Je ne répondrais pas sur la forme du message, si ce n'est que je trouve que le savoir-vivre élémentaire se perd de nos jours, mais sur le fond : la question qui nous intéresse sur les derniers messages du fil, c'est celle de ces deux corps d'armée (et une division de cavalerie) envoyés à l'est. Ces corps quittent l'ouest le 26 août, l'ordre étant donné au plus tard le 25.

Or, tous vos éléments (délitement du front russe : Tannenberg a lieu du 26 au 30 août ; la Garde prussienne éprouvée à Guise : Guise, c'est le 29 août ; l'état de santé de Moltke est clairement en cause, vous y rajoutez sans guère d'intérêt celui de Bülow : d'ailleurs s'il est atteint d'une névralgie lourde, ses plus gros problèmes de santé interviennent après la bataille de la Marne ; etc) traitent d'éléments postérieurs au sujet que je considère dans mes messages. Bref, ils n'y répondent en rien.

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"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"

une remarque: on sait que Schlieffen s'était résolu à sacrifier les provinces de l'est le temps d'en finir à l'ouest mais les Allemands n'ont-ils pas été quand même surpris par la rapidité de l'attaque russe? N'est-ce pas cela qui a instillé le doute dans l'esprit de ces messieurs de l'EM?

C'est très vraisemblable. Les 1re et 2e Armées russes qui prennent l'offensive contre la Prusse-orientale le font bien plus tôt que prévu par les Allemands, et constituent une très mauvaise surprise. Cela a joué très certainement sur les choix effectués par l'OHL entre le 20 et le 25 août 1914.

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"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"

et oui, c'est comme passer par les Ardennes en 40, attaquer avant d'avoir mobilisé ça ne se fait pas!

Oui enfin, dans ce cas l'armée russe mobilise depuis le 30 juillet 1914, et lance une armée sur le Niémen le 17 août, une autre sur la Narew le 19. 18 et 20 jours : on ne peut pas dire qu'elle n'ait pas procédé rapidement...

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"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"

Finalement, ces 2 corps étaient loin d'être indispensable à l'est vu le prompt rétablissement de la situation lors de l'arrivée de Hindenburg et Ludendorff. Je pense également que c'est dû à la panique de Prittwitz qui retraite sur la Vistule.

Ils ont permis d'accentuer l'effort sur Rennenkampf et donc sa défaite des lacs Masure. Mais Hindenburg s'en sortait très bien sans eux et après la gifle de Tannenberg une victoire plus limitée aurait été suffisante.

Mais ça, c'est une analyse que l'on peut faire après Tannenberg. Avant, tous les fantasmes sont permis, et Prittwitz dresse un tableau beaucoup plus noir de la situation, demandant même à se replier jusqu'à la Vistule en abandonnant la Prusse-orientale à son sort. Les Allemands, en cet été, voulant gagner sur tous les tableaux, sont incapables de prioriser leurs efforts. L'OHL relève Prittwitz et son chef d'état-major de leurs postes le 22 août, et envoie donc deux corps en renfort à la 8. Armee vers le 25 août, alors même que la victoire de Tannenberg (effective le 30 août) en rendait la présence non-nécessaire. Partant, les Allemands perdent deux corps et une division de cavalerie sur la Marne qui y auraient été très certainement décisifs.

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C'est quand même une erreur extrèmement lourde et je ne la comprends pas vraiment. D'une part il ne sont pas certain d'être victorieux à l'ouest et le prélèvement de ces unités est plus que dommageable, d'autre part le plan shlieffen prévoyant de perdre les provinces orientales il n'y avait rien d'anormal à l'exception de l'avance des russes, certes rapide mais pas au point d'être aux portes de Berlin.
J'imagine que la Vistule devait être assez fortifiée ?
Je ne vois qu'une explication c'est que l'EM a été bien trop influencé par Prittwitz et n'a eu que peu de sang froid.

