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Message Publié : 26 Août 2012 23:49 
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René Rousseau, donc. Souvenirs par son fils Jean Rousseau

René Rousseau naît dans une petite ferme de la Bassée, région du cours supérieur de la Seine, près de Bray-sur-Seine, le 19 janvier 1889. Fils d’agriculteurs, en 1904 il est reçu à l’École Normale d’Instituteurs de Melun, préfecture de Seine-et-Marne. (Pendant la guerre de 1914, l’École Normale de Melun deviendra l’Hôpital complémentaire n° 20. En 1914, un grand nombre de blessés de la bataille de la Marne y succomberont des suites de leurs blessures.) Nommé instituteur, René Rousseau obtient sa première nomination pour le 1er octobre 1907.
Pour ses 18 ans, il s’offre son permis de chasse et son père Isidore lui offre un fusil « Idéal », la plus belle des armes de chasse produite par la Manufacture de Saint-Étienne.

René Rousseau est incorporé le 5 octobre 1910 au 146e Régiment d’Infanterie à Toul pour le service militaire en deux ans.
Premier contact avec le champ de tir : le jeune soldat Rousseau avait hâte de voir ses capacités de tireur à la cible, ses prouesses de chasse antérieures, avec son Idéal, ayant montré, aux dépens des lièvres et des perdreaux de Peugny et de Neuvry, qu’il avait un bon coup de fusil. Maintenant, c’est une arme de guerre, un Lebel, modèle 1886, qu’il tient entre ses mains...
La compagnie se rend au champ de tir. Les soldats s’alignent face aux silhouettes, là-bas, à 100 mètres.
Le lieutenant intervient : «Rousseau ! Vous ne tirez pas ! Vous n’avez pas vos lunettes !
- ...??? »,
mon père reste bouché bée... Mais il n’est pas question de récriminer.
Le tir se déroule, les détonations claquent. Le lieutenant, bon enfant, à la fin de l’exercice : «Rousseau ! Vous voulez quand même tirer ?
- ...Euh... oui ! »

Le Lebel épaulé, mon père ajuste... Mouche !
Cinq fois de suite, le marqueur dans la tranchée derrière la cible agite son fanion, de droite à gauche et de gauche à droite. Rigaudon...
«Mais alors, vous voyez très bien ?
- Mon lieutenant, non seulement je vois parfaitement la cible, mais quand les camardes tiraient, je voyais l’impact de leurs balles, là-bas, à 100 mètres ! »

Enquête menée, le secrétaire du major, à la visite médicale d’incorporation, s’était trompé de Rousseau. Notre nom est si commun !

Pendant quatre mois, au début de 1911, le soldat Rousseau est envoyé à Joinville-le-Pont à l’École Normale de Gymnastique. Sélectionné en qualité d’instituteur, René Rousseau est soumis à un entraînement intense. Revenus dans leurs garnisons, ces moniteurs auront la tâche d’entraîner les soldats à différentes pratiques sportives, d’un sport qui se veut utilitaire, fait pour de futurs combats : courir, grimper arme à la bretelle, sauter, se battre...
Au bout d’un an de service, ayant suivi le peloton des E.O.R. (Élèves Officiers de Réserve), René Rousseau est nommé sergent le 1er octobre 1911, grade confirmé le 1er avril 1912.

L’été, ce brûlant été de 1911 fleure la poudre et le sang : le bluff allemand d’Agadir n’est pas loin. Cet été est marqué par la participation du 146e Régiment d’Infanterie aux Grandes Manœuvres de l’Est.
Le vingtième corps qui va bientôt s’illustrer dans la Grande Guerre apprend à faire manœuvrer toutes ses unités ensemble.
Parmi elles, la division de Toul, la 39e, celle qui deviendra la «Division de Fer», alors sous le commandement d’un chef promu à un avenir prestigieux, le général Franchet d’Espérey. Mon père le retrouvera plus tard après la victoire à Sofia.

Par contre une date importante m’est restée en mémoire : celle du 28 juillet 1914, un mois exactement après Sarajevo. Ce jour, à Nangis, distribution des prix, cérémonie solennelle qui se déroule sous la Halle au Blé.
Flons-flons, guirlandes multicolores...
Au bas de l’estrade, derrière les tables chargées des récompenses, un gendarme, discrètement, fait signe à un jeune instituteur : «Monsieur Rousseau, j’ai un pli urgent à vous remettre.
- ???...!!!... Donnez... Merci?...»

Ce pli contient toute une menace : c’est une convocation individuelle adressée au sergent Rousseau. Il doit rejoindre immédiatement à Troyes le dépôt du 156e Régiment d’Infanterie, unité à laquelle il a été affecté le 27 janvier 1914. Notons au passage ce rappel individuel qui précédait de quelques jours la mobilisation générale. Ce cas n’était certainement pas isolé, mais le fait peu souvent évoqué par les historiens.

