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Les raisons du conflit ?
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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 09 Avr 2008 19:01 
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Grégoire de Tours
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Quelques questions importantes à mon sens:

1) La stratégie militaire adoptée par la Confédération a été élaborée en grande partie par le président jefferson Davis. Est-il "le seul grand" responsable, pour autant, de la défaite de son pays ?

2) Y avait-il au sein du gouvernement confédéré de bons hauts fonctionnaires qui auraient pu changer le cours des choses si le président Davis n'avait pas été aussi jaloux de son autorité et aussi étroit d'esprit ? Il paraît même, selon Serge Noirsain, que Davis n'avait pas été automatiquement pressenti comme président au début de la formation du gouvernement sécessionniste réuni à Montgomery au mois de février 1861, en Alabama (par les représentants des 7 premiers états détachés de l'Union avant l'attaque de Fort Sumter).

3) Le coup fatal pour l'armée confédérée serait, selon vous, les défaites de : Shiloh, Gettysburg ou Vicksburg, voire la chute de la Nouvelle-Orléans ?

4) Enfin, la question qui revient sans arrêt mais qui ne fait jamais l'unanimité: Etait-il possible pour le Sud de conserver son indépendance ( j'aurais été enclin à dire "gagner la guerre" mais vu l'adversaire d'en face, le terme ne me paraît pas judicieux...) ? Et si oui, de quelle manière?...

Cordialement.

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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 09 Avr 2008 19:19 
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Sinon, concernant le livre de Serge Noirsain, je vois que mon avis ne fait pas l'unanimité... (il est vrai cependant que l'auteur ne traite que du fonctionnement de la nation confédérée au cours du conflit, et ne prétend absolument pas s'attarder sur son déroulement purement militaire).

Quel est alors d'après vous le meilleur ouvrage en la matière ? On m'a parlé du livre de Mac Pherson (je l'ai aperçu dans un rayon de la FNAC : un pavé!!! écrit en tout petit en plus!!!...). Y a-t-il d'autres références ?
Merci...

Cordialement.

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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 09 Avr 2008 21:02 
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Citer :
On m'a parlé du livre de Mac Pherson (je l'ai aperçu dans un rayon de la FNAC : un pavé!!! écrit en tout petit en plus!!!...)

Je l'ai lu aussi il y a quelques années, mais c'est vrai que son format peut rebuter ! :wink:
En langue française, il demeure la référence. Mais, comme le conseille Pyrrhos, il faut se procurer une bibliographie en langue anglo-saxonne, puisqu'ils demeurent les spécialistes de la question.
Par contre, j'avoue avoir un peu mis de côté ce thème ces dernières années et je suis incapable de vous fournir de bons ouvrages américains ou britanniques sur la question... :oops:

Citer :
je vois que mon avis ne fait pas l'unanimité...

Lisez le Mac Pherson et vous comprendrez pourquoi ! :wink:

Citer :
La stratégie militaire adoptée par la Confédération a été élaborée en grande partie par le président jefferson Davis. Est-il "le seul grand" responsable, pour autant, de la défaite de son pays ?

Noirsain charge tellement la barque de Davis dans son ouvrage que même dans une flaque d'eau elle coulerait.
Il le présente comme un président omnipotent, omniprésent, presque autocrate, et bien entendu d'une stupidité sans égale. Qui plus est, il n'est entouré que par de sombres velléitaires et décérébrés en tout genre, qu'il domine très facilement, psychologiquement parlant.
Bref, je doute que la réalité fut telle, tant le tableau est noirci.

Alors, certes, Davis n'était pas Clemenceau et il est vrai qu'il intervenait souvent dans la stratégie sudiste, souvent de manière dangereuse, mais il me paraît certain que ce cliché n'a pu être la réalité du moment. N'oublions pas que son premier "emploi" fut militaire et non homme politique.
Je réponds aussi à votre deuxième question par la même occasion. :wink:
D'un autre côté, malgré ce que Noirsain veut nous faire croire Davis jouissait d'une forte popularité chez les démocrates américains (du Nord au Sud ! :wink: ) et son passage au secrétariat d'Etat à la Guerre dans les années 1850 fut remarqué par le parti qui lui demanda de se présenter à la présidentielle contre Lincoln, ce qu'il refusa.
Donc, si cet homme d'Etat était si mauvais, je doute qu'il ait occupé de telles fonctions en jouissant d'un si grand prestige.
Les autorités unionistes hésitant de ce fait à le faire juger après la guerre.
Pour un raté entouré de crétins, avouez que ce n'est pas mal ! :wink:
Mais, bon, pour Noirsain c'est on ne peut plus clair : le Sud avait besoin de se mettre du baume au coeur après la défaite et inventa de toutes pièces la vision "romantique" de l'épopée confédérée.

