Nous sommes actuellement le 19 Mars 2024 5:44

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 15 message(s) ] 
Auteur Message
Message Publié : 22 Août 2014 14:29 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur

Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15763
Localisation : Alsace, Colmar
Le 22 août 1914, jour le plus sanglant de l'histoire de France

Citer :
Ce jour-là, 27 000 soldats français ont perdu la vie. Un ouvrage explique les raisons de cette hécatombe et pourquoi notre histoire l'a quelque peu oubliée.

Moins de trois semaines après la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France, le 3 août 1914, les deux armées passent à l'offensive. Des centaines de milliers de soldats s'alignent de la frontière suisse au Brabant belge, dans la chaleur de l'été. Du 20 au 24 août, la bataille des Frontières fait rage. La France en sort perdante. Seule la bataille de la Marne, du 6 au 11 septembre, permettra de mettre un terme à l'avancée allemande.

Une de ces journées fut particulièrement meurtrière : le 22 août 1914. Entre l'aube et la tombée de la nuit, pas moins de 27 000 soldats français sont tués, soit deux fois plus que du côté allemand. C'est le jour le plus sanglant de l'histoire de l'armée française, toutes guerres confondues. Comment expliquer une telle hécatombe ? Pourquoi, paradoxalement, cet événement tragique est-il si peu connu ? L'ouvrage de Jean-Michel Steg, Le Jour le plus meurtrier de l'histoire de France - 22 août 1914 (Fayard), paru en 2013, permet d'en savoir plus.

L'état-major dépassé par les événements

Jusqu'à la fin du mois d'août, l'état-major dirigé par le général Joffre, commandant en chef des armées, ne cerne pas l'ampleur de la manœuvre entreprise par les Allemands en Belgique. Trompés par des renseignements faux ou imprécis, les militaires français sous-estiment le nombre de divisions en train de fondre sur leur aile gauche. "Surtout, ils n'intègrent pas que les unités alllemandes de première ligne ont été puissamment renforcées par un afflux de réservistes encore jeunes et bien entraînés", écrit Jean-Michel Steg.

En Belgique, au début de la bataille des Frontières, les Français prennent des décisions avec une bonne journée de retard. Joffre pense attaquer les Allemands sur leur flanc, comme par surprise, mais il les attaquera finalement de face, ce qui constitue un choc plus violent et difficile à remporter. Une erreur "catastrophique" qui explique en partie le carnage. Quand ils tombent sur les Allemands, dans ce paysage vallonné, sinueux et boisé, les Français sont pris de court. "Le camp capable de déployer ses troupes de la façon la plus rapide sera décisif dans la bataille", explique l'auteur. Et ce camp, c'est celui des Allemands.

Le cafouillage est d'autant plus grand que les ordres donnés par l'état-major, loin du terrain d'opérations (Joffre est à Château-Thierry, dans l'Aisne), tardent à arriver. Les six corps d'armée engagés ce jour-là peinent à se porter secours : les combats ont lieu de façon quasi simultanée et la désorganisation générale est accrue par un brouillard tenace qui se lève en fin de matinée. Le bilan est catastrophique. Le 22 août, la 8e division a perdu à elle seule 5 000 soldats, soit la moitié de ses troupes. Les officiers ne sont pas épargnés : un gradé sur deux affilié à cette division perd la vie.

"L'offensive à outrance", une doctrine très meurtrière

Les combats du mois d'août n'ont rien à voir avec ceux, emblématiques de la Grande Guerre, qui se dérouleront dans les tranchées. Les armées allemande, française et britannique en sont encore à la guerre de mouvement, qui expose davantage les hommes et se révèle donc plus coûteuse en vies. Par ailleurs, l'armée française n'est pas préparée à une guerre défensive. Ainsi, face au feu ennemi, "les soldats tentent parfois de s'abriter sous leurs sacs", note Jean-Michel Steg.

