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Message Publié : 27 Août 2012 9:06 
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Plutarque
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Dans un ouvrage de jean Claude Delhez sorti récemment (que j’aimerais bien acquérir), il semble que l’auteur remette en question l’image d’Epinal d’août 1914 où l’on voit des lignes de soldats français en pantalon garance attaquant baïonnette au canon les positions défensives de soldats allemands tenues par des mitrailleuses lourdes, et les massacres en découlant.
L’auteur va jusqu’à dire que cela n’est jamais arrivé. Qu’en pensez vous ?

De manière générale, que dire de la doctrine de l’offensive à outrance, a-t-elle été appliquée de façon uniforme sur toute la longueur du front, et si oui de quelle manière ?

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Henri JEANSON

« Je ne considère pas Napoléon comme un personnage supérieur par l’esprit, le jugement ou la valeur ; c’est un personnage de second plan. »
Hudson LOWE (1769-1844), comique britannique méconnu


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Message Publié : 27 Août 2012 9:22 
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http://crdp.ac-amiens.fr/pensa/2_1_case1.php

Je pense que ce graphique est assez éloquent pour montrer que pendant les premiers mois de la guerre, cela a dû être une réalité. La bataille des frontières est un carnage bien pire que ce qu'a été Verdun, et les 320 000 soldats français tués en août et septembre 1914 représentent quand même près du quart des morts pour la France de la guerre...

Après, les causes sont multiples, mais une tactique fondée sur l'offensive et le choc plutôt que la défensive et le feu, ainsi qu'un refus de disperser les soldats en tirailleurs pour préserver la ligne (et donc la capacité de choc...), sont clairement en cause.
Bien sûr, on peut décliner ça jusqu'à un petit niveau : j'avais lu par exemple un point intéressant, qui évoquait le procédé de déplacement tactique d'une compagnie allemande, en soulignant que les mitrailleuses organiques de la compagnie se déplaçaient en tête, en cas de combat de rencontre, tandis que les françaises, dans le même dispositif, étaient à l'arrière.

CNE503

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"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"


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Message Publié : 27 Août 2012 10:58 
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Ajoutons y le manque d'obusiers pour atteindre l'ennemi dans les contre-pentes, ce qui permet aux Allemands de rester défilés alors que nos troupes se font écraser dans les fonds.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 27 Août 2012 11:23 
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Inscription : 20 Déc 2008 14:01
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A titre de comparaison, j'ai cherché les pertes allemandes pour la même période. Je ne sais si les chiffres trouvés sont fiables, et surtout il semble impossible à un non-germaniste d'avoir un état différencié des fronts occidental et oriental.
Mais pour l'ensemble de la période dite de la "bataille des frontières" (août-septembre 1914), Prusse-orientale incluse, on a 250 000 tués allemands. Ce qui représente 10% environ de leurs pertes totales durant le conflit.

Ils n'ont pas été trop ménagés non plus, il faut croire, mais la disproportion est flagrante (surtout qu'il faut ajouter à nos pertes celles de nos alliés belges, britanniques et russes).

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Message Publié : 27 Août 2012 11:41 
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Jean Froissart
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Je crois que l'auteur du livre ne parle que de la journée du 22/08/1914.
Quant aux attaques à la baïonnette en pantalon garance, elles ont bel et bien existé, mais peut-être pas ce fameux jour.

