Je pense que certains font la confusion entre le "Trommelfeuer" et le "barrage roulant" mis au point me semble-t'il par l'armée française, mais cela reste à vérifier.
Cordialement
Vlad

Bonjour,

Pourriez-vous être plus explicite et indiquer éventuellement
- les endroits où certains font la confusion
- surtout, en quoi les deux sont différents.

Moi, j'en étais resté à l'idée que le Barrage roulant est simplement le Trommelfeuer en français. L'armée française adopte cette invention allemande avec quelques mois de retard, dans le courant de 1916. En tout cas, dans un livre sur Douaumont, j'ai lu dans des témoignages allemands que quand les fantassins allemands recevaient un Barrage roulant français sur la tête, ils l'appelaient Trommelfeuer.

Bonsoir,
Le "trommelfeuer" inauguré par les Allemands lors de la préparation de l'attaque sur Verdun n'était pas une première puisque les Français l'avaient déjà utilisé à une moindre échelle en Champagne en 1915. C'est un pilonnage des positions ennemies qui dure plusieurs jours, afin d'écraser physiquement et moralement les troupes adverses ainsi bien entendu que tous les obstacles, notamment les ouvrages bétonnés et les barbelés. Le trommelfeuer préludeà la bataille de la Somme a duré 7 jours et je crois que celui de l'offensive Nivelle a été plus long (je rends hommage ce jour à tous les combattants puisque nous sommes le 16 avril, anniversaire de cette bataille). Après le Trommelfeuer de Verdun, les troupes allemandes assurées qu'après un tel bombardement rien ne pouvait subsister sont sorties des tranchées, fusil à l'épaule, comme à la parade et quelle ne fut pas leur désillusion en tombant sur de nombreuses poches de résistance. Le "barrage roulant" est une autre technique militaire de l'artillerie qui permet d'aider l'infanterie lors des assauts. Elle est "roulante" dans la mesure où le tir s'allonge de 100 mètres toutes les trois ou quatre minutes (malheur à ceux qui ne progressent pas à ce rythme puisqu'ils sont anéantis par leur propre artllerie). Cette technique permettait d'éviter les contre-attaques et de progresser sur le terrain. Elle n'a pas fonctionné au Chemin des Dames comme prévu, car le Trommelfeuer qui avait duré plusieurs jours avant le déclenchement de l'assaut fatidique du 16 avril n'avait guère détruit les barbelés et autres ouvages maçonnés au-delà de la première ligne ( je ne parle pas des ouvrages naturels tels les creutes pullulant dans cette région). Voilà la différence entre "Trommelfeuer" et "barrage roulant". Il est vrai que pour un biffin, l'un comme l'autre avaient un effet désastreux sur leur moral, d'où peut-être l'amalgame entre les deux mots.
Cordialement.
Vlad

C'est-à-dire que le Trommelfeuer n'est en fin de compte rien de plus que la préparation d'artillerie classique, en plus grand, en beaucoup plus grand...

C'est le matraquage systématique des premières lignes, de telle manière qu'elles soient quasiment anéanties et la prise à partie d'une seconde position quand elle existe. Première démonstration à Verdun.

En 1918, les Allemands varient un peu: bombardement intense des premières lignes, mais avec des calibres moins important et intervention des stosstruppen.

Celles-ci ont pour mission de foncer droit devant et de contourner les résistances quand elles se révèlent.

La préparation d'artillerie est plus courte et moins intense et ménage un effet de surprise. La densité des pièces d'artillerie est moins grande pour éviter l'afflux des réserves ennemies. Cela va donner d'excellents résultats contre les anglais, et surtout contre les Français au Chemin des Dames.

Au cours de cette dernière offensive, les prescriptions de Pétain ne sont pas observées: trop de monde sur les premières lignes. La seconde position est trop proche de la 1ère et insuffisamment occupée. Résultat, la 1ère position est emportée sans trop de difficultés et les stosstruppen abordent la seconde position très vite, sans attendre d'établir des liaisons, ni de se préoccuper des flancs.

