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 Sujet du message : Re: Toxicomanie aux tranchées
Message Publié : 31 Août 2012 12:05 
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Thucydide
Thucydide

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De prime abord, il me semble que c'est bien méconnaitre les effets de ces produits pour se représenter le poilu fumant son pétard avant de monter la garde en Champagne ou dans les flandres. Passées les premières minutes d'euphorie, c'est plutot la léthargie qui guette. Le risque de somnolence est réel, est ce que les "copains" auraient pris le risque de laisser un guetteur défoncé prendre la relève? l'Extasie rend amoureux, la cocaïne n'est que depuis peu à porté des classes dites populaires, je la verrais nettement plus dans les poumons ou les nasaux des aviateurs, évenuellement plus enclins à fréquenter l'arrière et ses bordels avec leur statu de stars, et donc une certaine truanderie, où éventuellement on pouvait se procurer ce produit peut être plus facilement.

c'est peut être une question d'armes: fantassins et aviateurs étant les plus exposés à la mort. Mais il me semble que les témoignages et écrits des anciens combattants décrivent de façon plutot rares des cas d'alcolisatio outrancières, en pemières et secondes lignes: les officiers veillent: discipline et alcool font rarement bon ménage.

Par contre il serait interressant de trouver les études qui ont dû être menées après guerre par le corpus médical sur les effets des produits anti douleurs distribués aux blessés par wagons entiers et la dépendance qu'ils génèrent. Il est possible que la guerre ait crée une génération de dépendants aux opiacés, après coup, "pour raisons médicale". on peut aussi se demander si la guerre n'a pas accentué l'alcolisation de toute une génération d'homme, compte tenu de ce que l'on sait aujourd'hui du syndrome post traumatique.


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 Sujet du message : Re: Toxicomanie aux tranchées
Message Publié : 01 Sep 2012 11:07 
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Hérodote
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Je ne suis pas assez férue, comme d'aucuns ici, sur le sujet, pour avoir une opinion tranchée (sans jeu de mots).
Je ne sais pas si j'ajoute une pierre à l'édifice, mais j'ai des croquis réalisés par Albert Rose, qui était du 56e bataillon de chasseurs à pied.
Ces dessins montrent des libations gratinées, mais surtout apparemment pendant des permissions à l’arrière, sauf un où on motive les soldats par l’alcool.

Malheureusement, je ne peux vous joindre des dessins, quand je tente, la réponse est: "Désolé, le quota de fichiers joints a été atteint".
De mémoire, je n'en ai mis qu'un sur ce forum... :'(

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 Sujet du message : Re: Toxicomanie aux tranchées
Message Publié : 01 Sep 2012 21:17 
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Thucydide
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Il est probable qu'une fois moins exposé au danger, les hommes pouvaient se laisser aller: après tout nous sommes entre "moustachus", et la soldatesque n'est guère connue pour ses excès de sobriété.
M Genevoix décrit une belle cuite dans son livre sur les Eparges: là aussi l'action se déroule à l'arrière. Il me semble, mais je me trompe peut être, que Dorgeles saoule son héros dans Les Croix de bois.
L'ivresse alcoolique a été l'une des explications donné par l'Etat Major pour expliquer les évènements d'Avril 1917. C'est certes un peu facile, mais les premiers cris de séddition ont été lancé à l'arrière, non en première ligne, et il semble d'après les témoins, que certains soldats étaient passablement éméchés. ceci étant, même durant les évènements, il est très rarement décrit les mutins comme étant sous l'emprise de l'alcool, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en eu pas: C'est bien ça qui emm.... l'Etat Major Français, les soldats "mutins" sont parfaitement conscients de ce qu'ils font. Après coup, la consommation de vin sera plus étroitement surveillée néanmoins...
Boire un coup pour se donner du coeur au ventre n'est elle pas une tradition millénaire? Rite et coutume dans des époques où l'on trouvait peut être plus facilement du vin que de l'eau, tradition, le godet de Saké pour le kamikaze, certains acteurs ou interprètes avant de monter en scène. Ces hommes trimballaient des générations de coutumes de ce genre dans leur besace. Pendant longtemps la guerre fut une histoire d'hommes. L'alcool est restée comme preuve de virilité, et qui y a t'il de plus viril qu'un soldat?
Et puis sans doute, en certains endroits, lors de coups de chien, les officiers devaient ils manquer d'arguments pour obliger des hommes conscients de franchir le parapet... Pour les croquis d'Albert rose, peut être faudrait il voir l'ensemble de son oeuvre pour juger de la place prise par l'alcool dans le quotidien du soldat?