Citer :
Le coup fatal pour l'armée confédérée serait, selon vous, les défaites de : Shiloh, Gettysburg ou Vicksburg, voire la chute de la Nouvelle-Orléans ?

Selon Mac Pherson, cela ne fait pas l'ombre d'un doute, il s'agit de Vicksburg. Ce verrou sur le contrôle des axes de communication des Grandes Plaines ayant sauté, l'armée yankee n'avait plus qu'à y envoyer le gros de ses troupes pour couper la Confédération en deux et anéantir tout espoir de renversement de situation.

Citer :
Etait-il possible pour le Sud de conserver son indépendance

Bonne question. Mais, lorsqu'il constate son "retard" sur un Nord impétueux et hostile, n'hésitant pas à piétiner ses valeurs, et qu'il fait sécession, il est déjà trop tard.
Dans la tactique d'une guerre courte, il avait quelques chances d'y parvenir surtout que la valeur stratégique de ses officiers était sans égale avec la médiocrité des premiers chefs yankees.
Dans le cadre d'une guerre longue, il était condamné à l'échec.

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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 09 Avr 2008 21:07 
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Citer :
Quel est alors d'après vous le meilleur ouvrage en la matière ? On m'a parlé du livre de Mac Pherson (je l'ai aperçu dans un rayon de la FNAC : un pavé!!! écrit en tout petit en plus!!!...).


Le McPherson est une référence, c'est incontestable. C'est une magnifique chance qu'il ait été traduit en français. Un très grand livre d'histoire. Pour avoir une excellente connaissance de base du conflit, il suffit. Mais pour aller plus loin, il faut en passer par l'anglais, et là je pourrais tout à fait donner quelques pistes de lecture.

Citer :
1) La stratégie militaire adoptée par la Confédération a été élaborée en grande partie par le président jefferson Davis. Est-il "le seul grand" responsable, pour autant, de la défaite de son pays ?


Le terme de "responsable" est dur. Il suppose que les erreurs des stratèges sudistes furent la cause principale de la défaite confédérée. Or il n'en fut rien. Il est même probable que Davis et Lee firent des choix très avisés qui offrirent au Sud ses rares chances de vaincre.

Citer :
2) Y avait-il au sein du gouvernement confédéré de bons hauts fonctionnaires qui auraient pu changer le cours des choses si le président Davis n'avait pas été aussi jaloux de son autorité et aussi étroit d'esprit ?


Aucun homme n'aurait pu à lui seul changer le cours des choses, mais le Sud eut certains fonctionnaires très compétents comme Josiah Gorgas.
A nouveau, je trouve la remarque concernant Davis très exagérée, car elle met sur le dos d'un seul homme un problème qui était plus fondamentalement celui de toute la classe politique sudiste. Que Davis n'ait pas eu autant de souplesse que Lincoln, cela paraît probable, mais il faut reconnaître qu'il fut confronté à des difficultés bien plus sévères dans ses efforts pour diriger et rationaliser l'effort de guerre sudiste.

Citer :
3) Le coup fatal pour l'armée confédérée serait, selon vous, les défaites de : Shiloh, Gettysburg ou Vicksburg, voire la chute de la Nouvelle-Orléans ?


La défaite de Fort Henry et Donelson fut infiniment plus grave que Shiloh, Gettysburg fut un succès défensif nordiste qui ne compensait pas deux années d'impasse stratégique à l'Est, Vicksburg fut avant tout un coup psychologique qui n'entama pas les capacités de résistance de la Confédération. Quant à la chute de la Nouvelle-Orléans, elle fut une catastrophe parmi d'autres qui n'expliqua pas à elle seule le désastre final.
Et il manque à votre liste d'autres chocs peut-être plus importants: Antietam, Tullahoma, Chattanooga, Atlanta... Conclusion: ou il y eut 10 tournants décisifs, ou il n'y en eut pas !!

Citer :
4) Enfin, la question qui revient sans arrêt mais qui ne fait jamais l'unanimité: Etait-il possible pour le Sud de conserver son indépendance ( j'aurais été enclin à dire "gagner la guerre" mais vu l'adversaire d'en face, le terme ne me paraît pas judicieux...) ? Et si oui, de quelle manière?...


Pour la manière: à peu près celle que le Sud adopta historiquement. Un bon petit essai, Retreat to Victory, Confederate Strategy Reconsidered, de Robert C. Tanner, fait le tour des choix stratégiques offert au Sud et démontre de façon assez convaincante que les choix de Davis et Lee furent probablement les plus adaptés à la situation partivulière de la Confédération.
Après, que manqua-t-il ? Avant tout, de meilleurs généraux (contrairement à la légende, la plupart des commandants d'armée sudistes furent médiocres) et un plus de chance... Mais on peut tout imaginer !