Mais au fond, minimiser les pertes n'est pas l'objectif premier de Joffre et de ses équipes. La doctrine de "l'offensive à outrance" reste privilégiée. Une guerre de type napoléonien, peu défensive, où les soldats restent debout et où l'artillerie joue un rôle secondaire. "Rechercher des pertes minimales eût été considéré comme une faiblesse, une forme de pusillanimité des chefs, au risque de brider l'élan des soldats au combat", analyse l'auteur du livre. Ceci explique en partie l'absence d'ordre de battre en retraite et le taux de mortalité élevé parmi les officiers, parmi lesquels bon nombre tentent de montrer l'exemple quasi suicidairement, en restant exposés longtemps face au feu.

Cette stratégie d'un autre temps ("On attaquera l'ennemi partout où on le rencontrera") se heurte à une difficulté supplémentaire : les armes de guerre ont bien évolué depuis 1870 et la guerre franco-allemande. Les fusils tirent plus rapidement, toutes les 4 à 5 secondes ; les mitraillettes font leur apparition ; les canons sont davantage précis et meurtriers ; l'aviation largue des obus (l'armée française en utilise 50 000 par jour en septembre 1914) et les soldats "se laissent surprendre par les sons", qu'ils ne sont pas toujours en mesure d'analyser. Il arrive que certains d'entre eux, pris de panique, tirent au hasard, parfois même sur des troupes alliées.

La bataille de Rossignol, un massacre

Le 22 août 1914, des centaines de milliers d'hommes s'engagent sur une quinzaine de terrains majeurs. Les batailles portent les noms de Virton, Bellefontaine, Neufchâteau, Ochamps, Bertrix, Maissin ou encore Ethe. Dans cette dernière localité, on recense aujourd'hui 2 056 tombes françaises, dans un cimetière spécifique. La plus meurtrière restera celle de Rossignol, village du sud-est de la Belgique, avec 7 000 morts français, contre 800 à 1 000 morts allemands.

Cette bataille est un condensé tragique des dysfonctionnements propres à l'armée française à ce moment-là. Après avoir traversé la Semois, rivière frontalière, la 3e division d'infanterie coloniale est persuadée que l'ennemi ne se compose que de cavaliers, alors qu'il dispose d'artillerie et de soldats lourdement armés. Le commandement refuse d'ordonner le retrait des troupes, qui sont pourtant sur le point d'être encerclées. Aucune décision n'est réellement prise, les Allemands tiennent les Français à leur merci. La 3e division d'infanterie coloniale est presque anéantie.

"L'après-midi est une longue agonie", écrit Jean-Michel Steg. Le général Raffenel, "devenu totalement aboulique", abandonne ses troupes. "Il s'éloigne de son état-major et on perd sa trace. Son corps ne sera retrouvé que le lendemain, sans qu'on puisse déterminer s'il s'est suicidé ou s'il est mort sous le feu ennemi." A la tombée de la nuit, les Allemands installent leur bivouac autour de Rossignol. Les soldats français qui ont survécu repassent la Semois qu'ils avaient franchie quelques heures plus tôt. Près de 7 000 hommes sont morts pour rien.


Une mémoire peu entretenue

La violence de ces quelques jours, et notamment du 22 août 1914, est un peu passée sous silence aujourd'hui. Comment expliquer que l'opinion publique connaisse, au moins de nom, les batailles de la Marne ou de la Somme, mais pas celle de Rossignol ? Dès la fin de la guerre, ces événements sont minimisés. Les 106 volumes de l'ouvrage Les Armées françaises dans la Grande Guerre, daté de 1922, ne comportent que trois paragraphes sur Rossignol. L'armée préfère alors retenir les faits constructifs, comme la bataille de la Marne, plutôt que les échecs cinglants, où son commandement est directement mis en cause.

Le 22 août constitue malgré tout, selon les termes de l'historien Stéphane Audoin-Rouzeau, qui préface l'ouvrage de Jean-Michel Steg, "une entrée dans 'la première catastrophe' du XXe siècle, dans le désastre originaire".

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 22 Août 2014 14:39 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 27 Avr 2004 17:38
Message(s) : 10616
Localisation : Région Parisienne
Citer :
Les fusils tirent plus rapidement, toutes les 4 à 5 secondes ; les mitraillettes font leur apparition


Pff, et puis quoi encore ? Des Kalach ?