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 Sujet du message : Re: Toxicomanie aux tranchées
Message Publié : 01 Sep 2012 21:41 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 23 Déc 2004 6:42
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Citer :
Et puis sans doute, en certains endroits, lors de coups de chien, les officiers devaient ils manquer d'arguments pour obliger des hommes conscients de franchir le parapet...
C'est l'inverse, il est classique de voir le chef promettre le coup au premier qui atteindra le point voulu, coup qui était donc bu après.
Citer :
Il est probable qu'une fois moins exposé au danger, les hommes pouvaient se laisser aller:
C'est une façon très connue et très commune de déstresser. On doit facilement trouver pas mal d'études sur le sujet.

Citer :
De prime abord, il me semble que c'est bien méconnaitre les effets de ces produits pour se représenter le poilu fumant son pétard avant de monter la garde en Champagne ou dans les flandres.
La Guerre du Vietnam est un bel exemple de prise continue de drogues. Là les soldats commencèrent à consommer sur la ligne de feu. Et pas seulement du cannabis. Lartéguy dans Un Million de Dollars Le Viet - un livre relatant son parcours de journaliste lors de la guerre du Vietnam - rapporte le cas de soldats sous l'emprise du LSD qui sortant à découvert en se prennant pour des cow-boys. Ils se firent abattre en un rien de temps.


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 Sujet du message : Re: Toxicomanie aux tranchées
Message Publié : 01 Sep 2012 22:29 
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Thucydide
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Oui, boire un coup avant, après, ça reste un argument. J'espère au moins que c'était du millésimé... :mrgreen:
Pour le viet nam, c'est un phénomène reconnu. c'est clair, des tas de soldats ont fait connaissance avec la drogue, mais ils étaient sur place aussi. Que dans les rangs de la légion, à Sidi Bel Abes, on fumaille du cannabis, je n'en doute pas, mais en Champagne...
Au viet nam, la place prise par l'alcool n'était pas négligeable. Encore faudrait il préciser les lieux, et les unités, combattantes ou non. Ce sont probablement ceux de l'arrière, services divers comme les américains savent faire, qui étaient les plus exposés aux produits, et beaucoup de conscrits se retrouvaient dans ces services. C'est une des raisons invoqués par l'Armée US pour expliquer la défaite au Viet Nam. Mais là aussi je doute que les pilotes de B52 ou de Phantom allaient déverser leurs bombes le joint au bec. C'est un peu comme l'histoire du vin et des mutins de 17,c'est aussi un excellent prétexte (je crois qu'ils ont invoqué un quotat de 25% des pertes de soldats sous emprise de drogues diverses, chiffres énorme s'il en est)
Maintenant, il est incontestable que de jeunes américains envoyés au Viet Nam dans une unité combattante, la prise de drogues était peut être une soupape.
Il faudrait aussi connaitre les produits divers tirés de la pharmacopée de l'US Army, et donné aux hommes sous divers prétextes: de l'anti douleur aux anti dépresseurs, en passant par les emphétamines. On a beaucoup évolué depuis 1914 dans ce domaine et l'armée américaine a beaucoup étudié le comportement de ses hommes, y compris leurs réactions sous l'emprise de la drogue (LSD en particulier, car assez drole et efficace une fois vaporisé dans le nez de l'ennemi...).
Du reste, imaginer le poilu sous l'emprise de l'alcool avant l'attaque n'est il pas un peu médire de lui? N'est ce pas un moyen de dénier un certain esprit que beaucoup pensent disparu, le sacrifice, pour la patrie, les copains ou la famille, ou pour éviter le poteau? voire, le consentement? Trouver une explication rationnel à une telle abnégation?
En 1917, le soldat français (qui a survécu) est un professionnel: le bleuet est pris en charge par le groupe, initié et formé à sa survie par le groupe, et pour le groupe. Quel soldat qui tient un tant soi peu à sa peau laissserait un gars complètement défoncé a la mitrailleuse, au guet, dans les Carpates, les Flandres ou au bord du Mékong? Ce sont des gens sérieux, qui je pense, n'ont pas envie de laisser trainer le peu de chance de survivre qu'ils ont, entre les pattes d'un ivrogne ou d'un défoncé au LSD?