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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 09 Avr 2008 21:17 
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Selon Mac Pherson, cela ne fait pas l'ombre d'un doute, il s'agit de Vicksburg. Ce verrou sur le contrôle des axes de communication des Grandes Plaines ayant sauté, l'armée yankee n'avait plus qu'à y envoyer le gros de ses troupes pour couper la Confédération en deux et anéantir tout espoir de renversement de situation.


Je n'ai pas l'impression que McPherson soit aussi catégorique.
La chute de Vicksburg ne me semble en tout cas décisive. Pour le coup je me pompe moi-même sur un autre forum:

Citer :
C’est vrai que plus j’y réfléchis et plus il me semble que la chute de Vicksburg fut sans impact réel sur les ressources de la Confédération. En fait, de ce point de vue, le vrai tournant fut plutôt la chute du fort Donelson et de la Nouvelle-Orléans en février 1862 qui enlevèrent à la Confédération de vastes territoires dans l’Ouest du Tennessee et le long du Mississippi (ainsi que la principale ville du Sud). Compte tenu de l’absence d’un réseau ferroviaire important à l’Ouest du grand fleuve, le petit corridor passant par Vicksburg pouvait difficilement assurer le transfert de beaucoup de ressources vers l’Est de la Confédération. Dès 1862, l’Ouest du Mississippi est déjà largement marginalisé, il me semble.

Cela dit, il ne faut pas minimiser l’impact de la victoire de Vicksburg, à condition de prendre en compte d’autres facteurs, notamment politiques et psychologiques.

Tout d’abord, cette victoire permet à Lincoln de marquer un point important vis-à-vis de l’opinion nordiste. Je pense notamment aux Etats du Nord-Ouest. Ces derniers avaient de bonnes raisons d’être hostiles à un conflit les privant d’une voie de circulation naturelle essentielle pour eux, à savoir le Mississippi et le port de la Nouvelle-Orléans. En réouvrant cette voie, la victoire de Vicksburg les rassure et consolide la position du gouvernement de Lincoln.

Ensuite, la coupure en deux de la Confédération, bien que d’un impact douteux sur le plan des ressources, est un symbole fort, susceptible de doper le moral du Nord autant que d’ébranler celui du Sud (que l’on songe par exemple à l’effet sur les soldats originaires des Etats dont ils sont désormais coupés). Pour le Nord, l’impact est d’autant plus précieux que la guerre piétine à l’Est, secteur crucial aux yeux de l’opinion (n’oublions pas que Gettysburg, bien qu’étant une grande victoire, est un succès défensif pour le Nord, donc révélateur de l’impasse stratégique dans laquelle se trouve l’Union à l’Est entre 1862 et 1864).

Enfin, dernier argument, militaire celui-ci : la chute de Vicksburg permet au Nord de recentrer l’essentiel de ses efforts vers Chattanooga puis la Géorgie et d’y concentrer trois armées afin d’y frapper le coup décisif. Des généraux comme Grant et Sherman peuvent désormais prendre les choses en main dans un secteur crucial où la victoire confédérée de la Chickamauga à l’automne 1863 remet en cause les progrès nordistes. A l’inverse, les Confédérés peinent à coordonner leurs efforts : les forces isolées dans le Département trans-mississippien (50 000 hommes) se montreront incapables de peser sur le cours de la campagne d’Atlanta (par exemple par des opérations obligeant les Fédéraux à détacher des troupes de Géorgie vers ce secteur).


Vicksburg: une victoire importante, c'est un fait, mais non LE tournant décisif. D'autant qu'au même moment, la guerre s'enlise à l'Est (malgré Gettysburg qui fait souvent oublier ce fait). Mais heureusement, en plus de Vicksburg, il y eut la campagne de Tullahoma qui marqua une avancée majeure des armées nordistes durant l'été 1863 et qui ouvrit la voie à la future campagne (belle et bien décisive celle-ci) d'Atlanta.


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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 09 Avr 2008 22:22 
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Merci pour la réponse très nuancée et complète Pyrrhos, d'autant plus que nos messages se sont croisés et se sont complétés (sauf pour Vicksburg... :mrgreen: ). :wink:
Mais, Nicolas demandait de choisir entre différentes batailles et par rapport à celles qu'il a cité, je trouve que Vicksburg est la plus importante.

Citer :
Ensuite, la coupure en deux de la Confédération, bien que d’un impact douteux sur le plan des ressources, est un symbole fort, susceptible de doper le moral du Nord autant que d’ébranler celui du Sud (que l’on songe par exemple à l’effet sur les soldats originaires des Etats dont ils sont désormais coupés). Pour le Nord, l’impact est d’autant plus précieux que la guerre piétine à l’Est, secteur crucial aux yeux de l’opinion

La raison que vous évoquez ici quant à l'impact de Vicksburg me semble être la plus forte et la plus importante. Si ce n'est pas le début de la fin pour la Confédération, cela y ressemble tout de même. Le moral et la puissance stratégique ont changé de camp, ne trouvez-vous pas ?