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Message Publié : 27 Août 2012 13:12 
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Grégoire de Tours
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Le titre de votre sujet n'est pas exactement cela.L'offensive à outrance a été développée à l'école de guerre par le colonel de Grandmaison (et les jeunes turcs).Joffre adhére a ces idées.En soi ce n'est pas une fauuse théorie ;elle a bien réussi à Napoleon 1er et fait complétement défaut à Napoléon III.La grande faute a été de ne pas tenir compte des progrés des armes :tir rapide (mitrailleuse),artillerie lourde ,longue portée et mortiers.L étude de la guerre de sécession ou du conflit russo japonais n'a pas eu lieu.Sur ordre des officiers géneraux (brigade ,division) ont lancé leur troupe à des assauts sans éclaireurs ni avant garde.les colonels ,commandants ont suivi et beaucoup y ont laissé la vie.Le bilan des deux premiers mois de guerre est effarant (Joffre a failli etre limogé)
oui des soldats ont chargé ,en courant ,baillonnette au canon ,les officiers devant.( la proportion de Lieutenants et sous L tués est énorme )On a meme cité quelques saint cyriens ,casoar et gants blancs.Tres vite le hautcommandement interdit les attaques sans préparation d'artillerie mais dans les faits... les deux tiers des géneraux seront remplacés et de nombreux adjudants sont promus officiers .
Cette bataille des frontiéres (Morhange ,Charleroi) est assez ignorée,le public retenant de 1914 la bataille de la Marne.


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Message Publié : 27 Août 2012 13:17 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 23 Mai 2002 23:54
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Le revers à Charleroi est du à l'artillerie lourde allemande, en partie du moins.

L'armée française de 1914 n'est pas composée que d'officiers ou généraux incompétents.

Il y a plusieurs exemples de batailles s'étant déroulées en 1914 qui démontrent que les français ont été capables, soit de s'adapter à l'ennemi en utilisant habilement l'artillerie de campagne à leur disposition (le 75mm), soit de refouler des attaques allemandes par de vieux procédés.

Comme premier exemple, on pourrait évoquer les combats victorieux sur la Meuse menés, fin août 1914, par la IVeme Armée française du général Langles de Carry : les allemands traversèrent la Meuse plusieurs fois pour s'en faire repousser par des charges d'infanterie française, comme quoi ce n'était pas si inefficace que cela.

La victoire que remporte le général De Castlenau à la trouée de Charmes, en Lorraine, les 24-25 août 1914, avec la IIeme Armée française, démontre une capacité à utiliser l'artillerie française de campagne (les 75mm) pour repousser une attaque massive. Le feu des canons français de 75mm provoque un mouvement de panique dans les rangs bavarois qui reculent en désordre, l'attaque est brisée.

La bataille de Guise, du 29 août 1914, est quasiment le même cas de figure. Les troupes allemandes ont traversé l'Oise, la situation n'est pas bonne. Franchet d'Esperey fait alors son apparition, vient parler aux artilleurs français, leur montre les objectifs à atteindre. Le feu des canons de 75mm se met en place, l'infanterie française contre-attaque et reprend des villages, les allemands repassent l'Oise. Même si l'assaut sur St-Quentin ne donna rien, il y avait bien eu un succès tactique français à Guise.

Les "batailles" de la première bataille de la Marne (6-10 septembre 1914) sont intéressants aussi pour le côté préparation des attaques de positions allemandes. La reprise du village de Marchais est un premier exemple. Des mitrailleuses allemandes gardaient Marchais, sur la rive nord du Morin, la Veme Armée française de Franchet d'Esperey fit attaquer ce village avec les obus des canons français de 75mm, le feu fut assez accommodant pour que les mitrailleurs allemands n'insistent pas, ce qui permit aux soldats français de pénétrer dans le village et, ainsi, de bousculer l'aile droite de la IIeme Armée allemande de Bülow. Un second exemple est la reprise du château de Mondement, le 10 septembre 1914, toujours à la première bataille de la Marne. Plusieurs assauts menés par l'infanterie française de la IXeme Armée de Foch n'avaient rien donné, les mitrailleuses allemandes, postées aux fenêtres du château, refoulaient les tentatives. C'est alors que les canons français de 75mm, tirant à toutes volées sur le château, en démolirent des façades, assez pour que les mitrailleurs allemands quittent le château pour de bon. L'infanterie française put alors pénétrer dans le château de Mondement.