Le 156e R.I. est compris dans la 39e division d’infanterie, la division de Toul qui, avec celle de Nancy, forme le 20e corps commandé par le général Foch. Cette unité dépend de la 2e Armée, sous les ordres du général de Castelnau. Celui-ci a pour mission de couvrir la place de Nancy face à l’ennemi, massé à la frontière, celle de 1870.
Du 1er au 10 août, les unités d’active de la 39e division ont pris position au nord-est de Nancy, couvrant cette ville, derrière la position de repli prescrite à la veille des hostilités.
Au 10 août, la concentration est terminée, les troupes sont à pied d’œuvre pour passer à l’offensive.
À ce moment, le généralissime Joffre vient rendre visite à ces unités.
Du 14 au 20 août, les troupes de la 2e armée franchissent la frontière dans la direction de Metz, alors allemande.

Mon père reçoit à ce moment le baptême du feu : devant un champ d’avoine, parfaitement camouflés dans leur tenue feldgrau, les Allemands ouvrent le feu...
Le 20 août, sous la pression de l’ennemi, nos troupes battent en retraite.
Celle-ci s’effectue dans des conditions difficiles, par une longue marche qui se poursuit toute la nuit et que la fatigue des hommes rend très pénible, sur des routes encombrées par des convois de toutes sortes.
Le 20e corps se replie sur le Grand-Couronné de Nancy, hauteurs dominant la capitale lorraine. Dans des tranchées sommaires qu’il faut hâtivement creuser pour résister aux assauts de l’ennemi, nos troupes savent, malgré la pluie et la fatigue, défendre Nancy.
Pendant que René Rousseau se bat devant Nancy, la bataille de la Marne fait rage à Soissons comme à Trilport.
Le 3 novembre, la 3e division prélude au déplacement de tout le 20e corps. Elle est retirée de la 2e armée et envoyée en renfort sur le front du Nord pour épauler les troupes françaises ou britanniques bien éprouvées par les attaques des Bavarois et de la Garde Prussienne. Engagée du 3 au 6 novembre au sud-est de Ypres, cette division subit la pression très forte des troupes allemandes arrêtées par les inondations tendues par les Belges. Mon père conservera de cette époque de la guerre le souvenir le plus terrible en raison de la violence des combats et des conditions de vie dans les tranchées pleines d’eau et de boue.
Cet hiver affreux, l’accumulation des fatigues des combats, l’intensité de l’horreur ont eu raison de la santé du sergent Rousseau. Il se retrouve début janvier à l’hôpital Jeanne d’Arc à Bergues puis, le 9 février 1915, est évacué en Bretagne à l’hôpital de Saint-Meen.

L’État-Major a compris, dès les premiers mois de la guerre, l’importance prise par une arme nouvelle, la mitrailleuse.
Le sergent Rousseau, remis de sa maladie, est envoyé en stage à l’école des mitrailleurs de Besançon. On y entraîne des officiers et des sous-officiers au meilleur emploi de cette arme. Les camps militaires du Centre et du Midi de la France suppléent à ceux de l’Est, trop rapprochés des lieux de combat.
Il faut rejoindre ensuite le régiment : de grandes opérations se préparent pour tenter une percée des lignes ennemies.
Pendant son absence, le 156e R.I. a changé d’emplacement, il est maintenant en Artois. Après l’attaque du 9 mai qui fut un échec, mon père, revenu de son camp d’entraînement avec des renforts, prend part à l’attaque du 30.
La 39e division forme l’aile gauche du dispositif d’attaque.
Les sections de mitrailleuses sont maintenant groupées en compagnies. Les bandes molletières ont remplacé les guêtres. Mon père assume les fonctions de chef de l’une de ces sections.

À l’heure H prescrite, les troupes sautent le parapet. Le capitaine est frappé à la tête et tombe foudroyé. Après le combat, il sera enseveli au cimetière avec, pour cercueil, une baignoire trouvée dans une maison en ruine.
Les hommes partent, fous de rage. Neuville-Saint-Vaast, village tout en longueur, puissamment fortifié, est abordé à la baïonnette. Les mitrailleuses crépitent.
Des noms alors souvent répétés émaillent les communiqués officiels. Dans leur froideur, ils n’évoquent pas toute l’horreur des combats : Neuville-Saint-Vaast, Le Labyrinthe, Souchez, Ablin, Notre-Dame-de-Lorette, la crête de Vimy, atteinte par la 39e division, puis reperdue...
À la fin du combat, il faut regrouper les unités. Le sergent Rousseau, le plus élevé en grade de la compagnie, rassemble celle-ci : 19 hommes valides sur 150 au départ... une pièce de mitrailleuse sur 12... Il est alors décoré de la Croix de Guerre.
Avant de reprendre l’attaque sans plus de succès le 16 juin, les unités du 20e corps tiennent les tranchées dans ce secteur.