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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 10 Avr 2008 8:24 
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Citer :
La raison que vous évoquez ici quant à l'impact de Vicksburg me semble être la plus forte et la plus importante. Si ce n'est pas le début de la fin pour la Confédération, cela y ressemble tout de même. Le moral et la puissance stratégique ont changé de camp, ne trouvez-vous pas ?


Ce fut un jalon important dans le chemin qui mena Lincoln à la victoire, mais le Sud s'en remit.
Concrètement, la Confédération était coupée en deux depuis le printemps 1862. Matériellement, Vicksburg ne change pas grand chose de ce point de vue. Quand au coup au moral sudiste, il y en a eu d'autres cette même année: et pourtant on ne peut pas dire que l'armée confédérée s'effondra avant l'automne 1864. En fait, au printemps 1864, les armées confédérées disposèrent d'une force comparable à celle qu'elles eurent un an auparavant. Et le moral restait bon: en témoigne l'enfer que connurent les forces fédérales durant les campagnes de 1864.

Franchement, je pense que les dissenssions qui minèrent l'état-major de l'armée du Tennessee furent un facteur bien plus décisif dans la défaite confédérée que la perte de telle ou telle place. La Confédération pouvait se remettre de la perte de Vicksburg, qui était un front secondaire, à condition de tenir le centre. Comme je l'ai fait remarquer, l'impact le plus fort de Vicksburg fut peut-être justement d'avoir libéré les forces fédérales pour la grande campagne contre la Géorgie. Mais il ne faut pas oublier que dans un premier temps, les Sudistes remportèrent dans ce secteur une grande victoire, celle de la Chickamauga, une victoire finalement stérile car gâchée par la nullité d'un commandement confédéré miné par les dissensions. Or cet épisode montre malgré tout bien que les Confédérés avaient les ressources pour bloquer l'avance fédérale à l'Ouest. Avec un front enlisé aux alentours de Chattanooga, on change dramatiquement la situation pour 1864. Les offensives que lança Grant cette année-là furent atrocement coûteuses et provoquèrent une crise morale extrêmement grave au sein de l'opinion nordiste: si à l'impasse en Virginie s'était ajoutée un blocage similaire à l'Ouest (résultant d'une meilleure gestion par les Sudistes de leur succès à la Chickamauga), rien ne permet d'affirmer que le Nord n'aurait finalement pas renoncé.
McPherson lui-même en convient: l'inéluctabilité de la défaite du Sud ne peut être considérée comme certaine qu'à partir de l'automne 1864. Jusque là, il y a débat. Et encore ! Il y a des voix pour suggérer que même jusqu'au printemps 1865, la Confédération pouvait conserver l'espoir non de gagner son indépendance, mais au moins d'obtenir un retour dans l'Union préservant l'essentiel pour elle (une chose que ne sembla cependant pas comprendre Jefferson Davis).


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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 10 Avr 2008 13:19 
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Citer :
Ce fut un jalon important dans le chemin qui mena Lincoln à la victoire, mais le Sud s'en remit.
Concrètement, la Confédération était coupée en deux depuis le printemps 1862. Matériellement, Vicksburg ne change pas grand chose de ce point de vue.

Certes, mais ce 4 juillet 1863 fut en quelque sorte le "jour de deuil" de l'armée confédérée, car si la place forte de Vicksburg capitule, c'est aussi la date de la défaite de Gettysburg.
L'été 1863 fut - malgré des sursauts sudistes postérieurs - tout de même grave de conséquences pour la viabilité de la Confédération. C'est ce qui m'a fait écrire que cet événement marquait le "début de la fin".
Quant au fait que la Confédération fut coupée en deux dès l'été 1862, c'est exact, mais là encore il fallait prendre le contrôle des axes de communication fluviaux et ferrovières pour "transformer l'essai" et pouvoir prétendre exploiter la percée de 1862.
Car, lorsque les premières tentatives de Grant à Vicksburg échouent pitoyablement, le moral s'en ressent grandement à Washington et on parle de battre en retraite à Memphis, ce qui aurait démoralisé les tuniques bleues, durablement.

Pour en revenir à la prise de Vicksburg et ses conséquences, je préfère laisser la parole à Mac Pherson et à Grant, principal artisan de cette série de victoire laborieuses qui ont permis de prendre la citadelle fluviale :
Citer :
La prise de Vicksburg fut pour le Nord la plus importante victoire stratégique du conflit, méritant peut-être la déclaration ultérieure de Grant qui estimait que "le sort de la Confédération fut réglé avec la chute de Vicksburg".
J. Mac Pherson, La Guerre de Sécession, p. 696


D'un autre côté, vous soulignez justement que l'armée confédérée ne s'est pas délitée après cette série de revers et a même tenu son rang - avec les moyens et le terrain dont elle disposait - pendant l'année 1864.
Peut-on, finalement, à la différence de Noirsain, ne pas attribuer cette bonne résistance au crédit du gouvernement de Richmond et de Davis lui-même ?
Car, d'après les témoignages, le moral des rebelles en avait pris un sacré coup après ce 4 juillet 1863 et on peut s'étonner que la Confédération ne se soit pas écroulée sur elle-même.