D'ailleurs, si l'on doit en rester à la première bataille de la Marne, les allemands sont loin d'être les experts de la tactique. Le 5eme régiment d'artillerie français aura anéanti une colonne de cinq milles soldats allemands qui marchaient un peu trop "l'arme à la bretelle". On est quand même à une lointaine frontière d'un grand professionnalisme militaire là. Ou même, toujours à la première Marne, d'un point de vue strictement stratégique, que penser d'un Von Kluck, général de la Iere Armée allemande, qui, sous prétexte qu'il est pressé par les attaques de la VIeme Armée française du général Maunoury, se permet la légèreté de rappeler à lui les corps allemands qui faisaient face au BEF et à la Veme armée française de Franchet d'Esperey, ce qui eut pour conséquence de créer un "trou" stratégique qui avait bien trente kms de largeur devant la Veme armée française de Franchet d'Esperey, on est quand même loin d'un grande capacité de commandement. A partir du 7 septembre, à l'aube, après une dure journée de combats dans Montceau et Courgivaux, la Veme armée française n'avait plus rien devant elle, l'aviation lui enseignait que des colonnes allemandes étaient en retraite. Ainsi, les soldats français de la Veme Armée avancèrent dans un vide toute la journée du 7 septembre, il fallut attendre le 8 septembre pour rencontrer, au moins, l'aile droite de la IIeme Armée allemande de Bülow.

L'utilisation des mitrailleuses françaises en 1914 reste à discuter. Le colonel Grasset, dans son ouvrage que j'avais lu intitulé "Franchet d'Esperey à la Marne", indique que, le 6 septembre 1914, pour repousser la contre-attaque allemande visant à reprendre Courgivaux, le général Charles Mangin avait mis ses mitrailleurs français en première ligne, les allemands s'en étaient mordu les doigts et s'étaient repliés.


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Message Publié : 27 Août 2012 13:19 
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Plutarque
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Vladtepes a écrit :
Je crois que l'auteur du livre ne parle que de la journée du 22/08/1914.



C'est ça. Il conteste l'image traditionnellement véhiculée des masses de fantassins attaquant des nids de mitrailleuses.
Il ne dit pas que l'offensive à outrance n'aurait pas existé, ni ne conteste l'étendue des pertes, d'ailleurs il parle du "jour de deuil de l'armée française" pour ce jour là le 22 août, soit d'après ses recherches entre 25 000 et 27 000 tués (ce dernier chiffre étant celui de l'estimation de Henry Contamine)

Je me permets de reproduire l'un de ses mails qui explique sa démarche :

"Les pertes du 22 août 1914, je les ai obtenues par une méthode que je ne peux vous détailler ici (cela représente la taille d'un chapitre dans le tome 2), mais que je vais essayer de résumer. J'ai travaillé bataille par bataille, rassemblant toutes les sources existantes (publications, archives de tous pays), les recoupant et y appliquant une formule que l'expérience m'a dictée. Cela m'a permis de déterminer les pertes de chaque affrontement, françaises comme allemandes, pertes totales comme morts. A partir de là, il ne restait plus qu'à les additionner. Dans ce total de plusieurs dizaines de milliers de morts, j'estime la marge d'erreur à quelques centaines. Mais je n'ai étudié que le front central, certes le plus touché par la journée du 22 août. Il m'a fallu ensuite réunir un maximum d'informations chiffrées sur les deux ailes, que j'ai ajoutées à mon premier chiffre. Voilà comment je trouve environ 25.000 morts français pour ce jour-là. Contamine ayant postulé 27.000, le bon chiffre se trouve dans ces eaux-là.
Pour ce qui est de la méthode employée pour septembre 1915, je suis assez d'accord avec Arnaud Carobbi, à savoir que multiplier un échantillon par un facteur 100 n'est pas exempt d'imprécision. Il doit être possible de trancher le débat en recourrant aux archives du service historique. Je ne parle pas ici des statistiques générales du conflit, celles publiées par le député Louis Marin après le conflit et dont on peu trouver des versions parfois divergentes au SHD. Elles sont fausses (comme les statistiques allemandes d'ailleurs). Malgré tout, elles donnent un ordre de grandeur. Ainsi, le tableau mensuel apporte un peu d'eau au moulin de Pat 56 : selon lui, la période la plus sanglante de la guerre est août-septembre 1914, suivi par septembre 1915. Dans ce domaine, les deux journées pointées par Pat 56 doivent bel et bien être les pires (et non, comme on pourrait l'imaginer, Verdun, la Somme ou le Chemin des Dames).
Pour en savoir plus sur septembre 1915, il faudrait ouvrir les archives des 1er bureaux des unités concernées et procéder à une addition. L'offensive de Champagne s'étant déroulée à l'époque du front fixe et sur une surface réduite, il était plus facile d'y recenser les pertes que le 22 août 1914. Au besoin, il est possible de recourir aux sources allemandes pour compléter ce travail.
D'ici là, pour ma part, j'en reste à mon idée première : le jour de deuil de l'armée française est le 22 août 1914. A noter que j'emploie cette expression "jour de deuil" non seulement au premier degré, mais aussi au sens figuré, à savoir l'échec de la première offensive majeure de la guerre et pour une autre raison, bien plus importante, mais que je ne peux divulguer pour le moment dans la mesure où elle figure dans le tome 2, qui n'est pas paru."