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 22 Août 2014 14:42 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général

Inscription : 20 Déc 2008 14:01
Message(s) : 5112
Localisation : Bourgogne
Narduccio a écrit :
"Après avoir traversé la Semois, rivière frontalière, la 3e division d'infanterie coloniale est persuadée que l'ennemi ne se compose que de cavaliers, alors qu'il dispose d'artillerie et de soldats lourdement armés."


Où l'on s'aperçoit que la désastreuse utilisation de la cavalerie divisionnaire peut avoir les plus graves conséquences... En 1870, l'absence d'écrans, de flanc-garde et de reconnaissances même limitées est directement en cause dans les premières défaites, mais au moins pouvait-on se dire que cela provenait d'une organisation défaillante, la cavalerie étant groupée au niveau du corps d'armée et pas à disposition des divisions*. En 1914, ce n'est plus le cas, chaque division dispose d'un escadron organique.

* En fait, la doctrine est également complètement dépassée, et l'on se contente de vouloir imiter Eylau en oubliant que les plus grandes victoires napoléoniennes ont été obtenues grâce à un éclairage et des reconnaissances très efficaces de la cavalerie légère (efficaces sauf contre les Russes et leurs nuées de cosaques, mais c'est une autre histoire).

CNE EMB

_________________
"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 22 Août 2014 14:54 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général

Inscription : 20 Déc 2008 14:01
Message(s) : 5112
Localisation : Bourgogne
Jean-Marc Labat a écrit :
Citer :
Les fusils tirent plus rapidement, toutes les 4 à 5 secondes ; les mitraillettes font leur apparition


Pff, et puis quoi encore ? Des Kalach ?


Le fusil Lebel avait une cadence de tir pratique de 8 à 10 coups par minute. Comme son chargeur contenait huit cartouches, plus les deux placées dans l'auget et dans la chambre, au bout d'une minute de tir, il fallait le recharger - ce qui diminuait la cadence.

A noter que l'article exagère légèrement, même si on accepte le côté un peu théorique de la cadence de tir donnée : huit à dix coups par minute, cela fait un tir toutes les six à huit secondes.

Quant aux "mitraillettes" (je ne sais ce que ce terme fantaisiste a de si particulier pour être si populaire !), elles n'apparaissent que plus tard dans le conflit (le premier est le Bergmann Maschinenpistole MP18 allemand, produit à compter de 1918). Il y a peut-être confusion avec les fusils-mitrailleurs (le FM modèle 1915 CSRG dit "Chauchat" notamment, mis en service en 1915, mais le FM Lewis MkI est produit dès 1913).

CNE EMB

_________________
"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 22 Août 2014 15:09 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 27 Avr 2004 17:38
Message(s) : 10616
Localisation : Région Parisienne
Je pense que l'auteur voulait parler de mitrailleuses lourdes, c'est plus cohérent. Il est certain que l'absence de reconnaissances efficaces a joué son rôle dans ces "surprises". La cavalerie allemande est plus efficace à ce point de vue, il faut dire qu'elle l'avait été aussi en 1870.

Comme on ne s'est pas encore aperçu que le feu tuait, les attaques en rangs serrés ont été un piège mortel pour le soldat. Mais ce n'était pas l'apanage des Français, les Allemands et les Anglais feront la même erreur.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 22 Août 2014 15:10 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général

Inscription : 20 Déc 2008 14:01
Message(s) : 5112
Localisation : Bourgogne
A titre de comparaison (un peu morbide), le "Darkest Day" de l'armée britannique, le 1er juillet 1916, premier jour de l'offensive alliée dans la Somme, coûte à l'armée de Sa Majesté la vie de 60 000 soldats...

Pour élargir le sujet, on pense souvent que le summum du sacrifice des armées françaises fut atteint pendant la bataille de Verdun, en particulier dans les premières phases de la bataille, de février à juin 1916, mais les pertes subies dans les six premières semaines du conflit sont largement supérieures à celles de n'importe quelle autre période de la guerre (selon MemorialGenWeb, de l'ordre de 8% des pertes totales du conflit pour août et pour septembre 1914, quand Verdun oscille mensuellement entre 1 et 2,5%, que l'offensive du Chemin des Dames entraîne des pertes inférieures à 3% et que les dernières offensives de l'été et de l'automne 1918 voient un pic, en octobre 1918, à 3% ; même les offensives de Champagne en septembre 1915 dépassent seulement de peu 4%).

