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a) je n'ai jamais vu de photos de tranchées en train d'être creusées .
Dans l'album photo "14-18 le calvaire des Poilus", figure une photo qui répond à deux de vos questions : on y voit des hommes équipés d'outils de parc (grandes pelles et pioches) creuser une tranchée, et il s'agit de territoriaux, des hommes de 41 à 60 ans. Hormis la première ligne, c'est à eux principalement, ainsi qu'à des travailleurs alliés (je doute que l'on eût pu faire confiance à des prisonniers) qu'incombait la tâche de fortifier le front. Les prisonniers servaient plus à l'arrière.
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Ce sont les petits gars du Nord qui creusaient les tranchées, habitués qu'ils étaient à ce genre de travaux car beaucoup travaillaient à la mine avant la guerre.
Jünger en parle, je crois, dans Orages d'acier.
Jünger ne présente pas les choses comme ça. De mémoire, le passage est : "Nous sommes de vrais maîtres Jacques. Et pourquoi pas, puisque tous les corps de métiers ont délégué leurs représentants parmi nous ? Ce que l'un ne sait pas faire, l'autre le sait. L'autre jour, un mineur m'a pris le pic des mains..." etc. On a la même présentation des choses dans Genevoix, avec Martin le mineur bourreau de travail : chaque unité est, "par hasard", riche de toutes sortes de compétences et le gros du travail est, dans les faits, accompli par ceux, mineurs, paysans, terrassiers, qui savent s'y prendre et prennent les outils des mains des autres, pour aller plus vite, notamment en première ligne où il n'y a pas de temps à perdre. Mais rien ne dit qu'on avait regroupé les mineurs en unités de travailleurs de tranchées !
D'ailleurs, et c'est également le destin de l'homme de Genevoix, la plupart des mineurs ont été rappelés début 1915, côté français du moins, car le prolongement de l'effort de guerre les rendait indispensables à l'arrière.