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 Sujet du message : Re: Toxicomanie aux tranchées
Message Publié : 01 Sep 2012 22:56 
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Hérodote
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scapin51 a écrit :
Pour les croquis d'Albert rose, peut être faudrait il voir l'ensemble de son oeuvre pour juger de la place prise par l'alcool dans le quotidien du soldat?


Et bien il me semble avoir en possession à peu près les deux tiers de son œuvre, tout du moins celle concernant la guerre.
J'explique ici: http://www.passion-histoire.net/n/www/viewtopic.php?f=47&t=31870

Et en fait, sur 70 dessins, 3 seulement sont "alcoolisés".

Dans les mémoires de mon grand-père, au moment où il était en formation à Joinville pendant son service en 1910, au dos d’une carte postale adressée à René Rousseau à l’école de Joinville par un camarade du 146e resté à Toul, on peut lire ceci : « Fais-tu beaucoup de femmes par là et bois-tu beaucoup de Pernod ? Alors bardes-tu dans ta gymnastique éducative ? Je vois que tu n’as pas l’air de t’ennuyer dans ton coin »

Comme quoi effectivement, la picole a toujours bien fonctionné sous les drapeaux, même sans guerre!

Ceci étant, la Bretagne, c'est bien connu, n'est pas un pays producteur de vin, et était très peu alcoolisée avant 14/18.
Les poilus bretons on ramené chez eux le gwin ru et, depuis, elle a rattrapé son retard!

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 Sujet du message : Re: Toxicomanie aux tranchées
Message Publié : 01 Sep 2012 23:16 
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Thucydide
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rousseau cath a écrit :
scapin51 a écrit :

Dans les mémoires de mon grand-père, au moment où il était en formation à Joinville pendant son service en 1910, au dos d’une carte postale adressée à René Rousseau à l’école de Joinville par un camarade du 146e resté à Toul, on peut lire ceci : « Fais-tu beaucoup de femmes par là et bois-tu beaucoup de Pernod ? Alors bardes-tu dans ta gymnastique éducative ? Je vois que tu n’as pas l’air de t’ennuyer dans ton coin »

Comme quoi effectivement, la picole a toujours bien fonctionné sous les drapeaux, même sans guerre!

!


Il faut bien se remettre dans la peau du conscrit français en 1900: Le service militaire, qui plus est relativement long, est vraiment l'entrée dans la vie d'adulte, le rite initiatique par excellence, et pour beaucoup, sans doute la majorité, l'occasion, quelques fois unique, de sortir de son bled, du vue et reconnu de tous. Tous les attribus de la virilité défilent: le poil au menton, la resquille, les filles, le tabac et l'alcool. Les plus anciens sur le forum ont tous connus de ses gustavs là, jusque dans les années 1980 c'était comme ça. Rajoutez à cela la guerre....


