Je n'ai sous la main que des ouvrages en langue française de la République de Weimar. C. Baechler, qui en est le spécialiste français, ne fait pas allusion à la participation d'Ebert dans le cabinet de Max Bade (il passe très rapidement sur ce cabinet, pour ne converver que deux éléments qu'il développe : le fait que Bade obtienne la démission de Ludendorff et celui de la parlementarisation du régime), par contre Wahl si, mais sans aucune autre forme de précision...
Ebert n'avait aucun intérêt à entrer dans le cabinet à la fin du mois d'octobre : la révolution couve déjà et il a besoin d'une certaine indépendance pour la contenir à l'extérieur, en dominant la SPD, le Comité interfraction du
Reichstag et finalement les premiers conseils, qui se forment début novembre. D'un autre côté, un poste de secrétaire d'Etat sans portefeuille permet toutefois de conserver une certaine liberté de manoeuvre.
Ce qui est étrange, c'est que Scheidemann, étant membre de ce cabinet, sera moins légaliste qu'Ebert, lorsqu'il proclamera le premier la République. Ebert lui fait le repproche de l'avoir fait si tôt, alors que c'était à l'Assemblée Constituante de se prononcer sur la nature du régime, lorsqu'elle se réunirait.
Ebert semble avoir été un des derniers "monarchiste de raison" au sein de la SPD.
Une bonne biographie d'Ebert pourrait éclaircir ce point...