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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 11 Avr 2008 10:30 
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Citer :
Certes, mais ce 4 juillet 1863 fut en quelque sorte le "jour de deuil" de l'armée confédérée, car si la place forte de Vicksburg capitule, c'est aussi la date de la défaite de Gettysburg.


Et vous oubliez le troisième succès majeur remporté par l'Union au même moment, le plus méconnu car non sanglant, mais peut-être le plus net et lourd de conséquence: la percée de Rosecrans dans le Tennessee (campagne de Tullahoma) qui entraîne la perte de ses bases de ravitaillement pour l'armée du Tennessee, offre au Nord le noeud ferroviaire de Chattanooga (ce qui au passage crée une coupure encore plus nette que celle de Vicksburg) et ouvre les portes de la Géorgie.
En effet, quand on cumule ces trois succès on peut estimer que la Confédération vacille. Mais il faut bien prendre en compte l'ensemble, aucun n'étant décisif à lui seul. Et vous noterez, cher Duc, l'usage caractéristique du "peut-être" dans la phrase que vous citez de McPherson qui, bien que donnant certaines de ses préférences (c'est le cas ici), a écrit un ouvrage de synthèse se gardant de trancher clairement dans les grands débats (sur le tournant de la guerre, sur les raisons de la défaite confédérée...).


Citer :
D'un autre côté, vous soulignez justement que l'armée confédérée ne s'est pas délitée après cette série de revers et a même tenu son rang - avec les moyens et le terrain dont elle disposait - pendant l'année 1864.


Une référence intéressante à ce sujet: Lost for the Cause, the confederate army in 1864 de Steven H. Newton, qui démontre de façon assez convaincante (avec un exposé très instructif sur sa méthode de travail au début de l'ouvrage) que l'armée sudiste se remit de ses pertes de 1863 et entama les campagnes de 1864 dans des conditions matérielles similaires à celles de l'année précédente. Le véritable effondrement de ses effectifs ne se produisit qu'à la fin de 1864 avec la destruction de l'armée du Tennessee.


Citer :
Peut-on, finalement, à la différence de Noirsain, ne pas attribuer cette bonne résistance au crédit du gouvernement de Richmond et de Davis lui-même ?


Selon moi, c'est une évidence. Et cela démontre surtout que, contrairement à la légende qui veut que des Confédérés trop agressifs aient saigner à blanc leurs armées, les choix stratégiques de Davis et de Lee étaient bien plus adaptés aux moyens dont disposait la Confédération que l'on ne l'a longtemps cru.


Citer :
Car, d'après les témoignages, le moral des rebelles en avait pris un sacré coup après ce 4 juillet 1863 et on peut s'étonner que la Confédération ne se soit pas écroulée sur elle-même.


Précisément, le moral confédéré ne s'effondra pas. Ce n'était pas le premier coup dur: à tout prendre, la situation avait été pire au printemps 1862, et l'épreuve de la guerre n'avait alors pas encore fortifié la conscience sudiste (cela peut sembler paradoxal, mais la "nation" sudiste est avant tout un produit de la guerre: auparavant, il n'y a pas de nation sudiste, mais simplement une société sudiste).
Il ne faut quand même pas oublier que Gettysburg est un succès nordiste qui cache une réalité épouvantable pour Lincoln: la guerre est un échec à l'Est où les Confédérés ont réussi à empêcher la reconquête du Sud par les armées fédérales. Quand à la chute de Vicksburg, elle ne représente rien si elle n'est suivie par l'invasion du Sud profond, ce qui fut l'enjeu de la campagne d'Atlanta. Or la Confédération a encore les ressources militaires pour s'y opposer: elle prend même l'offensive à la fin de l'été 1863 (Chickamauga) et est à deux doigts de refouler les Fédéraux au Tennessee.

Si la messe est dite après Vicksburg, c'est qu'elle l'est en fait dès 1862. Autrement, force est de reconnaître que rien n'est encore inéluctable à la fin de 1863. C'est pour cela que j'aime mieux parler de "jalons" ou d'"étapes" importantes, plutôt que de "tournants", ce qui ne laisse pas assez de place à la contingence (une chose soulignée par McPherson d'ailleurs).


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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 11 Avr 2008 11:12 
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Citer :
Et vous oubliez le troisième succès majeur remporté par l'Union au même moment, le plus méconnu car non sanglant, mais peut-être le plus net et lourd de conséquence: la percée de Rosecrans dans le Tennessee (campagne de Tullahoma) qui entraîne la perte de ses bases de ravitaillement pour l'armée du Tennessee, offre au Nord le noeud ferroviaire de Chattanooga (ce qui au passage crée une coupure encore plus nette que celle de Vicksburg) et ouvre les portes de la Géorgie.