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 Sujet du message : Re: Toxicomanie aux tranchées
Message Publié : 01 Sep 2012 23:24 
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Autoportrait de Henri Rose.
Image

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 Sujet du message : Re: Toxicomanie aux tranchées
Message Publié : 01 Sep 2012 23:43 
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Problème de photos réglé, voilà donc (en fait je vois qu'il n'y en a pas 3 mais 4):

EN QUITTANT LE FAUBOURG-PAVÉ 3 Avril 1915

(Le texte de cette carte est le « brouillon » de la suivante. L’écriture en « pattes de mouche » laisse à penser que notre auteur faisait partie des hommes ivres…)

Après une journée passée à Verdun ou le bataillon profite.
On se rince le gosier après 6 mois de tranchées.
L’ordre de partir est donné brusquement. Il fallut une voiture pour emmener les hommes trop ivres.
Image

LE 56e Bon quitte VERDUN le 5 Avril 1915
Pour Grimaucourt

(Datée deux jours plus tard que la précédente, le croquis et le texte, plus édulcorés, parlent du même événement.)

après une journée passée à Verdun, où notre bataillon bu plus que son compte que l’ordre de partir fut sonné.
C’est en titubant que les compagnies quittent le Faubourg pavé, une voiture fut requisitionnée pour emmener les hommes trop ivres.

Image

Carnet (sans correspondance derrière)

Image

Image
(Première image :
Le sergent de jour d’une voix forte « V…. D…. X….. U…. R..... Debout de suite! Et en tenue pour la corvée de cant…………………………………………. (À part) Quel somme ! c’est dommage de les réveiller. »

Seconde image :
Le cuisinier rentrant – (d’une voix douce) : « À la goutte. »
Tous se lèvent d’un bond le quart à la main.
Ahurissement du sergent de jour.)

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 Sujet du message : Re: Toxicomanie aux tranchées
Message Publié : 01 Sep 2012 23:50 
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Thucydide
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Elles sont superbes. ça en dit long évidemment...Sûr qu'avec la fatigue endurée, les organismes carencés de tout, il ne devait pas en falloir beaucoup pour coucher son homme...


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 Sujet du message : Re: Toxicomanie aux tranchées
Message Publié : 02 Sep 2012 2:43 
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Philippe de Commines
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Citer :
Au viet nam, la place prise par l'alcool n'était pas négligeable. Encore faudrait il préciser les lieux, et les unités, combattantes ou non. Ce sont probablement ceux de l'arrière, services divers comme les américains savent faire, qui étaient les plus exposés aux produits,

Je n'ai cité que l'un des exemple donné par Lartéguy car la guerre du Vietnam n'est pas le sujet mais il est certain que les unités d'élite étaient les moins touchées, celles de l'arrière, les permissionaires et les déserteurs s'en donnaient à coeur joie. Ici Lartéguy parlait de jeunes recrues et ce ne semblait être des unités d'élite.
Pour les B-52, Guam est tout de même fort petite, les contrôles devaient y être plus facile ;)


Citer :
Du reste, imaginer le poilu sous l'emprise de l'alcool avant l'attaque n'est il pas un peu médire de lui? N'est ce pas un moyen de dénier un certain esprit que beaucoup pensent disparu, le sacrifice, pour la patrie, les copains ou la famille, ou pour éviter le poteau? voire, le consentement? Trouver une explication rationnel à une telle abnégation?

C'est à peu près ce qui a été dit au début du sujet si je ne m'abuse pas. En tout les cas, je ne suis pas ceux qui prétendent que le poilu se saoulait au front ;)
Citer :
En 1917, le soldat français (qui a survécu) est un professionnel: le bleuet est pris en charge par le groupe, initié et formé à sa survie par le groupe, et pour le groupe. Quel soldat qui tient un tant soi peu à sa peau laissserait un gars complètement défoncé a la mitrailleuse, au guet, dans les Carpates, les Flandres ou au bord du Mékong? Ce sont des gens sérieux, qui je pense, n'ont pas envie de laisser trainer le peu de chance de survivre qu'ils ont, entre les pattes d'un ivrogne ou d'un défoncé au LSD?

Je suis bien d'accord avec vous exepté pour e Vietnam où c'est à prendre au cas par cas. D'autant plus que la discipline - encore selon les unités - était parfois largement remise en doute, le fragging l'illustre bien.