Résultat: les Allemands parviennent jusqu'à l'Aisne en un temps record et réussissent à franchir la rivière dans la foulée ! La percée est réussie. L'avantage est tel que Luddendorf va porter son effortdans cette direction, alors qu'il s'agissait -au départ- d'une offensive de diversion destinée à bloquer les réserves françaises dans ce secteur pour mieux porter un troisième coup définitif contre les Anglais !

L'avantage tactique deviendra une faute stratégique. Grâce à l'afflux de réserves improvisées, d'unités de chars et des 1ères divisions américaines lancées dans les combats, l'offensive sera stoppée sur la Marne et son flanc gauche...

Et cette méthode sera complètement contrée par Pétain, lors de l'offensive de Champagne en juillet 1918. Cette fois, la première position sera quasiment inoccupée, uniquement par des guetteurs, pions sacrifiés par avance, qui auront simplement pour mission de jalonner l'avance ennemie. Par contre, la seconde position, très en retrait, est renforcée, avec des réserves prêtes à couper tout "doigt de gant".

Bonjour,

Pour l'offensive de mai 1918, sur le Chemin des dames, j'avais plutôt lu que suite à ces résultats decevant dans le nord, Lundendorff s'était décidé à percer par le front Français. Pas moins de cinquante divisions Allemandes attaquèrent quinze divisions Françaises se composant de soldats mis au repos et occupant un front trop étendu.

La victoire défensive du 14 juillet 1918 est à mettre au crédit de la 4eme Armée Française. Un succès defensif qui sauva la France, un de plus ! Commandant la 4eme Armée, le général Gouraud avait eu l'intelligence d'écouter les conseils tactiques du général Pétain. Lorsque les troupes d'assauts Allemande se retrouvèrent à occuper la première position Française complétement abandonnée, ils furent pris sous un feu terrible d'artillerie Française. Au soir, les Français réoccupèrent la première position volontairement abandonnée au départ. Les pertes Allemandes furent atroces : 40 000 tués et blessés en une seule journée, les Français en déplorèrent 5000... Trois divisions de la Garde Prussienne, une divisions de Chasseurs et, enfin, trois divisions Bavaroises perdirent plus de la moitié de leurs effectifs. Nous avons en ce cas une bataille où l'artillerie joue un rôle défensif.

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Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l’Art est long et le Temps est court.

Charles Baudelaire

Trommel = tambour, roulement de tambour

Trouvé sur un site allemand : http://infos.aus-germanien.de/Trommelfeuer



Traduction :
"Trommelfeuer" désigne des tirs d'artillerie massifs sur un terrain désigné. L'artillerie n'est pas engagée contre des cibles ponctuelles, mais recherche un traitement de surface. C'est pourquoi les pièces sont rechargées aussi rapidement que possible et font feu aussitôt. Le "Trommelfeuer" était une réaction à la tactique de l'infanterie consistant à s'enterrer dans les tranchées ; on cherchait ainsi à détruire ou au-moins à la démoraliser par un feu massif.

Ce "Trommelfeuer" allemand ressemble au "pilonnage" français, non ?

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Sujets lorrains :
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Dans "Feu et sang, bref épisode d'une grande bataille", Jünger décrit succintement les objectifs de la préparation allemande pour l'offensive de mars 1918. Il y a bien sûr un bombardement intensif des premières lignes, mais aussi, dit-il, une forte prise à partie des positions situées au-delà, idéalement, jusqu'aux QG ennemis.
Ensuite, le pilonnage sur les premières lignes fonctionne en "barrage roulant" qui avance à un rythme prévu à l'avance, ce qui évidemment pose régulièrement problème : tantôt il quitte des positions ennemies insuffisamment réduites, tantôt il s'attarde et bloque une percée possible...

Concernant le "trommelfeuer" marquant les débuts de l'enfer de Verdun:

VERDUN, LES JOURS TRAGIQUES