie le cas particulier des apprentis), comme c'est le cas généralement dans les pays pauvres actuellement. Mais ils étaient bien considérés et ils avaient des conditions de travail moins pénibles.