Avril 1917 : les USA entrent en guerre contre l'Allemagne. Brest sera l'un de leurs ports de débarquement de troupes. A Pontanézen, lieu-dit de la proche commune de Lambézellec, se dresse bientôt un camp de baraques, de tentes. 880.000 hommes vont séjourner là au cours de l'année 1918, avant de gagner le maudit front. 13000 hommes assurent la gestion de ce lieu de transit. En décembre 1918, le président Wilson en personne séjourne à Brest et y prononce un discours. Les dernières troupes américaines quitteront Brest et ses environs en 1921, aprés avoir distribué une dernière fois aux enfants chocolat, chewing-gum et cigarettes.

L'entrée du camp de Pontanézen.



Le camp.



L'hôpital.

En relisant une lettre de poilu, que je possède, ils ont aussi débarqués à Bordeaux et dans divers autres ports.

Une question me taraude : l'arrivée des Américains ne fut-elle pas dans un petit intervalle de temps, un poids suspplémentaire à l'effort de guerre français ? Logement, essence, nourriture, etc..

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"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

Pas seulement pendant un petit intervalle de temps puisque tout l'armement lourd était français.

C'est en fait Saint-Nazaire qui a été le port principal de débarquement des Américains. Leur implantation ne fut pas une charge pour la France car ils amenaient avec eux tout le matériel et le personnel (y compris non militaire, infirmières, médecins, chauffeurs) et s'implantèrent dans toute la France. Ici un très bon site qui a étudié la question :
http://www.gwpda.org/wwi-www/Allerey/Allerey02.html

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Non, pas tout le matériel, à moins que vous n'y incluiez pas l'armement.
Le site que vous indiquez le dit lui-même.

Pour des raisons évidentes de difficultés de transport et de compatibilité avec les autres unités du champ de bataille, il avait été décidé que les accords financiers avec les Américains compenseraient l'utilisation d'armement et de munitions français.
Ceci nécessita d'ailleurs l'implantation par les Américains de centres d'instruction de leurs artilleurs. L'un d'entre eux se trouvait à Clermont-Ferrand en raison de la présence d'un polygone de tir local et d'un grand dépôt d'obus. Les stations thermales d'Auvergne ont en outre presque toutes accueilli des hôpitaux américains.

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... pour la raison encore plus évidente que les Américains n'avaient, à cette époque, aucune industrie d'armement, ni aucun savoir-faire technologique en la matière. Il était prévu qu'ils s'arment eux-mêmes au moins en ce qui concernait l'aviation, domaine pour lequel des promesses dithyrambiques "d'obscurcir le ciel de l'Europe" avaient été faites. Des programmes ont été lancés, attestant la volonté de les concrétiser. Seulement, ce fut techniquement un fiasco sauf dans le domaine des hydravions patrouilleurs maritimes, ce qui imposa d'armer les escadrilles américaines avec du matériel français.

Il se passe plus d'un an entre la déclaration de guerre et l'arrivée au front des premiers soldats américains. Le choix avait été fait de confier leur armement à l'industrie française. Payer n'est pas tout, encore fallait-il que la France en eût la capacité de production, ce qui était le cas, et ce qui épargnait à l'Amérique l'effort industriel et technologique qu'elle a dû faire en 1940-42. Autant ne pas le cacher.

En fait, ce qui manquait le plus aux alliés (français, angalis) à ce moment de la guerre, c'était les hommes. L'industrie de l'armement marchait à fond et les magasins regorgeaient de tous types d'armes. Les américains apportaient les hommes, il restait à les équiper, mais pour cela, on avait le matériel, on avait les infrastructures (qui avaient permit de mettre à l'instruction les soldats pendant les périodes où ils n'étaient pas dans les tranchées) et on avait les instructeurs.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Mais il avait fallu un gros effort de guerre pour parvenir à ce résultat. Et tout de même je ne sais pas si ç'a été si facile de coller en plus la tâche d'équiper les centaines de milliers d'Américains.

Absolument d'accord. Et ma région auvergnate en a été un bon exemple puisque Michelin a produit 150 bombardiers (sur un total de près de 300 prévus), fait venir une centaine de mécaniciens US, traduit les manuels du Bréguet 14, etc... Mais les usines américaines n'ont pas suivi. En octobre 1918, elles n'avaient pas réussi à produire et livrer tous les moteurs Liberty prévus.

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Léon Tolstoï.

Il y a donc bien eu un poids supplémentaire pour l'effort de guerre français, CQFD.
Même si le bilan est évidemment positif et que l'industrie française a parfaitement relevé le défi.

Trop parfaitement d'ailleurs car la fin de la guerre va la surprendre en plein élan, la laisser avec des masses énormes de matériels produits et devenus superflus, dont une partie ira inonder le marché civil (avions, notamment) à bas prix, ce qui découragera l'innovation pendant quelques années décisives. Mais c'est une autre histoire.