Le nouveau capitaine, fin tireur, vient le chercher dans la tranchée, un Lebel à la main : «Eh ! Rousseau ! on va faire un carton ? »
À cent mètres, l’Allemand creuse une tranchée, sa pelle régulièrement émerge pour rejeter la terre sur le parapet.
Les deux coups des Lebels claquent en même temps. La pelle est percée. En face, fureur teutonne. On saisit le Mauser et... pan ! Le sergent Rousseau se retrouve avec une balle dans son képi, à deux centimètres de la tête...

Une autre offensive se prépare. Les divisions éprouvées par les combats d’Artois sont relevées, remplacées par des unités nouvellement formées.
Le 25 septembre 1915 les troupes, amassées dans les tranchées de départ, attendent le signal de l’attaque. Les fantassins sont habillés de neuf.
Pour la première fois, ils vont monter à l’assaut coiffés du casque Adrian.
L’heure H est fixée à 9 h 15.
L’assaut est donné. La 39e division pénètre à l’est de la Butte du Ménil, en direction de Maison-de-Champagne, dans le secteur de la Main-de-Massiges. La position est prise.
On pense que la percée est faite. Beaucoup de prisonniers allemands affluent vers l’arrière. En réalité, cette bataille, pleine de promesses de victoire est un échec. La rupture du front ennemi n’a pu être réalisée.
Le sergent Rousseau est cité à l’ordre de la brigade, ce qui lui vaut une étoile sur le ruban de sa Croix de Guerre: «Belle attitude au feu. A déployé la plus grande énergie pour entraîner sa section à des assauts successifs au cours duquel il a été blessé...»..., blessure due à une balle à la tête devant Maisons-de-Champagne, le 30 septembre 1915.
Blessé, mon père est évacué vers le Midi de la France. Il séjourne à l’hôpital de Brive.

Quand René Rousseau rejoint-il son régiment ?
Certainement fin janvier ou début février 1916, car bientôt la Grande Bataille, la plus meurtrière de l’Histoire va commencer... Verdun...
Au matin du 21 février 1916, à 4 heures exactement, la place forte de Verdun est réveillée de son assoupissement par un obus lourd allemand.
Là-bas, dans le Faubourg Pavé, une boulangerie. Cette famille de boulangers est éveillée par le coup de canon : Modeste Collin, son épouse Marie, mes grands-parents maternels, leur fille, Germaine, ma future mère, sa sœur Marcelle, ma future tante.
Comprenant le danger, tous descendent se réfugier dans la cave.
7 h 15 : le bombardement véritable commence.
C’est une formidable avalanche d’obus de tous les calibres, depuis le 420 jusqu’au 210, en passant par le 380 et le 305 autrichiens. L’inévitable se produit : un 380 éclate sur la boulangerie, abattant la maison, éventrant la boutique. Seuls la salle à manger et les communs dans la cour sont intacts.

Sur la route qui va devenir la Voie Sacrée, des troupes de renfort montent en ligne : le 20e corps vient colmater la brèche, la trouée béante laissée, malgré le sacrifice des chasseurs de Driant au Bois des Caures...
Un jeune sergent de la 39e division n’a pas pu remarquer sur cette route, parmi les réfugiés, celle qui, quelques années plus tard, sera son épouse.

Le 25 février, le 20e corps entre en action. Pour les soldats, l’enfer recommence. Le Mort-Homme, le Bois-de-la-Caillette, la cote 344, Douaumont, Vaux... la litanie des noms rendus sinistres par les communiqués quotidiens.
En juin, par des opérations de patrouilles, les Allemands décèlent la présence, au nord de la Somme, de ce 20e corps, réputé comme particulièrement solide et corps d’attaque.
À sa gauche, l’armée britannique.

Le 1er juillet 1916, le 20e corps se porte à l’attaque à 7 h 30 sur un front de 5 km. Il a conquis les premières positions allemandes, faites de trois ou quatre lignes de tranchées, reliées par des boyaux nombreux, à des bois organisés pour la défense auprès du village fortifié de Curlu.
Le village, après d’âpres combats, est pris. La bataille dure sans interruption jusqu’au 8 juillet.
Curlu : ce nom m’est resté en mémoire.
Mon père, chef de section, y est blessé au cours d’un repli. Il surveillait à ce moment cette opération difficile.
Son dernier regard est pour, à demi cachée dans un trou d’obus, une silhouette qui l’ajuste de son Mauser. Le coup part. Et puis c’est un grand trou noir.
Un de ses mitrailleurs qu’il retrouve plus tard lui raconte les circonstances de sa blessure.