Mais ma question initiale portait davantage sur la représentation que l'on peut encore avoir de ces jours là. Le côté "sacrifice" pleinement conscient de la part de l'Etat major de compagnies entières qui se font hacher par le tir des mitrailleuses.

Vladtepes a écrit :
Quant aux attaques à la baïonnette en pantalon garance, elles ont bel et bien existé, mais peut-être pas ce fameux jour.


Précisément, c'est là que je m'interroge :

1) l'auteur parle du 22 août comme étant LA journée la plus sanglante
2) Il dit que l'image "sacrificielle" de l'attaque à la baïonnette n'a pas eu lieu (or c'est précisément cette image qui explique traditionnellement les pertes les plus lourdes de la bataille des frontières)

CNE503 a écrit :

Après, les causes sont multiples, mais une tactique fondée sur l'offensive et le choc plutôt que la défensive et le feu, ainsi qu'un refus de disperser les soldats en tirailleurs pour préserver la ligne (et donc la capacité de choc...), sont clairement en cause.


Et pourtant, ce qui est curieux, c’est que le règlement de manœuvre de l’infanterie de 1875, qui fut applicable à ma connaissance jusqu’en 1914, ne semble pas tout à fait correspondre à l’image caricaturale que l’on a parfois de la notion d’offensive à outrance
Ce règlement relève :
-l’importance prépondérante du feu comme mode d’action,
-l’impossibilité pour une troupe d’un effectif sérieux de se mouvoir et de combattre en ordre serré dans la zone efficace du feu ennemi (que ce soit en ligne ou en colonne),
En conséquence, il conclut sur la nécessité de fractionner les unités en 1ère ligne, soit en ordre dispersé

On est loin de l’image d’Epinal, sauf à se dire que ce règlement a été peu ou pas appliqué du tout

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Message Publié : 27 Août 2012 13:24 
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Plutarque
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Inscription : 06 Août 2010 10:12
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ALEXANDRE 1ER a écrit :
Le titre de votre sujet n'est pas exactement cela.L'offensive à outrance a été développée à l'école de guerre par le colonel de Grandmaison (et les jeunes turcs).Joffre adhére a ces idées.En soi ce n'est pas une fauuse théorie ;elle a bien réussi à Napoleon 1er et fait complétement défaut à Napoléon III.La grande faute a été de ne pas tenir compte des progrés des armes :tir rapide (mitrailleuse),artillerie lourde ,longue portée et mortiers.L étude de la guerre de sécession ou du conflit russo japonais n'a pas eu lieu.Sur ordre des officiers géneraux (brigade ,division) ont lancé leur troupe à des assauts sans éclaireurs ni avant garde.les colonels ,commandants ont suivi et beaucoup y ont laissé la vie.Le bilan des deux premiers mois de guerre est effarant (Joffre a failli etre limogé)
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Vous avez raison, j'aurais du intituler le post "l'image traditionnelle véhiculée par l'histoire du concept de l'offensive à outrance", car il ne s'agit pas de la contester sur le fond

