Je lis souvent dans des récits de l'époque ou dans des livres allemands que la famine existait à la fin de la guerre et que l'effort de guerre fut sérieusement entravé par le blocus mis en place par les Alliés.

Je dois avouer que je n'ai pas cherché et que j'ai du mal à apprécier l'importance que ce blocus a eu dans la chute de l'Allemagne.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Oui moi aussi.

Y a t-il une étude sur les effets du blocus sur les apports de l'allemagne en matières première ? et donc sur sa production industrielle (artillerie, munition...).

On parle souvent du blocus comme étant l'une des raisons de l'effondrement allemand mais je n'ai jamais lu qu'ils étaient complètement sous-équipés à la fin de la guerre (mis à part en char mais pour des raisons bien différentes).

Il y a des signes, l'arrêt de l'importation de nitrate de potassium du Chili, élément essentiel pour la fabrication d'explosifs, est pallié par une invention permettant la fabrication de celui-ci à partir d'ammoniac. Les demi-bottes sont abandonnées au profit des bandes molletières par manque de cuir. Le rationnement alimentaire est drastique, et je me demande si la révolution de la fin de la guerre n'a pas été favorisée par le manque de nourriture.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

René Cassin, aux pages 491-499 de L'évolution des conditions juridiques de la guerre économique (in Politique étrangère, Vol. IV, Numéro 5, pp. 488-512, 1939), disponible sur Persée (http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... m_4_5_5646), aborde cette question des différentes formes de blocus maritime pendant la Première Guerre mondiale. J'avais commencé à résumer l'ensemble, mais les huit pages d'histoire mettent mieux en évidence les mécanismes d'enchaînement.

Je vous souhaite à tous les deux une bonne lecture.

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)

Par ma famille allemande, j'ai eu il y qq. années des témoignages-alors qu'ils étaient encore vivants- comme quoi les restrictions alimentaires étaient bien pires pendant la 1°GM que pendant la 2°GM. Je veux bien croire ces témoignages mais pourtant les empires centraux étaient dans des pays à l'agriculture riche : Pologne actuelle et l'Ukraine notamment.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Très interessant ce lien mais il concerne plutôt les modalités du blocus plutôt que ces conséquences

Le blocus ne s'est pas terminé avec l'armistice, il s'est prolongé jusqu'en mars 1919. A noter aussi que l'arrêt d'importation de nitrate a évidemment eu des conséquences sur la production d'engrais, donc sur les rendements agricoles.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Parmi les autres éléments nécessaires à la fabrication d'armements coupés par le blocus, l'Allemagne est privée d'antimoine (utilisé pour les cartouches) et de souffre (utilisé pour la poudre de canon). Le manque de souffre entraîne une interdiction, au niveau national, d'utilisation du souffre dans les campagnes - lequel permettait de soigner certaines maladies de tomates, du raison et des pommes de terre. En conséquence, la production de ces produits alimentaires diminue.

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)

Sans oublier la mobilisation des chevaux, indispensables pour l'agriculture dans une Allemagne qui n'était pas auto-suffisante en 1914. La récolte de 1915 fut catastrophique, et les rations de l'hiver 1916/17 étaient de 1200 calories jour, pénurie plus sensibles en ville, bien entendu. Des cas d'aménorrhées dues à une mauvaise alimentation sont relevées dans des grandes villes comme Berlin ou Hambourg. A l'été 1918, la ration de pain tombe à 160g/jour.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Malgré tout ces éléments et sans minimiser les efforts de la population, je ne peux m'empêcher de relativiser les effets que vous évoquaient. Il ne me semble pas qu'il y ait eu des morts fautes de nourriture ni d'un manque de munition.
Certes ce fût dur et cela a eu un effet néfaste au moral mais cela ne me semble pas déterminant dans la défaite finale.

Ce n'est pas ce qu'indiquent certaines recherches, mais je ne les ai pas encore recoupées, car j'essaie en Histoire de ne pas avoir d'intuition, mais des sources. La malnutrition fait le lit de certaines maladies, et il est difficile de discerner l'importance des décès dus à celle ci.

Le ministère de la santé du Reich fait état de 763.000 décès au 6 décembre 1918, mais ce chiffre comprend la grippe espagnole. Il y a une étude américaine des années 20 que je suis en train de chercher, mais comme mon anglais est basique, j'ai un peu de mal à la trouver, mais elle fait état de 400.000 morts jusqu'à la cessation du blocus. Mais je n'ai qu'une source pour ce chiffre, et testus unus, testus nullius.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Je crois savoir à quel document vous faites référence, Jean-Marc : Abel, Rudolf Ivanovič, Deutschlands Gesundheitsverhältnisse unter dem Einfluss des Weltkrieges, Stuttgart, Berlin, Deutsche Verlags-Anstalt ; New Haven, Yale University Press, 1928.
Je ne parviens pas à en trouver de version numérique, mais si vous souhaitez le consulter, Le Bonapartiste, ce document est disponible dans les BU suivantes : http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=1/T ... SHW?FRST=1

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)

Dans les territoires envahis, l'occupation fut bien plus terrible lors de la Grande guerre, comparée à celle de la SGM. Je n'ai pas connaissance de décès dûs à la famine, mais les rations caloriques quotidiennes étaient bien proches du seuil fatidique, sauf pour certaines professions, par exemple mineurs de fond. Heureusement que de temps à autre les Etats-Unis faisaient parvenir de la nourriture. Même si le lard parvenait souvent rance, il était consommable. Les Allemands payaient quelques sous les fagots d'orties qui étaient une denrée comestible. Il faut savoir que dans ces régions occupées, tout appartenait à l'ennemi, que ce soit les légumes du potager ou les fruits du verger. Mais rien à voir avec la famine de Paris de 1870. Et puis, dans le Nord, existait un trafic avec la Belgique où les conditions de vie étaient -un peu- meilleures.
Je suis un peu hors-sujet...

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"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"

400 000 morts civils j'imagine pour l'ensemble de la période et directement lié au blocus ? Cela serait "raisonnable" si l'on prend en compte la période et la population de l'allemagne.



Je vais le lire merci