Nous sommes actuellement le 20 Avr 2024 5:23

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 48 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3, 4
Auteur Message
Message Publié : 08 Fév 2014 13:20 
Hors-ligne
Salluste
Salluste

Inscription : 29 Jan 2013 17:21
Message(s) : 268
Snape31 a écrit :
Petites pour comprendre le document: La proposition date de quand? quand est ce que cette image paraît et dans quel(s) ouvrages ou périodique(s)?

Il s'agit du Petit Journal illustré, 23 avril 1911 :
http://cent.ans.free.fr/pj1911/pj106623041911b.htm

Et pour compléter, j'ai trouvé ceci :
http://rosalielebel75.franceserv.com/reforme-uniforme.html
Apparemment, on a fait plusieurs expérimentations, mais sans réussir à abandonner la "bonne vieille tenue". La réalité de la guerre, comme souvent, va obliger à s'adapter...

_________________
Le secret de la tactique, c'est dix contre un, et par derrière ! Tout le reste n'est que littérature.
(un professeur de l'Ecole Supérieure de Guerre, années 30)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 19 Mars 2014 15:20 
Hors-ligne
Polybe
Polybe
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 11 Mars 2010 7:07
Message(s) : 63
Localisation : Nice
Bonjour,

Après quelques années d'absence du forum, je me décide à revenir sur un sujet qui me passione: l'uniformologie.
Quant au pantalon rouge donc.
Depuis l'école on nous apprend qu'il est le grand coupable des pertes du début de guerre.
Or, les couleurs vives, les éléments chamarrés et autres effets surannées ne sont pas en 1914 l'apanage des Français! Ils correspondaient à la mode uniformologique occidentale de l'époque: toutes les armées du moment avaient des métaux nickelés, des couleurs vives à leurs actifs! N’oublions pas qu’ils ‘agit d’une armée de la Belle Epoque !
Accuser le pantalon rouge est assez facile, c'est une peu s'auto flageller avec la facilité du recul, sans faire de surcroit de critique comparée.

Une nuance tout de même: les Britanniques, auparavant confrontés à la guerre des Boers avaient pu par cette occasion réfléchir à un uniforme plus adéquat et radicalement différent des tenues victoriennes. Ils sont ainsi les premiers à porter une tenue de combat ou de serviceradicalement différente que la grande tenue.
Les Allemands ont quant à eux calqué la coupe de leurs tenues d’alors (qui serviront désormais de grandes tenues) sur un tissus unique « feldgrau » qui supplante les couleurs vives en campagne dès 1907.
En France, la IIIème République avait opté par économie et ce dès 1872 pour une rationalisation de la tenue. En effet, elle est la même (réglementairement du moins) en campagne qu'en grande tenue, hors tenues d'exercice. Seuls étaient ajoutés ou enlevés des éléments (épaulettes, pompons, plumets, guêtres, etc, etc...).

De plus, le pantalon garance n'est pas porté de tous: l'artillerie, le génie, les Chasseurs et la Coloniale ne le portent pas. Très vite d'ailleurs les fantassins vont lui préférer des erzats en velours.
Mais le débat n’est pas d’aujourd’hui. Si on se cantonne sur le garance de la culotte, c’est toute la tenue qui pose questions Depuis les années 1900, le "design" de nos troupe fait débat. Tant en termes de nuances que d'équipement.

SUCCINTEMENT, SUR L’EQUIPEMENT:
Si la question presque centenaire de la courbure ou de la droiture du sabre a été temporairement (et théoriquement) réglée quelques années auparavant, demeure l'utilité de la cuirasse, élément lourd et voyant qui ne protège pas franchement des balles.
A cet effet, début XXème, les régiments pairs de Cuirassiers ont fait essai du "décuirassage" avant que les conservateurs ayant le souvenir des charges héroïques d'antan reviennent là dessus. Cependant, ils permettent un bémol destiné à réduire l’effet miroir du métal au soleil : des couvres-cuirasse et couvres casques en toile bleu de ciel puis cachou permettent à ces soldats de camoufler leurs effets en campagne.
En réalité, ces derniers retireront d’eux-mêmes le cimier du beau casque 1874 et le peindront en bleu, une fois désarçonnés.
La question du casque se pose davantage pour les fantassins : les gendarmes, les chasseurs à cheval et les hussards acquièrent un casque dès 1911/1912 à l'instar des dragons et des cuirassiers en complément des képis et shakos déjà portés.
Il y a bien eu nombre d'essais, dont certains ont perdurés à la marge, vers les années 1900, en particulier pour l'artillerie ou encore avec la fameuse bourguignotte de Détaille dont nous reviendrons plus tard). Mais les traditions sont dures et si les bonnets de police ne supplanteront jamais le képi, on préférera pour cette entrée en guerre les cervelières aux casques.
Faire du fantassin un outil polyvalent est aussi paradoxalement un des handicaps de ce dernier: à la cuisine de campagne, on préférera lui faire porter un barda conséquent avec une bonne capote en laine quelque soit la température...
L'uniforme n'est pas en reste:

LES ESSAIS DE TENUE: Tous ont avortés...
En réalité, plusieurs essais ont été réalisés tout au long de la IIIème République. Ce phénomène s'accroit plus on s'approche de la Grande Guerre et des sortes de concours sont lancés aux dessinateurs non pas les plus judicieux mais surtout les plus habiles. Quelques-uns sont restés célèbres mais beaucoup d’anonymes ont envoyés leur projet au ministère de la Guerre (pour en avoir vu, certains ne sont pas dégueulasses !).
Parmi les plus célèbres, on peut citer les essais de 1911/1912 des peintres militaires Scott et Détaille: peut-être dû à leur formation, leurs études se basent avant tout sur l'esthétique.
Les couleurs ne changent guère mais les effets sont retravaillés, agrémentés et gagnent en splendeur. On s'éloigne davantage de la guerre moderne bien que chez Détaille 'il défère toutefois déjà une tenue de campagne ou un "bleu cendré" apparaît, proche de ce qui va être le bleu horizon. Le 28ème RI testera ces tenues. Il y a d'autres projets plus anonymes mais qui ne constituent là encore pas un changement majeur de configuration de la tenue.
Cependant, quelques tenues ont bien failli révolutionner l'armée:
- La tenue "Boer", 1903: Testée par le 28ème RI, de couleur gris/bleu de fer avec cartouchières en baudrier, chapeau à pans larges remontables, brodequins. Les éléments métalliques sont bannis au profit de l'acier peint ou du corozo. Simple d'entretien, peu cher à fabriquer, très moderne et pratique au combat, elle fut abandonnée. Pour ma part, c'est le véritable essai dont on a raté le coche : elle s’approche presque, selon son agencement de nos tenues de la Guerre d’Algérie !. De plus, ce projet s’articule autour d’une « grande tenue », (alors déjà portée) conservée.
- La tenue beige-bleue, 1906 : Là encore, un beau projet avorté. Testée par le 43ème RI de Lille et le 72ème RI d’Amiens. En l’espèce, les nuances de la tenue portée par le régiment d’Amiens préfigurent une vraie tenue moderne : tarte, casque, jambières de cuir. Le tout sur une tenue grise, semblable à la nouvelle couleur de campagne autro-hongroise
.
- La célèbre tenue Réséda, 1911 : le projet est ambitieux : toutes les tenues sont converties dans une sorte de vert-kaki selon le principe de « 1 tenue, plusieurs possibilités ». On reprend le principe d’économie puisque la grande tenue sert pour le combat du moment qu’’épaulettes et autres ornements sont retirés. Les cavaliers gardent leur casque et les cuirassiers leur cuirasse. Les fantassins adoptent un casque. Tout le monde pourrait donc être content sauf que… le « Réséda » s’approche trop du feldgrau allemand. D’ès lors, la question de l’esprit de corps français et plus concrètement de la reconnaissance des soldats sur le champ de bataille est posée : le projet sera lui aussi abandonné.

Cependant, quelques micro-mesures ont tout de même fait leur apparition avant 1914 : outre les couvres-métaux des Dragons & Cuirassiers vus plus haut, il est adopté pour les officiers une tunique gris bleu de fer en 1913 qui ne se généralisera pas pour autant mais qui aura pour mérite de camoufler boutons, galonnage et d’anéantir autres parements colorés. Elle est la première à prendre les principes d’une tenue de combat contemporaine : sobre et pratique. Enfin, sur les tuniques 1893, les galons de manche sont réduits : on protège ainsi peut-être plus la fonction que l’humain.


-

_________________
...ou pas !
Vincent.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 19 Mars 2014 18:18 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 04 Mai 2010 14:51
Message(s) : 603
Pour les "Cuirs" ça a été plus compliqué car ils ont failli disparaitre (devant l'efficacité des armes automatiques),voir le congrès de Tours. En géneral c'est plus un souci économique qui a fait garder le rouge = une seule tenue :campagne et sortie.Ceci a l'inverse des troupes allemandes ou anglo-saxonne qui maintiennent une tenue d'apparat (encore actuellement).


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 48 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3, 4

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 33 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB