Rigoumont a écrit :
Attention Narduccio, vous tronquez ma réponse; j'avais écrit à la suite de ma phrase que vous citez plus haut
"Personne ne pourrait supporter des pertes de 10/1 à l'époque industrielle (sauf dans un accrochage local) car elles se chiffreraient rapidement en millions de combattants."
Donc, Omaha beach, sans être (loin de moi l'idée!) rabaissé à un "accrochage local" n'est ni le débarquement dans son ensemble ni la bataille de Normandie dont le débarquement est le coup d'envoi.
Si vous prenez les chiffres à ces deux échelles, vous n'aurez plus la disproportion que vous citez (et que je ne conteste nullement) sur Omaha.
Je vous présente mes excuses pour avoir coupé votre phrase.
Ce qui rend les choses peu comparables entre les 2 époques est la proportion de combattants "actifs". Dans une armée médiévale, il y a presque autants de combattants disponibles pour la ligne de front qu'il y a d'hommes dans une unité. La guerre étant devenue une affaire de spécialistes, le nombre de combattant n'a cessé de baisser. Dans les armées modernes pour une personne au front, il y a souvent plus de 6 personnes à l'arrière. On est loin de "l'intendance suivra". Aujourd'hui, les armées se battent avec quelques spécialistes en pointe et une noria de personnes qui vont leur fournir de quoi se battre. Mais, dans le même temps, les armes modernes sont devenues terriblement efficaces. Utilisées dans de bonnes conditions, elles font des dégâts terribles. Lors de certaines batailles modernes, si on en tient compte que des unités de front, on atteint ou on dépasse localement le ration de 10/1. Que ce soit entre les morts d'un coté par rapport à l'autre ou alors le rapport entre le nombre d'engagés dans le combat et le nombre de morts.
La bataille du Chemin des Dames menées par Nivelle était un secret éventé. L'ennemi avait eu le temps de se préparer et de préparer ses positions. Il était dans une situation défensive presque idéale vu les conditions de l'époque. Le ratio aurait du être plus élevé en sa faveur. Bien entendu, les troupes de Nivelles n'arrivent pas à percer. Mais, au vu du rapport des pertes, ce n'est peut-être pas passé loin. S'il avait eu la sagesse d'attendre quelques jours que le temps s'améliore, les pertes coté allemand auraient été plus fortes et il aurait peut-être pu percer.