Vladtepes a écrit :
Je répondrai oui pour le gouvernement italien et les classes dominantes et non pour l'immense majorité du peuple italien.
Je suis d'accord avec l'idée que l'irrédentisme est surtout propre aux classes supérieures (caractérisées par l'influence du courant mazzinien et républicain). Cependant, ces classes supérieures s'inscrivent, aussi, dans l'idée d'un redressement de l'Etat libéral : Salandra veut en finir avec la tolérance giolittienne, Sonnino veut reconstruire la collectivité nationale, etc. La grande bourgeoisie, dont les intérêts divergeaint avec cette vision, n'a pas su s'exprimer par son incapacité à se greffer à un mouvement politique.
L'engouement d'une certaine partie des classes populaires en faveur de la guerre s'explique par l'influence d'un esprit syndicaliste (porté par Labriola, par exemple), dans l'esprit de Proudhon, Blanqui et Sorel, selon lequel la guerre donnera le coup de grâce à l’État libéral, laissant place à la révolution syndicaliste. Par ailleurs, le nationalisme d'un Corradini et le discours des anciens combattants de la guerre italo-turque portent auprès des milieux ouvriers.