cush a écrit :
Ensuite, et d'après Hénin, l'Allemagne se vit comme un pays assiégé (France, URSS, Angleterre...) et étouffé (pas ou peu d'accès au grand large, pas de "place au soleil" avec de belles colonies...).
En fait, cette idée d'encerclement date de la géopolitique allemande de la fin du XIXème siècle et l'expansionnisme extra-européen trouve une place toute particulière dans le discours diplomatique dès les années 1870 (avec une première affirmation politique dans les années 1880).
cush a écrit :
Quand aux Russes, ils doivent commencer par digérer leur défaite contre le Japon avant de redevenir menaçant.
Je serais moins critique quant au retenti de la défaite de 1905 sur l'importance militaire de la Russie en Europe. Elle fragilise la structure de l'Etat russe et la crédibilité de ses armées, mais la Russie demeure un puissant acteur sur la scène des relations internationales - sur ce point, voyez l'importance de la Russie impériale dans les négotiations de 1905-1907 sur la géopolitique du nord de l'Afrique.
cush a écrit :
D'ailleurs, l'essence même du plan Schlieffen est d'écraser l'ennemi le plus dangereux (la France) avant de se retourner contre les Russes.
C'est, d'ailleurs, intéressant de comprendre l'évolution de la stratégie de guerre du commandement allemand en fonction de l'importance donnée (ou non) à la Russie dans le ballet des généraux.
le bonapartiste a écrit :
Russie mettra du temps à mobiliser et à agir rapidement (ce qui se révélera partiellement faux puisqu'ils devront rapatrier des troupes de l'ouest vers l'est fin août 1914 de mémoire).
La mobilisation totale des troupes russes se fait en deux jours, alors que les Allemands comptaient sur cinq-sept jours.
le bonapartiste a écrit :
Il me semble que c'est la Russie qui est la facteur déterminant quant au déclenchement de la guerre. La Russie, notamment grâce aux capitaux français, a connu un relèvement spectaculaire de sa puissance industrielle.
Les allemands voulaient frapper avant qu'elle ne devienne trop puissante, d'ou le blanc seing donné à l'autriche-hongrie pour la serbie.
La Russie menace par al promesse prochaine de son réarmement et de la réorganisation de son armée (estimée pour l'année 1916). Elle est aussi un 'trublion' de la géopolitique de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie parce qu'elle défend des intérêts en Europe orientale et dans l'aire des Balkans, c'est la théorie du 'grand frère russe'.
le bonapartiste a écrit :
Quant au RU, je n'ai jamais pensé qu'elle représentait une réelle menace pour l'allemagne et les 2 pays ne se sont jamais considérés comme des ennemies naturels (voir l'unification allemande, l'après 1er GM en modérant les exigences Françaises, pendant la 2ème GM avec les tentatives de paix). L'erreur de l'allemagne fût de vouloir se doter d'une flotte puissante.
La diplomatie britannique peut se résumer, avec quelques exceptions historiques, aux théories de Mackinder, c'est-à-dire à maintenir l’opposition entre Allemagne et Russie impériales. Si l'Europe centrale demeure un espace divisé et un lieu de lutte entre différentes puissances, le Royaume-Uni peut concentrer son action sur deux espaces. D'une certaine manière, c'est un peu la politique de Bismarck encourageant la France à se lancer dans une course coloniale pour la détourner des questions européennes.
le bonapartiste a écrit :
Les anglais seraient-ils intervenus tout de même (à terme?) s'ils n'étaient pas passés par la belgique ?
Le Royaume-Uni faisait partie d'une alliance avec la France, comme vous le savez, et donc sa réponse n'était qu'une question de temps. La violation de la neutralité belge, la menace pesant directement sur l'Angleterre n'ont été que des catalyses à son action militaire.