Barbetorte a écrit :
Je crois que les fiches alimentées avec le concours du Grand-Orient n'ont été qu'une immense bourde du général André et que leur effet a même été contre-productif.
Une étude a-t-elle été menée sur ce sujet ?
Les fiches du général André n'ont pas été une immense bourde mais l'application d'une méthode systématique (les fiches) avec délation et rôle officiel de la Franc-Maçonnerie, qui a heurté la plus grande partie des députés pour ces trois raisons.
Mais le principe de surveiller les officiers pour des raisons politiques était lui recommandé par les radicaux.
Combes Président du Conseil généralisera un système de surveillance de l'opinion à tous les haut fonctionnaires par un réseau de délégués "administratifs" choisis par les militants, ainsi que par les collègues, les amis et la famille. L'affaire des fiches mettra à jour un système de délation quasiment officiel qui a écoeuré une partie de l'opinion, quoique rappelons le, approuvé par de nombreux radicaux. Le cabinet a en effet reçu la confiance malgré le scandale public des fiches, et ce à deux reprises.
La raison principale donnée par les radicaux anti-cléricaux pour mettre en place le système de délation a surtout été la lutte alors acharnée contre l'Eglise catholique.
Ce sont les méthodes qui ont choqué les députés, pas le principe de surveiller les fonctionnaires, qui au contraire inspirait les députés républicains à l'époque décidés à éliminer les non républicains par tous les moyens. Il n'y a pas de sentiment démocratique à cette époque de lutte entre deux camps. La campagne électorale de la législature s'était axée sur le thème des congrégations et la fermeture de leurs écoles et établissements qui sera effective.
C'est ce que Péguy appellera la mystique républicaine qui s'est transformée en politique. Son slogan le plus fort et qui restera dans les esprits.