C'est vrai, j'avais oublié de l'écrire, car ce succès est, malheureusement, fort méconnu en Europe ; et pourtant il est, lui aussi, très lourd de conséquences puisqu'il prive les sudistes et principalement Johnson de répondre à la percée de Grant et Sheridan.

Citer :
Et vous noterez, cher Duc, l'usage caractéristique du "peut-être" dans la phrase que vous citez de McPherson

J'avais noté cher Pyrrhos et il temine sa phrase par une citation des Mémoires de Grant, principal artisan de la prise de Vicksburg, alors que son entourage (Sheridan par exemple) et Lincoln lui conseillaient de se retirer sur Memphis, après ses échecs successifs.
Cela indique une certaine partialité de sa part et il oublie ainsi le front de l'Est et le fait que les Confédérés se soient, ponctuellement, redressés en 1864.
Bon, vous noterez que c'est normal que ce général défende ses faits d'armes, voire les grossisse, et c'est pour cela que Mac Pherson termine sa phrase avec ses propos.

Citer :
Lost for the Cause, the confederate army in 1864 de Steven H. Newton, qui démontre de façon assez convaincante (avec un exposé très instructif sur sa méthode de travail au début de l'ouvrage) que l'armée sudiste se remit de ses pertes de 1863

Merci pour cette référence. :wink:

Citer :
Et cela démontre surtout que, contrairement à la légende qui veut que des Confédérés trop agressifs aient saigner à blanc leurs armées, les choix stratégiques de Davis et de Lee étaient bien plus adaptés aux moyens dont disposait la Confédération que l'on ne l'a longtemps cru.

Exactement et c'est pour cela que l'ouvrage de Noirsain m'a paru très partial et finalement victime des clichés habituels que l'on peut avoir en Europe (excepté au Royaume-Uni) sur la Confédération et ses dirigeants politiques, qui étaient loin d'être des sots, entourés d'imbéciles, incapables de restaurer le moral des soldats et des civils après une série de défaites.
Au contraire, je trouve que c'est une sacrée prouesse de la part de Davis et de Lee que d'avoir su "rebondir" dans de telles conditions, bien encore davantage que les victoires tactiques de 1861 et 1862.

Citer :
C'est pour cela que j'aime mieux parler de "jalons" ou d'"étapes" importantes, plutôt que de "tournants", ce qui ne laisse pas assez de place à la contingence

Je vous comprends bien, mais l'été 1863, marque tout de même une sacrée estocade que le Nord a infligé au Sud - davantage que les combats de 1862 - et renverser la vapeur paraît tout de même très compromis.
Après, je pense que c'est une question d'interprétation et d'usage d'un vocabulaire partagé. :wink:

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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 11 Avr 2008 11:34 
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De toute façon, l'histoire de la Confédération est celle d'une longue agonie: année après année c'est toujours pire.
Pour ce qui est du bilan de 1863, il faut différencier les secteurs. C'est à l'Ouest qu'a lieu la catastrophe pour le Sud. Les campagnes de 1863 y sont le prolongement de celles de 1862 avec les mêmes axes d'attaque: le Mississippi (Vicksburg), et le Tennessee oriental (Chattanooga).
Par contre, le bilan à l'Est est très favorable au Sud, malgré Gettysburg. L'année 1863 aurait du voir une offensive fédérale contre Richmond: elle est arrêtée dès le mois de mai (Chancellorsville) et le Nord se retrouve placé sur la défensive, une situation ubuesque pour lui au vu du rapport de force. La campagne de Gettysburg est coûteuse pour le Sud, mais guère plus que celles de l'année précédente (les Sept Jours, Antietam), et surtout elle permet à Lee de régler ses problèmes logistiques (pillage monumental en Pennsylvanie), problèmes qui étaient en passe de le contraindre à abandonner la Virginie et à se replier sur Richmond. A la fin de 1863, c'est au Nord qu'il revient encore de renverser la vapeur à l'Est... ce qu'il ne parvint à faire qu'en 1865 ! Mais dans l'intervalle, le Sud avait perdu la guerre à l'Ouest en 1864. Toute la question est de savoir si cette défaite à l'Ouest était inévitable après les désastres de 1863 (Vicksburg, Tullahoma et Chattanooga).


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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 11 Avr 2008 12:28 
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Thucydide
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Inscription : 07 Sep 2007 1:27
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Nicolas-Clouet a écrit :
2) Y avait-il au sein du gouvernement confédéré de bons hauts fonctionnaires qui auraient pu changer le cours des choses si le président Davis n'avait pas été aussi jaloux de son autorité et aussi étroit d'esprit ? Il paraît même, selon Serge Noirsain, que Davis n'avait pas été automatiquement pressenti comme président au début de la formation du gouvernement sécessionniste réuni à Montgomery au mois de février 1861, en Alabama (par les représentants des 7 premiers états détachés de l'Union avant l'attaque de Fort Sumter).