La balle allemande avait touché, sur le côté droit, son casque, ouvrant celui-ci comme l’aurait fait un ouvre-boîtes de conserves, labourant en surface le cuir chevelu et venant ressortir, après avoir suivi la courbure du casque, derrière la nuque, atteignant la vertèbre supérieure. Mon père en gardait une cicatrice à la base du cou.
Le sang coule abondamment, mais une suite énorme de chances avait joué. En dehors de cette perte de sang, la blessure avait violemment commotionné mon père.

Évacué vers l’arrière, il a perdu toute mémoire, une amnésie totale qui durera trois mois.
Il est hospitalisé dans le Vaucluse à Valréas. Il y guérit de sa blessure.
À Valréas se trouve un camp d’entraînement où les soldats de la classe 1917 s’exercent en vue de futurs combats.
Mon père est chargé de l’Éducation Physique de ces recrues.
Il prépare pendant ce temps son brevet de chef de section. Son adresse indique à cette époque «élève-officier».
Après avoir bénéficié d’une permission qui le ramène à Mouy chez ses parents, l’élève-officier Rousseau subit avec succès l’examen de chef de section au camp de Valréas.

Un officier l’interroge : « Thème de manoeuvre : Vous opérez avec votre section un repli. L’ennemi débouche d’un village à un kilomètre de vous. Que faites-vous ?
- Je répartis ma section en trois groupes et je fais ouvrir le feu sur l’ennemi qui débouche de ce village. »

Critique immédiate du commandant : « Le règlement ne prévoit l’usage du fusil modèle Lebel 1886 qu’à partir de 400 mètres ! Vos balles ne pourront pas atteindre l’ennemi !
- Je cherche à briser l’élan de l’ennemi, et non pas tant à tuer des hommes. À mille mètres, les balles leur siffleront aux oreilles et provoqueront certainement l’arrêt de leur attaque. »

Mécontentement du commandant. L’élève-officier Rousseau lui réplique : « Mais, mon commandant, vous n’avez certainement jamais entendu de balles siffler à vos oreilles. »
Il avait affaire à un vieil officier qui n’avait jamais connu les réalités du front.
Ce commandant, mécontent, a dressé un rapport au colonel du camp de Valréas. Ce dernier convoque mon père et lui dit, quelque peu paternellement : « Alors, on se permet d’engueuler un commandant ?
- De toutes façons, je suis volontaire pour partir sur le Front d’Orient »
ce qui coupa court à tout : on avait besoin de cadres sur le Front d’Orient.

Il est nommé sous-lieutenant le 10 février 1917 et affecté au 69e régiment d’infanterie. À ce titre, il effectue un stage au centre des Bombardiers de Châlon-sur-Saône.
Le 2 juin, il rejoint à Cannes le dépôt du 10e R.I. Il fait partie des renforts destinés à l’armée d’Orient pour laquelle il s’est porté volontaire.
Au début de 1917, l’intérêt de l’opinion publique française se porte sur l’offensive du Chemin des Dames aux résultats si décevants.
Sur le front oriental, les armées alliées, sous le commandement du général Sarrail, sont concentrées dans la région de Salonique, ville grecque depuis peu. Elles participent à des opérations contre les Allemands, les Autrichiens, les Bulgares et les Turcs en Macédoine.
La situation confuse qui règne en Grèce va amener les Alliés à dénouer une crise latente due aux sympathies progermaniques du roi Constantin.

Celui-ci abdique le 12 juin. Des troupes françaises sont appelées pour maintenir l’ordre dans ce pays.

En quelques mots, voilà le contexte militaire et politique dans lequel va se trouver mêlée la vie du sous-lieutenant Rousseau affecté aux renforts venus de France et dirigé vers Salonique en ce mois de juin 1917.
Mon père avait le 2 juin rejoint le dépôt du 10e régiment d’infanterie où se concentraient les troupes envoyées en renfort vers l’Orient. Il part en chemin de fer par Menton, le chemin de fer français allait jusqu’à Vintimille.
Il ne reverra la terre française que deux ans plus tard.

Les convois vont être acheminés par chemin de fer à travers l’Italie. La voie maritime est trop dangereuse : la guerre sous-marine bat alors son plein, non seulement dans l’Atlantique, mais aussi en Méditerranée. Les U-Boots allemands et autrichiens la sillonnent, guettant les transports de troupes alliés.
3 juin Gênes
5 juin 1917 Livourne
6 juin Rome
On coupe la péninsule par Bénévent et Foggia et l’on atteint Bari le 7 juin puis Tarente.

