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Que les Allemands aient proposé une paix blanche à ce moment ne me parait pas impossible, car leur victoire n'était pas certaine non plus (contrairement à ce que dit Freedman), ils perdent la bataille de Verdun à cette époque, la guerre leur a déjà beaucoup couté et elle parait bloquée, leur guerre sous-marine peut mettre l'Angleterre économiquement à genoux, mais une paix négociée avec l'Angleterre n'est possible que si l'orgueil britanique n'est pas vexé, d'où la paix blanche
Ils viennent de perdre Verdun mais aussi de repousser l'offensive alliée sur la Somme, l'offensive sous-marine bat son plein, et l'effondrement de la Russie n'est qu'une question de semaines, tous les belligérants le savent maintenant; et côté allemand, on considère que cela va débloquer la situation, justement. Je ne vois pas de raison pour que l'Allemagne se sente moins forte fin 16 que mi-17, or, mi 17, elle propose une paix qu'on va qualifier de gris foncé !... Une proposition de paix blanche à ce moment-là serait donc totalement incohérent avec ces faits.
Pierre Miquel dans son analyse de la situation qui mène Nivelle au pouvoir fin 16 avec les buts que l'on sait, n'y fait aucune allusion non plus.
Quand par ailleurs je vois dans cette phrase une allusion à "l'effondrement italien" qui serait "responsable du fascisme", je me dis qu'il y a un sérieux problème dans cette soi-disant citation.
Je ne vois qu'une possibilité : une proposition de paix
séparée germano-anglaise du genre : "on signe entre nous le retour au statu quo ante bellum, et vous (Britanniques) vous nous laissez les mains libres en Europe". (On pensera alors ce que l'on veut de l'uchronie d'une Europe continentale qu'il aurait fallu abandonner au Kaiser pour la sauver du Führer, bon...) Comme en juillet 40, quoi. Ce genre de proposition aurait pu exister, mais la crainte d'une Allemagne toute-puissante et la notion la plus élémentaire d'honneur britannique (trahir grossièrement ses alliés de la sorte) suffisent à expliquer son rejet sans faire intervenir on ne sait quel complot juif.