Quelques informations tirées de "Elisabeth d'Autriche ou la fatalité" de Jean des Cars (attention, ce ne sont pas des citations, je n'ai pas le livre devant moi, mais je l'ai lu plus d'une fois!)
La dernière impératrice d'Autriche, Zita de Bourbon-Parme, aurait fait des révélations assez fracassantes à ce sujet, dans le cadre de son retour triomphal en Autriche dans les années 1990. Selon elle, toute la famille impériale a toujours été informée qu'il s'agissait d'un meurtre, et d'un meurtre politique. Rodolphe se serait commis un peu trop avec des "séparatistes" Hongrois (il n'y en a pas qu'au Québec
), qui auraient voulu le couronner roi d'une Hongrie indépendante du vivant même de François-Joseph. Reculant devant ce qu'il estimait à juste titre être une trahison, Rodolphe serait devenu "l'homme qui en savait trop" et aurait tout simplement été éliminé. Son ami Philippe de Cobourg aurait affirmé que la chambre où a été retrouvé Rodolphe était sans dessus-dessous, comme s'il y avait eu une bagarre.
Les lettres d'adieu de Rodolphe à sa famille n'ont jamais été rendues publiques. On n'en possède que des extraits cités dans les journaux des dames d'honneur. A sa soeur, il aurait écrit "je ne meurs pas de mon plein gré". Ceci dit, un homme qui n'a pas l'intention de se suicider prend-t-il le temps d'écrire des lettres d'adieu? Peut-être, s'il prévoit qu'il sera assassiné, et il semble que Rodolphe ait évoqué cette possibilité devant des familiers, peu avant sa mort.
Argument déterminant, selon moi, en faveur du meurtre: l'Église catholique refuse la sépulture religieuse aux suicidés. Après une première dépêche de l'Empereur au Vatican, évoquant la thèse "officielle" du suicide dans un moment d'aberration mentale, le pape a refusé. Une seconde dépêche secrète aurait été envoyée, et à ce moment là l'accord du Vatican est arrivé. Dans le dossier du Ministre de la Police qui devait contenir une copie de cette fameuse dépêche secrète, on n'aurait retrouvé que du papier blanc... Et les archives du Vatican ne sont pas accessibles.
L'Empereur François-Joseph aurait affirmé jusqu'à la fin de sa vie: "La vérité est encore pire que tout ce qu'on a pu raconter".
A en conclure...