CNE EMB

_________________
"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 22 Août 2014 15:14 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général

Inscription : 20 Déc 2008 14:01
Message(s) : 5112
Localisation : Bourgogne
Oui, enfin, les mitrailleuses, on connaît depuis les années 1860, elles ne font pas leur apparition en 1914. L'armée française en est même équipée en 1870, au contraire de son homologue allemande...

Tout à fait d'accord pour dire que les Britanniques et les Allemands auront aussi leur lot de mauvaises surprises, mais quelques petites différences montrent quand même que nous étions en retard. Par exemple, le bataillon en colonne de marche dispose ses deux mitrailleuses attelées à l'arrière de la colonne dans l'armée française, et à l'avant dans l'allemande. Il en résulte, en cas de combat de rencontre ou si le besoin de se déployer promptement se fait sentir, une mise en place de feux beaucoup plus rapide chez les Allemands. Et ce dès 1914.

CNE EMB

_________________
"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 22 Août 2014 15:14 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur

Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15763
Localisation : Alsace, Colmar
"Narduccio a écrit" ... euhhh, recopié avec la source sûrement, mais je n'ai pas écrit grand chose. Il faut rendre à son auteur ses écrits. :wink:

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 22 Août 2014 15:16 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général

Inscription : 20 Déc 2008 14:01
Message(s) : 5112
Localisation : Bourgogne
D'où le fait que j'ai mis des guillemets dans l'encadré - mais effectivement cela peut entraîner une confusion. J'entendais bien que c'était une citation reprise par Narduccio, bien sûr.

CNE EMB

_________________
"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 22 Août 2014 15:50 
Hors-ligne
Salluste
Salluste

Inscription : 22 Avr 2009 8:49
Message(s) : 260
Attention, le 01/07/16, c'est 60 000 pertes pour les britanniques, dont 20 000 tués environs (+ un peu moins de 2000 tués français le même jour sur cette zone là)

Le 22/08/14, c'est 25 000 tués pour les français (dont 17 000 sur les 15 batailles du centre, les autres pertes sont à Charleroi et en Lorraine).

A noter que sur les batailles du Centre (France 17 000 tués et environ 35 000 blessés) le ratio te pertes est assez déséquilibrés : les allemands n'y ont eu "que" 29 000 pertes (dont 9 000 tués)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 22 Août 2014 20:31 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide

Inscription : 03 Déc 2011 17:59
Message(s) : 31
Oui il faut bien distinguer pertes et tués. Et au sein des pertes ; les pertes définitives (tués, disparus et blessés graves) et les pertes temporaires (blessés légers pouvant être remis sur pied rapidement notamment).


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 01 Sep 2014 12:42 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 04 Mai 2010 14:51
Message(s) : 603
Pour revenir au 3eme corps colonial, il semble que des reconnaissances de cavalerie aient signalé la présence d'un CA allemand face à Neuchateau. Le commandement de la 4eme armée n'en tient pas compte; Raffanel et son 3eme corps colonial se heurtent à une muraille de feu à Rossignol/le pont sur la Semoy ayant sauté, il est encerclé. Ses deux brigadiers sont tués. Raffanel est vu, un fusil à la main. 10000 h perdus et son corps est trouvé en fin de bataille. Pourtant de Langle de Cary avait la supériorité (6 CA face à 3CA) car la IV e armée allemande n'avait qu'un couloir de 40km pour déboucher.
Les britanniques auront leur jour face aux crêtes de Pachendaele et le mont Kimmel en 1916 avec les mêmes causes produisant les mêmes effets. Absence de renseignements et de préparation


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 01 Sep 2014 19:02 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide

Inscription : 25 Août 2014 22:07
Message(s) : 40
Localisation : Ici et là
Le Jour le plus meurtrier de l'histoire de France - 22 août 1914 Jean-Michel Steg (Fayard), paru en 2013, permet d'en savoir plus ????

