cush a écrit :
PAC a écrit :
De mémoire, le plan Schlieffen passait aussi par les Pays-Bas. Je ne sais pas pourquoi ça ne s'est pas fait (je doute que se soit pour des raisons morales ou diplomatiques). Ca aurait permi de donner de la profondeur à l'invasion et de régler en partie le problème de l'encombrement. Comme personne n'en a parlé, j'ai un doute. Mais sinon on peut dire que sur ce point aussi le plan n'a pas été respecté.
Il y avait effectivement une variante du plan Schlieffen qui prévoyait un passage par le sud des Pays Bas en plus de la Belgique, ceci afin de décongestionner les voies d'accès et éviter les embouteillages. Comme pour la Belgique, il était aussi envisagé de demander un "droit de passage" pour les troupes sans qu'il y ait véritablement invasion.
Oui, c'était en effet prévu. Mais en 1907, après une évaluation des défense hollandaises, Moltke et Ludendorff ont décidé d'abandonner cette option. Ils considéraient que la resistance, bien que surmontable, attarderait trop les troupes allemandes (3 jours). Ils auraient préféré que la Hollande s'allie à l'Allemagne, mettant ainsi à disposition ses infrastructures ferroviaires, et que son armée, plutôt que d'affronter les Allemands, s'occupent de la Belgique une fois les troupes allemandes passées. Sur ce point, je crois, mais ne suis pas sûr, que la resistance de Liège était prévue, mais que les Allemands auraient continué vers l'ouest tandis que les Hollandais s'en occupaient.
L'autre argument pour changer le plan concernant ce pays était l'intérêt de garantir la Hollande neutre pour des raisons économiques. Le commerce avec les Pays-bas était en effet très important et un état maritime neutre était intéressant en cas de blocus anglais. Moltke: 'For us, it will be of the utmost importance to have in Holland a country whose neutrality will assure imports and exports. It will have to be our wind pipe that enables us to breathe'. (oui, je copie cette citation traduite...). Il est important de préciser que Moltke se rendait bien compte qu'en cas de guerre, l'Allemagne n'aurait pas 2 fronts, mais bien 3, en incluant l'entrée probable de la Grande Bretagne, laquelle mettrait en place un blocus maritime.
Par contre, les Allemands se trompaient en partie, car ils pensaient que les forces britanniques effectueraient ce blocus au plus près des cotes allemandes, et laisseraient libres les cotes hollandaises (d'où l'idée de pipeline). En fait, c'est depuis la haute mer que la marine britannique a agit, et a rendu caduc cette idée de pays-Bas épargnés.
Pour les personnes intéressées par la question:
FREY, Marc, « Trade, Ships, and the Neutrality of the Netherlands in the First World War »,
in The International History Review, Volume 9, No. 3, août 1997, p. 541-562.