Impressionnant le nombre de "détails" que le commandement a dû apprendre à gérer, alors qu'ils étaient considérés comme allant de soi. Dans cette guerre les moyens de destruction étaient en avance sur tout le reste...
Dans "ceux de 14", Genevois raconte comment, alors qu'ils étaient établis dans des tranchées à contre-pente - sans doute près des Eparges, mais je ne suis pas certain de ma mémoire sur ce point - le bombardement annoncé des tranchées allemandes, distantes de 6 ou 800 m, leur tombait systématiquement dessus. Après la deuxième fois, et peu disposés à rejouer ce jeu, ils ont tout bonnement, sans en avertir leur commandement, et même en prenant des précautions pour qu'il ne n'en sache rien, fait descendre leurs hommes de 500m en distance, et sont remontés ensuite... réparer les dégâts. (Je crois qu'ils avaient laissé des sentinelles dans les abris les plus solides.)
Genevois n'explique pas les causes de l'erreur, mais j'ai toujours pensé que les artilleurs, en bas dans la plaine, prenaient la distance des tranchées allemandes à la règle sur la carte, faisaient consciencieusement les calculs de hausse avec leurs abaques... et visaient un point à la même altitude, donc loin SOUS les tranchées allemandes. (La plaisanterie a cessé au bout d'un moment, j'imagine qu'un gradé suffisamment qualifié s'est penché sur le problème, et a calculé et imposé les corrections nécessaires.)
b sonneck a écrit :
Un peu plus au sud que Biaches, sur l'axe Flaucourt - Barleux. La percée proprement dite n'avait pas été faite, mais les éléments de tête du 1er corps colonial sentaient que la résistance ennemie fléchissait nettement ; Flaucourt avait été enlevé sans difficulté dans la nuit du 2 au 3 juillet. Comme l'offensive anglaise était au point mort, Foch a réorienté sa manoeuvre et prescrit le 3 juillet en fin de journée à la 6e armée (Fayolle) d'occuper tout le plateau de Flaucourt et de se porter sur la route Estrées - Villers Carbonnel, prête à repartir vers le sud. Mais la 6e armée n'a repris l'attaque que le 5 juillet et les Allemands ont profité de ce répit pour amener des renforts.
Biaches n'a été pris que le 9 juillet, par la 72e DI, au sein de laquelle se battait le 324e RI, de Laval. Ce secteur m'avait pas mal occupé, en 2016...
Je reviens à la Somme. Sait-on pourquoi l'armée Fayolle n'a attaqué que le surlendemain ?