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Message Publié : 20 Sep 2012 15:28 
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Tite-Live
Tite-Live

Inscription : 03 Mars 2010 11:03
Message(s) : 323
Localisation : France
Merci de ces références, très intéressantes. J'en extrais la phrase suivante pour inciter à lire ces deux articles :

Citer :
Entre 1871 et 1914, le commandement français, partant du principe que les forces suisses n’auraient pas les moyens ou n’auraient pas la volonté de résister à un invasion allemande visant à atteindre le territoire français, étudie un plan “H” (Helvétie). D’importantes forces françaises interviendraient en Suisse sur décision du gouvernement à Paris, sans que le Conseil fédéral ait fait appel à l’aide française, après une invasion alle­mande. Dans quelle mesure le commandement suisse connaît-il ce plan dans les premières années du xxe siècle et se prépare-t-il à faire face à son déclenchement ?


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Message Publié : 24 Sep 2012 18:35 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 07 Sep 2008 15:55
Message(s) : 2693
Je vous renvoie à l'ouvrage suivant : "Face à la guerre. L’armée et le peuple suisses" (1914-1919/1939-1945)de Jean-Jacques Langendorf et Pierre Streit.

On y analyse notamment la question posée au début de ce fil.

En résumé : la situation de 1914 est marquée par une certaine germanophilie de l'Etat major suisse (Guillaume II est invité aux grandes maneuvres fédérales de 1912, le "général" suisse est germanophone) qui craint que les Français pour reprendre plus vite l'Alsace ne passent par le jura bernois. Des contacts secrets ont lieu entre Berne et Berlin.

Avec la guerre de tranchées et l'échec de l'attaque de Verdun, la situation évolue : les Suisses impressionnés par la violation de la neutralité belge craignent que Berlin ne passe par chez eux pour contourner l'aile droite française. En 1916 des contacts secrets sont pris avec la France qui avancent lentement (visite secrete de Weygand à Berne en avril 1917) et débouchent sur un accord oral début 1918.

Les Suisses n'imaginaient pas devoir se battre dans les montagnes : pour eux le champ de bataille aurait été le "plateau" (zone nord plutôt plate) ou le Jura. Conscients de leur sous-équipement (en artillerie principalement) et de leur total manque d'expérience de la guerre moderne, ils n'imaginaient qu'une action retardatrice le temps que l'armée française arrivât ...

Le contexte sera différent en 1939 mais c'est un autre sujet.


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Message Publié : 14 Août 2013 20:05 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 15 Août 2012 20:56
Message(s) : 500
Localisation : Suisse
Aigle a écrit :


Avec la guerre de tranchées et l'échec de l'attaque de Verdun, la situation évolue : les Suisses impressionnés par la violation de la neutralité belge craignent que Berlin ne passe par chez eux pour contourner l'aile droite française. En 1916 des contacts secrets sont pris avec la France qui avancent lentement (visite secrete de Weygand à Berne en avril 1917) et débouchent sur un accord oral début 1918.


Pour être plus précis, Pageot, l'attaché militaire français, mentionne Von Sprecher (qui est le chef d'Etat-Major général) l'intention allemande de faire une percée à travers la Suisse. Cela se passe en avril 1916, donc bien après l'invasion de la Belgique, et je ne sais pas si c'est aussi lié à cet événement. Von Sprecher propose au général Wille de coopérer avec la France. Mais celui-ci, en mai 1916, lui répond qu'il n'y a pas de raison d'approfondir cette possibilité, sauf sir le Département politique (les affaires étrangères) le désire. Quelques jours plus tard, il écrit au Conseiller fédéral Hoffmann, à la tête du Département politique, pour lui faire part de son scepticisme à ce sujet. Notons que Hoffmann était autant germanophile que Wille.

A ce moment, la Suisse garde la porte ouverte pour l'un ou l'autre des belligérants. Ou du moins, elle s'assure, en novembre 1916, que tant les Français que les Allemands lui fourniront des munitions si l'autre attaque le pays.

En décembre de la même année, il y a de nouveaux entretiens avec la France même si Von Sprecher ne croit pas à une violation de la part de l'Allemagne. Il y a discussions en avril 1917 et l'accord oral date de cette année, non pas de 1918. Cette note verbale est disponible en ligne sur le site: http://www.amtsdruckschriften.bar.admin.ch
(il faut taper "L'Attaché militaire de l'Ambassade de France à Berne, A. Morier, au Chef de l'Etat-Major Général de l'Armée suisse, Th. von Sprecher", document daté du 19 avril 1917)


Tous les éléments que je mentionnent se trouvent d'ailleurs dans les Documents diplomatiques suisses, disponibles sur le site.

_________________
Comme disaient les Kennedy, "faut pas se laisser abattre"


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