Merci pour cette réponse rapide Mécène !

Pour l'anecdote sur les manuels scolaires : l'an passé, un élève m'a recopié le manuel pour répondre à une question, faisant un énorme contre-sens et recopiant une donnée erronée qui plus est. J'ai eu le malheur de lui dire en le sermonnant qu'il ne faut pas toujours croire le manuel (j'ai parlé trop vite en étant pas très explicite qui plus est...), et la maman a fait un scandale...

Pour revenir à nos poilus, cette expression est donc bien plus ancienne que je ne le croyais. Je pensais, avec erreur donc, qu'elle était née lors de la Première Guerre mondiale.

J'ai la collection complète de l'Illustration entre aout 1914 et mars 1919, je vais regarder la première mention du mot appliquée aux soldats, car avant guerre, c'était un mot signifiant couillu.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Hummm ! Avant guerre on disait plutôt les pioupious (bidasse est lui aussi entré dans le langage mais plus tard). J'ai lu que le terme "poilu" serait entré dans le langage pendant l'hiver 1914-15. En effet, si les allemands avaient des tranchées correctement tracées et équipées, avec des abris correctement aménagés, il n'en était pas de même chez les français. On avait un Etat-Major qui s'imaginait, que chasser les allemands du pays était plus important que le confort du soldat. Des tranchées trop bien aménagées, diminueraient, selon lui, la motivation des troupes. Donc durant ce premier hiver, l'aspect du soldat français était franchement rebutant et l'hygiène fut plus que délaissée. Certes par la suite, la guerre des gaz à partir de 1915, entraina le port du masque donc le rasage des boucs et moustaches, mais le mot poilu est resté.
Ceci dit il existait aussi l'expression "Brave à trois poils" qui signifiait homme courageux

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme

La moustache est restée, même avec le masque. Les photos de soldats sans moustaches sont rares, me semble t'il, sauf chez les Anglais où le poil fait mauvais genre.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Quand les hommes restaient aux premières lignes,dans les tranchées,l'eau propre était une matière rare,au bois des Caures le colonel Dhenry doit utiliser le fond de son bidon de vin blanc pour se raser,avant de se faire tuer....." si déjà le colon n'a pas d'eau alors le griveton tu penses" m'aurait dit mon vieil oncle maternel ancien de la bataille de l'Yser chez les F.M

Sans doute le lieutenant-colonel Driant , qui avait dans le civil écrit des ouvrages sous le noms de capitaine Danrit

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme

Oui exact ,ma mémoire a inversé les deux,il s'agit bien de lui...lieutenant -colonel de chasseurs

J'ai trouvé la première mention du mot poilus dans le numéro du 7 novembre 1914 de l'Illustration dans un article dont l'auteur dit qu'il voulait l'intituler Chez les poilus du....


Pour ceux qui ont les numéros de 1914, il s'agit du n° 3740, page 339.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Je fais remonter ce fil, parce que au hasard d'une lecture, je suis tombé sur un détail intéressant, qui confirme que le mot "poilu" au sens d'homme courageux, et par extension, soldat courageux, existait bien avant la guerre de 14.
Dauzat, dans son "Argot de la guerre", (1919, Armand Colin) définit le poilu comme "l'homme qui a du poil au bon endroit--pas dans la main!-symbole ancien de virilité."
Et Dauzat précise que dans Balzac, on trouve déjà ce mot dans ce sens lorsque le grand romancier parle de tel général de Napoléon qui trouve quarante-deux pontonniers "assez poilus" pour construire un pont sur la Bérésina, c'est à dire assez braves.
L'auteur ajoute que "avant 14, dans les casernes, poilu désignait celui qui n'avait pas froid aux yeux, et un homme tout court". Il souligne que plus tard , ce terme est passé dans l'argot du milieu, dans l'expression 'un gonze poilu'', qui signifiait un dur de dur.

Source: "La Bastoche, une histoire du Paris populaire et criminel", par Claude Dubois (coll. Tempus, Perrin)

Oui, c'est une très belle idée reçue que cette histoire de soldats ne pouvant pas se raser. Je me souviens encore de ma prof de 3e en parler ...

Vous avez peut-etre déjà tous feuilleté cet exellent ouvrage de Michel Biard sur le parler révolutionnaire : "Parlez vous le sans-culotte?". Il y a un très bel article sur le "moustachu" (à vérifier). Et la définition qu'il en donne est similaire à celui du poilu, à savoir le brave, le viril, etc. L'image était d'ailleurs opposée à celle de l'aristo plus glabre ... En 1793, le port de la moustache est un signe de distinction révolutionnaire !


Je remarque au passage que l''article de wikipédia n'est pas mauvais.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Poilu

Il me semble avoir déjà lut qu'il a été retrouvé écrit dans d'ancienne lettre de grognards de Napoléon Ier le terme de poilus... pour les désigner. Molière, au XVIIe siècle, parle déja de « un brave à trois poils » pour désigner quelqu'un de courageux.

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@+
Skipp

Exact, contrairement d'ailleurs à mes messages de 2004, le vocable "poilu" est très antérieur à la PGM pour désigner un combattant brave et viril.

Un ami m'a passé ce lien que j'ai trouvé très intéressant : Grande Guerre : parlez-vous le poilu ?
Il parle d'un ouvrage sur le "parler des tranchées", notamment le mot poilus, évidemment, mais aussi d'autres mots comme tringlot, becquetance, etc.

Bonjour



Et donc, en conclusion, voici une fausse explication qu'il va être bien difficile à faire oublier !!!

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Hugues de Hador.

L’expression était encore utilisée sous l’Empire.
On peut citer également l’Empereur à ce sujet :
« Qu'il se trouve, disait-il, un Empereur de Russie, vaillant, impétueux, capable, en un mot un Czar qui ait de la barbe au menton (ce qu'il exprimait, du reste, beaucoup plus énergiquement), et l'Europe est à lui. »
(Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène)


Dans le même ordre d’idée, on peut se souvenir du général Macard tel que conté dans les mémoires de Marbot :
"Ce singulier personnage, véritable colosse d'une bravoure extraordinaire, ne manquait pas de s'écrier lorsqu'il allait charger à la tête de ses troupes : "Je vais m'habiller en bête !..." Il ôtait alors son habit, sa veste, sa chemise, et ne gardait que son chapeau empanaché, sa culotte de peau et ses grosses bottes !... Ainsi nu jusqu'à la ceinture, le général Macard offrait aux regards un torse presque aussi velu que celui d'un ours, ce qui donnait à sa personne l'aspect le plus étrange ! Une fois habillé en bête, comme il le disait lui-même avec raison, le général Macard se lançait à corps perdu, le sabre au poing, sur les cavaliers ennemis, en jurant comme un païen ; mais il parvenait rarement à les atteindre, car à la vue si singulière et si terrible à la fois de cette espèce de géant à moitié nu, couvert de poils et dans un si étrange équipage, qui se précipitait sur eux en poussant des hurlements affreux, les ennemis se sauvaient de tous côtés, ne sachant trop s'ils avaient affaire à un homme ou à quelque animal féroce extraordinaire."

Macard croqué par Eugène Chaperon :

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)