Bonjour

Qui s'interesse à l'histoire du Maroc et notamment à l'influence de la mise à l'écart de l'Allemagne dans le partage colonial franco britannique et de sa conséquence sur 1914
Qui s'interesse à la guerre du Riff et au mythe Lyautey,

robert letan Casablanca

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Moins le blanc est inteligent plus il trouve que le noir est bête
Paul Valéry

Comment l'Italie a-t-elle reçu la Libye? Est-ce qu'on parle aujourd'hui encore l'italien dans ce pays?

Fialin.

Beaucoup de questions dans ce sujet...
Je pense qu'il faut commencer par le commencement.
Les intérets économiques et politiques au Maroc, sont au XIXème siècle tenus par les Espagnols, les Français et les Britanniques. Les Allemands sont, quant à eux, faiblement représentés. Au début du XXème siècle - alors que l'Espagne "semble" se désintéresser du Maroc ( sauf le Maroc occidental et le Riff ) - les Français s'y implantent massivement et forcent plus ou moins le sultan à respecter les engagements économiques de 1863.

En 1901, la France tente un programme de "pacification" du Maroc, ce qui entraine l'hostilité de l'Allemagne, à la recherche de colonies dans sa Weltpolitik.
Guillaume II va se raprocher du sultan et va débarquer en 1905 à Tanger pour y prononcer un discours anticolonialiste ( surtout antifrançais ! ). Il va exiger des garanties auprès de la France pour éviter qu'elle ne s'y implante davantage.
Une crise internationale se met en branle, car l'Autriche-Hongrie soutient les revendications allemandes. Mais à la grande surprise des Allemands, les Russes se rangent du côté de la position française ( alors que Guillaume II avait "soudoyé" Nicolas II à Bjoerko quelque mois avant, en vain...), les Anglais font de même ( alors que l'antagonisme colonial avec les Français était fort, moindre depuis l'entente de 1904 ) et surtout, les Italiens "lâchent" leurs alliés germains, en estimant que les revendications françaises sont justifiées.
La conférence d'Algésiras en 1906 donne aux Français une légitimité quant à leur présence, les Allemands doivent abandonner. Ils ne furent jamais autant isolés diplomatiquement qu' à cette occasion !

En 1911, après des longues années de "pacification" française pour anéantir les résistances marocaines, Guillaume II récidive en envoyant un navire de guerre à Agadir, dans un but de démonstration militaire. A nouveau, devant la fermeté des puissances qui ont soutenu la France, il doit faire demi-tour... Caillaux, conciliant, offrit une partie du Congo aux Allemands pour qu'ils abandonnent une fois pour toute le Maroc. Ce qu'il firent alors.
Bien à vous,

duc de Raguse.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Désolé pour le retard, mais je n'avais pas vu ce forum.
L'Italie, unifiée depuis 1870, cherchait à s'étendre, à l'instar des autres grandes puissances colonisatrices du XIXème siècle, la France, l'Angleterre et l'Allemagne. Ayant réussit à acheter l'Erythrée et la Somalie d'un sultan en 1889, elle se lança à l'assaut de l'Ethiopie en 1895, alors sous le règne du jeune et vigoureux ras (empereur) Ménélik II. Celui-ci ayant proclamé le "ketit", la mobilisation générale, les Italiens (environ 15 000 soldats) se trouvaient face à près de 100 000 Ethiopiens armés, prêts à mourir pour leur patrie. A la bataille d'Adoua, le 1er mars 1896, les Italiens sont mis en déroute de façon décisive, et le front est pulvérisé, au prix de la perte de 12 000 hommes). S'ensuivit une paix humiliante, qui limitait les terres italiennes et reconnaissait l'indépendance éthiopienne.
Désireux de se remettre de cet échec, les Italiens, voyant que l'Empire Ottoman était l'empire le plus faible en Europe, et qu'il possédait encore une terre enclavée entre des colonies françaises (Tunisie et Algérie à et anglais (Egypte), elle décida de tenter d'occuper cette terre, qui sera plus tard connue sous le nom de Lybie (bien que le terme ait déjà été utilisé par les Grecs, pour désigner l'Afrique en général). Le 23 octobre 1911, un pilote italien vole au dessus des côtes lybiennes faiblement défendues en mission de reconnaissance, et, début 1912, la première bombe aérienne est lâchée sur des forces turques. Ce fut également la première bataille aéronautique ayant jamais eu lieu, car l'Italie déploya une dizaine d'avions (deux Blériot XI, deux Farman, trois Nieuport et deux Taube) pour cette courte guerre, aspect militaire jamais vu auparavant et totalement révolutionnaire. Après le débarquement des Italiens et leur prise de Tripoli, en octobre 1912, la Porte (le gouvernement ottoman) proposa la paix, qui fut signée le 18 octobre 1912, et qui reconnaissant la souveraineté italienne sur cette partie de l'Italie (la Tripolitaine, la Cirénaïque et le Fezzan).
En ce moment, il reste environ 22 000 descendants, soit 0,4 % de la population, des colons italiens arrivés entre 1912 et 1947, et ce sont les seuls qui parlent italien, car au traité de Paris, le 10 février 1947, l'arabe fut rétabli comme langue officielle.
J'espère avoir répondu à votre question, Fialin.
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"Candida pro causa ense candido" Carl Gustav Emil Mannerheim, héros national finlandais (1867-1951)

voire ici = > http://passion-histoire.net/phpBB3_Fr/v ... php?t=4013

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"l'Union fait la Force"

A-t-on des estimations de bilan humain des affrontements coloniaux au Maroc entre 1903 et 1934? Tant du côté européen que du côté marocain?

Les chiffres ne font pas tout, mais j'aurais trouvé tout naturel que certains circulent. J'ai lu un peu sur la question et ce sujet n'est jamais abordé. On connaît bien le nombre de français morts en Algérie en 54-62 et il semble que plus l'ont été au Maroc. Quant aux Marocains, tous camps compris, je n'ai même pas l'idée d'une approximation..

Merci d'avance

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"La non violence, sous sa forme active, consiste en une bienveillance envers tout ce qui existe. C'est l'amour pur. Je l'ai lu dans la Bible, dans le Coran…"

S'il suffisait d'un traité pour qu'une langue cesse d'être parlée, ça se saurait. On n'a jamais autant parlé français au Maroc et en Tunisie depuis que l'arabe y est redevenu (formellement) la seule langue officielle.

Je ne crois pas que ces 22000 correspondent au nombre d'italophones. Les descendants des immigrés en France et en Argentine entre 1912 et 1947 ne parlent généralement que français et espagnol, donc ce n'est pas une garantie (certes, colons et immigrés ce n'est pas la même mentalité et ça joue sur la langue). D'autres libyens doivent tout de même parler italien étant donné l'importance des échanges économiques avec la péninsule.

Mais il est vrai que l'italien est en Libye est une langue étrangère comme une autre, loin derrière l'anglais. La raison est à mon avis plutôt à chercher dans une présence de la langue italienne superficielle durant la colonisation (il me semble que c'est la même chose pour le français en Syrie) et pour son "utilité" moindre sur le plan international.