1) c'est une erreur, indéniable. La plus lourde commise à mon sens. Si vous lisez les mémoires de Falkenhayn, vous verrez que le transfert des grandes unités d'un front à l'autre deviendra l'une des préoccupations principales de l'OHL pour 1914-1916. Afin de ne pas rééditer une telle approximation.
2) le plan initial ne prévoyait pas la perte de la Prusse-orientale. Il envisageait de laisser la protection de l'est du Reich à la seule 8. Armee et aux corps mis sur pied par les districts militaires orientaux. Cette force, jouant sur la lenteur de la mobilisation russe et s'appuyant sur le réseau de forteresses qui couvre une Prusse-orientale loin d'être un boulevard (avec ses marécages et ses cours d'eau), devrait être suffisante pour maintenir l'intégrité du Reich à l'est le temps que la France soit vaincue et que le gros des forces allemandes puissent être envoyées contre le géant russe.
3) Berlin était effectivement couverte à l'est par une série de forteresses ayant un rôle d'arrêt (Graudenz, Thorn, etc), plus les formidables obstacles de la Vistule et de l'Oder. Elle n'était pas sous la menace d'un coup de main.
4) tous les témoignages de première main l'indiquent : Moltke a été bien en-dessous de ce qui était attendu de lui, en raison de sa maladie en particulier. Orienté par les comptes-rendus alarmistes et peut-être l'inquiétude des cercles dirigeants (en particulier du Kaiser qui est quand même l'Oberste Kriegsherr), il a manqué de sang-froid, et en admettant qu'il n'ait pas été d'accord avec cette décision son conseil n'avait pas l'autorité pour le faire revenir sur sa décision.

Pendant ce temps, Joffre profitait du réseau ferré pour faire roquer allègrement ses corps d'armée de l'aile droite à l'aile gauche...

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Heureux de vous lire à nouveau, mon Capitaine !

à la fin juillet ou tout début d'août, Moltke n'est-il pas navré (dans le sens médiéval du terme) par les ultimes tergiversations du Kaiser ?
Cela expliquerait une fêlure intérieure ou son ressort brisé pendant les premières semaines !

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… il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer…

Tout le plaisir est pour moi d'être de retour !
Je pense que la maladie de Moltke est suffisante pour expliquer ses décisions inadéquates et son attitude timorée ou indécise. Plus l'énorme pression qui pèse quoi qu'il en soit sur ses épaules.

CNE503

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"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"

hum,hum
Joffre l'a bien dit "je ne sais pas qui a gagné cette bataille mais je sais bien qui l'aurait perdue".

Malgré l'embarquement pour le front est des divisions allemandes, Joffre ne pensait qu'à se mettre à l'abri derrière la Seine. Il signe l'instruction générale n°4. Cette instruction dessine le cadre de la situation stratégique : pour éviter que la Ve armée se fasse envelopper, elle doit gagner du champ, au prix de l’abandon d’une partie du territoire national. Les armées pivoteront autour du point fixe de Verdun et seront amenées sur la ligne Pont-sur-Yonne - Nogent-sur-Seine - Arcis-sur-Aube - Bar-le-Duc.

Selon Pierre Miquel :


Dans la soirée du 3 septembre, l'infléchissement de la 1ère armée allemande vers le sud-est est une certitude. Galliéni voit tout de suite la faute que vient de commettre von Kluck. Sur incitation de Galliéni, Joffre accepte, le 4 septembre, de lancer une offensive générale le 6 septembre mais doit pour cela obtenir la coopération des Anglais.

Est-ce que le commandement français était au courant du basculement de ces deux corps d'armée allemands vers la Prusse orientale ?

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

J'ai lu quelque part que les services français avaient repéré leur passage ferroviaire à Berlin - jolie performance - mais j'ai oublié la source. C'est donc sous toutes réserves.

Par contre, certitude, les services d'écoute français avaient capté des messages faisant état de la destruction des armées russes à Tannenberg, Joffre disant :" Nous savions désormais que nous étions seuls."

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)