Karolvs a écrit :
En 1872, l'archevêque de Paris demande au ministre des Cultes "qu’un temple, élevé pour rappeler la protection divine sur la France et particulièrement sur la Capitale, soit placé dans un lieu qui domine Paris et puisse être vu de tous les points de la cité ". Ce n'était pas "Dieu est avec nous", mais c'était tout comme.
Parce que vous souhaitez que ce soit tout comme !
Pourtant, il y a seulement un souhait d'attirer la protection divine, et pas d'affirmation que celle-ci aurait pris parti pour eux...
Citer :
En 1911, le pape lui-même rappelle (dans un contexte qui n'est pas celui de la guerre, il est vrai) que la France est insvestie d'une mission par Dieu : "Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonts baptismaux de Reims se convertira et retournera à sa première vocation (...) lève-toi, lave-toi des souillures qui t'ont défigurée, réveille dans ton sein les sentiments assoupis et le pacte de Notre Alliance, et va, Fille aînée de l'Eglise, Nation prédestinée, vase d'élections, va porter comme par le passé mon nom devant tous les peuples et rois de la terre.".
Le Pape veut valoriser la France en disant qu'il la perçoit investie d'une mission historique. Mais comme vous le dites, on n'est pas dans un contexte guerrier et c'est peu probable que le Pape voudrait inciter les Français à des comportements belliqueux.
Citer :
Et on y croyait : pendant la Grande Guerre, l'emblème du Sacré-Coeur est présent partout, même si la République laïque voit d'un mauvais oeil les emblèmes religieux sur les emblème nationaux. De nombreux officiers ont consacré leur unité au Sacré-Coeur.
Logique puisqu'une partie de la France est catholique, et que le réconfort des soldats par la religion soutient le moral des troupes. Mais ne faut-il pas comprendre cela dans le sens de " Dieu vous soutient dans l'épreuve " plutôt que comme " Dieu est avec nous contre notre ennemi " ?
Citer :
[.....] la France retrouverait sa place dans le monde pour poursuivre sa course magnifique dans l'infini du progrès humain, autrefois soldat de Dieu, aujourd'hui soldat de l'humanité, toujours soldat de l'idéal.
C'est un discours après la victoire, et Clémenceau s'adresse à tous les Français, qu'il cherche à associer dans sa magnification...Il met toutefois
Dieu " autefois " et l'humanité " aujourd'hui "... Mais dans ce moment solennel, il prône pour tous la défense des idéaux.
Il ne dit pas que la France a gagné la guerre grâce à Dieu qui aurait pris
son parti.
Ce qui est certain toutefois, c'est que l'intrication de la religion et de la politique était bien plus grande qu'aujourd'hui, et se retrouve dans une rhétorique passionnelle propre à exalter l'enthousiasme de la victoire.