edern35 a écrit :
- sur l'armement:
Je me permets de répondre: je crois que pendant des mois, l'état major a pensé que le 75 était la reine des armes alors que les Allemands avaient une longueur d'avance sur la portée, le calibre et le nombre de canons d'artillerie LOURDE.
Je vous renvoie aux pages du livre de Pierre Miquel, notamment celles consacrées aux batailles de Champagne et d'Artois en 1915; et puis, il y a ces JMO qui se désespèrent des insuffisances de l'armement français (lisez notre page sur ces bretons morts à Fleury en 1916).
Sur l'armement, avant un conflit, on fait des choix. Par exemple, en ce qui concerne le calibre. Le poids du canon n'est pas proportionnel au claibre. En fait, il suit une courbe exponentielle. A un moment c'est posé la question de savoir quel calibre on allait retenir. En faveur du 75, on retint sa légèreté, ce qui permettait de les mettre plus facilement en place, de les déplacer plus facilement. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, l'artillerie est une arme de mouvement. Quand vous avez tiré une salve, l'adversaire connait votre position et il va pouvoir mettre en place des feux de contre-batterie. Donc, à portée identique, le canon le plus léger est favorisé. Dans le cas de portée nettement différente, on a pensé que la mobilité serait plus efficace que l'allonge. Mais, dans le cas des armements, il y a un seul arbitre suprême : le champ de bataille.
Lors des premières batailles de 1914, on s'est rendu compte que les allemands mettaient presque aussi vite leurs canons en batterie que ne le faisaient les artilleurs français. Seconde surprise, du fait de cette mise ne place rapide, il était difficile de pouvoir se mettre à l'abri. Pas en restant en portée de tir. Mais cela, avant les premiers échanges d’artillerie, personne ne pouvait le savoir.
Il est facile par la suite de déplorer le choix fait par l’État-major français. On peut même trouver et citer les responsables et comme il y a eut un débat, on peut trouver des gens qui a-posteriori avaient raison ... Mais, on ne peut pas défaire le choix. Il faut l'assumer. OK, ceux qui l'assumèrent furent les divers combattants. C'est toujours comme cela que çà se passe. Et si on avait fait un autre choix et qu'il se soit révélé faux, les historiens auraient beau jeu de dire qu'il fallait choisir le canon de 75.