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Message Publié : 27 Août 2012 13:28 
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Inscription : 20 Déc 2008 14:01
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Il faut que je me plonge dans mes livres de référence pour ce sujet, mais il me semble justement que les ultras de l'offensive imposent leur point de vue à partir de 1900, en très gros, et qu'ils font amender le règlement de manoeuvre de 1875, bien plus novateur et en prise avec les réalités.

Il y a des meilleurs connaisseurs que moi du sujet sur le forum, s'ils ont des éléments je suis preneur.

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Message Publié : 27 Août 2012 15:56 
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Pierre de L'Estoile
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Inscription : 13 Mars 2010 20:44
Message(s) : 2196
Tout a été dit ou presque...
Georges Blond résume assez bien le problème dans son livre sur la Marne
Lanrezac : "attaquons... Comme la lune" !
Pétain : "le feu tue"
et le même, sommé de donner son avis devant un aéropage d'officiers, pendant les manoeuvres d'avant-guerre, dont les exercices d'attaques ressemblaient à un tableau de Detaille : "messieurs, le général X responsable de cet exercice se proposait de vous montrer la synthèse des fautes qu'une armée moderne ne doit plus commettre"...

Par contre, la guerre des Balkans en 1912 avait donné raison aux tenants à l'ancienne car, de l'aveu d'un attaché militaire russe, "la baïonnette a travaillé tout le temps" (pas si étonnant, vu les haines séculaires locales...)

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il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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Message Publié : 27 Août 2012 16:55 
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Une conférence du colonel Pétain prononcée en 1911 sur l'emploi de l'infanterie et où il est parlé abondemment du règlement de 1875:

http://www.stratisc.org/Petain_9.html

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Message Publié : 27 Août 2012 18:08 
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Marc Bloch
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C'est sacrément clair et bien écrit sans fioritures.

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Message Publié : 28 Août 2012 14:31 
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Plutarque
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Jean-Marc Labat a écrit :
Une conférence du colonel Pétain prononcée en 1911 sur l'emploi de l'infanterie et où il est parlé abondemment du règlement de 1875:

http://www.stratisc.org/Petain_9.html


Très intéressant, merci pour ce lien. Je me plonge dans sa lecture

Faget a écrit :
C'est sacrément clair et bien écrit sans fioritures.


Globalement oui, on peut dire que sa pensée est claire, et on comprend bien ce qu’il défend comme thèse. Par contre il s’emmêle un peu les crayons quand il s’agit de développer certains concepts

Prenons celui de l'efficacité

Premier paragraphe :
« Un accroissement de densité ne peut qu'augmenter la vulnérabilité, sans bénéfice pour l'efficacité. »

Donc, plus on densifie la ligne de tirailleurs, plus on augmente la vulnérabilité, l’efficacité étant la même qu’avant.

Le paragraphe suivant :
« En effet, plus une chaîne est diluée, plus les tirailleurs ont de facilité pour dérober leur marche et mettre à profit les couverts du sol, autrement dit, plus le facteur vulnérabilité s'affaiblit ; mais il est à remarquer que toute réduction apportée à la densité porte également atteinte à l'efficacité. »

Donc, plus on diminue la densité, plus l’efficacité est réduite, ce qui est très différent de ce qu’il dit plus haut

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Message Publié : 28 Août 2012 14:50 
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Localisation : Région Parisienne
A noter dans le 15° que le concept d'Auftragstaktik n'est pas inconnu dans l'armée française.

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