CNE_EMB a raison, on en a déjà parlé.
Bon : on les recherchait, on les passait en conseil de guerre, et le plus souvent on les fusillait, ou à la rigueur on les envoyait au bagne.
Donc les soldats de la Grande Guerre ne désertaient pas, tout simplement. (il y a eu des cas de soldats fusillés pour désertion parce qu'ils avaient cherché à se soustraire à un combat, mais c'est un phénomène marginal.)
Pour être plus précis, il faut signaler que pendant toute la durée de la guerre des tranchées, la zone opérationnelle de l'armée occupait des kilomètres en arrière de la première ligne. Entre les tranchées de 2ème ligne - voire de troisième ligne - les emplacements en arrière dévolus à l'artillerie, les unités logistiques, médicales et autres situées juste derrière, les unités au repos dans les villages de l'arrière, les gendarmes qui surveillaient les routes, sortir de cette zone sans se faire repérer était pratiquement impossible.
En revanche il semble qu'il y ait eu des désertions, volontaires ou non, pendant la période de la retraite en août 14. Il y a eu des vrais déserteurs, soldats pris de panique en plein combat, ou soldats effrayés par l'hécatombe des premiers combats et qui ont essayé d'y échapper en se baladant à l'arrière, et des faux déserteurs, c'est à dire des soldats qui dans la pagaille ont perdu le contact avec leur unité. A cette période les officiers avaient encore la crainte des désertions en masse - ce qui finalement ne s'est jamais produit - ou de la perte de contrôle sur leurs unités. Ajoutez à cela les consignes de stricte discipline du haut commandement, à un moment où tout se jouait pour l'armée française.
Donc à cette période particulière on a fusillé, souvent sur le champ, des soldats incapables de justifier leur présence très loin de leur unité, sans fusil, sans sac, etc... (Disons que si l'on se perdait il valait mieux que ce soit en groupe. Ce n'était pas exceptionnel, et dans ce cas on ramenait simplement le groupe à son unité.)
Mais il s'agit d'un épisode très particulier de la guerre, et limité dans le temps.
Sur l'ensemble de la guerre, on en a déjà parlé, il y a eu plusieurs centaines de fusillés. De mémoire, il me semble qu'on a évoqué le chiffre maximum de 2 à 3000. (Cela inclut les soldats fusillés pour meurtre, viol, pillage, etc... disons les crimes de droit commun.)
_________________ Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)
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