Royco a écrit :
Salut !
Je vous soumets quelques réflexions et j'attends vos réactions...alors voilà un souverain, Guillaume II qui, au cours de son règne commettra deux fautes majeures à mon avis:
1) il provoque le déclenchement de la 1ère guerre mondiale, et est donc à l'origine de certaines de ses conséquences comme l'esprit de "revanche" chez bon nombres d'allemands;
2) il aide les Bolcheviks à prendre le pouvoir en Russie.
Sans lui, le communisme aurait pu échouer en Russie(?); de là, y'aurait-il eu cette vague fasciste anti-communiste et cette soif de revanche des Allemands, deux éléments-clefs de la victoire nazie ?
Bien sûr, on peut imaginer mille autres évènements à la place ou encore minimiser son rôle...
qu'en pensez-vous ?
Vous pretez à Guillaume II une influence et un pouvoir qu'il n'avait pas et n'a jamais eu.
Guillaume II n'est pas le dictateur impitoyable et assoiffé de sang mis en avant dans la presse alliée de 14-18, mais un souverain complexé, qui exaspére parfois ses collaborateurs par des initiatives pour le moins hasardeuses et qui ne réfléchit souvent pas aux effets que ses positions peuvent avoir sur l'opinion nationale et mondiale.
Mais attention ce n'est pas non plus un idiot, il est cultivé, instruit, à parfois des traits de génie pour certaines formules, mais il reste fondamentalement un autocrate lutherien qui pense que dieu l'a mis à la place qu'il occupe.
Un de ses gros problémes est que, bien qu'étant de souche anglaise par sa mére fille de la reine Victoria, il déteste sa mére et à reporté sur son oncle le roi d'Angleterre cette haine.
Né suite à un accouchement difficile il lui en est resté un bras gauche atrophié. Certes il n'est pas le seul, mais sa mére n'a jamais accepté cette infimité et ne le cachera pas à son fils. D'autant plus qu'elle lui reprochait, enfant, de ne pas avoir d'esprit, d'être gauche et grossier. Ce qui aura un effet sur sa personnalité.
De ce fait il va se tourner vers le martial et le viril, la chasse et l'armée deviennent son hobbie, il collectionne les uniformes, et annonce à l'armée dés le lendemain de son arrivée au pouvoir que "Nous ne ferons qu'un, moi et l'armée. De même que nous avons été créés l'un pour l'autre, de même, selon la volonté de dieu, nous resterons indissociablement liés, en temps de paix comme dans la tempéte . Vous allez me jurer fidélité et obéissance et moi je vous promet solennellement de me souvenir que toujours que, dans l'autre monde, mes ancétres ont les yeux fixés sur moi et que je devrai plus tard rendre des comptes de la gloire et de l'honneur de l'armée".
Le Hic et que s'il est excellent pour passer les troupes en revue, il est nul en tactique et stratégie, et qu'il ne sera jamais qu'un porte drapeau exibé sur le front des troupes et devant son peuple. Le vrai commandant deviendra rapidement aprés le début de la guerre le Quartier Général.
Le probléme est que derriére les effets déclamatoires grandiloquants il n'y a qu'un vide sidéral.
Ses familiers le savent, ainsi von Bulow qui fut chancelier écrira:
"Les fanfaronnades de l'empereur cachent un réél Désir de paix, il est comme un gamin qui siffle en traversant un cimetiére pour cacher sa peur."
Le directeur de la plus importante ligne de transport océanique Allemande, Monsieur Ballin, dira quant à lui "quand je vais voir l'Empereur, je cherche toujours avec qui il a parlé en dernier lieu et je sais ce qu'il pense"
Un autre problémes sera ses phrases à l'emporte piéce du style: le monde se divise en deux celui de mes amis et celui de mes ennemis.
Avec un Chancelier de la trempe de Bismarck celà ne prétait pas à conséquence, mais aprés l'avoir destitué, il ne retrouvera jamais un homme de ce talent, et quand bien même l'aurait t-il trouvé il ne l'aurait pas supporté.
Résultat en quelques années il va ruiner l'oeuvre de Bismarck, se fâcher avec le Tsar et l'entrainer dans une alliance avec la France, se fâcher avec l'Angleterre en entrant dans une politique d'armement naval effarante de concurrence avec la grande Bretagne et se raccrocher à un empire totalement vermoulu, l'Autriche Hongrie.
Mais de là à dire qu'il a voulu le déclenchement de la guerre c'est un peu excessif, il avait quelques temps avant reproché à Vienne de faire "un peu trop de bruit avec son sabre".
En réalité c'est plutôt un concours de faits, l'Armée allemande avait la hantise de la lutte sur deux fronts. Avec le plan Schiffen elle pensait pouvoir écraser facilement l'armée Française avant de se retourner vers la Russie, hors pour que ce plan ait de l'effet il fallait impérativement aller trés vite. De ce fait il y a comme une sorte de course entre les états majors qui poussent leurs gouvernements, Yanouchkévitck en Russie, Joffre en France font de même. Le train est sur les rails et personne ne sait comment le freiner, et ni Nicolas II, ni Guillaume II n'ont l'autorité morale nécessaire pour calmer le jeu de leurs militaires qui poussent à la roue.
Lors de la mise en place des mouvements de troupes quelques heures avant le début des hostilités, Guillaume II convoquera de nuit le Maréchal Moltke, commandant en chef de l'armée impériale et lui demandera d'envoyer ses troupes vers la Russie! (suite à un malentendu comme quoi l'angleterre s'engagerait à garantir la neutralité de la france). Il faudra une partie de la nuit pour faire comprendre à guillaume II l'impossibilité de la manoeuvre.
Molke dira plus tard " celà brisa quelque chose en moi. Ma confiance fut ébranlée"
Quant à la manoeuvre destinée à faire succomber le gouvernement du Tsar via Lénine et le fameux wagon plombé qui ne fut jamais plombé, ceci est une manoeuvre de l'état major, l'avis de l'Empereur comptait alors de moins en moins surtout face à un duo comme celui de Lundendorf et Hindenburg soutenu par une presse bien encadrée.