Certes, mais il n'est pas le seul, et peut-être pas le premier...

Personnellement, je conseillerai plutôt La bataille des frontières, Joffre attaque au centre 22-26 août 1914, de Jean-Claude Delhez, Economica. C'est le condensé d'un livre de ce même auteur paru en 2012 : Le jour de deuil de l'armée française. Je le trouve globalement bien plus mesuré (j'ai lu les deux).
Mon attention a été retenue sur le fait qu'il estime que cette défaite tient avant tout, au commandement français, non pas à Joffre et au CQG qui avaient bien vu venir, mais a Ruffey et Langle, flanqués de Grossetti et Maistre, qui n'ont pas respecté le plan d'opération de leurs armées.... et bien d'autres, qui auraient pu redresser la situation mais ont réagi trop lentement...

On est bien loin de l'excuse du pantalon garance, qui certes, a contribué à la défaite, mais si peu... Après tout, ce pantalon existait encore pour la bataille de la Marne !
Il faudrait aussi finir par admettre qu'offensive à outrance ne signifiait pas nécessairement offensive frontale à outrance...


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 02 Sep 2014 13:22 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 10 Fév 2009 0:12
Message(s) : 9027
Guilhabert a écrit :
il estime que cette défaite tient avant tout, au commandement français, non pas à Joffre et au CQG qui avaient bien vu venir, mais a Ruffey et Langle, flanqués de Grossetti et Maistre, qui n'ont pas respecté le plan d'opération de leurs armées....

Pourriez vous expliquer, c'est intéressant.
En même temps ça ressemble à la version de Joffre, qui mettait toujours la faute sur un subordonné.

_________________
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 04 Sep 2014 16:06 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide

Inscription : 25 Août 2014 22:07
Message(s) : 40
Localisation : Ici et là
Pierma a écrit :
Guilhabert a écrit :
il estime que cette défaite tient avant tout, au commandement français, non pas à Joffre et au CQG qui avaient bien vu venir, mais a Ruffey et Langle, flanqués de Grossetti et Maistre, qui n'ont pas respecté le plan d'opération de leurs armées....

Pourriez vous expliquer, c'est intéressant.
En même temps ça ressemble à la version de Joffre, qui mettait toujours la faute sur un subordonné.


On a souvent dit que les confrontations postérieures au 20août constituaient des surprises tant du côté français que du côté allemand. Cela parait complètement faux.

L'auteur décortique les 15 batailles du 22 août. Les erreurs du commandement sur le terrain semblent manifestes. Retards dans l'arrivée des troupes au combat en raison d'hésitations, abandons de positions victorieuses ou favorables (notamment à Rossignol)

La bataille la plus importante : Rossignol (22 août) parait être un engrenage d'erreurs françaises dues a un commandement parfaitement lamentable :

Le but est Neufchâteau. Les français se dirigent vers cette ville en croyant se rendre à un nouveau cantonnement sans nécessité de combat.
Le commandement est informé depuis le 20 août que les Allemands sont à Neufchateau, le colonnel Puypéroux le sait, mais oublie de le dire à ses subordonnés.

Alors que la 3ème division du général Lefebvre est encerclée, le général Leblois (de sa propre initiative) accours, il prend pied dans le village de Rossignol et débloque l'étau. A ce moment là, les allemands envisagent un repli.
Mais ... Lefebvre (qui aurait dû obtenir le grand prix de l'incompétence) ordonne à Leblois de se replier de Rossignol ! Erreur fatale : la 3ème division va être détruite et les allemands l'emportent.

Je ne peux tout décrire, mais il me semble que le bouquin de Jean-Claude Delhez décrit de manière bien plus fine les questions tactiques qui montrent bien l'inconséquence d'une grande partie du commandement.

L'idée de Joffre d'attaquer au centre ne me parait donc pas si mauvaise, sachant déjà que le plan Schlieffen avait déjà du plomb dans l'aile droite (pas assez forte conformément aux recommandations du baron von Schlieffen)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 15 message(s) ] 

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 3 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB