A l'heure ou l'on vient de fêter le 70° anniversaire des congés payés, savez-vous si ce type de congés existait avant dans certains secteurs économiques en France ou ailleurs ?

Merci

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"Ce n'est que lorsque l'Histoire est close que l'on sait de quoi elle était faite; d'une succession d'erreurs". Philippe Muray

En Allemagne en 33 les congés payés ont été instaurés.

Voici juste quelques exemples tirés de l'excellent ouvrage d'Alain Corbin " L'avènement des loisirs 1850-1960".
Tout d'abord dans l'armée et pour les officiers, "Congés" ou "permissions d'absence", entre le 1er et 2nd Empire, ils pouvaient prendre, à tour de rôle, un"congé semestriel" d'une durée maximum de 6 mois, puis 4 mois tout en percevant les 2/3 de leur solde.
À partir de 1862 ils bénéficient de 4 à 30 jours de congés par an avec solde entière, les hommes de troupe pouvaient eux aussi demander jusqu'à 30 jours de permissions à partir de ce moment-là.
À partir de 1853, les agents civils de l'état peuvent interrompre leur service durant 15 jours sans retenue. Par la suite, cet avantage est octroyé à certaines catégories de travailleurs des services publics concédés, comme les compagnies ferroviaires, le métropolitain de Paris et dans le secteur privé, aux employés des banques, des compagnies d'assurances et des grands magasins.
Franchement il faut lire ce livre, il est vraiment passionnant.

Je veux bien vous croire, justement je cherche des sources sur l'histoire des jours chômés et les avancées sociales au XIXe siècle. Je crois que l'affaire du dimanche chômé est revenu très souvent sur la table tout au long du XIXe, par exemple.

Pour les congés payés de 36, peut-on me confirmer qu'il s'agissait d'un projet déjà dans les cartons et voté à une écrasante majorité de tous bords ?

La revue scientifique Vingtième siècle. Revue d'histoire a publié dans son n°50 d'avril-juin 1996 un article de Stéphane SIROT intitulé « Les congés payés en France avant le Front Populaire. L'exemple des ouvriers parisiens de 1919 à 1935 », pages 89-100.

Dès la première page, l'auteur indique que les employés de bureau et de commerce avaient obtenu avant 1914 une semaine de congés rémunérés. Chez les ouvriers parisiens, cela ne concerne principalement que ceux travaillant dans des entreprises municipales ou subventionnés — même si des exceptions commencent à se faire jour dans le privé à partir des années 1920 (ainsi dans des entreprises de couture).

On peut télécharger l'article ici (le fichier fait plus de 13 Mo) : http://www.persee.fr/articleAsPDF/xxs_0294-1759_1996_num_50_1_3522/article_xxs_0294-1759_1996_num_50_1_3522.pdf

Foulques peut sûrement trouver la réponse à sa question dans l'une des références bibliographiques citées à la note n°3 de l'article, notamment la contribution de Francis Hordern.

Sinon, en ligne, on a déjà pas mal de détails dans un article de Libé : http://www.liberation.fr/transversales/grandsangles/187236.FR.php

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« Le luxe [...] corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; [...] il ôte à l’État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l’opinion. »

Un projet, voté en 1931 par les députés, était bloqué par le Sénat depuis 1932. Finalement, " les projets de loi sur les 40 heures de travail hebdomadaires, les contrats collectifs et les congés payés, déposés le 9 juin 1936, furent votés par la Chambre les 11 et 12, et par le Sénat les 17 et 18 juin
(source:Le Front populaire en France, Serge Wolikow. Éditions Complexe, 1996.)

Cette loi a été votée par l'assemblée à l'unanimité moins une voix.