Skipp a écrit :
Molière, au XVIIe siècle, parle déja de « un brave à trois poils » pour désigner quelqu'un de courageux.
L’expression était encore utilisée sous l’Empire.
On peut citer également l’Empereur à ce sujet :
« Qu'il se trouve, disait-il, un Empereur de Russie, vaillant, impétueux, capable, en un mot un Czar qui ait de la barbe au menton (ce qu'il exprimait, du reste, beaucoup plus énergiquement), et l'Europe est à lui. »
(Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène)
Dans le même ordre d’idée, on peut se souvenir du général Macard tel que conté dans les mémoires de Marbot :
"Ce singulier personnage, véritable colosse d'une bravoure extraordinaire, ne manquait pas de s'écrier lorsqu'il allait charger à la tête de ses troupes : "Je vais m'habiller en bête !..." Il ôtait alors son habit, sa veste, sa chemise, et ne gardait que son chapeau empanaché, sa culotte de peau et ses grosses bottes !... Ainsi nu jusqu'à la ceinture, le général Macard offrait aux regards un torse presque aussi velu que celui d'un ours, ce qui donnait à sa personne l'aspect le plus étrange ! Une fois habillé en bête, comme il le disait lui-même avec raison, le général Macard se lançait à corps perdu, le sabre au poing, sur les cavaliers ennemis, en jurant comme un païen ; mais il parvenait rarement à les atteindre, car à la vue si singulière et si terrible à la fois de cette espèce de géant à moitié nu, couvert de poils et dans un si étrange équipage, qui se précipitait sur eux en poussant des hurlements affreux, les ennemis se sauvaient de tous côtés, ne sachant trop s'ils avaient affaire à un homme ou à quelque animal féroce extraordinaire."
Macard croqué par Eugène Chaperon :