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La cavalerie en 1914
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Auteur :  Jerôme [ 17 Nov 2015 20:13 ]
Sujet du message :  La cavalerie en 1914

Je ne comprends pas l'emploi des cavaleries allemande et française en août 1914.

Du côté allemand, on parle souvent d'un refus de tout engagement supérieur à l'échelle du peloton. Pourquoi ?

Du côté français, avait été constitué un grand corps de cavalerie conçu pour freiner vouer bloquer l'offensive allemande en Belgique. Or il n'a rien freiné du tout car il n'a quasiment pas combattu... Il semble aussi que le commandement ait épuisé les chevaux en marches et contre marches sans intérêt. Pourquoi ?

Français et allemands étaient équipés de lances . Pour quel usage face aux fusils et mitrailleuses ?

Auteur :  Nicolas Bassenge [ 17 Nov 2015 21:50 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

Côté français, le corps de cavalerie Sordet a beaucoup marché et peu combattu. Complètement épuisé après un mois de marches et de contremarches, il n’a pu participer à la poursuite lors de la bataille de la Marne. Vous trouverez dans le lien ci-après le détail de ses pérégrinations : http://www.sambre-marne-yser.be/article ... article=89
Côté allemand, la cavalerie allemande a livré une bataille classique de cavalerie avec charge à l’ancienne, au galop et sabre au clair.
C’est la bataille de Haelen (dite aussi bataille des casques d’argent) du 12 aout 1914. Ce fut une victoire défensive de la cavalerie belge et des cyclistes belges mais ceux-ci s’étant rendu compte de la puissance de feu des armes modernes ont combattu à pied. Ce fut d’ailleurs la dernière grande bataille de cavalerie sur le front ouest.
Vous trouverez le détail de cet affrontement sur le site suivant :
http://www.sambre-marne-yser.be/article ... article=89

Auteur :  A 25 [ 18 Nov 2015 7:41 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

Jerôme a écrit :
Je ne comprends pas l'emploi des cavaleries allemande et française en août 1914.

Français et allemands étaient équipés de lances . Pour quel usage face aux fusils et mitrailleuses ?


En ce qui concerne la France c'est tout la doctrine d'emploi de 1914 qui est obsolète, pas seulement celle de la cavalerie.

Auteur :  bourbilly21 [ 18 Nov 2015 9:03 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

Les fanas de cavalerie 1914 peuvent taper dans Google Escadron de Gironde !

Auteur :  Sir Peter [ 18 Nov 2015 10:15 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

La cavalerie britannique a été utilisée lors de la bataille de Mons

Auteur :  Molitor [ 18 Nov 2015 18:35 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

La cavalerie a été surtout utilisée pour les reconnaissances du front avant le début de la guerre de position, quand on lit les témoignages de combattants écrivains Français, tels Genevoix, on a souvent affaire à des descriptions de patrouilles de Uhlans en reconnaissances sur la ligne.

Par leur vitesse, elles s'esquivaient plus facilement, et les balbutiements de l'aviation faisait de la cavalerie un moyen rapide, mais rudimentaire de collecter des informations sur les concentrations ennemies.

Après les divisions de cavalerie étaient sensées exploiter les percées du front et s'engouffrer dans la brèche ouverte par l'artillerie puis l'infanterie, doux mirage.

Auteur :  Jean-Marc Labat [ 18 Nov 2015 18:41 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

Je me demande quel rôle elle a joué à l'est, où les espaces étaient plus vastes.

Auteur :  Jerôme [ 18 Nov 2015 19:31 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

Je regrette de n'avoir pas pensé à la très pertinente question de M Labat. En effet, les espaces d'Europe de l'est semblent mieux se prêter aux manœuvres de cavalerie - et l'armée russe avait aussi une puissance de feu plus faible que celle des alliés occidentaux ce qui aurait pu laisser une marge de manœuvre aux cavaliers allemands et austro hongrois.

Sinon l'article de M bassenge sur le corps Sordet est très précis et utile même s'il n'explique pas pourquoi ce corps a été aussi mal utilisé. Wikipedia attribue cela à l'incompétence de Joffre, ancien du génie. Cela me semble douteux :J'offre n'était pas seul mais disposait d'un état major qui devait connaître les contraintes d'emploi des cavaliers - en plus il n'était pas idiot et avait du étudier la question, notamment lors de son passage à l'école de guerre !

L'article indiqué par M bassenge sur Haelen n'est pas lisible.

Enfin je signale que la cavalerie allemande s'est aussi fait étriller au combat de Lagarde le 11 août 1914 : un régiment d uhlans a chargé (à la lance ?) et s'st fait massacré !

Auteur :  Jean-Marc Labat [ 19 Nov 2015 5:01 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

Pour les germanistes, il existe un livre paru en 2004 intitulé Die Deutsche Kavallerie im Ersten Weltkrieg dont il y a un aperçu sur Google Book:

https://books.google.fr/books?id=EVyf3_ ... eg&f=false

Auteur :  Nicolas Bassenge [ 19 Nov 2015 9:00 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

Voici la référence exacte sur le combat de Haelen:
http://www.sambre-marne-yser.be/article ... article=10

Auteur :  jibe [ 19 Nov 2015 15:44 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

Au début de la guerre, il y a quand même eu pas mal d'engagements de cavalerie (des deux côtés) dans les Vosges. La guerre de tranchées y a mis fin.

