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La résistance
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Auteur :  Bandofbrother [ 28 Sep 2014 17:37 ]
Sujet du message :  La résistance

Je suis en train de lire La Résistance dans le Nord Pas de Calais, et il est fait allusion à La Résistance lors de la Grande Guerre dans la région.
Qui peut me renseigner sur cette activité durant le premier conflit ???

Merci
B) :wink:

Auteur :  Sir Peter [ 28 Sep 2014 19:00 ]
Sujet du message :  Re: La résistance

Il y eut des résistants et résistantes comme Louise de Bettignies ou Eugène Jacquet, Léon Trulin et bien d'autres... Leurs activités furent diverses. Dissimulation d'un peu plus de 1000 soldats français dans Lille occupée, publication de journal clandestin, sabotage de la récupération des métaux, collecte et transmission de renseignements..... Attitude collective des travailleurs requis refusant certaines tâches et qui deviennent des "brassards rouges"....

Auteur :  Bandofbrother [ 10 Oct 2014 22:31 ]
Sujet du message :  Re: La résistance

merci !! finalement cette activité n'est pas propre qu'à la Seconde Guerre Mondiale.
Avez vous des ouvrages à me conseiller ??

Auteur :  Sir Peter [ 10 Oct 2014 23:35 ]
Sujet du message :  Re: La résistance

Il y a quelques détails en cet ouvrage : "Lille dans les serres allemandes" de René Deruyck

Auteur :  bourbilly21 [ 09 Nov 2018 9:27 ]
Sujet du message :  Re: La résistance Léon Trulin

Petit topo trouvé récemment sur Léon Trulin

Le 8 novembre 1915, les Lillois peuvent lire cette affiche placardée dans toute la ville :


« AVIS
L’étudiant Léon Trulin,
Belge, né le 2 juin 1899, a été fusillé ce matin à la Citadelle.
Il a été condamné par le Tribunal de Guerre à la peine de mort, pour trahison de guerre par l’espionnage.
Le présent jugement est porté à la connaissance du public pour qu’il lui serve d’avertissement.
Lille, le 8 novembre 1815.
LE GOUVERNEUR ».


Léon Trulin avait dix-huit ans. Il était né en 1897 et non en 1899 comme indiqué sur l’annonce.
Lille, à l’instar d’autres villes du Nord et de l’Est de la France, est alors occupée par les Allemands. Pour le général gouverneur von Heinrich, la date de naissance d’un traître n’est sans doute qu’un détail.


La famille Trulin vit à Ath en Belgique avec ses huit enfants avant que le père plombier-zingueur ne meure prématurément. Pour faire face à la précarité qui les menace, Madame Trulin déménage en France, à La Madeleine puis à Lille. Dès l’âge de treize ans, le jeune Léon entre comme apprenti dans une fabrique de pelleteries et fourrures afin de soulager financièrement sa mère. Il se brise le genou au cours d’un accident du travail, et subit une immobilisation longue de huit mois qu’il met à profit pour lire. Fasciné par les récits d’aventures, il s’exalte pour les héros légendaires et acquiert une culture rare dans le milieu ouvrier qui l’a vu naître. Sa convalescence terminée, il entre dans une usine de métallerie et suit des cours du soir en dactylographie et aux Beaux-Arts.


Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France alors même que ses troupes envahissent le pays en violant sa neutralité*. Léon Trulin n’est alors, selon Louis Delepoulle (1858-1944), président du syndicat d'initiative « Les Amis de Lille », qu’un « laborieux, un besogneux, qui n'est rien socialement. Il est à peine adolescent... Il est obscur, aime sa mère et les siens ».
Pourtant, idéaliste et catholique, déterminé et patriotique, il gagne l’Angleterre en juin 1915, bien décidé à s’engager sous le drapeau belge. Son apparence physique encore souffreteuse lui vaut un refus, mais un officier le repère et lui propose une mission de renseignements.


C’est sous le nom de la cellule « Noël Lurtin », anagramme de son nom, ou de « Léon 143 » que le jeune Belge opère comme espion avec quelques amis âgés de quinze à dix-huit ans : André, Lucien, Marcel, Marcel, Marcel et Raymond qu’il embarque avec lui dans cette aventure. Sillonnant la Belgique de long en large, de la frontière française à la frontière néerlandaise, ils envoient aux Anglais des clichés des installations allemandes sur les territoires occupés. Une mine d’or pour la Triple Entente.


Naviguant seul, sans protection, dénué de formation comme d’expérience, vivant de ce que veulent bien lui concéder des sympathisants – on ne parle pas encore de Résistants, Trulin note dans son inséparable carnet ses émotions, ses impressions, ses pressentiments.
Il se voit comme un gibier traqué. Il a du flair.


Une lettre à sa mère la veille de sa mort remémore son voyage éphémère : « J'ai bien souffert, pendant le mois de juillet, souvent sans feu, ni lieu, puis au mois de septembre la vie a changé. J'ai été un peu plus heureux, je me suis distrait pendant un mois (en Hollande, en Angleterre) puis de retour en Belgique, puis crac, voilà le malheur. Je me fais prendre par malchance à une demi-minute du territoire hollandais »…


En effet, une patrouille allemande l’a eu à la frontière belgo-hollandaise, le 3 octobre 1915, alors qu’il se glissait sous les fils barbelés électrifiés de la frontière avec son ami Raymond Derain. Une question de secondes. Le fruit du hasard ?
Transférés à la Citadelle de Lille en octobre, les deux adolescents retrouvent leurs complices, leur bande de copains, et ces gamins attendent trois interminables semaines avant que ne soit délivré le verdict à l’issue d’une audience sommaire.


Condamné à mort, le chef du réseau remplit son carnet et des pages blanches destinées à sa mère, toujours écrit avec un « M » majuscule. Les mots édifiants implorent le pardon de sa chère Mère tandis qu’il l’accorde à ses bourreaux : « Je meurs pour la patrie et sans regret. Simplement, je suis fort triste pour ma chère Mère et mes frères et sœurs qui subissent le sort sans en être coupables » ; « Je pardonne aux Allemands. J’ai fait mon devoir. (…). Chère Mère, j’espère que vous me pardonnerez avant de mourir ». Il la supplie de vivre pour ses frères et sœurs et de marcher la tête haute avant de rédiger son testament dans des déliés enfantins, attestation suprême de l’innocence de ce jeune garçon sacrifié : « À 5 h 1/4 belge, je lègue à ma Mère que j'ai peine à faire souffrir : 4 photos, 1 timbale, 1 montre-bracelet et un catéchisme, ainsi que le linge propre et le sale que je n'ai pas encore lessivé ».


Léon est le seul à tomber puisque le général von Heinrich décide de commuer les peines de ses comparses aux travaux forcés ou à la réclusion. Seul Marcel Denèque, dix-sept ans, est gracié. Une lettre ultime à sa mère rapporte des propos équivoques : « Je vous demande de pardonner à D... Ce qu'il a fait, je lui ai pardonné, c'est la parole d'un condamné qui vous le réclame ».
Bien possible que l’arrestation de Léon ne soit pas si fortuite…


Mort pour avoir photographié des tranchées, Léon Trulin finit sa courte vie dans les fossés de la Citadelle de Lille, tel un agneau immolé, tel un «adolescent chargé de gloire », selon les mots de l’avocat Philippe Kah, en 1932, dans Les Amis de Lille.

Auteur :  Rémy N. [ 09 Nov 2018 14:08 ]
Sujet du message :  Re: La résistance

Merci Bourbilly pour ce texte!

Auteur :  Léonard59 [ 09 Nov 2018 14:13 ]
Sujet du message :  Re: La résistance

Rémy N. a écrit :
Merci Bourbilly pour ce texte!


+1

Auteur :  Sir Peter [ 09 Nov 2018 19:03 ]
Sujet du message :  Re: La résistance

Dans ma petite liste :une autre héroïne ,fille du Nord (Pas de Calais) :Emilienne Moreau-surnommée "La Jeanne d'Arc de Loos" par les Anglais Elle participe aux combats de Loos en Gohelle aux côtés des Anglais,protégeant leurs blessés ,utilisant la grenade aussi bien que le révolver.Elle fût décorée par le roi d'Angleterre et participa également à la résistance de 1940 à 45;Compagnon de la Libération.

Auteur :  Faget [ 09 Nov 2018 19:45 ]
Sujet du message :  Re: La résistance

Episode très intéressant sur cette période, personnellement je n'avais entendu parler que de Louise de Bettignies.
Une question pratique : malgré l'occupation par les Allemands du littoral, on pouvait quand même se rendre clandestinement en Angleterre et en revenir ?

Auteur :  Lord Foxhole [ 09 Nov 2018 20:01 ]
Sujet du message :  Re: La résistance

Peut-être en passant par les Pays-Bas, qui étaient restés neutres ?
Normalement, la frontière belgo-hollandaise était surveillée par les Allemands, mais il devait être possible de passer sous certaines conditions.

Auteur :  Pierma [ 09 Nov 2018 20:31 ]
Sujet du message :  Re: La résistance

Pierre Nord, né à Lille, a été condamné à mort, à 17 ans - peine commuée en perpétuité, compte tenu de son âge - pour sa participation à un réseau très sérieux (Je veux dire qu'il devait comprendre des officiers du 2e bureau) qui s'appelait "La dame blanche des Hohenzollern".

Réseau franco-belge, d'ailleurs, actif dans toutes les régions occupées.

A noter que les services secrets allemands, pas disloqués par la défaite de 1918, et dont les dossiers étaient bien tenus, ont procédé en 1940 à des arrestations et exécutions d'anciens membres de "La dame blanche". De vieux comptes à régler...

Auteur :  Sir Peter [ 09 Nov 2018 20:34 ]
Sujet du message :  Re: La résistance

L'accès depuis Lille au littoral français était coupé par la ligne de front au niveau d'Armentières,les Monts de Flandre, Louise de Bettignies passait par la Hollande,je suppose que Trulin aussi. Il y avait une responsable du contre espionnage allemand qui siégeait à Anvers , chargée de la surveillance de la frontière de Hollande,elle était surnommée" Mademoiselle Docteur",elle était particulièrement implacable.......

Auteur :  Faget [ 09 Nov 2018 22:33 ]
Sujet du message :  Re: La résistance

Voici la biographie de Fräulein Doktor ( Mademoiselle Docteur) qui était une authentique docteur de l'université de Fribourg.
Sa vie a donné lieu à deux films : un anglais et un de Pabst avec le titre "Salonique nid d'espion" que j'avais vu dans ma lointaine jeunesse.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Elsbeth_Schragm%C3%BCller

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