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 Sujet du message : Re: Toxicomanie aux tranchées
Message Publié : 02 Sep 2012 17:26 
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Thucydide
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c'est vrai que le fragging est un des poncifs du viet nam. peut être faut il être prudent, généralement les auteurs n'allant pas trop s'en vanter. Un poilu, dans un des interviews compilé par l'équipe de Péronne, parle d'un officier qui avait été abattu alors que tous ses hommes s'en était tiré "comme par hasard". Un ancien des FFL m'a dit avoir été témoin d'un cas similaire, en 1944, un officier abattu quelques jours après que lui même ait tiré sur un soldat qui flanchait.
En 14, l'un des cas le plus célèbre est celui qui a trait à la mort du Gal Serret au pied du Vieil Armand, en Alsace, en décembre 1915. Il est officiellement mort des suites d'une blessure reçue par éclat d'obus. une rumeur tenace dit que des poilus avaient décidé de son élimination pour faire cesser les offensives sanglantes lancées sur les pentes du vieil Armand. la légende, assez nourrie dans ce cas précis, précise que l'offensive de décembre, avait été décidé suite à un défi que des officiers auraient lancé à serret, passablement éméché, comme quoi "il ne prendrait jamais le vieil armand".

il décida donc d'une enième offensive, plutot attaque qu'offensive étant donné l'étroitesse du champ de bataille. Une visite des lieux (magnifiques) vous fera mesurer l'ampleur de la tache pour les poilus, des chasseurs alpins, maintes fois éprouvés dans des entreprises similaires avec le même résultat. Un soldat, volontaire, attend comme tout bon snipper, qu'un obus éclate, et pan. N'oublions pas qu'une partie non négligeable des poilus sont des chasseurs, et donc d'excellents tireurs. D'après ce dont je me souviens des lectures, assez anciennes déjà, serret est abattu tout de suite alors même qu'il reçoit l'éclat d'obus.

après, j'ai entendu une autre version: Lors d'une visite des lieux, je me suis fais très gentillement guider par un gars du coin, un ancien, qui habitait à Moosh, village où se trouvait l'hopital de campagne où sera soigné serret. Sa grand mère ou sa grand tante, je ne sais plus, était infirmière à l'hopital, et elle lui avait raconté qu'une nuit où ledit général appelait à son secours, elle s'était vu interdire l'accès à sa chambre par des soldats qui avaient fait barrage en disant: "il en a fait assez crever comme ça, maintenant c'est son tour".

quoiqu'il en soit, officiellement Serret est mort suite à la gangrène qui s'est développée, et non d'une hémorragie ou d'un organe vital touché., ce qui peut de prime abord, paraitre surprenant. En effet, l'hopital de Moosh n'est pas très éloigné du champ de bataille, et serret, après sa blessure, a été immédiatement pris en charge par les sces sanitaires. La question qu'on peut se poser, je n'ai pas de réponse, c'est que si tous les amputés de la grande guerre étaient mort de gangrène, on multipilerait presque par deux le nombre de tués.

si du monde connait cette histoire, je serais curieux d'en savoir plus.

quoiqu'il en soit, une armée qui brassent des millions d'hommes dont certains aux parcours criminels, ou en bute avec l'autorité et peu embarrassés par la mort d'un gêneur, rend plausible l'hypothèse de l'élimination de gêneurs, surtout si leur peau est en jeu. les exemples récents de types qui pètent un cable et tirent sur les copains ou leurs officiers, en Irak ou en Afghanistan, rend plausible le fait que des hommes, qui tuent à longueur de journée, retournent leur fusil sur des officiers en 14 comme en 40.

le film de F Rosi, les hommes contre, aborde le fragging "détourné": là il s'agit d'attirer un officier supérieur (alain cuny) vers un endroit systématiquement visé par un "faucheu'", un tireur d'élite autrichien, qui évidemment est absent à ce moment là...

Pendant mon service militaire, un officier m'a dit qu'on se s'adressait pas de la même manière avec un soldat quand il porte une arme: c'est donc un sujet que les corps des offciers prend très au sérieux.


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