Image

Auteur :  Barbetorte [ 25 Nov 2015 0:18 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

Jerôme a écrit :
Sinon l'article de M bassenge sur le corps Sordet est très précis et utile même s'il n'explique pas pourquoi ce corps a été aussi mal utilisé. Wikipedia attribue cela à l'incompétence de Joffre, ancien du génie. Cela me semble douteux :J'offre n'était pas seul mais disposait d'un état major qui devait connaître les contraintes d'emploi des cavaliers - en plus il n'était pas idiot et avait du étudier la question, notamment lors de son passage à l'école de guerre !
Joffre n'était pas idiot mais il n'avait pas étudié la question à l'Ecole de guerre où il n'est pas passé.

Auteur :  LCL_511 [ 25 Nov 2015 23:38 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

Il y a beaucoup à dire sur le sujet, et je n'ai hélas pas le temps en ce moment, même si je reviendrais avec plaisir en discuter quand ce sera le cas.

Le problème des unités de cavalerie de 1914, c'est qu'elles sont plus vulnérables (unités plus compactes présentant de meilleures cibles et plus difficilement dispersables, poids logistique, puissance de feu moindre que l'infanterie) que l'infanterie aux armes nouvelles (mitrailleuses, canons à tir rapide). Elles ne peuvent donc espérer combattre une ligne d'infanterie avec succès, surtout si elle est valorisée et appuyée.
En conséquence, elles sont employées dans les zones lacunaires du dispositif ennemi anticipé, là où elles ne rencontreront pas de ligne d'infanterie prête à les affronter dans des conditions favorables : soit pour l'éclairage ou la flanc-garde de formations en marche afin de contribuer à leur sûreté en déplacement, soit en couverture d'un intervalle.

Avec la linéarisation totale du front à la fin de l'automne 1914, il n'y a plus ni marche à éclairer ou flanc-garder, ni intervalle à couvrir. Elles deviennent donc inutiles.

A l'est, les espaces lacunaires sont nombreux, les pénétrations profondes, et la cavalerie joue donc pleinement son rôle de renseignement et de sûreté dans les deux camps.

Concernant le Corps de cavalerie Sordet, sa mission spécifique justifie pleinement son emploi : en Belgique, on sait qu'il y a de nombreuses formations allemandes, mais on ne sait ni quelle est leur puissance réelle, ni quels en sont les axes d'effort, ni même quel est leur rythme réel de progression.
On envoie donc un groupement de plusieurs divisions de cavalerie afin a) d'établir le contact afin de dessiner le contour du dispositif offensif allemand ; b) jalonner ses têtes de colonne, éventuellement les freiner sur ordre.
Il s'agit donc d'acquérir du renseignement, prioritairement sur l'ennemi, dans un espace de manoeuvre sur lequel on ne connaît rien.
Par ailleurs, cela permet d'étendre le front défensif de la Ve Armée vers l'ouest, couvrant ainsi cette dernière sur sa gauche, tout en la liant avec la BEF.

Le problème, c'est que le soutien (ravitaillement, remonte) d'une telle grande unité ad hoc, qui n'a pas été prévu compte tenu de son caractère circonstanciel, manque associé à des élongations conséquentes, des conditions climatiques éprouvantes, a rapidement provoqué l'attrition des unités du corps, attrition aggravée par essence par la nature du combat retardateur mené par le Corps Sordet.
Bref, l'existence d'un tel corps à cet endroit est parfaitement justifié, mais son engagement a été mal pensé, tant en raison d'une zone d'action trop importante que d'une logistique dédiée insuffisante dans le cadre d'une mission par nature très exigeante. Au bilan, une usure prématurée pour un résultat décevant.

CNE EMB

Auteur :  Jerôme [ 19 Nov 2017 8:47 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

Je remonte ce débat en commençant par demander au CNE EDG de bien vouloir m'excuser : je n'avais pas vu passer sa contribution.

Continuant pour ma part à mInterresser au sujet, j'ai lu ceci

http://1914ancien.free.fr/chambe_1.htm


Il s'agit du récit d'un ancien sous lieutenant de dragons, le général Chambe :
"Adieu-Cavalerie ! Bataille gagnée Victoire perdue"

Il explique les erreurs faites dans la gestion de la cavalerie en août et septembre 1914 par l'ignorance de l'art équestre par Joffre mais aussi par le zèle des généraux de cavalerie. Ces derniers ne voulant pas admettre l'obsolescence de leur arme lui imposèrent un rythme trop contraignant.

Il souligne que les hommes et les chevaux furent durement traités dans les premiers jours de la guerre soi disant "pour les aguerrir" mais qu'ensuite , pendant la bataille de la Marne, les ordres reçus furent excessivement prudents. Il explique cela par l'âge des généraux, tous sexagénaires, et manquant d'audace !

Il en donne un exemple : le 15 septembre 1914, la 10e division de cavalerie était arrivée à quelques kilomètres de Laon (non défendue ) qu'elle aurait pu libérer et de là isoler les troupes allemandes qui tenaient Craonne. Le général commandant la division aurait alors "craqué" nerveusement et remis le commandement de sa division à un général de brigade qui aurait alors ordonné le repli.

Que pouvons nous penser de ce livre et de ces thèses ?

Auteur :  Jean-Marc Labat [ 19 Nov 2017 10:56 ]
Sujet du message :  Re: La cavalerie en 1914

Si on peut comprendre la cavalerie de reconnaissance, d'éclairage comme on disait, je me demande pourquoi les deux camps avaient conservé de la cavalerie lourde comme les cuirassiers alors que leur faillite était déjà avérée en 1870, que ce soit à "Reichshoffen" ou à Mars la Tour pour la brigade de von Bredow.

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