Duc de Raguse a fort bien répondu quand à la prétendu ineptie totale de Davis. Certes, il n'était pas particulièrement brillant, mais bien loin, politiquement et militairement, d'être le médiocre total qui est souvent facilement décrit.

Diriger la Confédération était de toute manière rendu quasiment impossible par la conjonction de (1) les institutions, (2) le "caractère" sudiste, et (3) les haines personnelles au sein de l'élite politique.

Il faut savoir que le fédéralisme américain, encore plus poussé dans le Sud bien entendu (les fameux States' Rights), a eu de bien curieuses conséquences pendant la guerre au sein de la Confédération.
Les États étaient excessivement jaloux de leurs prérogatives. Le Gouverneur de Géorgie donc, Joseph Brown, essaya de retirer les soldats de son État de plusieurs batailles (Bull Run en particulier) en raison de son opposition à la conscription. Et quand les troupes de Sherman se rapprochèrent de Géorgie en 1864, il demanda tout de suite la fin de la guerre. Pour autant, il n'avait rien d'un pacifiste anti-esclavagiste... Il y a pire. Il me semble que c'est la Géorgie qui empêchait les soldats confédérés de se servir de tous les bâtiments publics pour établir des hôpitaux de campagne. I

Et je ne parle pas de Zebulon Vance, Sénateur de Caroline du Nord, qui confisquait les marchandises prises par la marine confédérée (les blockade runners) et refusait de les redistribuer aux autres États, ou du Vice-président Alexander Stephens qui encourageait, lors de discours publics, les Législatures d'États à refuser la conscription, ou du général Robert Toombs, responsable de la milice de Géorgie, qui faisait brûler les champs de blé destinés à lutter contre la famine pour les remplacer par du coton, inexportable à cause du blocus et donc condamné à pourrir... Oui mais le coton, ça c'est sudiste !

Globalement, le meilleur moyen pour un homme politique confédérés de gagner en popularité pendant la guerre était de critiquer Davis et de revendiquer les "States' Rights". Il était très difficile de mettre en place une politique commune au niveau de la circonscription, du contrôle des armes, du contrôle des armées des États, et cela donnait lieu à des luttes permanentes entre Davis et les États, et entre les États entre eux. Richmond perdait donc un temps précieux à organiser le front intérieur (sans d'ailleurs y parvenir), alors qu'au Nord, malgré bien des problèmes (les émeutes de New York en 1863 par exemple), il y a une plus grande cohérence interne.

Nicolas-Clouet a écrit :
Quel est alors d'après vous le meilleur ouvrage en la matière ? On m'a parlé du livre de Mac Pherson (je l'ai aperçu dans un rayon de la FNAC : un pavé!!! écrit en tout petit en plus!!!...). Y a-t-il d'autres références ?


Alors je dirais,

W. Gienapp, The Civil War and Reconstruction: A Documentary Collection, W. W. Norton & Company, 2001.

M. Neeley, Jr., The last Best Hope of Earth: Abraham Lincoln and the Promise of America, Harvard University Press, 1995.

P. Escott, After Secession: Jefferson Davis and the Failure of Confederate Nationalism, Louisiana State University Press, 1992.

Pour trois aspects différents de la guerre de Secession donc.


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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 31 Mai 2008 23:05 
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Plutarque
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Inscription : 15 Nov 2007 18:46
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Après, que manqua-t-il ? Avant tout, de meilleurs généraux (contrairement à la légende, la plupart des commandants d'armée sudistes furent médiocres) et un plus de chance... Mais on peut tout imaginer !



La plupart des commandants d'armée Sudistes furent médiocres :?: :?: :?:

Interessant... Mais qu'appellez-vous "médiocre" :?:

Amicalement :P

Pier

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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 24 Juin 2008 15:34 
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Hérodote
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Inscription : 20 Mai 2008 12:42
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Deux formes de sociétés distinctes caractérisent les Etats-Unis d'Amérique à la suite de son indépendance. Il y a d'abord le nord touché de plein fouet par la révolution industrielle, étant moderne et très protectionniste. Ensuite il y a le sud, vivant dans une société du 18ème siècle. Son économie est principalement basée sur la culture de tabac jusqu'à l'arrivée de la machine à égrener à la fin du 18ème siècle, augmentant ainsi la production de coton. Par exemple, en 1820 la production de coton est de 70 milles tonnes, passant rapidement à 1 million de tonnes en 1860. L'importance de cette production nécessite alors une augmentation de la main d'oeuvre fournie en grande partie par les esclaves. La société du sud vit alors des échanges commerciaux avec le vieux continent et les états du nord des Etats-Unis. Ces derniers n'hésitent pas à augmenter leurs tarifs douaniers, amenant rapidement à une mésentente chronique. Cette jeune nation récupère des Etats comme le Texas, ou la Pennsylvanie dans la première moitié du 19ème siècle, et des divergences politiques naissent quant à la gestion de ces nouveaux territoires puisque les états du sud veulent y implanter l'esclavage, alors que les états du nord, abolitionnistes, refusent. La tension monte rapidement, notamment avec l'arrivée de Lincoln à la présidence, suivi de la tentative d'insurrection de l'abolitioniste Brown en Virginie le 16 octobre 1860. Les états du sud décident la sécession et proclament un gouvernement indépendant des confédérés dirigé par Davis.
Le conflit armé débute le 12 avril 1861 avec l'attaque des confédérés contre fort Sunter à Charleston et se termine le 9 avril 1865 à Appomatox par la défaite des sudistes. Là encore les armées sont totalement divergentes, puisque le nord avec ses industries posséde une artillerie moderne. Son armée est ausi supérieure en nombre(environ 2,8 millions d'hommes contre 1,9 millions pour le sud) et utilise ainsi une stratétégie basée sur l'offensive. Le sud possède l'intelligense militaire avec la plupart des officiers qui constituaient le corps d'armée des Etats-Unis avant le déclencheemnt du conflit. Il dépent aussi de l'Europe pour sa logistique, et l'inf ériorité en nombre de son armée ne lui permet pas de conquérir le nord.La défaite sudiste réside en grande partie à l'erreur de ses officiers ayant tenté une stratégie offensive visant à conquérir Washington. Aussi l'inutilité de l'offensive marque un tournent dans la stratégie militaire et fait de cette guerre civile l'une des premières guerres modernes.
En effet, ce conflit attroce se caractérise par l'arrivé de nouvelles armes, rendant inutile toutes charges à la baïonnette. Ainsi passe-t-on d'une guerre de type offensive à une guerre de position avec l'utilisation massive des tranchées. L'utilisation de nouvelles armes comme le fusil à répétition Spencer, permettant d'ajuster un tir à 500 mètres, ou encore l'arrivée des mines, des grenades à main, et des trains blindés.... conduisent tout attaques à découvert, par des massacres inutiles comme celui de Frédéricksbourg en décembre 1862.
Nous pouvons aussi prendre en compte le blocus maritime sur les états du sud avec l'utilisation de navires modernes comme le Monitor rendant inutile les navires en bois. Mais aussi la première utisation offensive d'un sous marin avec celui de Horace L.Untly( 6m de long, 1,50m de haut, 1,05m de m de long), coulant après avoir détruit le paquebot Housatonic le 17 février 1864.
Il s'agit aussi d'une guerre moderne par l'utilsation massive de la propagande dans les deux camps avant et pendant le conflit conduisant à une haine réciproque et entrainant de nombreux massacres, pillages, violes etc.... Nous pouvons alors rappeler le déplacement massif de population, ainsi que les nombreuses exactions commises par les troupes du général Grant lors de la conquète de la Géorgie.


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 Sujet du message : Re: La guerre de Sécession.
Message Publié : 24 Juin 2008 17:28 
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Plutarque
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Inscription : 15 Nov 2007 18:46
Message(s) : 155
Localisation : Breizh
céd a écrit :
Le conflit armé débute le 12 avril 1861 avec l'attaque des confédérés contre fort Sunter à Charleston et se termine le 9 avril 1865 à Appomatox par la défaite des sudistes


Bonjour,

La principale armée sudiste (Armée de Virginie Septentrionale de R.E. Lee) capitula le 9 avril 1865 devant U.Grant (US).

Mais le conflit continua :!: :!: :!:

:arrow: Tout d'abord, le 26 avril 1865, Le Général J.E.Johnston (CS) capitula devant W.Sherman (US) à Bennett House (NC).

:arrow: Ensuite, le 4 mai 1865, le Général Taylor (Fils du Président américain Taylor) capitula à Citronelle (AL) avec le gros des forces confédérés d'Alabama du Mississippi & la Louisiane...

:arrow: Puis, Le Président Confédéré J. Davis est capturé en Géorgie le 10 Mai...

:arrow: Enfin, le 26 Mai 1865, l'armée du Trans Mississippi du Général K.Smith capitula. Les Historiens s'accordent pour affirmer que le 26 Mai 1865 soit la fin "officielle" de la Gerre de Secession.

%1 Mais on n'oublie parfois la reddition du Général S.Watie(Indien) dans le territoire indien (Cherokees en majorité...)


Citer :
ainsi que les nombreuses exactions commises par les troupes du général Grant lors de la conquète de la Géorgie.


Sauf erreur de ma part, la conquete de la Géorgie est "faite" par le Général Sherman non :?: ... Le Général Grant étant sur le front de Virginie à la même époque...

Amts

Pier

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