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Général de Division Victor-Constant Michel
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Auteur :  220* ri [ 23 Sep 2006 7:59 ]
Sujet du message :  Général de Division Victor-Constant Michel

Général de Division Victor-Constant MICHEL - (1850 - 1937)

Pour assurer le plein succès du plan “Schlieffen”, l’État-Major allemand doit engager toutes les troupes d’active de l’empire, “plus toutes les troupes de réserve". Action qui ne s’est jamais produite dans aucun conflit.
Le général de Division Victor-Constant MICHEL, Président du Conseil Supérieur de la Guerre, a en sa possession quelques informations du plan d’invasion allemand. Ayant donc étudié toutes les possibilités, même les plus improbables, le général MICHEL arrive à cette conclusion: emploi immédiat des réserves.
Lors de la réunion du Conseil des Ministres le 19 Juillet 1911, le général MICHEL expose ses analyses au gouvernement et demande de modifier le “plan XV”. C’est la stupeur parmi les ministres, dont le ministre de la Guerre Massimy, et les conseillers.
A la lecture de son étude et son compte-rendu, le Général MICHEL a été traité “D’INCOMPÉTENT” et de “FARFELU”. (Ces deux qualificatifs sont écrits dans les rapports officiels)
Le 28 juillet 1911, le général de Division Victor-Constant MICHEL est destitué due se fonction de Président du Conseil Supérieur de la Guerre.
Il est remplacé par le général Joffre, officier du Génie.
Auriez-vous des précisions sur le général Victor-Constant MICHEL et sur des commentaires qu’il aurait eu sur la guerre de 14-18.

Auteur :  Hyaena [ 23 Sep 2006 22:09 ]
Sujet du message : 

Voici tout ce que je sais du plan du Général Michel:
Il avait effectivement établi un plan prévoyant l'invasion allemande par la Belgique moyenne. Il proposait d'observer la défensive à la frontière allemande et de disposer la masse des forces françaises à la frontière belge. Pour obtenir une pareille extension du front il estimait qu'une meilleure utilisation des réservistes devait être prévue. Michel reprenait ainsi une idée déjà émise par le leader socialiste Jean Jaurès.
Les propositions de Michel soulevèrent l'indignation de l'école Grandmaison. D'abord parce qu'elles n'étaient pas conformes au dogme de l'offensive souveraine. Ensuite parce que les "Jeunes Turcs" de l'armée n'avaient confiance que dans l'armée d'active. Enfin, Michel était soupçonné de fréquenter Jaurès, ce que les milieux nationalistes et militaires considéraient comme une infamie.

Auteur :  Cuchlainn [ 24 Sep 2006 14:17 ]
Sujet du message : 

Si l'on en croit Keegan, l'idée d'une offensive allemande par la Belgique avait déjà bien fait son chemin dans l'état-major français quand le Gal. Michel proposa son plan, le plan XVI prévoyant déjà de disposer des troupes en arrière de la frontière belge.
On pourrait dire qu'ensuite, cette idée s'est trouvée stupidement déconsidérée et abandonnée, sous prétexte que celui qui en était le plus fervent défenseur était politiquement mal vu. :roll:

D'ailleurs, le "dogme de l'offensive souveraine" ne règne pas aussi totalement qu'on le dit parfois dans la France d'avant 1914 : le plan XIV de 1898 est encore strictement défensif, partant du principe que la supériorité numérique allemande interdit à la France de charger tête baissée. Les plans XV et XVI sont encore relativement prudents. C'est le dernier de tous, le funeste Plan XVII, qui prévoit une charge à corps perdu le long de la frontière allemande. Ce fameux dogme s'est imposé progressivement et même tardivement.

Auteur :  Hyaena [ 24 Sep 2006 21:53 ]
Sujet du message : 

D'autres précisions:
Lorsque Joffre remplaça Michel en 1911, il songea tout d'abord à une pénétration préventive en Belgique. Les autorités gouvernementales n'ayant pas marqué leur accord (cela signifiait violer la neutralité belge avant que l'Allemagne ne le fasse), il fit élaborer le plan XVII, celui de l'offensive immédiate vers le Rhin.
A mon sens, la grande erreur de tous les plans français (excepté celui de Michel) réside dans la mauvaise interprétation de l'invasion allemande de la Belgique. En effet, comment les Allemands auraient-ils pris le risque militaire et politique très grave d'envahir la Belgique pour n'en utiliser que la partie la moins propice du point de vue opérationnel et logistique?
Toute l'erreur de cette supposition réside dans le fait que l'état-major français croyait que les Corps de réserve allemands n'avaient pas une valeur supérieure aux unités de réserve françaises et que l'armée allemande ne possédait donc pas suffisamment de monde pour opérer un vaste mouvement tournant.
Cela montre de nouveau la clairvoyance des opinions de Michel.
Merci pour vos précisions sur la "maturation" des idées Grandmaison au sein de l'état-major français. Le pas décisif a du être la loi des trois ans j'imagine?

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