Embarquement le 8 juin sur le transport le Mustapha II pour Salonique, avec escale à Corfou. C’est à Corfou que René Rousseau fera l’acquisition, pour la somme de 25 F, de son appareil de photo Kodak, utilisant des pellicules d’un format alors courant, 6.5 X 11. La première photo prise par lui nous montre un navire de guerre italien escortant le convoi.
Le Mustapha II avait fait escale au Pirée, le port d’Athènes. Mais à Athènes, la politique du roi de Grèce Constantin était hostile aux alliés, Face à cette attitude, le général Sarrail a préconisé des mesures de force. Il envoie des troupes à la conquête de la Thessalie par le chemin de fer vers Corinthe, Larissa et Athènes. Larissa tombe les 11 et 12 juin, puis Trikala situé à l’ouest. Ils prennent le contrôle du canal de Corinthe. Le haut-commissaire français pose un ultimatum : le roi Constantin doit abdiquer.

Des troupes débarquent au Pirée, certaines occupent les points importants d’Athènes. Mon père fait partie de ces éléments, troupes de renforts venues de France, unités sénégalaises entre autres. Elles joueront un rôle le 13 juin au Pirée lorsque, pleurée avec force par une partie de la population, mais rejetée par les éléments favorables aux Alliés, la famille royale s’embarque pour l’exil.
Quelques jours plus tard, la division française du général Régnault, commandant du 2e groupe de divisions d’infanterie de l’Armée française d’Orient, venue de Corinthe, empêchera, en montrant sa force, tout mouvement séditieux.
Le Mustapha II était commandé par un officier de marine du cadre de réserve, capitaine au long cours, breton d’origine.
Pendant la traversée, ce commandant ne quitte pas la passerelle, n’adressant pas la parole aux officiers des troupes de renfort. Aux yeux de ces derniers, il passe pour un mufle.
Mais à l’arrivée à Salonique, il réunit tous ces officiers, leur offre un vin d’honneur. Se montrant alors affable, il leur confie ses soucis durant la traversée : « Messieurs, à vos yeux, j’ai pu paraître insociable pendant ce voyage. Mais je n’ai pu alors vous confier mes préoccupations : à tel endroit, il m’était signalé un ou deux sous-marins ennemis. À tel autre, le plus gros transport de notre convoi, un italien, a été torpillé. Mais nous avons échappé de justesse à ces dangers. »

Tant d’anecdotes, illustrées par des cartes postales, des photos... Il les développait lui-même, la nuit, sous sa tente, éclairé d’une lampe de poche électrique masquée d’un papier rouge. Il faisait si chaud, plus de 50°, que la couche sensible des pellicules fondait sous les doigts. Certains négatifs, mal lavés dans une eau trop chaude, gardent encore les traces du révélateur employé.
L’ennui, la chaleur accablante, le manque de courrier, les premiers accès de fièvre, minent le moral de nos soldats.
À partir du mois de septembre, le sous-lieutenant Rousseau qui, jusqu’alors, avait été affecté comme instructeur au camp d’entraînement des mitrailleurs à Salonique, monte en ligne dans la Macédoine, partie frontalière chevauchant la Vieille Grèce, la Serbie et la Bulgarie, éternel enjeu des guerres balkaniques.
Au voisinage des camps militaires, comme dans les villages de Macédoine, se trouvent de nombreux réfugiés serbes. Ils ont fui, dans un long exode douloureux, suivant les troupes du roi Pierre, pourchassées par les envahisseurs allemands et autrichiens. Échappés aux horreurs d’une guerre impitoyable, ils viennent mendier quelque nourriture auprès des soldats alliés. Mon père a saisi sur le vif des attitudes d’enfants misérables, en guenilles.
La Macédoine... Monastir... Prilep... Progradek... Koritza... Okrida... autant de noms aux consonances colorées qui restent dans ma mémoire, émaillant les récits entendus durant mon enfance...Dobro, le seul mot de langue serbe qui soit resté courant chez mon père et auquel répondra plus tard dans mes souvenirs personnels le Dobre de mes amies ukrainiennes...

Le 5 novembre 1917, René Rousseau rejoint le 260e RI. Il prend le commandement d’une compagnie de mitrailleuses. Il fait ainsi fonction de capitaine, ses chefs de section n’étant que des sergents.
Les conditions de ce changement méritent une attention particulière.
Les Français avaient reçu mission de relever une unité russe qui tenait le secteur. Nos soldats devaient s’installer dans les tranchées et s’apprêter à servir les mitrailleuses laissées sur place par nos alliés.
Mon père se présente au PC du capitaine russe, chef de compagnie, afin de prendre les différentes consignes.
Cet officier, géant débonnaire, grandement barbu, parle un français impeccable et boit sec la vodka, ne dédaignant point quelque cognac ou whisky allié.
Mais la relève s’avère difficile. L’officier russe ne peut préciser les emplacements tenus pas ses soldats. Il ne sait même pas lire une carte d’état-major. Le service semble complètement lui échapper. Seul un simple sergent, parfaitement au courant des diverses consignes, pourra effectuer les opérations nécessaires.
Ce comportement donne une piètre idée de cette armée : soldats valeureux et éprouvés, mais mal commandés.
Depuis plusieurs mois, après la chute du régime tsariste, leur combativité s’est complètement détériorée. Ils attendent une évolution rapide de la situation.
Ce 5 novembre marque le début de cette seconde révolution qui va instaurer le régime soviétique.
Mon père est alors témoin d’une scène significative : se trouvant auprès du capitaine barbu, il voit entrer un sous-officier russe, à la tenue négligée. Aucun salut. Le soldat s’adresse sur un ton grossier à son supérieur. Mon père se fait traduire.
« Il m’explique que la Révolution vient de s’accomplir à Pétrograd et à Moscou. Et au nom de ses camarades du soviet du régiment, il vient demander que l’on partage ma solde d’officier !
— Mon capitaine, je vous prie de lui expliquer ceci. Qu’il sache bien qu’il a devant lui un officier français. Qu’il rectifie sa tenue. Qu’il me salue réglementairement à six pas. Et qu’il foute le camp, sinon il va recevoir mon pied au cul ! »

Le soldat russe obéit, salue et disparaît... Il faut dire que mon père avait négligemment posé son poignet sur son mousqueton…

L’hiver 1917-1918 sur ce front lointain fut très dur et éprouvant pour les combattants. L’hiver étant arrivé, la neige avait recouvert les sommets et les déplacements étaient difficiles. Or, dans les Balkans, quand vient la neige, des hôtes de ces montagnes font connaître leur présence : les loups, encore nombreux en ces régions.
Une nuit, la compagnie se déplace dans la neige quand, tout-à-coup, une bande de loups entoure les soldats. Dans l’obscurité blafarde, des centaines d’yeux brillent...
Il ne faut pas perdre son sang-froid, les mulets s’affolent et risquent de rompre leurs liens.
Vite, les hommes ont mis la main au mousqueton : « Deux pièces en batterie ! »
Là-bas les yeux servent de cible. Les mitrailleuses entrent en action. Quelques balles traceuses guident le tir. Des hurlements... Une fuite éperdue...

Comme les loups viennent d’être évoqués, racontons l’histoire de la chasse au dahu, version balkanique.
Le dahu, comme chacun sait...
Or le principal de l’histoire est de trouver justement celui qui ne sait pas ! On le trouve, brave soldat du 260e RI, bidasse un peu borné, mais plein de courage et fidèle aux ordres du lieutenant.
On l’installe près d’un arbre, à la nuit, le sac d’épluchures à portée de la main. Toutes les consignes lui sont données quant aux mœurs des dahus, animaux herbivores, dont les pattes, etc.
Néanmoins notre chasseur est armé de son mousqueton, ses cartouchières sont garnies.
Chacun s’éclipse. Mais dans la nuit des coups de feu retentissent. Et au petit matin, l’on découvre le chasseur de dahu, derrière le fût de son arbre, parfaitement calme. Des douilles de cuivre jonchent la neige.
« Chut ! Ne faites pas de bruit, il y en a encore un !
— ! ! ! ? ? ? ! ! !
— Regardez, j’en ai tué deux ! Deux dahus ! »

En guise de dahus... c’étaient des loups !
Le plus difficile fut de lui faire comprendre la méprise. Alors, rétrospectivement, le soldat eut bien peur !

Au cours de l’année 1918, René Rousseau sera affecté au 8e régiment de tirailleurs, dont le recrutement est composé de soldats tunisiens, vaillants combattants que mon père sera fier de commander. Il a bien su s’assimiler à ces troupes d’Afrique du nord. Il s’identifie à elles, se fait photographier devant une tombe musulmane, coiffé de la chechia des tirailleurs. Son teint bronzé et son visage ne jurent point avec cette coiffure.
Il s’en amuse car on le prend souvent pour un officier tunisien.

Au mois de septembre 1918 se développent les offensives des troupes alliées en Macédoine. Devant les divisions françaises, la XIe armée allemande, en réalité des troupes bulgares sous les ordres d’un état-major allemand.
Le 29 septembre, l’unité à laquelle appartient mon père, le 8e régiment de tirailleurs, reçoit l’ordre d’attaquer à sept heures du matin, heure H. Dominées au nord par la barrière infranchissable du fleuve qui rendent les positions ennemies formidables, nos troupes doivent livrer assaut dans des conditions difficiles. Ce combat semble devoir être meurtrier, rappelant les attaques frontales en France de 1915 et 1916. Nos soldats manifestent de l’appréhension, car ils sentent la victoire toute proche : ce serait vraiment moche d’y rester dans les dernières heures de cette terrible guerre !

L’heure H se trouve reportée de sept à huit heures, puis à neuf heures. Des bruits courent parmi les soldats. Au loin, derrière les lignes ennemies, on entend des bruits sourds. Des colonnes de fumée montent à l’horizon. On saura plus tard que les Bulgares font sauter leurs dépôts de munitions.
Enfin, explosion de joie, cette armée ennemie, acculée à la montagne et ne pouvant plus battre en retraite, vient de capituler en rase campagne : des prisonniers innombrables, du matériel…
C’est la fin de la guerre !
Un feu d’artifice gigantesque : toutes les fusées de signalisation, des bleues, des blanches, des rouges, des vertes montent dans le ciel !

"Salonique. 18 décembre 1918. Bien chers tous. J’embarque demain pour Constantinople et Sofia. Regrettant amèrement la France je vous envoie à tous le meilleur des baisers."
Partis de Salonique, des éléments alliés, français, britanniques, serbes, italiens, grecs, sont affectés à l’occupation de Constantinople, l’antique Bysance, l’Istambul actuelle.

Ces troupes sont les premières à franchir les Dardanelles si convoitées en 1915. On laisse sur la gauche la presqu’île de Gallipoli aux souvenirs funestes pour les Alliés. On passe sous les canons Krupp, maintenant muets, qui arment les forts commandant les détroits.
Les navires longent les épaves des cuirassés Bouvet et Gaulois qui, au moment de la tentative de 1915, essayèrent en vain de forcer l’entrée de ces détroits. Les cœurs se serrent à la pensée des camarades qui gisent encore dans ces navires abandonnés...
Constantinople est atteinte. À peine débarquées, les troupes sont mises sur le pied de guerre : des coups de feu claquent dans les rues.
La population civile se dresse-t-elle contre les occupants ? Les patrouilles parcourent les rues, arme au poing. Que découvrent-elles ? Des Turcs, tant civils que militaires, fusillant au coin des rues des Allemands, leurs anciens alliés. Nos soldats s’interposent.
Le séjour à Constantinople est de courte durée, il faut maintenant occuper la Bulgarie. Le 29 décembre, un bataillon français débarque à la gare de Sofia.
L’atmosphère y est tendue, les Bulgares supportent mal la défaite. Les troupes alliées sont cantonnées en ville, mais ces éléments sont peu nombreux : un bataillon de chacune des nations alliées qui ont participé à la victoire.

C’est à ce moment que le général commandant l’armée d’Orient, Franchet-d’Espérey, qui va bientôt être élevé à la dignité de maréchal de France, entreprend de visiter cette capitale ennemie.
Un détachement des troupes alliées doit rendre les honneurs et être passé en revue sur la place de la gare. Le sous-lieutenant Rousseau est désigné pour commander le détachement français, l’effectif d’une compagnie. À côté s’alignent les Britanniques, les Italiens, les Serbes, les Grecs.
Le protocole de cette cérémonie avait prévu que l’officier commandant l’unité française devait être muni d’un sabre ! Mon père n’avait jamais, au cours des combats, utilisé cette arme désuète, se fiant davantage à un bon mousqueton, bien en mains, un Mannlicher, prise de guerre.
Fébrilement, on avait cherché partout un sabre. On avait trouvé dans un cantonnement bulgare un sabre de cavalerie, un bancal recourbé, doté d’une énorme coquille. Il avait fallu répéter le geste rituel du « Présentez, armes ! » au sabre.
La cérémonie se déroule. Le général descend du wagon, pénètre dans la cour de la gare, comparable à celle d’une petite station provinciale de nos chemins de fer de France.
Les sonneries « Aux champs » retentissent.
Quand tout à coup, au loin… Bruit de fanfare, aux accents très germaniques, bottes au lourd pas de parade, débouchant de l’avenue de la Gare… Les Bulgares !
Ils tiennent à venir honorer le chef français qui vient de leur faire subir une défaite cuisante. Colère du général ! « Qu’ils me foutent le camp ! Se foutent du monde ! »

Et la troupe disciplinée, toujours fanfare en tête, rejoint ses quartiers.
Franchet passe en revue les éléments alliés. Arrivé près de l’officier français, il marque un temps d’arrêt : « Qui se cache derrière ce sabre ? »
La coquille énorme masque le visage de mon père, seules les moustaches, de leurs pointes, dépassent ! « Sous-lieutenant Rousseau, du 8e régiment de tirailleurs, mon général ! »
La conversation s’engage. Le général est intéressé par le sabre ; ça fait toujours un sujet de conversation. Il félicite l’officier de la belle tenue de sa compagnie. René Rousseau s’enhardit : « Mon général, j’ai eu l’honneur de servir sous vos ordres, en 1911, pendant les manœuvres. J’étais alors sergent au 146e RI qui faisait partie de la brigade que vous commandiez.
— Ah! C’était le bon temps… »

