Bonjour Frédéric,
Le problème vient surtout que l'histoire militaire Française est très peu étudiée de nos jours.
Lors de la bataille de la Marne, ou plutôt "contre-offensive de la Marne", Joffre avait décidé que l'armée Française formerait un ensemble stratégique de deux groupes. Le premier groupe devait se contenter de rester sur la défensive, il formait l'aile droite stratégique de Joffre et se trouvait formé avec les 3eme, 4eme, 9eme Armée Française (Sarrail, Langle de Carry; Foch) et l'armée de Lorraine (Castelnau).
Le second groupe stratégique devait se transformer en une grande masse de manoeuvre offensive et devait refouler les armées Allemande qui lui étaient opposés, il formait l'aile gauche stratégique de Joffre et se trouvait formé avec les 6eme et 5eme Armée Française (Maunoury, Franchet d'Esperey), y compris le "British expédiritiony corps" (French).
La bataille se déroulât donc du 6 au 9 septembre 1914.
Du côté défensif, les 3eme, 4eme, 9eme Armée Française (Sarrail, de Langle et Foch) doivent faire face aux violentes attaques des armées Allemande qui leur sont opposées. Lorsque les colonnes Allemande passèrent à l'attaque, elles furent constamment broyées par le feux des canons Français de 75mm. A chaque fois que les canons lourds Allemands essayaient de détruire les batteries Française de 75mm, les artilleurs Français faisaient tout simplement en sorte de bouger leurs fameuses pièces d'artillerie sur d'autres positions, cela demandait bien évidemment des efforts physique énorme de la part de nos artilleurs mais le soldat de 1914 était capable de tout. Quand aux canons Allemands de 77mm, pas besoin de bouger le 75mm Français, quelques minutes de tirs de contre-batterie suffisent pour éliminer le canon de 77mm Allemand. Le canon de 75mm s'était donc révélé très déterminant dans les combats défensifs.
Dans la bataille de la Marne, on oublie trop souvent le rôle de l'armée Française de Lorraine, qui, placée sous les ordres d'un des meilleurs généraux de l'armée Français, Edouard de Castelnau, repousse une grande offensive Allemande qui devait atteindre Nancy, ville dans lequel l'Empereur d'Allemagne avait décidé de défiler! Quel déception à l'arrivée et c'est la victoire défensive Française du grand-Couronné (6-11 septembre 1914). A souligner que la résistance Française lors de cette dernière bataille tint du miracle puisque Castelnau disposait de forces et de stoks de munitions inférieurs à ceux des Allemands..
Revenons-en maintenant à l'aile gauche stratégique Français, chargée de la manoeuvre offensive et groupant les 6eme et 5eme Armée Française et le British Expériditionny Corps.
La 6eme Armée Française, placée sous les ordres du général Maunoury, passe à l'attaque dès le 6 septembre. Les Français débutent bien et refoulent les Allemands de plusieurs postes, certains villages de l'Ourq sont pris à la baïonnette, comme dans l'ancien temps. Cependant, les Français n'ont refoulés, pour l'instant, que la première ligne Allemande. Sur la seconde ligne Allemande, ils seront bientôt stoppés par le feu des mitrailleuses et de l'artillerie lourde Allemande. Notre artillerie, n'étant dotée que de 75mm, ne peut réaliser des tirs de contre-batterie pour mettre à mal l'artillerie lourde Allemande. Au soir du 6 septembre, la manoeuvre offensive de la 6eme Armée Française semble compromise..
Cependant, malgré l'échec offensif de la 6eme Armée Française, la manoeuvre offensive global de l'aile gauche stratégique Française va tout de même réussir, cela grâce aux succès enregistrées par la percée de la 5eme Armée Française, celle du général Franchet d'Esperey. Le hasard voulut que la 5eme Armée soit placée en face de l’extrême droite de la 2eme Armée Allemande (Bulow) et l'extrême-gauche de la 1er Armée Allemande (Kluck), dès lors, en poussant vivement devant soi, le général Franchet d'Esperey pouvait essayer de créer une brèche, un trou de plusieurs km de largeur dans le dispositif Allemand, un trou qui permettrait à la 5eme Armée Française de s'introduire entre les 1er et 2eme Armée Allemande.
Avant de faire démarrer les offensives de son armée, Franchet d'Esperey prit le soin d'ordonner à ses généraux de ne lancer les troupes à l’assaut que suite à une longue et intense préparation d'artillerie. Il n'était plus question d'envoyer des attaques sans préparations d'artillerie. Les ordres seront exécutés.
Du 6 au 9 septembre, les Français de la 5eme Armée vont réaliser une avance en profondeur mais ca ne serrât pas une offensive éclair, l'avance serrât lente mais sur, l'on va attaquer avec méthode et prudence. Les Français vont tout d'abord chasser les Allemands hors des villages de Montceaux et de Corvignaux. Les Allemands, inquiet de cette avance, lance deux grandes contre-attaques pour reprendre les deux villages, elles seront repoussées. Fort de leurs succès, les Français continuent leur avance, s'emparent d'Esternay par l’intermédiaire d'une attaque de flanc à la baïonnette, puis, enfin, Montmirail est pris.
Cette avance de la 5eme Armée, les Allemands n'auront jamais les réserves nécessaires pour la repousser. Dès lors, ce qui devait arriver, arrivât. Une brèche de plusieurs km de largeur fut crée dans le front Allemand, les 1ere et 2eme Armée Allemande se retrouvaient donc séparées l'une de l'autre. En conséquence, en s'introduisant dans cette brèche, la 5eme Armée Française pouvait menacer les arrières de toute la 1ere Armée Allemande, celle de Kluck! Mais ce n'est pas tout, la 1ere Armée Allemande de Kluck avait également sur son flanc gauche le British Expériditionny Force et devant elle la 6eme Armée Française. Dès lors, c'est dans une véritable poche ou la 1ere Armée Allemande pouvait se trouver enfermer. Cela, Von Kluck s'en rendit très vite compte et n'insista pas plus longtemps, afin d'éviter un désastre de son armée, il réalise un retraite à marche forcée vers la Belgique. Les autres armées Allemande (Bulow, prince de Bavière, le Kronpriz de Prusse) seront acculés à suivre ce mouvement rétrograde, front stratégique oblige..
La 5eme Armée Française de Franchet d'Esperey a donc joué un rôle capital, trop oublié sans doute. Combattant en liaison avec la 5eme Armée Française, le British Expéridionny Force n'avait à faire qu'à un rideau de cavalerie et d'infanterie Allemande, il possédait donc des forces cinq fois supérieure en nombre. Malheureusement, le général Anglais French ne s'en rendrât compte que trop tardivement et ne ferât que des avances extrêmement timide. En fait, les Britanniques avanceront mais se contenteront de suivre les progrès de la 5eme Armée Française. C'était, pour les Anglais, la pâle copie d'une lenteur déjà observée à la bataille de l'Alma en Crimée (1854).
_________________ Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l’Art est long et le Temps est court.
Charles Baudelaire
|