Un épilogue à cet entretien aurait pu être donné douze ans plus tard, en 1931. Le maréchal Franchet-d’Espérey était venu présider l’inauguration à Chaumes-en-Brie d’une statue du philosophe René Quinton, natif de ce bourg de Seine-et-Marne.
Mon père, alors directeur d’école à Verneuil-l’Étang, ne l’a pas su... Combien il regrettait de ne pas avoir pu saluer son ancien chef de l’Armée d’Orient !

"31 décembre 1918. Chers tous. Nouveau changement dans le programme. Ma compagnie quitte Sofia pour Andrinople où nous allons nous interposer entre Grecs et Bulgares, toujours prêts à faire parler la poudre. Quels sales pays que ces Balkans, la guerre y sera à perpétuité."

Le 5 janvier, la compagnie de tirailleurs commandée par mon père se rend à Philippopoli. Elle est chargée de garder la frontière, car non seulement Grecs et Turcs sont prêts à en venir aux mains, mais les Bulgares aussi s’agitent : chacun revendique un morceau de cette Macédoine.
Le 18 février, revenu à Salonique, René Rousseau embarque à destination de la France à bord du croiseur auxiliaire Odessa.
Le bataillon du 8e régiment de tirailleurs rejoint son dépôt à Bizerte. Les officiers en surnombre sont acheminés isolément par l’Italie. Le 23 février, René Rousseau retrouve Tarente, son chenal, ses navires de guerre.
Débarqué à Tarente, le sous-lieutenant Rousseau poursuit son voyage, non pas par voie de mer comme il le prévoyait, mais par chemin de fer à travers l’Italie. Le temps n’est plus compté comme à l’aller.
Le 7 juillet, dernière carte expédiée de Nice. Aucune évocation d’un retour rapide à la vie civile. Les formalités de démobilisation sont menées rapidement.
On propose à mon père de rester dans l’armée avec le grade lieutenant. Éventuellement une possibilité lui est offerte de faire carrière avec ce grade dans la gendarmerie.
Mais ces années de guerre l’ont lassé, il veut reprendre une vie normale, enseigner, puisque c’est sa vocation.


René Rousseau décédera en 1949 d’un cancer de la gorge. Même si les effets ont été lents, personne ne m’ôtera de l’idée que ce qu’il a pu inhaler dans les tranchées lui a raccourci l’existence.

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Message Publié : 27 Août 2012 0:13 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Merci. Très belle histoire et très bien contée.

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Message Publié : 27 Août 2012 11:11 
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Hérodote
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Inscription : 26 Août 2012 17:30
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Merci.
Écrite par mon papa, remise en forme par moi.

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Message Publié : 28 Août 2012 7:22 
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Marc Bloch
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Inscription : 09 Août 2006 6:30
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Localisation : Allemagne
Récit très vivant. On est plongé dans les situations décrites. Merci et bravo.

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Message Publié : 28 Août 2012 17:23 
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Inscription : 04 Déc 2011 22:26
Message(s) : 1652
Localisation : Paris
Je vous remercie, d'abord, pour ce récit plein d'anecdotes.

J'ai pensé que vous pourriez être intéressé par des renseignements sur le navire de transport Mustafa II, au bord duquel votre aïeul a embarqué en juin 1917. Vous trouverez une description et une histoire sommaires à cette adresse : http://pages14-18.mesdiscussions.net/pa ... _185_1.htm

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Message Publié : 28 Août 2012 19:56 
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Hérodote
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Inscription : 26 Août 2012 17:30
Message(s) : 25
Merci Jadis, je n'avais pas eu le temps de tout aller éplucher sur ce forum!
Je voulais mettre la carte postale du Mustapha envoyée par on grand-père, mais ça me répond: "Désolé, le quota de fichiers joints a été atteint." :(
Jusqu'ici, je n'en ai mis qu'un seul...

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Message Publié : 28 Août 2012 20:04 
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Eginhard
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Inscription : 27 Août 2012 15:49
Message(s) : 745
J'adore le passage des serbes chantant "La Marseillaise"


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Message Publié : 28 Août 2012 20:22 
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Hérodote
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Inscription : 26 Août 2012 17:30
Message(s) : 25
le bonapartiste a écrit :
J'adore le passage des serbes chantant "La Marseillaise"

:?: :?: :?:

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